jeudi 15 novembre 2012

Histoire de la vie RELIGIEUSE


            Histoire de la vie RELIGIEUSE
 Nous faisons l’histoire de la vie religieuse à travers ses grandes figures. Car l’histoire peut se faire de différentes manières :
L’histoire événementielle : met l’accent sur les événements en y  chercher les faits et les contours. Cependant, il faut noter que le fait historique est toujours reconstitué pour la seule raison, que l’historien ne note pas les faits au moment de leur déroulement mais bien après.
L’histoire chronologique : à la différence de l’histoire événementielle, elle se penche plus aux dates et la succession des événements. C’est une histoire de sélection et cette sélection est décidée par l’historien. C’est une de ses grandes limites parce que l’historien décide en fonction de l’importance des événements. Bref nous nous situons en un niveau subjectif du choix des événements.
L’histoire thématique : elle étudie les thèmes bien précis. L’historien cherche à retrouver  l’évolution du thème dans l’histoire, toutes les périodes et contextes.
Pour notre cours, nous l’aborderons avec l’approche de l’histoire thématique.
L’histoire de la vie religieuse, c’est une histoire de la formation, de l’institution des interférences et de l’évolution de la vie religieuse en fonction de contexte de l’histoire en générale. Mais nous pouvons nous poser la question de savoir que ce que la vie religieuse ?
La vie religieuse est une forme de vie à travers laquelle certains baptisés s’engagent dans leur imitation de Jésus à utiliser les moyens évangéliques les plus avancés :(soient conseils évangéliques, vœux, vertus évangéliques) en vue de parvenir à une meilleure conformation de leur personne au Christ. En ce sens, l’histoire de la vie religieuse peut se comprendre comme une théologie de la vie religieuse. Il s’agira pour nous de lire à travers l’histoire comment Dieu a conduit les hommes progressivement à instaurer cette forme de vie. Pour arriver à cet idéal, les baptisés se regroupent pour produire un témoignage évangélique. Et la réussite de celui-ci est en fonction du regroupement spirituel. Voilà pourquoi dans l’Eglise il y a une multitude de spiritualités. Notons que la sensibilité spirituelle est le courant de pensée et de vie issu de l’expérience originale d’un ou de plusieurs pionniers que l’on appelle fondateur.
La vie religieuse, en somme, implique un discernement approfondi de l’appel de Dieu comme don mûrit et soumis à une sélection systématique par étape régulière et successive  en vue d’une orientation ou d’un engagement à partager et à vivre selon une vocation donnée. Il faut prendre en compte l’appréciation des motivations de la personne de sa capacité de joie dans la forme de vie choisie, dans son effort constant à tolérer les frustrations inévitables liées dans cette forme de vie.
On doit reconnaitre qu’entrer dans la vie religieuse, ce ne pas seulement un renoncement au mariage mais aussi un effort de sacrifier ses sentiments. L’histoire de l’Eglise, c’est l’histoire de la spécialité qui n’admet pas le mensonge, il faut la vérité.
Les grandes figures.
Cette vie religieuse est construite à travers des personnes qui ont marquées leur temps. Et leurs milieux. Mais aussi à travers de groupe de personnes qui, à travers leur vie de tous les jours ont essayé de transmettre quelque chose qu’ils ont reçu du mystère du royaume. Ce sont ces grandes figures de l’histoire qui vont nous permettre de comprendre ce que la vie religieuse est devenue aujourd’hui. En clair les propos de ce cours est celui de retrouver les sources et les démembrements chronologiques qui se sont opérés  jusqu’au visage actuelle de la vie religieuse. Cela s’opère à travers l’histoire de l’Eglise et du monde.

CHAPITRE I : HISTOIRE DE LA VIE RELIGIEUSE
*                  Le contexte Ecclésial Général.
1.      L’Eglise naissante.
On dispose ici beaucoup et peu de sources. Les informations sont abondantes mais qui ne disent pas grand-chose de la  vie religieuse. Cette période est appelée Période des Pères. Cette période s’étant de la mort du dernier Apôtre, Jean, jusqu’au VI-VII siècle. Certains auteurs considèrent que la période des Pères s’achève avec le deuxième concile de Nicée Constantinople. (747) C’est une position discutable. Officiellement dans les archives vaticanes on considère la fin de la période des Pères comme correspondant à la mort de Saint Jean DAMASEN en 750. L’Eglise considère qu’il ya deux catégories de Pères.
a)      Les Pères de l’Eglise  
Ont la plupart  orientés et déterminés le contenu doctrinal de la foi. Ils ont donc constitué la théologie. C’est la vaine gouvernementale, institutionnelle et hiérarchique  de la tradition chrétienne reçu du christ et transmis par les Apôtres.
b)      Les Pères du désert
Ont davantage instruit par leur vie et leur choix radical de l’évangile à la suite du christ en se retirant du monde et en s’implantant au désert. Ils tiennent de ce fait la fait que nous sommes prophètes.
Au baptême, nous sommes prophètes, prêtres et roi. Chaque chrétien promet une ou deux dimensions de ces trois. Dès le premier siècle de l’Eglise ont surgi les Pères Apologiques dont les écrits nous restés. Se sont des Pères qui, en contexte de persécution, ont écrit et prêché tout ce qu’ils trouvèrent de bon dans la vie chrétienne. Saint Clément de Rome évêque et Pape mort en 96 nous laisse une superbe lettre aux corinthiens.
Saint PAPIAS d’Hiérapolis nous laisse un commentaire sur les sentences du seigneur dont il nous donne une idée assez précise de la fois du premier siècle. La didachè dont l’l’auteur encore aujourd’hui controversé et  le pasteur d’hernas sont alors deux documents importants qui nous livrent des traditions précises des Eglises d’Asie et de judéo chrétiennes. Au deuxième siècle, siècle de Pères apostoliques, les pères apologiques ont continué leur lutte contre les hérésies. Les pères apostoliques ont toute fois donné un élan plus structuré et moins lié aux contingences des oppositions aux hérésies à la pensée chrétienne.
Les pères apostoliques ont écrits en grec ils sont caractérisés par leur proximité avec la période apostolique. Citons en quelques uns : Saint Ignace d’Antioche (mort martyr en 180) d’origine syrienne et auteur de nombreuses lettres adressées aux églises de son époque.
St Polycarpe de Smyrne originaire d’Asie mineur. Il fut disciple de st Jean ou moins l’a connu il est mort martyrs en 175 ou  155 (selon les documents) il fut un pasteur de grande envergure conseiller des rois et des papes, ayant résolu tous conflits de son époque. (il a résolu le conflit entre les Johanniques et les Pauliniens).
Les Apologistes du 2nd siècle : ce sont des auteurs latins.
Le plus connu de tous c’est st Justin, un laïc philosophe, venu de Palestine à Rome. Martyre vers 165, il nous laisse un recueil de témoignage sur la qualité de vie évangélique des premiers chrétiens à la prise avec la persécution et l’adversité de pouvoir de son époque.
St Irénée de Lyon d’origine grecque, premier évêque de la Gaule antique, il a bien connu st Polycarpe, déclaré père des théologiens par la postérité pour la simple raison qu’il a consacré toute sa vie à écrire et à argumenter en vue de combattre définitivement tous les petits arguments avec lesquels les hérétiques pouvaient s’infiltrer dans la doctrine de l’Eglise.
Il est auteur d’un ouvrage légendaire et volumineux intitulé contre les hérésies.
Le troisième siècle comme le deuxième a développé une pensée où se mêlaient les doctrines  apologistes et non apologistes. La nouveauté du troisième siècle c’est l’entrée en scène des Pères africains aux influences déterminantes dans l’Eglise universelle. Les uns ont écrit en grec c’est le cas de saint Clément d’Alexandrie, Evêque et théologien, ayant marqué de sa profondeur la pensée d’Origène, exilé en Cappadoce et mort à son retour à Alexandrie en 211.
Origène (ayant écrit en grec) disciple de saint Clément, prêtre, théologien réputé, nommé à la tête du centre catéchétique d’Alexandrie. C’était un prédicateur de grande envergure ayant parfois une langue très polémique. Mais sa confession de fois était très authentique. Il meurt en 251 à 26 ans.
Tertullien d’origine africaine auteur latin, docteur, Prêtre et théologien de pensée très vive mais polémique lui aussi. Il a manifesté une grande faiblesse dans la controverse au sujet du donatisme et à propos de la condamnation officielle de la doctrine de pureté basée sur le rejet de la relation charnelle. Il a donc été déclaré hérétique.
Au delà de cette période l’Eglise a conne plusieurs autres pères qui ont  contribué à préciser la doctrine , et  à engager les implications de ces doctrines pour la vie de foi des chrétiens et de leurs communautés. On peut citer pèle  mêle : saints Athanase, Cyrille deb Jérusalem, Ealer de croitier, Martin de Tours Basile de Césarée, Grégoire de Nazianze, Grégoire de Nice, Ambroise de Milan, Chrysostome, Jérôme, Augustin d’Hippone, Cyrille d’Alexandrie, Léon le grand, Césaire d’Arles, Grégoire de Tours et Jean d’Amaseil. Les évènements marquants de l’Eglise durant cette période sont seulement des persécutions des empereurs :  Entonin, Nerva, Tragan, Commode, Valerien le méchant,Gallien Constance, Julien, Gracien,Théodose I et II, Marcien, Léon I, Justinien…
Parlons un peu de conciles et de décisions officielles de l’Eglise :
Dates
Conciles
Décisions
325
Nicée I
Christ vrai Dieu et vrai homme, consubstantiel au Père.
381
Constantinople I
Doctrine d’Arius condamnée.
431
Ephèse
Théotokos : Marie mère de Dieu.
451
Chalcédoine
L’unité de la personne et dualité de la nature de la personne du christ.
553
Constantinople II
Le christ unique médiateur entre Dieu et les hommes.
680-681
Constantinople III
Les deux volontés du christ.
787
Nicée
Le schisme entre l’Eglise d’orient et celle de l’occident.




CHAP II : Les origines de la vie Religieuse avant Jésus Christ.
Il s’agit de la pré histoire de la vie religieuse, de la recherche de perfection à toute vie humaine. L’être humain de tout temps a désiré se consacrer entièrement à l’être divin. On privilégie une pratique d’ascèse et d’élévation de l’âme pratique soit individuelle, soit collective qui permette à l’homme de retrouver un état de bonheur et de paix profonde. Ces pratiques sont présentes dans toutes les religions du monde.
I. BOUDDHA ET LE BOUDDHISME
Les ancêtres du monde païen, renonce pour la plupart  aux biens et aux plaisirs. Dans la contemplation et l’impassibilité, ils scrutent les profondeurs de l’homme et de l’insondable. Les pythagoriciens (VI siècle avant Jésus christ) ont mis en place une méthodologie initiatique ayant pour but le maximum de ses potentialités. C’est le role des sages dans les cultures africaines et asiatiques : capitaliser une somme d’énergie leur permettant de vivre en  communion plus au moins constante avec l’être divin.
Bouddha est une figure marquante  de cet effort d’ascension. Bouddha signifie éveillé. Son vrai nom est Sittharta Gautama. Né vers 563 av jésus christ au pied de l’Himalaya en inde. Il est d’une famille riche et noble. La légende ranconte qu’il ne devait pas sortir de la clôture du chateau  familial. Mais un jour le petit arrva à tromper la vigilance de ses parents. La conclusion qu’il tira, ce que la légende n’était pas fiable. C’est dans ce contexte que Bouddha fait quatre rencontres :
1.      La rencontre d’un vieillard, alors il comprend que nul ne peut échapper à la vieillesse et à la décheance. Conséquence, il se libère de sa fierté d’être jeune et beau.
2.      La rencontre d’un malade, il prend conscience que la maladie est une réalité qui s’impose à tout être humain. Conséquence, bouddha se libère de son orgueil d’être en bonne santé et en pleine forme physique.
3.      La rencontre d’une pompe funèbre, il est mis en face de la  réalité de mort, incontournable. Conséquence  bouddha  reconnait la fragilité d’une vie humaine.
4.      La rencontre d’un mendiant, il apprend que l’effort est indispênsable et nécessaire pour tout metier, tout travail. Conséquence, la seule manière de découvrir la vérité et d’atteindre son objectif c’est de vivre en bonne entente avec les autres en faifsant violence sur soi-même.
Bouddha a eu un enfant, mais après les quatre rencontres, il abandonne tout, donne sa richesse en échange avec la pauvreté des pauvres. Pendant six ans, il cherche tour à tour les grands maîtres spirituels qui, tous lui commandaient une vie de jeùne et de méditation. Insatisfait de leurs  réponses, sa vie lui attire quelques disciples, cependant. Il commance à théoriser son expérience spirituelle et à constituer ce que devra être plus tard la premiere communauté monastique de l’histoire. C’est dans ce contexte que Bouddha va constituer sa doctrine consignée dans le sermon de Benares. Il y recommande de rechercher l’équilibre de sa vie entre le désir et la mortification extrème. Il y énumère quatre vérités essentielles.
1.      La souffrance est de l’être de l’homme.
2.      L’origine de la souffrance est le désir
3.      Pour s’en liberer il ne faut pas éprouver le désir.
4.      Ce serait la seule manière de mener une vie pure selon la justice.
Bouddha parcourait de millier de kilomètres à pied et faisait des bdisciples pertout. A sa mort, ses cendres ont été partagées par ses disciples qui ont pursuivi sa recherche en s’appuyant sur l’essentiel de sa doctrine. Il a imposé à ses disciples cinq règles.
1.      Soyez compatissant et respectez la vie la plus infine.
2.      Donnez et recevez librement mais ne recevez rien indumment.
3.      Ne mentez jamais.
4.      Evitez les drogues et les boissons alcolisées.
5.      Respectez la femme et ne commettez aucun acte charnel illégitime ou contre nature.
En faisant l’effort de respecter ces cinq règles, on peut atteindre la perfection Nirvana c'est-à-dire l’état où prend fin la succession de réincarnation lorsque l’homme arrive à la paix suprème. Pas de référence  à un Dieu, ni à un avenir. On se fonde sur la raison, la logique, l’expérience. La perfection est centrée sur  soi-même. Le bouddhisme est une croyance, mieux, c’est une attitude morale envers la vie. De nos jours, plusieurs autres courants spirituels s’inspirent de la tradition bouddhiste en Inde, Asie, USA, Europe et même sur le continent Aficain.
Dans la relation avec le christianisme, le bouddhisme partage l’usage de la clocle, l’habit religieux, la méditation, le jeûne, l’ascese, la nécessité de se séparer du monde, les longues prières et chants… mais tout cela selon une attitude intérieure différente. Le bouddhisme ne connait pas le concept de péché, il ne peut donc pas développé la théologie de la grâce. Il nourrit une tentation d’orgeuil parce qu’il ne connait pas le Dieu Amour et gracieux chrétien. Toute fois nous avons beaucoup à apprendre de l’exigence ascetique dans la grande tradition spirituelle inaugurée par bouddha.
*                  Les traditions religieuses juives.
Israël peuple élu et peuple de la Bible a développé une grande tradition spirituelle dont quelques unes ont inspiré la vie  religieuse contemporaine.
1.      Les Nazoreens ou Nazireen ou Nazareens
Les figures marquant de ce courant spirituel sont :Samson, Samuel et Jean Baptiste. Se sont des hommes qui se consacrent à Dieu ou à une mission de salut de Dieu pour son peuple. La forme extérieure de leur consécration est celle d’un engagement à observer trois vœux qui régissent la rigueur de vie qui était la leur.
·         Engagement radical de ne pas couper les cheveux. Pour marquer l’intégrité de vie et un dévouement total à Dieu. Ainsi ils peuvent acquérir les attitudes nécessaires pour accomplir la mission qui leur est confiée.
·         Engagement à ne pas consommer la boisson fermentée. Parce que la boisson fermentée est symbole de vie facile et d’ivresse elle est susceptible de fragiliser le sens et de conduire aux attitudes dénuantes. Cette consécration implique une maîtrise de soi.
·         Engagement à ne pas toucher un cadavre. C’est leur manière de manifester l’entière consécration de leur vie en vie.
2.      Le courant de prophète.
Les prophètes se distinguent des prêtres en Israël. Seul le descendant de Lévi pouvait être prêtre. La vocation du prophète est personnelle. Elle n’est ni familiale ni héréditaire. Le prêtre quant à lui assure une fonction au près de peuple de Dieu. Le prophète reçoit une fonction spéciale de Dieu en titre personnelle. Dieu lui-même l’envoie et confirme ses œuvres parfois des discours par des signes. Le prophète ne crée pas de structure ou des infrastructures. Il ramène les cœurs des disciples à leur Dieu, les attire à une vie bonne pour Dieu. Il dénonce ce qui les éloigne de Dieu. Il invite les fidèles à la conversion, les incite à accueillir les promesses de Dieu. En Israël, les prophètes ne vivaient pas en communauté, mais Elie vivait avec ses disciples.
3.      Les Esséniens
La tradition d’Israël des nombreuses associations ou communautés à but religieux. Certains se consacrent à l’étude des écritures ce sont les pharisiens. D’autres affirment consacrer simplement leur vie à Dieu les plus connus parmi ceux-ci sont les Esséniens. Une de leurs bibliothèques  les plus importantes avait été découverte en 1947 à Qumran. Les manuscrits de Qumran ont permis de mieux comprendre la forme de vie des Esséniens caractérisée par l’isolement du monde, le regroupement en communauté, l’ascèse , la prière et le travail, l’effort individualisé pour gagner sa vie. Les Esséniens mettaient tout en commun, ils élisaient leur supérieurs, et ils étaient des célibataires la plupart. Mais ceux d’entre eux qui étaient mariés constituaient leur communauté à part. Ils avaient une spiritualité biblique fondée sur la torah. Mais ils abordaient aussi d’autres ouvrages issus de communauté rabbiniques ou tradition spirituelle.
Leur projet de vie communautaire est de vivre l’amour de Dieu et des hommes en développant au quotidien l’honnêteté, la douceur et la tempérance. pour devenir Essénien, l’on est soumis à une année de Noviciat et à une profession solennelle qui oblige la personne à respecter le secret sur la doctrine du groupe. Tout manquement est sanctionné sévèrement et la sanction peut aller jusqu’à la mort du coupable par suicide ou par meurtre.
Conclusion
Les différentes formes de vie spirituelle juive ne représentent pas la vie religieuse au sens où nous l’entendons. On y trouve cependant plusieurs inspirations structurantes et fondatrices de la vie religieuse contemporaine. Le désir de Dieu, la forme consécratoire, l’ascèse, la personnalisation de l’appel, l’expérimentation de la parole de Dieu…sont des pierres d’attentes sur lesquelles  va se construire les beaux édifices de la vie religieuse dont l’Eglise se pare pour ses noces avec le Christ. 

Chapitre III : La formation de la vie Religieuse durant les trois premiers siècles.

Le contexte est celui de la persécution de l’Eglise par le pouvoir public. L’empereur était considéré comme Dieu, le peuple lui devait culte et révérence. C’est justement contre cela que les chrétiens s’élèvent déclarant que Dieu seul est digne d’adoration.
L’attitude des chrétiens qui rejetaient le caractère exécutoire des décisions imperiales les obligeait à mener une vie cachée à l’image de celle de catacombe à Rome. Mais en dépit de cette persécution, l’Eglise poursuit son expansion sous l’action de l’Esprit Saint au point de devenir difficilement contrôlable par ses détracteurs.
Les Apotres passaient de village en village, de ville en ville et proclamaient l’Evangile de la foi. Ils créaient des nombreuses communautés de croyant. Nous disposons de cette période le témoignage de la lettre à Diognète. Selon cette dernière, les chrétiens ne sont pas extraordinaires, singulier, différents des autres. Ils sont ne sont pas des champions d’une doctrine humaine. Ils se conforment aux usages, sontn comme des étrangers domiciliés chez eux. Ils partagent la même table mais pas la même couche, ils sont des citoyens du ciel sur la terre et ils aiment qu’on les persécute. A cette époque donc, il y a eu diverse manière de réalaser la vocation chrétienne entant que celle-ci recherche constance et toujours plus grande de la perfection.

1.      Les Ascètes
Le contexte est celui de trois premiers siècles. L’Eglise avait à faire à un monde hostile à la foi chrétienne. Et dans ce contexte, la foi s’enracinait de plus en plus dans les vertus chrétiennes et dans les conseils évangéliques. Il s’est crée un peu partout des prédicateurs itinérants pour l’annonce de la bonne nouvelle partout où ils passaient. C’étaient des hommes célibataires qui menaient une vie très austère. Leur effort d’imitation de jésus attirait en eux des nombreux disciples.
Certains constituaient autour d’eux des communautés chrétiennes au sein desquelles des pratiques ascétiques et l’observance des conseils évangéliques étaient considés comme le chemin le plus éminent de conversion et de perfection. L’ascèse permettait de lutter et de tenir en situation de persécution.
2.      Les vierges
La vie ascétique était essentiellement masculine. Une forme de consécration à Dieu par l’offrande de leur virginité apparait essentiellement pour les femmes. Pratique inétite par le passé, la virginité apporte du neuf dans la morale ambiante. Ce n’était pas une réaction vis-à-vis du monde païen, corrompu, concupiscant du monde qui méprisait les femmes ; c’était aussi le moyen par lequel les femmes célébraient leurs fiançailles mystiques avec le Christ en se donnant entièrement à Dieu. Plusieurs auteurs de cette époque exaltent la virginité comme la manière la plus sublime de réaliser la finalité Evangélique.
Nous disposons aussi le témoignage concordant sur le martyre des vierges célèbres comme Agnès, Agathe, Cécile…Elles ont manifesté leur attachement à l’époux, christ, jusqu’au don de leur vie. Progressivement cette vocation des vierges s’est rependue dans toutes les premières communautés chrétiennes et y a pris une place importante en tant qu’elle est un charisme essentiel pour exprimer le caractère évangélique et consécratoire d’une communauté chrétienne. Toute fois, la consécration virginale à cette époque n’avait pas été institutionnalisée elle devait son existence au combat pour la survie de la foi durant les grandes persécutions.
3.      Les Martyrs
Sont ceux qui, à l’image et à la suite du christ acceptent de donner leur vie par amour et au nom de leur foi en Jésus christ. Ce don de vie est généralement brutal. Il est l’expression visible du procès de l’Eglise. En contexte de persécution de trois premiers siècles, la réalité du martyr était constante dans la conscience de tous les chrétiens. Et le plus généreux parmi eux était toujours prêt à aller jusqu’au bout en verser leur sang ou en se laissant brûler sur le bûcher ou encore en se donnant en pâture aux bêtes. Un témoignage de Saint Ignace d’Antioche de cette époque dit : « C’est de bon cœur que je vais mourir pour Dieu…laissez-moi   être la pâture des bêtes… » Mais le don volontiers de soi ne doit pas être identifié au désir  de se suicider. Le martyre est une mort qui s’impose à la personne lorsque celle-ci veut maintenir et vivre sa confession de foi.
Conclusion
A dire vrai, nous identifions durant les trois premiers siècles trois formes de consécration dont une seule était institutionnelle : seul le prédicateur portait le souci de la prédication, de l’annonce de la bonne nouvelle et de son expansion. La communauté les envoyait officiellement, les mandatait pour enseigner et constituer des nouvelles communautés. Les martyres et les vierges quant à eux, sont des générations spontanées tributaires des aléas de la circonstance, et de l’histoire. Ils sont des témoins de Dieu, des consacrés inattendus dont la vie et la conformité avec les vertus et les conseils évangéliques ne pouvaient laisser insensible l’institution ecclésiale. On déclarait d’eux qu’ils ont le visage de Dieu au sein d’une société idolâtre et corrompue et au sein d’une Eglise menacée d’uniformisation de ses pratiques. Les martyres et vierges tiennent ici à la source la vaine prophétique et charismatique de la foi et annonce l’avènement de la vie religieuse.  
Chapitre trois : Les Ancêtres du monarchisme chrétien
Introduction
A cette étape, il faut croire que le christianisme tache de dépasser la pratique des prédicateurs, vierges et des martyres fondée essentiellement sur le témoignage dans le secret et la persécution. La société était marquée par des guerres et les annexions de chefferies et des royaumes vaincus.
En 312, l’empereur Constantin se préparait à livrer bataille au pont Milvius il eu alors une vision et une voix lui disait : « Par ce signe, tu vaincras. » Il plaça donc le christ en tête de ses soldats. Et les choses se passèrent comme la vision l’avait prévues. Il décida alors de se convertir. En 313, il sort l’édit de Milan autorisant les pratiques chrétiennes sur tout l’étendue du territoire de son empire, dès lors l’histoire bascule.
·         Les chrétiens qui jusque là étaient considérés comme les citoyens de seconde classe et hors la loi, sont desormais les citoyens à part entière.
·         Les chrétiens qui, jusque là n’avaient aucun droit à une carrière administrative vont commencer à occuper des postes, des responsabilités importantes.
·         Les chrétiens qui jusque là n’avaient aucune facilité de pratiquer leur religion ont commencé à profiter de multiple faveurs de la part de l’empereur et de tous les peuples.
Aussi l’empereur Constantin va inaugurer et présider le concile de Nicée en 325. Ce concile a été entierement pris en charge par lui du point de vue matériel. Les chrétiens prenaient une telle importance qu’en 380 l’empereur Théodose déclare le christianisme religion d’Etat. Du coup, la meilleure manière de faire carrière politique et administrative était de devenir chrétien. Le nombre de baptisés augmente considérablement. La conséquence de cette augmentation c’est la perte de ferveur et de générosité, de dynamisme et la rage de martyre des chrétiens. Ils sont devenaient de plus en plus timides peu accordés aux exigences de valeurs  évangéliques. C’est à partir de ce moment que les chrétiens qui voulaient suivre le christ dans la radicalité de son message sont poussés à décider de s’éloigner du monde où l’argent, le pouvoir et le désir gagnaient de plus en plus leur relation à Dieu. De là va naître ce qui est convenu d’appeler l’appel du désert pour une vie de solitude dans la prière en observant les conseils évangéliques de pauvreté, de chasteté et d’obéissance en étant tout donner à Dieu. Les premiers parmi eux vivaient seuls. Mais très vite, des groupes se constituaient autour d’un ancien et c’est le début de la vie religieuse dans sa forme actuelle.
I.                   Saint Antoine du désert  270-356.
On le reconnait comme le père du monachisme. En 360, saint Athanase a écrit une histoire de sa vie où il nous apprend que saint Antoine est né en basse Egypte d’une famille chrétienne de condition modeste. Il était un simple artisan réputé honnête et devenu orphelin à 18 ans. Il nourrissait un désir profond de conformer sa vie à l’évangile. Il fut interpeller par Mt. 19,21. Puis il vend tous ses biens constitu une petite reserve pour sa soeur, qu’il va confier à des vierges du coin, distribu le reste de ses biens aux pauvres et décide d’aller en aventure, à la qutte de Dieu. Il commenca par mèner chez lui une d’ascese faites des travaux manuels, d’étude de la parole de Dieu, de la Prière et de jeûne. Il dormait à même le sol et se faisait accompagner par un ascète de la région.
Il se forçait de vivre les vertus chrétiennes dans leur radicalité et de se conformer au commandement du christ, « aimez-vous les uns les autres. » mais l’appel du christ se faisait de plus en plus insistant. Il décide à 45 ans de commencer une vie d’ermite. Il a dû faire face à des nombreuses épreuves et à des grandes tentations dont il sort vainqueur grâce à la présence constante du christ dans sa vie.  Plus tard, il se retire dans un château fort abandonné pour y mèner une vie de prière et de mortification pendant 25 ans. Il n’en sortira que pour mener un autre combat de la foi contre les hérétiques d’Alexandrie. Par la suite, Antoine le grand va s’installer au désert de la mer rouge et meurt en 356. On lui attribut plusieurs  et une phrase célèbre «  N’ayez pas peur du démon espérez toujours en christ, croyez en lui et vivez chaque jour comme s’il était dernier de votre existence. »
II.                Les Anachorètes.
L’exemple de saint Antoine lui a très vite attiré un grand nombre de personnes désireuses comme lui de se retirer du monde où le pouvoir, l’argent et le plaisir ne favirisent guerre une expérience chrétienne authentique. Tous prenaient le chemin du désert. Ils y allaient seuls ou en compagnie. Le candidat à la vie parfaite cherchait un ancien à l’école de qui, il s’exerce progressivement à enter dans une intimité profonde et continue avec son seigneur. Arrivés au désert il se construisait un abri de fortune où il vivait seul avec son Dieu. Et non loin de son maître. Celui-ci l’aide par ses conseils à organiser sa vie en alternant sommeil, prière mortification, jeûne  et le travail. Il scrutait les écritures gagnait sa vie par le travail  de ses mains et vivait comme les habitants de la région. Une fois par semaine il sortait pour vendre ses produits et se ravitailler. Une fois par semaine aussi chaque maître spirituel rassemblait ses dirigés pour une prière commune, les louanges ou les conférences spirituelles ou encore pour l’eucharistie. Leur vie solitaire était ainsi nuancée par ces moments de vie commune. Leur réputation attirait un grand nombre de visiteurs auxquels ils réservaient une hospitalité, courtoisie aux règles de leur milieu. On remarque par ailleurs que les anachorètes étaient presque tous des hommes. La rudesse de leur vie n’en faisait pas un genre de vie pour  les femmes, sauf exceptionnellement. Ce qui caractérise les anachorètes du point de vue de leur relation à Dieu, ce qu’ils étaient tous donné à lui, dans une vie individuelle guidée par l’Esprit.
Comment devenait-on anachorète ?
Lorsque quelqu’un désirait grandir dans le chemin de la vie parfaite, il allait se présenter chez un ancien ou à un aîné qui a fait ses preuves dans une vie profonde et qui est considéré comme sage. Il demande l’aide de l’ancien pour grandir dans sa relation au seigneur. L’ancien lui en présente les exigences et les difficultés et exige de lui une obéissance stricte à ses directives. Il n’avait pas des vœux prononcés, pas d’engagement non plus. La personne est libre de partir du désert quand elle veut, si celui-ci lui devient trop pesant. Seule la qualité de relation interpersonnelle maître-disciple compte. Cette forme de vie exige une pauvreté complètement détachée de tous les biens matériels libérée de l’instinct de propriété pour se concentrer du minimum vital.
Notons pour terminer que la spiritualité des anachorètes fait d’eux des familiers de la parole de Dieu qu’ils écoutent, méditent et chantent. Certains d’entre eux se livraient à des exercices de piété très durs ainsi observe t on des déviations.  Par exemple les dentrites qui passaient leur vie au creux de l’arbre. Les hypèthres qui délimitaient un espace précis sans dépasser le périmètre défini. Et enfin les stylistes qui passaient toute leur vie au dessus de colonnes. Tous ceux là étaient considérés comme des grands saints à cause de leur communion profonde avec Dieu et leur capacité de pénitence. Ils avaient l’estime de l’entourage, ils étaient des conseillers très appréciés, arbitre de certains conflits des gens du peuple. Leur sagesse était reconnue de tous parce qu’ils rayonnaient de la sagesse de Dieu et du Christ.
III.             Les Cénobites
Le succès de l’expérience de saint Antoine lui a valu les nombreux disciples et admirateurs mais cette vie ne pouvait continuer ainsi car l’anachorétisme comporte de grands risques de paraisse, de nonchalance, de découragement, d’orgueil, d’extravagance… c’est alors que va naître la communauté des anachorètes sous la direction d’un maître spirituel mais chacun gardait l’autonomie de son existence. Toujours pour supporter les rigueurs attachées à la vie érémitique, les groupes d’anachorètes ont commencé à mener une vie en commun soutenue par une règle commune. Ainsi apparaissent les premières formes de la vie religieuse dans sa forme actuelle.
Ø  Les cénobites de saint Pacôme (286-346)
Au milieu du troisième siècle, il  y a intensification du courant érémitique sur les traces de saint Antoine, nombreux sont des chrétiens qui ont pris le chemin du désert. Les anciens parmi eux deviennent les grands maîtres spirituels qui rassemblaient autour d’eux plusieurs chercheurs de Dieu. Pour éviter les dérapages, ces communautés ont commencé à se structurer et à se doter des règles. Saint Pacôme est un des premiers cénobites à avoir donné des règles à sa communauté. Né d’une famille païenne en haute Egypte, convertit et baptisé à 20 ans, Pacôme voulait être anachorète avec quelques compagnons ils se mettent sous une même Règle et se fut la première dans l’histoire de l’Eglise. Mais Pacôme sera vite déçu car ses compagnons étaient attirés par les biens matériels que par la rudesse de la recherche de Dieu à la sequela christi. Il se retire alors et entreprend une nouvelle expérience communautaire son succès cette fois –ci l’amène à multiplier le nombre de ses monastères. Il y en avait à sa mort 8 pour les hommes et 2 pour les femmes. Un témoignage de Jean Cassien confirme qu’en l’an 400 il y avait plus de 5.000 cénobites.
Les cénobites étaient très différents des anachorètes tandis que ces derniers s’installaient dans les habitats très discrets dans le désert, les cénobites créent des monastères et ont une visibilité imposante avec de très hautes clôtures et ont une vie très organisée à l’intérieure. On y trouvait l’Eglise, dortoir, atelier, différent corps du métier. Une messe dominicale, un enseignement spirituel quotidien donné par l’ancien. L’autorité d’un chef de maison ou d’un monastère est à la fois spirituelle et matérielle. Saint Pacôme a refondu sa règle chaque fois qu’il la jugeait nécessaire. La tradition nous laisse quatre versions différentes de sa Règle. Le chef de la maison est appelé aussi père de la communion. Les éléments essentiels de la vie sont : la cloche, la haute clôture monastique qui symbolise le retrait du monde, la consécration et le retrait de sa famille et de ses amis, la chasteté, aucune personne de sexe opposé n’a le droit de pénétrer à l’intérieure de la clôture. On invite le prêtre pour la célébration eucharistique. Ils ne sont ni des moines, ni les membres de la communauté. Ils n’ont aucune autorité sur les moines qui restent autonomes et indépendants vis-à-vis des structures de l’Eglise et de l’Evêque.  
Ø  Saint Basile (329-379)
D’une famille chrétienne de Césarée de Cappadoce. Il a étudié à Césarée, en Constantinople et à Athènes. Son père était avocat, il a reçu une très bonne éducation au près de grands maîtres de l’époque. Nommé recteur de l’école de théologie de Césarée en 355. Il a étudié avec Grégoire de Nazianze qui l’a baptisé plus tard. Il a senti très vite un attrait d’une vie monastique et érémitique. En 356, il entreprit un voyage aux sources de la vie monastique cénobitique. De retour dans sa patrie, Basile vendit tous ses biens et, avec quelques amis, compagnons d'étude et de prière, il rejoignit un groupe d'ascètes qui vivaient, de façon plutôt anarchique, à Annési, près de Sébaste. Il devint bien vite leur chef incontesté, les forma et écrivit pour eux de nombreux textes (on les appelle Règles). Il fut ainsi à l'origine de ce que l'on appelle aujourd'hui le cénobitisme basilien. Il mourut évêque de Césarée de Cappadoce, en 379. Vers 358 il fonde un monastère d’Iris et fut ordonné prêtre en 362 par Eusèbe, l’Evêque de Césarée, en qui il succéda. L’histoire raconte qu’à un moment donné, Eusèbe était devenu jaloux de Basile qu’il persécuta et obligea à l’exil.
En 364, basile retourne à Césarée au monastère et rédige la première règle monastique cénobite avec saint Grégoire de Nazianze. Un an plus tard, 365, Grégoire préside à la réconciliation de Basile et son Evêque. Alors Basile revient dans la ville de Césarée où il déploie son zèle apostolique au service d’Eusèbe, il combat les hérétiques ariens en défendant la foi des fidèles puis il sera ordonné Evêque en 370, une charge qu’il exerce pendant neuf ans. Sa mémoire est célébrée avec celle de son ami Saint Grégoire de Nazianze le 02/01 dans l’Eglise romaine tandis que l’Eglise grecque privilégie son lien avec saint Jean Chrysostome et le célèbre le 30/01.
Le cénobitisme basilien

Tout d'abord, notons que Basile ne veut pas des grands monastères de Pacôme qui ressemblent trop à des casernes. Son idéal est un petit monastère de 30 à 40 moines, à taille humaine, une 'fraternité', où les moines se connaissent, prient et travaillent ensemble, ont entre eux des rapports personnels et amicaux : c'est une 'famille' religieuse. Les commandements du Seigneur sont pour tous, tout aussi bien pour les moines que pour les chrétiens vivant dans le monde. La vie monastique n'est pas une institution à part dans î 'Eglise, où les moines et moniales vivraient un mode de vie supérieur à celui des chrétiens ordinaires, ce que les Pacômiens avaient tendance à croire. Il n'y a donc pas de privilèges ou de loi particulière pour les religieux : ce sont des chrétiens comme les autres, mais qui ont décidé de vivre en communauté pour mieux 'suivre le Christ', pauvre, obéissant et chaste.
Obéissance. Pour Basile, il y a danger à vouloir se gouverner soi-même : on risque trop d'être victime d'illusions. L'obéissance à un supérieur est donc absolument nécessaire. Basile commente souvent le passage de saint Paul parlant de l'unicité du corps et de la diversité des membres (I Co 12). Pour lui, dans une communauté religieuse, le supérieur c'est l'œil qui doit juger, estimer, prévoir et mettre en garde. Les membres du corps doivent obéir aux directives données par l'œil, sinon ils en souffrent eux-mêmes et tout le corps en souffre. Il est aussi souhaitable qu'ils demandent à l'œil ce qu'il convient de faire pour le bien du corps entier : l'obéissance doit partir de la base. Nous sommes très loin ici de l'obéissance aveugle et passive des anachorètes et des disciples de Pacôme.

Chasteté. Basile  insiste beaucoup sur la chasteté. La profession pour lui, tourne autour de ce vœu : c’est par lui que l’on s’engage vraiment. Il  demande que le candidat réfléchisse longuement avant de s’engager et qu’il soit éprouvé.

Les principaux Ecrits de Basile :
*      La Règle monastique
*      La reforme de la liturgie
*      Les Neuf homélies sur le  hexaméron
*       Les treize homélies sur les psaumes.
*      Cotre un Eunome
*      Ouvrages pour réfuter les hérétiques et leurs thèses
*      Beaucoup de lettres.
La vie monastique est perçue par Basile comme un  état de veille c'est-à-dire qu’il s’agit en fait de la vie chrétienne tout court. Basile nous apprend qu’ « il ne suffit pas de bien commencer à l’amener mais il faut aller jusqu’au bout dans la configuration du christ Jésus. Sur le chemin, il ya de danger de quitter sa solitude à cause des sollicitations extérieures ou de l’intérêt qu’on a pour les choses du monde. Le moine est aussi menacé dans le désir de s’installer dans  la méditation et à ce moment, il peut s’installer dans l’oisiveté. Le moine est enfin menacé par la médiocrité. Saint Basile souligne pour qu’un moine arrive jusqu’au bout de sa course, il doit s’accrocher dans sa vie de solitude vécue en fraternité. Il ne doit pas perdre de vue son Dieu et son Evangile. Les points forts d’insistance sur l’enseignement de Basile sur la vie religieuse nous met devant le problème de la non persévérance dans la solitude. Ce manque de persévérance constitue un obstacle pour celui qui veut se conformer au christ. Parce que c’est la fin qui permet d’apprécier le travail du chemin parcouru.
o   L’amour de la solitude
L’amour de la solitude implique le renoncement du moine au monde, l’expression la plus claire de ce renoncement est son détachement absolu des choses matérielles et toute affaire mondaine. Le but est de vider son cœur et d’y faire place à la parole de Dieu. De même cet amour est favorisé par une bonne contemplation de Dieu où l’âme pénétrée, de la  lumière divine, oublie tout le reste et éprouve le bien fait des cantiques. Les cantiques établissent l’âme dans une sorte de béatitude, mais celle-ci n’est pas définitive car l’esprit continue à soupirer aux biens éternels en s’appliquant à l’acquisition des vertus. L’amour de la solitude ne permet d’atteindre la tranquillité de l’âme qu’avec la maîtrise du corps. Ace sujet, Basile donne aux religieux de tous les siècles des conseils de vie pour éduquer et dompter son corps en vue d’acquérir  la juste mesure en toute chose. Il donne alors ces conseils :
-          Soyez doux et complaisants dans le commerce ne cherchez point à plaire par des plaisanteries outrées. L’œil doit être triste et modeste pur se conformer aux sentiments d’humilité qu’on doit avoir...que la robe soit seine et serrée prêt du corps...que les habits et les cheveux soient négligés…que la démarche ne soit pas lâche ni trop précipitée….que la chaussure soit commode mais à prix médiocre. Que dans la nourriture les pains suffisent pour apaiser la faim et l’eau pour étancher la soif d’un homme qui se comporte bien… on doit point manger avec avidité ni témoigner de dégout en s’appliquant aux choses divines…. Ainsi donc, la vraie solitude n’est pas  pour Basile le fait de vivre seul ou de s’isoler en esprit tout en vivant au milieu de la foule, elle est plutôt une véritable ascèse à l’égard de tout ce qui est crée et toute nos passions. La solitude rend l’homme à lui-même et basile a conscience que cette ascèse n’est possible qu’avec la grâce de Dieu. Car se sont les chants de louange et la méditation constante de la parole de Dieu qui, par la prière se prolonge dans le travail, qui purifie le cœur et le libère de toutes les forces qui sont contraire. Ainsi unis à Dieu, le vrai religieux habite avec lui-même et est renvoyé aux autres pour vivre une véritable communion avec eux.

o   Une juste relation avec tous.
L’expérience montre que toutes les relations ne construisent pas l’homme. Il y a des relations qui conduisent la personne à la mort de tout son être physique et spirituel. Saint Basile instruit à ce sujet sur la bonne relation que le religieux doit entretenir avec le monde, les hérétiques et avec les consacrés eux-mêmes (religieux-religieuses).
a.       Relation avec le monde
Saint Basile ne se contente pas de vivre dans un monastère, il en  a fondé plusieurs et il circulait l’un à l’autre de village en village pour réveiller chez les populations l’amour des choses de Dieu et l’œuvre de salut de leurs âmes. Avec lui, les populations comprennent qu’il ya des avantages à aimer la vie religieuse et encourageait les personnes qui prenaient le chemin de la vie religieuse. Dans les vies des pères du désert de l’orient on lit à ce sujet : «  Nous ne savons rien de ces établissements monastiques mais nous ne pouvons douter qu’il ait eu les mêmes règles que dans son monastère d’uris. Il les visitait de temps à temps même devenu Evêque de Césarée. Il les raffermissait par les messages et lettres qu’il écrivait à tout moment. »
b.      Relation avec les hérétiques
Apollinaire et Eunome avaient du mal à faire accepter leurs idées aux habitants de la Syrie et Cappadoce. Ces peuples étaient fortement attachés à la doctrine du concile de Nicée. Ils étaient séduits par la vertu et les zèles des moines solitaires. En effet, la vie des solitaires rappelle au peuple la sainteté à la quelle il est appelé. Dans ce sens, par leur fidélité, le religieux entraine le peuple à être fidèle au christ et à s’éloigner de fausses doctrines.
c.       Relation entre religieux et religieuses
Ici aussi saint Basile se maintient dans sa doctrine de la juste relation quand il s’agit des relations entre religieux et les femmes. Car pour lui, ces relations doivent refléter toute la sainteté. Dans la rencontre du religieux et une femme, Saint Basile invite à user une grande sagesse dans les questions et réponses mutuelles afin d’être édifiant pour les biens des âmes.
o   La vigilance
Le modèle de saint Basile ici est celui de l’homme sage qui veille à tout moment pour ne pas laisser le voleur percer le mur de sa maison et s’emparer de son trésor. Ainsi se présente la vie du moine. Il doit veiller constamment à cultiver les vertus chrétiennes, à pratiquer le discernement et à cultiver les vertus chrétiennes, à pratiquer le discernement et à vivre à la perfection des exigences de la vie religieuse.
La culture des vertus
Pour saint Basile les vertus incitent l’homme à la vigilance et le dispose à être fidèle à sa profession jusqu’à la mort. Il insiste sur la louange qui élève l’âme quand celle-ci proclame les biens faits de Dieu. L’homme religieux n’a pas d’inquiétudes quand aux choses temporelles. Il aspire aux choses éternelles « voilà pourquoi il s’applique tout entier à acquérir la vertu de force et  patience, de prudence et de justice et les autres qui rendent l’homme vigilant et qui le dispose à remplir parfaitement son devoir … la méditation des saintes écritures est  le meilleur moyen pour connaitre la vérité et son devoir. Cette lumière de la vérité permet au religieux de ne pas quitter le bon chemin de la perfection.
L’accueil des nouveaux venus : discernement et formation.
La vigilance est aussi vécu dans l’accueil des nouveaux venus car le but visé est qu’ils deviennent des bons religieux et qu’ils soient en mesure de travailler jusqu’à la pour la défense de la vérité et pour se conformer à Jésus christ. Lorsqu’un homme renonce aux vanités de ce monde pour embrasser la vie sainte avant de le recevoir en compagnie des frères, on l’examine, on regarde si son cœur est, véritablement pénétrée de l’amour de Dieu, s’il aime le seigneur de tout son cœur de toute son âme et de toute sa force, s’il en est ainsi on prend soin de l’instruire de difficultés et les peines qu’il aura à surmonter dans l’état qu’il veut embrasser. Mais on le fortifie en même temps par l’espérance des biens invisibles que Dieu réserve à ceux qui sont dignes de leur fidélité. Un bon discernement est essentiel ; une droite est nécessaire car lorsqu’un frère n’est pas sérieusement formé, il entrainera la chute de plusieurs autres. Mais saint Basile demande de ne point opposer le refus au postulant avant son entrée au monastère.
Vivre la perfection dans le monastère.
«  La vie monastique ne consiste pas à avoir bien commencé mais à faire des efforts au commencement pour arriver au but qu’on s’est proposé d’atteindre en compagnie des autres ». Ainsi saint Basile tient débouts à la fois : Nécessité de  l’effort dans la vie religieuse et la confiance en Dieu qui justifie. Par ses efforts personnels, le religieux lutte pour ne pas tomber dans la tentation et faire mourir peu à peu ses mauvaises habitudes en usant à la fois les louanges la psalmodie et en créant l’argent et en affectionnant particulièrement sa solutide.
L’enseignement de saint Basile peutb être classé en trois points :
-          Le rapport du chrétien à Dieu
-          Le rapport du chrétien à ses frères
-          Le rapport du chrétien à lui –même.


Le premier rapport constitue pour le rapport privilégié car nul ne peut discuter à la place de Dieu dans le cœur de l’homme aucune inquiétude ne doit empêcher le religieux à obéir à Dieu. Le rapport aux hommes gène l’art de vivre ensemble. Le chrétien est appelé dans le rapport de vivre plus de perfection que des lois son amour doit être parfait. Il classe en cinq points les actes du chrétien, du religieux.

ü  La patience et l’endurance devant l’imperfection d’autrui.
ü  Le respect de charge d’autrui  et la délicatesse du service.
ü  La maitrise de soi et le calme.
ü  L’humilité et l’obéissance au supérieur
ü  Le pardon.
Saint Basile insiste sur la maitrise de son corps et la nécessité de se contenter de peu. Précisons pour conclure que les moines de Saint Basile prenaient les engagements fermes et parfois même définitifs. Tandis que ceux de saint Pacôme ne prenaient aucun engagement et pouvaient retourner chez eux quand ils les voulaient. Saint Basile demandait à ses religieux de s’engager à demeurer fidèle à la forme de vie qui est la leur. Ils étaient tenus d’émettre les vœux entre les mains de l’Evêque ou de son délégué. La formule de profession qui leur était proposée est celle qui est convenue d’appeler aujourd’hui la profession monastique. De nos jours, les moines de saint Pacôme ont disparut, ceux de saint Basile subsistent encore principalement en orient et leur moines continuent de vivre sur les règles deb Saint Basile.

Chapitre IV : La période du monarchisme chrétien.
Grâce au témoignage des pèlerins, l’expérience des anachorètes, de cénobites d’Egypte et du moyen orient a commencé à être connue en occident. Progressivement, les monastères ont commencés à accueillir les pèlerins, mais souvent les monastères de cette époque disparaissaient avec la mort de leur  fondateur.
*                  Saint Martin de Tour 316-397
Il est le saint le plus connu de France. Né en Hongrie, son père y était en garnison ; à 15 ans, Martin décide de devenir militaire, il était catéchumène, lorsqu’ayant rencontré un pauvre souffrant de froid, Martin lui cède son manteau ; son entourage n’apprécia guère son geste y compris sa mère, le Christ lui apparut alors en rêve, vêtu d’un demi manteau et lui dit : « martin bien encore catéchumène m’a couvert de son vêtement ». a 40 ans, il se consacre à Dieu et rejoint  Hilaire,  l’Evêque de Poitier. Il manifeste un véritable zèle apostolique et commence le premier monastère de France en territoire païen ; exprimant ainsi clairement sa  préférence pour l’évangélisation rurale. Quelques années après, il avait déjà fondé plusieurs monastères en occident le tout sur le modèle de celui de libougé. En 370, l’Evêque de Tours meurt, les Tourangeaux sont venus chercher Martin de force pour faire de lui leur évêque, malgré l’opposition des évêques des diocèses voisins. Aussitôt âpres son élection comme évêque, Martin décide tout en gardant son genre de vie pauvre et dépouillée, de fonder le grand monastère de Marmoutier où il vit avec ses prêtres. La plupart des évangélisateurs de l’Europe sont de Marmoutier.
*                  Saint Augustin
Né à Thagaste (actuellement Souk-Ahras en Algérie, près de la frontière tunisienne), il a étudié à milan où il s’est converti au christianisme. Après son baptême par saint Ambroise en 385, il il retourne à Thagaste où il s’intéresse de la vie des anachorètes. Il lit la vie de saint Antoine et commence à nourrir le désir d’une vie monastique. Il commence l’expérience dans sa maison familiale avec quelques amis où il s’occupait à partager, à prier, à jeûner, à étudier la bible et la théologie.  Il se documente en faisant venir d’Egypte plusieurs documents sur la vie monastique, il les traduisait et les adaptait. C’est à la suite de tout ce travail, qu’il décide d’écrire sa lettre.
En 391, le vieil évêque Valérien d’Hippone fait venir saint Augustin au près de lui, il l’ordonne prêtre et lui confie le ministère de la parole qui était alors réservé aux religieux. Quatre années plus tard Valérien meurt, les clergés d’Hippone et nombreux fidèles font naturellement d’Augustin leur Evêque à l’âge de 41 ans. Le ministère de saint Augustin comme évêque a été marqué par une intense activité de prédication particulièrement contre les hérétiques. Il a aussi beaucoup travaillé à l’organisation de son diocèse, il a exigé à tous ses prêtres de tout mettre en commun avec lui et de mener une vie monastique.  C’est ce qui lui a attiré beaucoup de difficultés, mais il reste tenace leur imposant  une règle de vie  qui l’a écrite. Malheureusement à sa mort à 430, l’invasion vandale de l’Afrique du nord a dissipé tout ce qu’il a eu à faire ; toute fois, quelques groupes de chrétiens subsiste encore aujourd’hui en Afrique du nord et ceux-ci  continuent à réadapter la règle de saint Augustin dont ils s’inspirent et c’set d’eux que saint Benoit va hériter la version de ces règles pour créer le leur et beaucoup d’autres en ont profité. Il faut attendre en 1215 pour que le concile de Latran IV, face au désordre et à la multiplication des règles, proscrive la reconnaissance des nouvelles règles et prescrive à toutes les nouvelles fondations de choisir entre les trois règles de Saint Basile, de saint Augustin et de saint Benoit. C’est ainsi que l’évolution ultérieure de la vie religieuse s’est consacrée autour de ces trois siècles.
*                  Jean Cassien (360-435)
Il a été avec saint Benoit, et il a eu plus d’influence sur la vie monastique en occident. Né en Roumanie, d’une famille aisée, il a  fait de très sérieuses études, s’est établi à Bethleem à 20 ans comme moine probablement au cours d’un pèlerinage en terre sainte. Il était désireux de connaitre la vie de saint Antoine et le lieu où il avait vécu. Avec son compagnon Germain, il prend donc la route de l’Egypte, au terme de ce voyage Jean Cassien s’installe dans le monastère de scété. Les moines de scété étaient en ce moment en difficulté avec le successeur de saint Athanase, l’évêque Théophile. Théophile fait appelle à l’armée impériale pour discipliner les moines, Germain et Jean Cassien sont condamnés en exile, à partir de ce moment nous perdons leurs traces. En 402, on retrouve Jean Cassien à Constantinople sous le patriarcat de saint Jean Chrysostome, qui l’ordonne diacre. Chrysostome critique l’empereur et il sera condamné en exil. Le nouveau patriarche est contesté, Jean Cassien est senti comme patriarche mais informé de la nouvelle il fuit à Antioche, et là, il devient Prêtre.
De 415-418, on le retrouve à, Marseille ; on raconte qu’il a fondé un monastère d’homme et de femme. Il était en contact avec les moines d’Erin et c’est en ce moment qu’il a commencé à écrire son mémoire pour partager son expérience personnelle et celle de ceux qu’il a rencontré dans sa vie. Ce mémoire était destiné aux moines et moniales seulement. Jean Cassien nous  laisse une grande et abondante littérature en deux  ouvrages :
ü  Les institutions Cénobitiques
ü  Les conférences des pères du désert.
 
Saint Benoit (480- 547) :
Avec Benoît, la vie religieuse se construit sur trois valeurs : la prière, le travail et le monde. La vie de Benoît de Nursie (480-547) nous est très mal connue. Grégoire le Grand, ancien moine du mont Cassin, qui écrivit sa vie 50 ans après sa mort, donne peu de renseignements biographiques et raconte surtout des faits édifiants et des miracles. Benoît naquit dans la province de Nursie, dans une famille aisée qui l'envoya faire des études à Rome. Est-ce le spectacle de l'effondrement de l'empire ou celui de la vie corrompue de ses camarades étudiants qui le dégoûta du monde ? Il se retire d'abord, avec une vieille servante, dans le petit bourg d'Enfide et y mène une vie ascétique et de prière. Bientôt il veut vivre seul et se réfugie dans la montagne ; il y reçoit l'habit monastique (symbole de l'engagement à une vie de renoncement) des mains d'un autre solitaire, un certain Romain, puis va se cacher dans une grotte très difficile d'accès, dans la vallée de l'Anio. Près de Subiaco. Pendant trois ans il y mène la vie d'ermite, à l'épreuve des redoutables tentations de la solitude.
Benoit n'est pourtant pas inconnu : un groupe de moines installés dans le voisinage, à Vicovaro, lui demande d'être leur abbé. Il accepte, mais ces moines furent vite exaspérés par son intransigeance dans l'observation de la discipline monastique et décidèrent de se débarrasser de lui en l'empoisonnant. La légende raconte que la coupe fatale se brisa au signe de la croix fait par Benoît. Celui-ci regagne alors sa grotte.
Quelques disciples se joignent cependant à lui et c'est bientôt douze communautés de moines qui s'installent autour de Subiaco, sous la direction de Benoît qui devient célèbre. Cette renommée aurait suscité la jalousie du clergé du voisinage et poussé Benoît à changer de Résidence. Sans doute aussi se sentait-il appelé à une tâche plus importante qui ne pourrait se réaliser et se développer dans les gorges retirées de l'Anio.

Un patricien romain lui offre alors une propriété au Mont-Cassin, en Campanie, une ancienne forteresse. Benoît s'y installe, en 529, avec un petit groupe de moines, fait disparaître des lieux tout vestige de paganisme et commence à y construire son monastère : oratoire, réfectoire, dortoir, hôtellerie, etc. Il se montre un remarquable organisateur, évangélise les populations avoisinantes et, ses disciples étant nombreux, fonde de nouveaux monastères. Avec ses compagnons, il vit selon ce que l'on appelait alors la Règle des monastères. C'est au mont Cassin qu'il mourut, vers 547. Saint Benoît, dans sa vie, a connu les expériences des anachorètes, l'isolement total dans la grotte de Subiaco, bien plus sévère que celui des disciples de saint Antoine en Egypte qui se retrouvaient chaque semaine autour d'un Ancien. Progressivement il est passé au cénobitisme, devenant père spirituel de nombreux moines ; il s'est alors révélé un Maître incomparable. C'est son propre portrait qu'il a brossé lui-même, en exposant, dans les chapitres 2 et 64 de sa Règle, ce que doit être l'abbé.

La Règle de saint Benoît
Saint Benoît et ses frères vivaient au mont Cassin sous la Règle des monastères, écrits par Benoît lui-même en s'inspirant, bien sûr, des Règles déjà existantes. La moitié de son texte, en particulier, reproduit des extraits de la Règle du Maître. Longtemps pourtant, les fils de saint Benoît ont cru que l'auteur anonyme de la Règle du Maître avait copié Benoît : c'était sans doute, disait-on, '"un moine hypocondriaque et malheureux qui..., mécontent de la façon dont son Abbé le faisait vivre, avait imaginairement reconstitué ce qu'aurait dû être, pour vivre selon ses idées, le monastère idéal."* Ce fut la
Théorie universellement admise jusqu'en 1940, année où le père. Genestout, bénédictin, osa prétendre que c'était Benoît qui avait copié le Maître. Ce fut un scandale ! Cependant, les travaux postérieurs de deux autres bénédictins, les pères de Vogué et Neufviiïe, prouvèrent incontestablement que la Règle du

CHAP. VI : EVOLUTION DU MONACHISME DU Vème au XIIIème SIECLE
Entre Vème au XIIIème siècle, l’Europe continentale a connu  de grands bouleversements et de mutations importantes :
-           Invasions barbares dans plusieurs régions en prenant la fragilisation  de l’empire  et le renforcement des pouvoirs  féodaux.
-          Prise  d’initiative  dans le domaine  de l’évangélisation et dans  le vécu de l’idéal évangélique par des moines  qui jusque là redoutaient le monde.

SAINT PATRICK (389 – 461)

Est  un Breton, amené comme esclave  en Irlande, après son invasion, il retourne chez lui et devient moine, on le connaît comme évangélisateur de l’Irlande où il fondé de nombreux monastères  et assura la formation de plusieurs missionnaires.

 SAINT AUGUSTIN  DE CANTORBERY (+604)

Prieur  de monastère  Saint André de Rome, il est connu  comme apôtre et l’évangélisateur  de l’Angleterre, il fonda aussi plusieurs monastères.

SAINT COLOMBA (540 – 615)

Moine Irlandais qui s’est embarqué en 590 avec quelques compagnons  dans  un navire sans gouvernail, laissa   la Providence le conduire là où le Seigneur  voulait  qu’il annonce l’Evangile en s’avançant  vers l’Est. Partout où il passait, il fondait de nouveaux monastères, mais ses monastères gardaient  les pratiques et les rites irlandais. Cela  provoque un conflit avec les évêques de la région  qui l’obligent à rembarquer dans son navire pour échouer sur les côtes françaises du Sud – Ouest où il recommença à annoncer  l’évangile en avançant  vers le lac de Constance de Milan, c’est là qu’il fonde  le célèbre monastère de Guidio.

SAINT BONIFACE (675 – 754)

Moine d’un monastère d’Angleterre, il a essayé d’évangéliser la Frise sans succès, il refusa la charge d’Abbé  de son monastère  afin de s’adonner pleinement à la mission  d’évangélisation. Il avait  l’appuie du Pape Grégoire II, il circule  en Frise, en Hesse et à Toring, annonça l’évangile. Il devient Evêque chargé d’établir  la hiérarchie en Allemagne, dans cette charge, il se fait aider par ses frères Anglo – saxons ; il en nomme plusieurs évêques, il est retourné en Frise  pour poursuivre  l’évangélisation  de la région ; il sera massacré avec 52 de ses compagnons, il a fondé partout où il passait des monastères et en 770, le monastère  de Florida comptait déjà plus de 770,  tous consacrés à l’évangélisation delisaxe.

LA POSTERITE  DE BENOIT

On connait deux principaux disciples  de St Benoit :Saint Augustin  de Cantorbéry et Saint Boniface ; et puisque la plupart  de monastères d’Europe ont été fondé par ex presque tous suivaient la tradition de Saint Benoit.
Leur recherche principale était de trouver un cadre  favorable à la recherche  de Dieu, mais comme nous l’avons dit, le besoin de l’évangélisation les oppressait  et ils étaient acculés à se consacrer  à l’annonce de l’Evangile. Partout où ils étaient, les gens venaient à eux, s’installaient prêt d’eux, solliciter  leur appuie (matériel, spirituel) demandé leur protection et leur sécurité contre les bandes  armées d’envahisseurs,…
Les monastères étaient dans ce contexte obligés de modifier  légèrement leur architecture  et de construire  de grands édifices  complexes  et imposants, mais apte à répondre  au besoin de leur temps. On y trouvait  des infirmeries, des dispensaires, des hôtelleries, des laboratoires, des écoles, des ateliers  de couture, des ateliers  de transformation de toute sorte.
Avec toutes ces œuvres, le monastère devient  un centre de développement  avec une administration générale dont l’efficacité est garantie, la rigueur  et la discipline de la règle. Les moines ont commencé aussi à se donner aux activités intellectuelles, ils créent  des grandes bibliothèques bien nourries  de manuscrits religieux profanes du coup leur influence  sur les dirigeants  devient  de plus en plus importante, ce qui a commencé à avoir la répercussion sur la vie commune et  la vie de prière à l’intérieur  du monastère. On relativise l’essentiel au profit du succès immédiat.
C’est en 817 que les fils de Charlemagne, François le Pieux va imposer à tous les monastères la règle  de Saint Benoit. En ce moment, les monastères des pays Anglo – saxons et de s pays du Nord utilisaient pour la plupart la       règle  de Saint Colomba. En fait, les pays latins supportaient mal les exigences  et les services corporels que contenait la règle de Saint Colomba, Louis le va alléger ces exigences en demandant au Pape une copie authentique de la règle de Saint Benoit, il s’est chargé de multiplier  et de diffuser dans les monastères  de son empire. Ainsi, la règle de Saint Benoit s’est imposé d’abord en Occident, puis progressivement dans les pays du Nord et de l’Anglo – Saxon.

LE DEBUT DE CLUNY

Malgré  le fait que nous assistons à une extension  extraordinaire  des monastères, le monastère a connu  des situations de déviances regrettables par la vie religieuse, par exemple on en est arrivé à affirmer  que la pauvreté du moine n’implique plus nécessairement  celle  des monastères, qui pouvaient s’enrichir arrogamment , de tenir  de grandes propriétés terrières , hériter de grands seigneurs , qui pouvaient toujours constituer  des réserves  de trésor et d’or, créer de fondations…Les monastères commencent à s’embourgeoiser ; ainsi apparaît un grand besoin  de réforme afin de retrouver l’humilité et la pauvreté inhérentes à l’esprit  de Saint Benoit.

Benoit DONIANE (750 – 821)

Comme abbé  du monastère Sainte Seine de Boulogne, a tenté d’opérer  la réforme de son monastère de  son monastère, plutard il s’est retiré dans son pays natal à Narbonne pour faire une nouvelle expérience monastique  dont le succès rapide entraîne aussi rapidement son embourgeoisement. L’exemple  de sa vie et son zèle n’ont pas suffit à donner du succès à sa réforme. Plus tard en 910, douze moines tentent  une nouvelle expérience à Cluny, celle – ci  a été un véritable succès en raison de la personnalité  et de la sagesse de son premier abbé Berrot et de ses  successeurs, ce fut le début le mouvement  de réforme du monachisme bénédictin qu’on appelle la réforme cistercienne.



Quelques  nouveautés de Cluny apportée à la  règle de Saint Benoit
-          L’indépendance de chaque abbaye tout en étant maintenu est relativisé  et les relations entre l’abbaye mère de Cluny et ses différentes fondations sont maintenus
-          Le réseau ou l’ordre de Cluny se crée au sein  de la famille bénédictine
-          La coutume impose que tous les novices fassent nécessairement profession à Cluny
-          Tout moine  de Cluny est obligé de vivre au moins 3 ans dans l’abbaye mère  au cours de sa formation.

L’ordre de Cluny   s’est très vite répandu en Europe, au début du 12ème siècle et il y avait déjà mille moines  de Cluny. Les points forts de la réforme de Cluny sont :la liturgie communautaire, la qualité du lieu du culte, les objets sacrés, les chants, les prières. Le déclin de Cluny  a commencé en 1518 parce que les moines ont perdu le droit de désigner eux – mêmes leur abbé qui est désormais nommé par le concorda (l’empereur) Quelques années plus tard, l’abbé renonce à l’exemption  en vertu de laquelle l’ordre de Cluny était indépendant dans les décisions. Les intrusions royales et papales ont fini par décimer l’ordre de Cluny dont il ne restait plus que de vestiges pendant la révolution française, les moines sont chassés et leur magnifique église détruite et encadrée.

CITEAUX ET SAINT BERNARD

a)      Robert de Molesme ( 1028 – 1110)
Il est le vrai fondateur  de Cîteaux, Bernard de Clervaux est le réformateur de Cîteaux. Son envergure  et sa prestance ont occulté la figure  de Robert, et il convient  de réhabiliter ce dernier.
Robert est issu d’une famille noble, à 15 ans, il prend l’habit bénédictin à l’abbaye de Montier – la Seve, il a été très  vite nommé prieur  de son monastère, ses grandes qualités lui ont valu d’être élu abbé de Saint Michel de tonnerre en 1068. Ses efforts pour réformer  son monastère ont connu de sérieuses résistances de la part de ses moines. Après 4 années, il se retire et un groupe  d’ermites lui demande d’être leur supérieur. Il refuse et retourne dans son monastère. Quelques années plutard, il est encore sollicité pour être à la tête d’un groupe d’ermites  de la forêt de Copon. C’est de là qu’il va s’installer à la recherche d’une vie  plus austère dans la forêt  de Molesme. Il fonde avec ces ermites l’abbaye de Molesme qui décide  de suivre la tradition de Cluny sans s’affilier à cette abbaye.
L’expérience attire un grand nombre  de vocations mais leur succès  affaiblit leur ardeur à la pauvreté ; ce qui n’a pas stabilisé Robert qui a du se retirer à plusieurs reprises pour aller se recueillir dans les forêts environnantes. Robert sera élu abbé de Molesme en 1095. Elberi était son prieur. Avec quelques autres moines, il entreprend de reformer son abbaye, ceci avait suscité des nombreuses oppositions  jusqu’à l’empoisonnement d’Albéric, mais les réformateurs persistent et quittent Molesme le 21 mars 1098 pour aller s’installer  à Cîteaux  où ils fondent une nouvelle abbaye selon la règle stricte de Saint Benoit. Ils étaient alors 21 compagnons, dont Bernard. Au début de Cîteaux, de nombreuses difficultés surgissent : une incendie  ravage la forêt, les bâtiments  en bois partent en fumée, une partie des moines décide de retourner  à Molesme, les  épreuves étaient tellement grandes que même Robert décide  de retourner à Molesme laissant à Cîteaux 16 ou 18 moines sous la direction d’Alberic.
Ils y menèrent une vie de pénitence, de travail, de prière et l’austérité de cette abbaye n’était pas de nature à  tirer de nouvelles vocations ou d’autres moines. E, 1108, Alberic meurt, Robert était partagé par  son leadership de réformateur et son  profond désir de contemplation. UN siècle après sa mort, la mémoire de Robert était encore vivante dans le milieu ……. et cistercien, il fut canonisé en 1821.

b)     Bernard DE CLERVEAUX (1091 – 1153)

 De son vrai nom Bernard de Fontaine, on estime que le perse Bernard s’est présenté à la porte  de Cîteaux en 1111 alors que le monastère  traversait de moment très difficiles et que son avenir n’était absolument pas garanti. On raconte beaucoup  de légendes à propos de Bernard, par exemple on dit qu’il s’est présenté à la porte de Cîteaux avec 34 compagnons (amis et parents). A vrai dire, ils étaient à peine deux ou trois, mais la présence de Bernard à Cîteaux a suscité de nombreuses vocations et on peut lui prêter d’être le porteur  de chance. A vrai dire, Bernard a sauvé Cîteaux de nombreuses crises, sa prédication attirait  des foules, le noviciat débordait au point que de nouveau monastère naissait d’année en année. Aussitôt après son ordination en 1115, Bernard  est envoyé à Clervaux comme abbé et il y est resté jusqu’à sa mort. Bernard a fait  de belles études  en littérature. Intelligent, volontariste, dévot de Marie, tout donner à Dieu, de santé fragile, mais infatigable dans le travail, sensible et passionné, Bernard était mêlé à tout le grand dossier de son temps, il a défendu Cîteaux contre Cluny et on raconte  que Pierre le vénérable, abbé  de Cluny, a procédé à la réforme de son abbaye envoyant Bernard à l’œuvre. Bernard nous laisse une abondante œuvre  de textes des homélies, de commentaires.
Il a beaucoup voyagé, il est intervenu da      ns l’apaisement  de grands conflits de l’Eglise et de l’empire et à sa mort en 1153, l’ordre de Cîteaux avait 353  abbayes et monastères dont 888 religieux avaient  fait profession entre les mains de  Bernard à Clervaux.
Selon cette règle, en effet, l’abbé est le seul maitre de son monastère. Du coup, Bernard pris sur lui avec quelques moines de rédiger un texte  où il propose le pacte de la charité fraternelle (pacta caritatis) en 1119. Ce texte a été approuvé par le pape Calixte II.
Tandis que les clunisiens cherchent à s’intégrer dans le monde de leur temps compromettant ainsi leur attachement  à la pauvreté, les cisterciens optaient davantage pour se retirer  du monde et s’installaient dans les régions reculées ; ils reprennent les travaux manuels austères et le régime de vie et l’alimentation  sévère selon la règle de Saint Benoit
L’évolution ultérieure  de la vie religieuse montrera que la tension entre la recherche de la solitude et les sollicitations  du monde ne sera jamais résorbées et que les deux demeurant …. Pour une vie religieuse saine.


CHAP VII : LA VIE RELIGIEUSE  ENTRE XIIème  et XIIIème SIECLE
 
Le chapitre précédent manifeste une instabilité de plus en plus grande et croissante de la vie religieuse. On commençait à manipuler l’esprit de saint Benoit. La stabilité , l’obéissance ou le renoncement en soi-même ou la conversion représentaient les trois vœux qui caractérisaient la vie religieuse. L’histoire va connaitre le tournant lorsque pour la première fois un bénédictin sera élu pape au nom de Grégoire premier, la règle de saint Augustin et son importance dans la vie du clergé, pasteur. Il favorise l’ordination des frères moines. Le déclin de Cluny au Xème et XIème siècle en raison de son embourgeoisement va attirer à tous, le vif désir de retourner à la vie des premiers moines. C’set ainsi qu’il faut comprendre l’œuvre de saint Bernard. Cette période est marquée par un esprit de retour à l’austérité dans l’abstinence complète. Dès lors, la vie religieuse va connaitre un tournant parce que fortement marquée par les problèmes sociaux,  politiques et économiques, par la fragilisation de l’institution religieuse elle-même. Ainsi au XII eme siecle naissent les ordres militaires chargés d’assurer la sécurité des pèlerins en route vers le lieu saint. Ils seront aussi chargés avec le soutien de pouvoir publique d’arreter la progression de l’invasion musulmane.
L’ordre des templiers, fondé en 1118 est un ordre militaire lié à l’ordre cistercien.
L’ordre des hospitaliers ou les ordres hospitaliers émergent durant la même période pour prendre soin des malades, citons en quelques uns :
-          L’ordre de saint jean de Jérusalem : fondé sur la règle de saint Augustin
-          L’ordre de Tétonie veut encrer le vie monastique dans la vie quotidienne du coup la vie religieuse va apporter un renouveau à l’Eglise et au recentrement de l’Eglise à l’essentiel. Ce renouveau va amener au synode des évêques à recommander aux clercs de se constituer en communauté, ainsi naîtrons les ordres des chanoines de saint Augustin dont les prémontrés de saint Norbert sont  les plus connus ( 1120)
A la fin du 12ème siècle et au début du 13ème, l’Europe a traversé une nouvelle époque de son histoire. Les reformes successives essayées n’ont pas rétablies une morale chrétienne au sein de la société, l’enrichissement des moines poursuivait son cours. Cette situation crée un boulevard pour les sectes qui surgissent en grand nombre et menacent la tradition chrétienne officielle. Cette situation va amener les moines à sortir de leurs monastères pour aller à la rencontre du peuple. Cette époque correspond aussi à l’émergence des villes. L’Eglise n’y était pas préparée et ne s’y est pas adaptée. Là où la culture ambiante prône l’indépendance la liberté de pensée, le sens critique, l’Eglise continue d’enseigner la soumission, l’obéissance la dépendance… Certains moines s’installent en ville et en général, l’esprit missionnaire prend les pas sur la recherche personnelle de Dieu. On désigne les ambassadeurs parmi les religieux, moines. On assiste à un éclatement face auquel toutes les solutions sont vouées à l’échec. C’est ici qu’apparaissent les ordres mandiants dans un contexte chaotique et leur projet de vie veut simplement, chrétiennement, dans une société en décadence. La seule ambition était donc de vivre en vrai chrétien dans leur milieu de vie.

LE Xème ET LE XIème SIECLE
Le 10ème et les 11ème Siècle correspondent à la naissance des chartreux, les chanoines réguliers, des ordres hospitaliers et des ordres chevaliers. On assiste à un premier éclatement de la vie religieuse, chose étonnante. Les religieux étaient trop présents dans les réalités du monde. Et plusieurs assument les responsabilités mondaines.
1.      Saint Bruno et les chartreux (1030-1101)
Les chartreux sont la forme de vie religieuse du 10ème siècle qui renvoie à un intérêt de ce siècle à la vie érémitique, certains voulaient encore s’y consacrer. Mais  les difficultés contenues dans cette vie ont amenées plusieurs ermites à se regrouper malheureusement la quasi-totalité des expériences ont échoué. On retiendra que celle de Saint Bruno est l’une des rares à avoir été une réussite totale. Cette forme de vie continue encore aujourd’hui. Né à Cologne, Bruno fut ses études dans sa ville natale et à Reims. Il fut ordonné prêtre à Cologne il servit à Rems à la chaire de Théologie pendant plus de vingt ans. Sollicité par les habitants de Rems, pour devenir leur évêque, Bruno refuse et va s’installer avec cinq de ses compagnons à Seche-fontaine, non loin de Molesme.  Pour y mener une vie érémitique (1083) mais très vite les difficultés de la vie érémitique le rattrape : comment se nourrir sans quitter sa cellule ? Comment se nourrir sans accepter d’accueillir les autres, sans les soutiens des gens des environs ?
L’évêque de Glinoble offre à Bruno et à ses frères le désert de Chartreux dans le massif des albes. Bruno s’y installe avec six compagnons en 1084, il t déploya une vie érémitique originale, ils mènent à la fois la vie commune et l’indépendance de l’isolement indispensable au retrait du monde. C’est la naissance de l’ordre des Chartreux. En 1090, Bruno quitte la Chartreuse à la demande du Pape Urbain II pour assumer le responsabilité de l’Eglise Saint Syriaque. Ce fut une dure épreuve pour ses compagnons et pour lui-même. Les chartreux n’ont pas connu une grande expansion. Au 12ème Siècle on comptait 32 fondations chartreuses, au 13ème Siècle, il n’y avait que 34. La Chartreuse a eu une évolution lente et maîtrisée.

2.      Les chanoines réguliers.
Le désir des moines était de vivre séparés du monde, mais ils devaient se rendre en évidence que le monde existe et leur résiste. L’Eglise doit prendre cela en compte et lui annoncer l’évangile, tache qui incombre d’abord aux évêques et aux prêtres. Plusieurs se mettaient ensemble en communauté, pour une plus grande efficacité apostolique.
CHRODEDANG, évêque de Metz a demandé à tous ses prêtres de mener une vie commune selon la règle de Saint Augustin. Plusieurs expériences de ce titre ont surgi ça et là. Et progressivement une forme de vie calomniale des prêtres regroupés autour d’un évêque dans sa cathédrale ou dans une église paroissiale fait son apparition. On les appelait les chanoines réguliers. Ils ne font aucun vœu mais ils renoncent à faire usage personnel de leurs biens comme les membres du clergé séculier. Ils ne sont donc pas des religieux au sens strict du terme mais leur forme de vie en est proche : vie commune, office commun, obéissance au prévôt, renoncement aux biens personnels…Ils ne sont pas soumis à la règle de la clôture et ont à la charge des paroisses, écoles, centres d’éducation, centres de santé…
Ces formes de communauté ont surgit dans plusieurs diocèses à la fois mais l’expérience disparaît très rapidement puisque ces communautés commencent très vite à s’embourgeoiser. Aujourd’hui les prémontrés de saint Norbert, de Saint Augustin sont l’un de rares instituts des chanoines réguliers qui existent encore et qui ce soit constitué en ordre religieux.
3.      Les ordres hospitaliers
L’Eglise à l’image du Christ est sensible aux pauvres et aux marginaux, aux malades, aux infirmes… Déjà au 4ème siècle elle était au chevet de ceux qui étaient dans des besoins. Au 10ème Siècle, les services sociaux de l’Eglise se sont intensifiés. A la fin du 11ème Siècle, l’association des frères hospitaliers de Saint Antoine va naître dans les dauphinés en France. C’est la première fois qu’un institut religieux se réclame d’un service social précis.
Ils ont été reconnus comme un ordre religieux et se sont rependu dans toute l’Europe. Ils s’occupaient des malades, des infirmes et des lépreux. Il avaient jusqu’à 369 hôpitaux. Ils associaient à leur service l’accueil des pauvres et des pèlerins. Ils créent de nombreux centres hospitaliers dont il s appelaient « hôtels Dieu » Le modèle parfait de l’hôtel Dieu est celui d’une communauté religieuse chargée de l’accueil des services des soins dans l’esprit du Christ.
4.      Les ordres chevaliers
C’est une forme de vie religieuse apparue dans le contexte des croisades. Il y en a une multitude, ce sont généralement des laïcs dévoués à la cause de l’Eglise, soutenus par le pape ou les évêques, prêts à donner leurs vies pour défendre l’Eglise contre ses adversaires, qui peuvent être malfrats qui attaquent les pèlerins sur la route de Jérusalem, qui peuvent être des maures qui envahissent l’Espagne ou encore les Turcs qui dessinent le balcans.
Voici quelques ordres chevaliers et hospitaliers de l’époque :
. Ordre des chevaliers de Saint Jean de Jérusalem encore appelé « ordre de Malte ».
.Ordre des templiers fondé en 1118 par Hugues de Payens.
.Ordre de la Calatrava            supprimé en 1835
.Ordre pour le rachat des captifs ou encore ordre de la très sainte Trinité de Mata fondé en 1198.
.Ordre de la Merci fondé par Saint Pierre Nolasque 1218.
La plupart de ces ordres chevaliers vont disparaître progressivement dans le contexte de la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

II. Les ordres mendiants
Avec les ordres mendiants nous sommes en pleins moyen-âge. La fin du moyen-âge, l’Eglise était marquée par la construction de grandes cathédrales, d’immenses et superbes monastères, en pleine campagne. L’appartenance religieuse devient un capital précieux même pour négocier les droits, résistances car les évêques et les abbés exécraient une grande influence sur le fort externe et interne des dirigeants. C’est une époque de grande réussite économique et d’ouverture du commerce au monde. Du coup, plusieurs abbés et leurs monastères se lancent dans les opérations commerciales, peu morales et dans les acquisitions illégitimes des biens. Les évêques aussi étaient accusés d’enrichissements illégitimes. Certains fidèles étaient horrifiés par cette situation, ils dénonçaient la simonie, embourgeoisement, l’enrichissement arrogant des structures d’Eglise ; ils s’opposent au mode de vie des évêques et de ceux qui, dans l’Eglise, sont chargés d’annoncer l’Evangile. Aussi naîtrons une multitude d’hérésies dont plusieurs se proclament pures et constitués de pures. Ce sera l’attention favorable à l’émergence des ordres mendiants.
Ces ordres n’ont aucun autre projet que de vivre l’évangile dans sa radicalité. Pour cela, ils essaient de se restituer par rapport à la pauvreté du Christ, à l’exercice de la charité, à la simplicité de leur maison religieuse et de leur mode de vie…
Les ordres mendiants ont connu une rapide expansion à ce moment, la pauvreté n’était pas une injustice à combattre, les chrétiens reconnaissaient la grandeur de la béatitude de la pauvreté. On estimait que la pauvreté était un don de Dieu, une vertu à rechercher et à vivre.
C’est donc au 13ème siècle que les ordres mendiants vont naître et connaître une rapide expansion. L’histoire de l’Eglise en a connu beaucoup, plusieurs ont disparus. Les principaux demeurent et sont :
Ø  Les dominicains ou ordre des frères majeurs ;
Ø  Les franciscains ou ordre des frères mineurs ;
Ø  Les carmes ou ordre du carmel ;
Ø  Les ermites de Saint Augustin ;
Ø  Les servites.
La plupart de ces mouvements ont disparu après avoir connu la grande expansion, plusieurs ont été ravagés par le mouvement secteur. De nos jours, on observe une résurgence des ermites de Saint Augustin qui fleurissent dans les pays anglo-saxons.

1.      François d’Assise et son ordre.

François est né  en 1180, son père Pierre Bernardone et sa mère d’origine française s’appelait Pica. François était baptisé sous le nom de jean. A sa naissance il y avait un conflit des leaderships qui opposait le pape et l’empereur. Les évêques étaient insolemment riches, les prêtres de campagne vivaient dans une pauvreté scandaleuse. Dans ces campagnes les hérésies affaiblissaient considérablement l’Eglise. François ne manquait de rien, argent, vêtements, biens divers. Il passait de fête en fête avec ses amis. IL voulait devenir jongleur et chevalier. En 1202, il est fait prisonnier durant la batail contre pérouse, il fera une année de prison ; et sa santé devient précaire. C’est à ce moment qu’il commence à voir la vie autrement. Et une voix insistait de changer de vie.
A partir de ce moment, François avait un dégout de tout. La fortune de ses parents ne lui disait absolument rien et ses proches s’inquiétaient de son comportement. Il s’occupe désormais à prier et à se mettre au service des pauvres. C’est dans ce contexte qu’il vivra le premier choc de sa vie. Il rencontre un lépreux, il lui fait une aumône et l’embrasse ; ce geste lui fait retrouver une paix profonde en lui-même et une grande joie, ce qui change toute sa vie.
François entre dans l’Eglise saint Damien, se mit à prier et entend une voix lui dire : « va, répare ma maison qui coule. ». Il comprend à travers cette expérience que le Christ lui demandait de réparer l’Eglise Saint Damien dont les murs étaient en très mauvais état. Comme son père était drapier, François entre dans le magasin de son père, récupère quelques pièces de tissus, va les vendre et constitue une bourse qu’il amène au curé de l’Eglise saint Damien. Ce fut le deuxième choc de sa vie.
C’est après ce deuxième choc que François a regroupé autour de lui un groupe des pénitents qui priaient ensemble, travaillait ensemble, vivaient pauvrement, s’habillaient de la manière des pauvres paysans et mendiaient leur nourriture. Après quelques années d’expérience de vie partagée avec le groupe des pénitents, François entend une parole de l’évangile : « allez enseigner toutes les nations » Il disperse alors les pénitents en petits groupes pour aller prêcher à tous les peuples et il les dote d’une règle qu’il a appelée la règle primitive ce texte présente le style de vie des premiers frères franciscains.
En 1209, François et son petit groupe se rendent à Rome, pour faire reconnaître leur œuvre. Le Pape Innocent III, surpris par ce groupe d’hommes bizarres ; mais ne voulant pas les décourager dans leur dynamique d’évangélisation, les bénit, les encourage à poursuivre leur expérience mais ne leur accorde aucune approbation écrite.
Les franciscains eux-mêmes considèrent cette année comme l’année du démarrage de leur ordre mais leur approbation officielle dans les anales vaticanes interviendra plus tard. Le petit groupe augmentait en nombre, le nouveau style de vie inauguré par Saint François attirait les pauvres vénus des régions rurales et des conditions modestes. Leur crédo était d’imiter le Christ pauvre, de vivre en petit groupe, de se nourrir des produits de leur mendicité et d’annoncer la bonne nouvelle de l’Evangile.
Quelques femmes intéressées par le style de vie de François, décident de les rejoindre. Claire était une fille issue d’une riche famille d’assise, elle décide de rejoindre François, avec sa cousine Pacifique. Elles ont fuit leu maison familiale et ont fait profession d’obéissance entre les mains de François qui les installe chez les bénédictines de Saint Paul. La famille de Claire a tout mis en œuvre pour dissuader leur fille de continuer une telle expérience mais Claire s’obstine et sa sœur Agnès le rejoint ainsi que d’autres filles et leur nombre augmentant, François reçoit pour elles un don des bénédictines, l’église et le bâtiment de Saint Damien. Ainsi va naître l’ordre se Sainte Claire que l’on a appélé en  ses débuts les pauvres dames d’assisses. François écrit pour elles une règle tandis que ses frères devenaient de plus en plus nombreux en toute l’Italie et Europe.
En vue d’une meilleure organisation, François convoque en 1217 la première assemblé, chapitre qui réunissait déjà plus de cinq mille frères. C’est ce chapitre qui pris le nom de Chapitre de Natte. Il a été nécessairement question de l’organisation de nouvels ordres. A ce chapitre, option fut prise pour la constitution des provinces, mais tous dévaient rester rattachés à François, reconnu comme fondateur et père spirituel. A vrai dire, malgré toutes les précautions, le contrôle du nouvel ordre échappe à François, surtout à raison d’indiscipline des prêtres. François nomme des vicaires généraux en 1219. Lui-même décide d’aller en terre sainte pour l’évangélisation et la conversion des musulmans. C’était son rêve. E il était prêt à accepter le martyr, si cela était nécessaire. Mais il rencontre énormement des difficultés dans sa progression vers la terre sainte.
Entre temps, ses vicaires ont instauré de nouvelles pratiques et coutumes contraires à l’esprit de pauvreté qui lui était cher. François décide de revenir pour y mettre de l’ordre. Sa déception fut grande et amorce sa retraite progressive ; il désigne le Frère Eli comme son successeur. Il était un bon administrateur, partisan d’une pauvreté intelligente et ordonné à l’efficacité apostolique. C’est alors que François se retire dans un ermitage pour rédiger une nouvelle règle apellée Première règle ou règle de 1221. Cette nouvelle règle reste stricte sur la pauvreté, et le chapitre de la même année l’acueille timidement et les frères démandent à François de réviser sa copie avent de la présenter à l’approbation du pape. François se soumet à la demande de ses frères et a revu son texte et l’a confié au Frère Eli pour la lecture ; et le Frère Eli a égaré le texte. François a rédigé une troisième règle appellée règle définitive. C’est celle-ci que le chapitre a adopté avec beaucoup de discutions et il l’a présenté au Pape Honorius III en 1223 par la bulle Solet annuere. C’est à partir de ce moment que François a confié l’entière gestion de son ordre au Frère Eli. A quarante ans, François était totalement épuisé. De tensions ont surgi parmi les frères de François. Et dès 1229 on assiste déjà à la première dissidence, celle de courent spirituel ou des observants. Le Pape Grégoire IX finit par reconnaitre cette dissidence en1229. Et plus tard on assiste à d’autres éclatements.
La scission capucine remonte à 1528. A la suite de cette scission plusieurs autres courants vont naître. C’est le cas de : Frère Dechaut, Frère Dereformé, Frère Derecollets… le nom franciscain est ordinairement donné aux observant. Ce sont les OFM, mais par extension de la famille franciscaine, les autres branches dissidentes de l’histoire franciscaine partagent aussi des avantages de cet ordre à sa fondation. Malheureusement, de nos jours, de nombreux groupes se réclament de Saint François, en tant qu’il est un patrimoine d’Eglise sans aucune appartenance à sa famille religieuse qui est garante de l’authenticité de son œuvre religieuse. Il convient d’exercer ici un discernement avec prudence et discipline, pour profiter le plus possible du trésor spirituel intarissable de cte homme généreux, simple et enthousiaste dans sa marche à la suite du Christ.

2.      Dominique et son Ordre.

Dominique est né en 1171 à Caleruega, un village d’Espagne, d’une famille noble. Son vrai nom Dominique de Guzma, à ne pas confondre avec Dominique Savio, studieux, de bon cœur par nature, hypersensible aux pauvres, Dominique a étudié à Palencia auprès de son oncle prêtre. Il est ordonné à vingt cinq ans par Mgr Diego, intégré dans la communauté des chanoines d’Osma. Pour ses qualités humaines et spirituelles, son évêque le nomme prieur de sa communauté à trente ans.
En 1203, Dominique accompagne son évêque Diego au Danemark, afin d’obtenir la fille du roi de Danemark en mariage avec le fils du roi d’Espagne Ferdinand. Sur leur chemin, ils rencontrent un foyer d’albigeois et le soir à l’auberge Dominique passa toute la nuit en discussion avec l’aubergiste qu’il parvint à ramener à la foi. Au retour de leur mission au Danemark, Dominique et Diego devaient y retourner à nouveau pour ramener la nouvelle princesse ; mais coup de théâtre, la princesse était entrée au couvent et il fallait pour son mariage se rendre à Rome pour l’annulation de son engagement religieux, et le pape refuse. Diego et Dominique décident alors de retourner directement en Espagne. Ils s’arrêtent à Cîteaux où Diego prit symboliquement l’habit cistercien. A Montpelier, ils rencontrent légats pontificaux et douze abbés cisterciens chargés par le Pape pour lutter contre l’éresie albigeoise. Ils sont sollicités pour aider les légats pontificaux à faire l’évaluation de leur mission. Les deux constatent tout simplement que les missionnaires Qatar allaient pieds nus de village en village comme écrit dans les évangiles à propos des disciples de Jésus. Les prélats pontificaux, quant à eux, se déplaçaient avec immense cortège de hauts dignitaires et tiennent des cours spéculatifs qui n’avaient aucun impact sur les petits peuples.
Diego et Dominique les conseillent alors de changer des stratégies missionnaires et et d’adopter un style de vie plus évangélique. Ils décident alors de renvoyer leur suite et se mettre à prêcher à pied en mendiant leur nourriture. Au vu du succès de cette expérience, les prélats pontificaux leur emboitent les pas et les nombreuses conversions se firent.  Cette expérience les convint que la meilleure méthode de combattre les Qatar est celle qui adopte le mode de pauvreté évangélique.
Mais il s’agissait là d’une mission improvisée qui ne pouvait durer indéfiniment. Les abbés  devaient retourner dans leurs monastères les prélats dans leurs diocèses, Diego retourne à Osma et sera rejoint plus tard par Dominique. Tous deux avaient formulé le vœu de retourner à Toulouse pour lutter contre l’hérésie qatar. Mais en 1207 Diego meurt, Dominique devient dès lors, seul maitre à bord dans la mission albigeoise. Il obtient de retourner dans le diocèse de Toulouse pour organiser cette mission d’une manière ingénieuse et mettre en œuvre son sens ecclésial au service de ce nouveau champ apostolique.
Il crée un premier couvent à Prouilhe où il accueille des femmes qatares converties et rejettées par leurs familles. Il leur propose un mode de vie traditionnellement reservé aux moniales. Plus tard, il leur confiera la mission de prier pour leurs autres frères et sœurs chargés d’annoncer l’évangile et ramener les enfants de Dieu dispersés dans l’Eglise. De nombreux jeunes, séduits par les nouveaux types de prédications ambulantes, inaugurées par Dominique, les rejoignent. Dominique décide de créer quelque chose de nouveau, avec le soutien de l’évêque Foulque de Toulouse qui signe en 1215 la charte d’institution des prêcheurs. En même temps, il offre à Dominique et à son ordre le revenu de l’Eglise Saint Etienne de Toulouse. Le succès de l’entreprise de Dominique et de ses compagnons dans le milieu des albigeaois l’a améné à dépasser les limites de Toulouse et de l’horizon albigeoise. Il profite du Concile de Latran en 1215 où il accompagnait l’évêque Foulque pour faire reconnaitre son ordre à Rome, au delà des limites du diocèse de Toulouse. Mais le Concile venait de décider la limitation du nombre des ordres religieux, en exigeant que tout nouveau groupe choisisse une règle déjà approuvée.
La charte d’institution des prêcheurs ne peut donc pas être approuvée en état. L’expérience des chanoines de Dominique lui a fait pensé spontanément choisir la règle de Saint Augustin à la quelle il avait été soumis en y apportant quelques modifications pour prendre en compte à la fois l’idéal benedictin pour lequel il avait un attrait particulier et la nouvelle initiative de la mission albigeoise. C’est ainsi que le Pape Honorius III, le 22 décembre 1216 va signer le décret d’erection canonique de la communauté canoniale saint Romain de Toulouse. En ce moment, les frères prêcheurs n’étaient qu’au nombre de seize. Ils occupaient le couvent Saint Romain de Toulouse. De nombreux jeunes affluaient et étaient prêts à déployer leur énergie pour la prédication d’un évangile dont la parole est en même temps une vie. Dominique s’installe à Rome, il disperse ses frères dans les grandes villes et centres culturels de son époque. Il obtient toutes les exemptions, privilèges, pour ses frères, en vue de faciliter leur mission de prédication. De plus, le décret d’approbation du Pape Honorius III déclare que Dominique et ses frères avaient un droit étendu de prédication en tant que collaborateurs des évêques. Dominique voyageait beaucoup, et fondait des communautés où il passait : Bologne, Paris,…Il comprit très vite l’importances des universités et l’enjeux intellectuel de cette nouveauté pour l’Eglise. Il décide d’envoyer ses frères étudier dans ces milieux et dans les mêmes conditions que les gens de ce temps. Il était convaincu que les frères ne pourront apporter l’évangile à ces gens qu’en vivant les mêmes conditions de vie qu’eux. Il veillait personnellement au respect de la pauvreté évangélique en insistant que les frères mendient leur nourriture de chaque jour. Il renonce au revenu accordé par l’évêque Foulque et fut adopter au chapitre de 1220 que l’ordre ne vivra que d’aumône et n’aura aucun revenu ou possession en évitant au maximum de scandaliser les plus pauvres. Dominique meurt en 1221. L’ordre comptait environ cinq cents frères. Il était tombé malade de fatigue sur la route mais il meurt au milieu de ses frères à Toulouse et il leur promettait qu’il prierait et sera toujours avec eux.
Au point de vue de son organisation, l’ordre de saint Dominique se veut un ordre démocratique à la différence du système monarchique mis en exécution par Saint Bénoît. Il refusa de se faire appeler Père ou Abbé, et décida que le supérieur doit être le premier parmi les frères c’est-à-dire celui qui répond et récapitule en lui toutes les aspirations de la communauté, il est le premier parmi les égaux et la seule fois que les frères ont donné à Dominique le nom du père c’était sur le lit de sa mort.
Mais à vrai dire, la démocratie dominicaine est une Théocratie. Elle est différente de la démocratie politique qui ordinairement n’est qu’une démon cratie. L’autorité en contexte dominicain est le Christ lui-même en tant que Fils de Dieu.
Pour tout dire, la vie dominicaine veut réunir la vie monastique traditionnelle avec toutes ses exigences et la nécessité d’une prédication solide intellectuellement éprouvée, surtout en milieu urbain et auprès des décideurs.

CHAP VIII : LA VIE RELIGIEUSE PENDANT LA RENAISSANCE
Les ordres mendiants ont émergés dans le souci de répondre aux problèmes qui ont surgi entre 10ème et 11ème Siècle. Les solutions apportées ont permis à l’Eglise de traverser ses moments difficiles. Mais dès le 13ème Siècle il faut encore faire face à de nouveaux problèmes :
v  Le grand schisme de trois papes (1378-1417)
v  La guerre de cent ans (1345-1445)
v  La peste noire qui a ravagé des régions entières en quelques jours (1348)
Ce contexte a favorisé un rapide développement des ordres mendiants. Aussi avait-on dans chaque ville un couvent dominicain et un couvent franciscain. Ils étaient dans des charges apostoliques et grâce à l’exemption, on les voyait assumer des responsabilités réservées aux évêques. Ils sont impliqués dans l’inquisition, ils sont responsable des tribunaux ecclésiastiques. A dire vrai, la situation difficile de cette époque, impliquait une solution économique. Or, l’effectif des moines commençait à diminuer. Malgré les nombreuses reformes, les ordres monastiques ne parvenaient pas à se relever de la crise. Alors des groupes des moines commençaient à réaliser des fusions, union, intégration… afin d’être plus fort.
Ce qui a permis le renforcement du pôle bénédictin au détriment des autres courants monastiques. A la fin du 14ème Siècle, un nouveau mouvement spirituel né au Pays bas. C’est le mouvement de la dévotion moderne qui se répand très vite en France et en Allemagne. C’est un mouvement laïc dont les membres ne veulent pas créer une congrégation religieuse mais vivent seulement une vie évangélique en toute liberté sans la contrainte des institutions ecclésiastiques. Un de ces courants le plus connu est celui de Gérard Rood (1340-1384). Né en Allemagne de famille aisée, il fut ses études de droit à Paris. Il voulait mener une vie chrétienne moderne, débarrassé des lourdeurs du passé de l’Eglise, et se renouveler constamment à la lumière de l’évangile.
On connait Une autre initiative de ce même courant de la dévotion moderne sous le nom de Frères et Sœurs de la vie commune. C’est un groupe des prêtres et des laïcs qui ne prononcent pas des vœux mais vivent en communauté et abandonnent la clôture extérieure qu’ils qualifient d’hypocrisie religieuse. Ils sont obligés toutes fois à la chasteté et à la mise en commun de leurs biens,  capacité et de leur travail. A la tête de leur communauté se trouve un recteur qui a un pouvoir légal, contrebalancé à celui du maître spirituel. Leur objectif est de discerner et de faire une expérience profonde de Dieu.
Nous connaissons également pour cette période l’émergence des chanoines réguliers de Windeshein qui voulaient opérer l’évolution moderne en s’inspirant de la règle de Saint augustin. Plusieurs expériences de ce type se sont suivies. Mais il faut attendre le Concile de Bal (1431-1437) pour voir légitimer la forme de vie de la dévotion moderne. Malheureusement, quelques décennies après, les mesures contraignantes et normatives prises à leur sujet ont conduit à leur disparition. Toutes les recherches convergent pour attribuer à ces courants de la dévotion moderne le petit opuscule de spiritualité instituée.
Remarquons que la quasi-totalité des initiatives des fondations religieuses de cette période était l’œuvre des hommes qui entrainent à leur suite les femmes qui le soumettent à eux. Ainsi la cloture était strictement imposée aux femmes, tandis que les hommes beneficiaient d’une grande souplesse à ce niveau. Par ailleurs, c’est durant cette période que les fondations monastiques feminines ont sensiblement baissé. Quelques femmes se sont illustrées pendant cette période : sainte Gértride Mechtilde, Hildegardes…
Au 15ème Siècle apparaissent les carmélites, les chartreuses, les communautés religieuses hospitalières, qui étaient considérées comme des sponsors des pauvres et des démunis ; tandis que ces congrégations dépendaient de leur évêque et leur bienfaiteur. Au 13ème Siècle, on comptait déjà 150 monastères dominicains en Europe. De la même manière l’initiative de François et Claire a connu une explosion à tel point que la plupart des abbayes bénédictines pour survivre à la crise ont du s’intégrer à la famille franciscaine. En quelques décennies le nombre des clarisses a sensiblement augmenté et l’on commence à assister à une nouvelle instabilité de la vie religieuse. C’est cette instabilité qui va marquer la période de la renaissance car il y a avait un besoin d’identité caractérisée par des réformes consécutives conduites par Pie V et par la naissance de la société des prêtres et des clercs réguliers.
1.      Vers le Concile de Trente
Entre la fin du 13ème et 14ème Siècles, les bouleversements sociaux ont provoqué une déstabilisation profonde de la vie du monde au plan politique et socio-économique. Cette période floue et délicate prépare ce qu’il est convenu d’appeler la renaissance, époque de renaître son identité propre c’est-à-dire de retrouver son identité afin de reprendre une vie normale. Au sens de la moitié du 16ème Siècle, c’est une période de transformation profonde de la cité européenne. On passe de la barbarie médiévale à une vie sociale structurée et plus civilisée. C’est aussi la période de l’imprimerie, de l’humanisme où l’homme devient le centre et le maître du monde. Dans ce contexte, la vie religieuse apparait désarticulée à l’exception de quelques expériences. Il n’y avait plus de ferveurs religieuses et même les mendiants sont tombés dans le commun, et le message de l’évangile a perdu sa saveur aux yeux du peuple. On a abandonné la pauvreté évangélique. Les couvents sont devenus un refuge pour les gens qui avaient faim. On y observait de nombreux vices chez un grand nombre d’oisifs devenus des pensionnaires des maisons religieuses.
L’autorité politique a repris le dessus dans l’administration des monastères et des couvents. La chasteté religieuse était vécue d’une manière débudée et manquait de cohérence ; les religieux laissaient libre cours à leurs tendances naturelles à rechercher les plaisirs de ce monde. Jean Trithème, dans un ouvrage publié en 1496, donne une liste de douze chutes ou ruines d’observances régulières :
v  On reçoit trop facilement les candidats
v  On néglige trop la formation des novices
v  On a un recrutement trop limité
v  Les postulants n’ont pas une intention droite avant d’entrer, ils cherchent plus à se caser qu’entrer au service de Dieu.
v  On néglige dans les monastères l’étude et la dévotion
v  On pratique trop fréquemment les voyages
v  Les supérieurs manifestent trop de faiblesses
v  Le monastère est trop riche
v  On ne pratique pas la correction fraternelle
v  Est tombé en désuétude la pratique de la visite canonique
v  La perversion de temps, l’oisiveté, perte de temps, ennoui des religieux à l’intérieur de leur couvent.
v  L’expansion trop grande des congrégations et des chapitres généraux
Durant cette période, l’autorité pontificale était sérieusement atteinte par la recherche effrénée d’argent et de pouvoir. La débauche et la simonie regnaient à maître. On vendait les indulgences. Le Pape était tellement préoccupé par l’administration de ses biens que l’expansion du royaume de Dieu en faisait des freins. Les évêques étaient des Seigneurs et les prêtres constituaient la cours des évêques. Toutes fois, quelques papes ont porté le souci de la reforme de l’Eglise. Le pape Adrien VI s’est préoccupé d’intégrer les idées de Luther et de Melanchthon  pour une meilleure articulation entre la parole de Dieu proclamée et la parole de Dieu vécue.
Ce souhait du pape Adrien VI sera réalisé par le Pape Paul III qui institue le conseil pour corriger, rectifier et purifier l’Eglise. C’est ce conseil qui a proposé l’interdiction de tous les ordres conventuels non reformés d’accueillir les novices. Cette décision devait être confirmée au Concile de Trente à 1543 mais les conflits et guerres en Europe n’ont nullement permis au concile de travailler sur le cahier de charge qui lui était proposé.
le concile a toute fois demandé aux ordres religieux d’opérer une reforme profonde dans le respect des caractéristiques d’origine de leur consécration à Dieu dans la pauvreté, la chasteté, l’obéissance, la vie consacrée, le chapitre, la visite canonique et la fidélité à leur institution. Le concile insiste aussi sur la nécessité pour les femmes de respecter la clôture. Ce concile a condamné un moine Jyrogirevague. Ce concile interdit aussi de passer d’un ordre reformé à un ordre non reformé.

2.      Les constitutions de Pie V
L’œuvre de Pie V est une œuvre de reforme s’il est vrai qu’aujourd’hui la messe de Pie V est considérée comme une messe traditionnaliste. Pie V avait réalisé à son époque une grande avancée dans la reforme de le liturgie mais aussi en ce qui concerne la structure et le fonctionnement dans son ensemble. Ordinairement, quand une loi est promulguée, elle est accompagnée par des décrets de mise en application. Le parlement vote des lois, l’executif promulgue les décrets d’application. Dans le cadre de l’Eglise, les lois sont du réssors du concile, ainsi le Concile de Trente a rattiffié et promulgué par les soins du pape Pie III les conclusions de leurs travaux qui ont forcé des lois. Il faut attendre l’election du pape Pie V (1566-1572) pour la promulgation des décrets d’application du Concile de Trente.
Qui est-il Pie V ? Entré chez les dominicains à l’age de quinze ans, il est un homme très ascétique, à la pensée vigoureuse, en raison de ses origines personnlles. Il a connu une carrière marquante dans l’administration vaticane. Sous sa papauté, il a publié quatre grandes ouvrages orientant la mise en œuvre des décisions du Concile de Trente.
le catéchisme du concile de trente
le Bréviaire
le missel romain
La somme.
Par ailleurs, Pie V a profondément désiré la reforme de la vie religieuse, ceci dès 1566. Il publie la constitution intitulée : les Instituts religieux masculins. Deux ans plus tard, il va publier un second documents aux instituts de vie religieuse feminines. Ce second document a été pris au serieux par des congrégations rligieuses feminines. Le premier quant à lui, a donné lieu à un accueil diversifié et controversé ; ce mauvais accueil des instituts masculins a entrainé leurs déclins progressif et l’emmergence des sociétés de vie apostolique, qui elles, vont mettre l’accent sur la vie commune autour du ministère sacerdotal et des clercs reguliers qui existaient déjà mais qui n’ont plus vraiment s’imposer à l’Eglise au Concile de Trente.
3°) LES SOCIETES DE PRETRES
Ce sont  des associations  de prêtres désireuses de répondre  à un besoin de l’Eglise ou à une grande efficacité apostolique ; ils veulent mener une certaine vie commune sans aucun engagement par vœu n ce ne sont donc pas des religieux et d’ailleurs leur vie commune est relative , car elle définit un rapport minimal pour chacun des membres qui gardent l’autonomie de gestion du reste de ses biens. Ils y en a eu un certain  nombre  dans l’Eglise : S.M.A (Société des Missions Africaines), Institution de Saint Jean Eude, Oratoire de Saint Philippe Neri (Oratoriens), plusieurs sociétés des prêtres se sont constituées en congrégations religieuses après quelques années d’expérience, la vérité c’est que le statut des sociétés de prêtres confère  à leurs membres  une certaine liberté tout en leur donnant un cadre institutionnel qui constitue un véritable appui dans l’exercice de leur mission. Généralement, toutes les sociétés des prêtres  ont une forme de coordination a plusieurs paliers à l’image de l’organisation de plusieurs congrégations religieuses.

4°) LES CLERCS REGULIERS
Les clercs réguliers sont de vrais  religieux. Ils sont apparus au 16ème  et distinguent  des formes traditionnelles de moines, de chanoines réguliers, des mendiants,… du fait qu’ils développent une vie religieuse apostolique (Traditionnellement, la vie religieuse est apostolique sans affirmer que son apostolicité constitue un élément essentiel  de sa vocation). Les clercs  réguliers eux refusent de se  retirer du monde, abandonnent l’office à cœur, la  clôture , les habits religieux spéciaux,… Les premiers clercs réguliers à être apparus dans l’histoire de l’Eglise sont les Théatins de Saint Gaétan de Sienne.  Saint Gaétan de Sienne a été ordonné prêtre  en 1616 et fut déçu par le manque de ferveur  du clergé. Avec  des prêtres  et des laïcs qui partageaient le même souci que lui, il crée l’Oratoire du Divin Amour. Devant le succès de cette œuvre, il envisage de créer  un institut religieux ; il s’associe pour cela à Pierre Carafa, Archevêque de Brendisin. Ensemble, ils créent l’institut de Théatin approuvé par le pape Benoit VII en………Pierre  Carafa en fut le premier supérieur, ils choisissent la règle de Saint Augustin comme la base  de leur règle de vie. Les points  d’accent de Théatin sont la pauvreté, la prière et la pénitence. Citons pèle – mêle quelques instituts de clercs réguliers qui ont fait émergence après les Théatins : -
*                  Les Somasques  de Saint Jérôme ( 1481 – 1591) : Ils s’occupent  des enfants  délaissés de la couche populaire.
*                  Les Barnabites de Saint Antoine Marie Zaccharia : ils sont chargés de prêcher  des missions populaires (1502 – 1539)
*                  Les Clercs Réguliers  de la Mère de Dieu de Saint Jean Leonardi (1543 – 1609) : ils sont chargés de donner des soins aux pauvres et les aider spirituellement
*                  Les Clercs Réguliers Mineurs d’Augustin Adorno (1551 – 1591) : cet institut a commencé laïc, mais tous sont devenus prêtres par la suite et ils sont reconnus officiellement sous le nom de Caraccioli.
*                  Les piaristes de Saint Joseph  Calasanz (1550 – 1614) : ils sont fondés pour assurer l’éducation des enfants pauvres
*                  Les camilliens de Saint Camille de Lelis (1550 – 1614) : Après les soins mal pratiqué  dans un hôpital, suite à une blessure de combat, Camille décide  de se faire infirmer, puis il se fait prêtre et crée son institut pour soigner les malades
*                  la Compagnie de Jésus  de IGNACE DE LOYOLA  (1491 – 1556) : Les clercs réguliers sont restés toujours fondés pour répondre à un projet bien déterminé ou pour combler  un vide  constaté par les fondateurs  qui sont souvent  des laïcs ou des hommes ayant vécu une expérience particulière dans leur vie, mais presque tous ces instituts réguliers  sont passés au sacerdoce, ils considèrent le sacerdoce comme un moyen plus efficace pour atteindre  leur objectif.  De nos jours, parmi les nombreux instituts  de clercs réguliers fondés, seuls les camilliens et les jésuites continuent d’être florissants et de marquer l’histoire de l’Eglise. Les autres sont réduits à une vie très sobre et à des effectifs très limités.


5°) IGNACE DE LOYOLA   et  la Compagnie de Jésus 

Ignace de Loyola est né  dans le manoir  de Loyola, en Pays Basse en Espagne. Il est né d’un Seigneur et d’une famille très chrétienne. Ayant un passé militaire, il est le treizième enfant et le benjamin de sa famille. Devenu très vite orphelin de mère, son père  le confie à 15 ans au ministre des Finances du Royaume  d’Espagne.
En 1517, une incompréhension surgit entre le duc et la famille royale d’Espagne. Ce fut le début  d’une descente aux enfers qui progressivement conduit Ignece sous la garde du duc du Nagera ; il avait  26 ans C’est dans cet état qu’Ignace va défendre PAMPELINE attaqué par les troupes françaises. Dans ce combat, Ignace lutte vaillamment et grièvement  blessé à la  jambe, les troupes françaises ayant gagné  le combat, ce sont les soldats français    qui soignent Ignace et le renvoient à Loyola pour sa convalescence. Mais l’opération a été mal faite. Ne voulant pas devenir boiteux, il exige d’être réopéré. Il était alors  obligé de rester au lire et pour ne pas s’ennuyer, il demande à lire quelques ouvrages, particulièrement  sur la vie du Christ, la vie des saints.
Après ces  lectures, Ignace se surprend en train de s’interroger : « Que serait – ce si je faisais ce qu’a fait Saint François et ce qu’a fait Saint Dominique ? ». Mais en même temps, Ignace rêvait  d’avoir passé de bons moments avec  sa dame à qui il réservait  de beaux poèmes, de pièces  des vers et de belles histoires d’armes. C’est alors qu’il fit sa première expérience de discernement  des esprits. Il décide dès lors d’imiter les saints et de ne vivre que pour Dieu. Il quitte Loyola et se rend au Monastère de Montserrat. Il fait une confession générale et passe une nuit d’adoration devant l’autel de la très Sainte Vierge Marie où il dépose son arme et c’est cette nuit qu’il se désarme.
Ignace, après cette expérience,  fait don aux moines, de tous ses vêtements pour les pauvres et s’habille en mendiants et se dirige mers Manresa où il arrive le 25 mars 1522. Il commence sa vie de pèlerin où il y avait une cathédrale, un couvent dominicain et un hôpital. Ses habitants ont fait un bon accueil au pauvre de Jésus en la personne d’Ignace. On lui offre un habit dans la grotte et il y reste une année , consacrant son temps à la prière, à la méditation et à la prédication. Ce fut une période assez difficile pour Ignace ; donc qu’il a consigné dans on carnet les grâces reçues , les difficultés, les consolations et les désolations. Ces notes constituent la base de ce qu’on appellera plus tard les Exercices spirituels de Saint Ignace. Son souci était de répondre à l’amour du Christ, de le connaître, de l’aimer et de le suivre.
Dans ses projets, Ignace va décider d’aller en pèlerinage à Jérusalem en mendiant. Il était désireux de rester en Terre Sainte, mais il se voit obligé de renter en Espagne en raison des résistances farouches des franciscains. Retourné à Barcelone, Ignace décide  de relever  le défi, parce qu’il se rend compte que pour être utile âmes, il fallait être prêtre. A 33 ans , il se met à étudier le latin au milieu des enfants. Ensuite, il s’inscrit à l’Université de l’Alcala. Quelques compagnons  le rejoignent pour profiter de ses enseignements spirituels, très vite leur assemblée éveille des soupçons ; ils fuient et se rendent à Salamanque. Là, les inquisiteurs les retrouvent ; on l’emprisonne. Il sera reconnu  innocent plus tard  relâché, mais il était interdit d’enseignement spirituel avant d’avoir terminé ses études théologiques et philosophiques. Pour échapper à cette sanction, il va à Paris où il reste pendant 7 ans en vivant pauvrement, étudiant et mendiant sa nourriture. Il communiquait à ses amis étudiants, surtout ceux qui partageaient la même chambre que lui, Pierre Favre  et François Xavier, ses richesses spirituelles et surtout son expérience de Manresa. Ainsi, va naître  le groupe des 7 premiers compagnons qui partageaient l’idéal d’Ignace et qui veulent consacrer leur vie à Dieu et au salut des âmes. C’est le 15/08/1534 que les 7 se réunissent à la Chapelle  dédiée à la Vierge Marie à Mont Marthe, avec un seul prêtre Pierre Favre. Ils célébrèrent une messe d’ensemble et font vœu de chasteté et de pauvreté. Ils se décident ainsi de se rendre à Jérusalem, et cela était possible de se rendre  à la disposition du Pape pour tout service.
 Un an plus tard, Ignace retourne en Espagne, s’installe à Venise où ses compagnons le rejoignent à 1537. Tous seront ordonnés prêtres cette année là. Ne parvenant pas à mettre en place leur projet de voyage en Palestine, ils s’adonnaient à la prière et diverses activités apostoliques. On les appelait à ce moment « Maîtres parisiens ». Eux – mêmes se disaient « amis de Jésus ». Quand éclate la guerre en Turquie, tous les voyages en Terre Sainte sont suspendus. Ignace et ses compagnons se rendent à Rome en vue de réaliser leurs vœux de se  mettre à la disposition du Pape. Les autres compagnons , les y rejoignent et les groupe se constitue au nombre de 10 le Pape Paul III les accueille très positivement ; il leur accorde le titre de Prédicateurs apostoliques , les charge d’enseigner à la Sapiens à Rome.
Ignace  prêche à travers Rome et dans toute l’Italie. Toutefois, un problème se posait : comment maintenir le lien juridique ? Leur projet en venant à Rome était de fonder un ordre religieux. Ils se retrouvent en train de mener  une vie correspondant à celle du clergé séculier. Après une longue discussion, ils décident de rester unis et obéissant à un supérieur unique qui assurerait la cohésion du groupe. Ils rédigent ensemble un texte et le présentent au Pape. Il l’approuve le 25 septembre 1540. Ainsi fut fondé la Compagnie de Jésus. Ignace fut élu en tête et chargé d’écrire les premières constitutions. Son courage, son zèle , ont été mis au service de la Compagnie qui connut très rapide succès. Il meurt le 31 juillet 1556.

LA SPIRITUALITE IGNACIENNE


Elle  est caractérisée par :
-          Un travail de découverte personnelle du Christ
-          Que l’on apprend à connaître comme une personne un ami, un compagnon
-          Pour entretenir avec lui  des relations d’intimité personnelle ;
-          Afin d’aider les âmes à connaître  à leur tour le Christ, à vivre de son amour et à se mettre au service de Dieu.
Ignace insiste beaucoup sur la générosité envers Dieu et envers soi – même de demande  que les compagnons fassent  pour la plus grande gloire de Dieu, car il ne devait avoir aucune limite au dévouement du jésuite pour le royaume et pour l’Eglise. A l’occasion de l’une des toutes premières congrégations générales : Les compagnons capitulaires ont résumé les caractéristiques  de la compagnie de Jésus en huit points :
1.      UN profond amour personnel de Jésus
2.      Une profonde contemplation dans l’action
3.      Un corps apostolique constitué dans l’Eglise
4.      Une solidarité profonde avec les plus défavorisés
5.      Un partenariat sérieux et durable entre d’autres laïcs hommes et femmes, religieux, clercs et séculiers et membres d’autres confessions religieuses ;
6.      Un ministère nourri du savoir dans la prudence et l’humilité à l’image du Christ ;
7.      Un corps humain toujours disponible à être envoyé pour de nouvelles missions
8.      Un corps d’homme toujours à la recherche du meilleur et de la gloire de Dieu.

CHAP IX : LA REVOLUTION FRANCAISE ET LES CONGREGATIONS MISSIONNAIRES
Depuis la renaissance, la vie religieuse est balkanisée, elle connait l’émergence de clerc  régulier, et à partir de ce moment elle évolue d’une manière très diversifiée avec difficultés d’identité et d’orientation et même des difficultés par rapport au charisme propre  des différents instituts.
Depuis cette époque de l’histoire est celle d’une société instable dont les difficultés économiques entraînent une disparité de niveau de vie ( de plus en plus grande) et c’est dans cette situation inconfortable que la vie religieuse va aborder le siècle de lumière  et la révolution française.

1.      LA REVOLUTION FRANCAISE
Le  18ème  siècle  est connu comme étant le siècle de lumière. La vie religieuse y a connu les plus fortes oppositions de son histoire. Les différents pouvoirs publics et ecclésiastiques (curés et évêques)  n’appréciaient guère le fait  que la plupart  des religieux relevaient de la juridiction  directe du pape.
Dans plusieurs  pays, les souverains cherchent à exterminer les religieux. En Allemagne par exemple, l’empereur Joseph II supprime les ordres contemplatifs et interdit  aux autres  tout recrutement   et toute expansion. Clément IV supprime quant à lui la Compagnie de Jésus, en traitant  les moines de fainéants  et de personnes inutiles à la société ; les monastères et les abbayes étaient vidés, la ruine attaquait plusieurs, mais ces structures étaient immensément fortunées et représentaient  une forte tentation par la population.
L’insécurité était totale, les riches cherchaient à s’emparer des biens des religieux et les pauvres cherchaient à y entrer pour trouver abri et sécurité. Le contexte religieux  était encore  bon, mais la désaffection pour la vie religieuse  était évidente ; on était  loin du succès qu’avait Saint Bernard, Saint Dominique, Saint François,… De nouvelles congrégations émergeaient  pour répondre aux nouveaux besoins. Malheureusement, ces congrégations ne connaissent pas beaucoup de succès et leurs effectifs augmentaient très lentement.
L’Eglise va connaître  une farouche opposition en Europe dans le contexte de la révolution française  et les instituts religieux seront les premières victimes. Ce qui est étonnant, c’est que la révolution française a commencé grâce à la complicité de l’Eglise et de la nation. Certains auteurs affirment que la révolution française n’aurait même pas été possible sans cet accord des autorités ecclésiastiques et le pouvoir public.
Le 5/5/1789 commençaient  les états  généraux au cours desquels de nombreuses doléances ont été présentées presque toutes identiques  et provenant d’une part du tiers état et d’autre part  du bas – clergé (religieux). Tous réclament la disparition des abus. La Devise de la Révolution Française (LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE) est  de toute  évidence d’une teneur évangélique. La crise met en présence 3 groupes  sociaux :
-          La noblesse  c’est le groupe des riches  et de  ceux qui détiennent le pouvoir
-           Le clergé (moins les religieux) c’est le groupe des autorités ecclésiastiques alliés de la noblesse dont s’étaient désolidarisés quelques clercs de Campagne quotidienne confrontés à la misère des pauvres.
-          Le tiers – état : qui est une corporation  ou un syndicat des pauvres révoltés d e subir la dictature des pauvres.
Chaque groupe social se réunissait séparément et préparait ses armes contre l’autre , ce qui  est étonnant , c’est que le clergé  qui , par le biais des religieux , a pris la première initiative du tiers – état pour  commencer  à constituer l’assemblée  commune ; ils seront rejoints quelques temps après par la noblesse . C’est le 4 août 1789 que l’assemblée nationale ainsi constituée va proclamer la rémission de tous les privilèges  féodaux. La  réunion s’est  prolongée jusqu’au 5/8 à 2h du matin. Ce jour, tous proclament  d’une voix forte qui retentit  et résonne en échos sur tout l’empire : « Vive Louis XIV, le restaurateur de la liberté française »
A la fin  de cette assemblée, tous se sont rendus à la chapelle royale  pour chanter le « Te Deum ». la Déclaration  des Droits de l’Homme, ratifiée par  le clergé proclame à son article 10 « Nul ne peut être inquiété pour ses opinions religieuses ». L’Eglise comme Religion – Etat est ainsi morte. Il est bien entendu qu’une partie du clergé s’y opposait, mais celle – ci y était favorable à un très fort pourcentage. De même, le clergé va approuver sa grande opposition comme décision essentielle pour venir au secours de l’Etat qui a besoin de ressources  pour élever le niveau de vie des pauvres, la vente des  biens ecclésiastiques au profit de la nation.
Cette décision concernait surtout les religieux  qui étaient  de grands propriétaires  des biens ecclésiastiques : écoles, hôpitaux, centres sociaux,… seulement, une telle décision devait  entraîner  la disparition des instituts religieux et la sécularisation de  leur membres. Tel était d’ailleurs le souhait du clergé séculier qui n’a pas manqué de faire enfermer quelques vieux religieux qui sont contre les droits de l’homme. D’ailleurs, pour le clergé séculier, les vœux de religion sont contre les droits de l’homme ; aussi a – t – il  obtenu de l’assemblée nationale, la décision d’interdire les vœux de religion. Elle déclare aussi libre de tous  engagements ceux   qui avaient déjà fait les vœux, chaque citoyen était désormais libre et il pouvait quitter son couvent et son institut qui n’avait plus désormais  aucun lieu social propre, car tout avait été supprimé. Leurs membres  devaient choisir entre aller s’installer à leur propre compte en bénéficiant d’une bourse d’installation, soit de rester dans leur couvent jusqu’à leur mort.
Ce qui étonne, c’est que ces décisions n’ont provoqué aucune réaction négative  dans le peuple. Les quelques protestants ont été contenus. Ainsi  n le 12/7/1789, la constitution  civile du clergé a été adoptée et approuvée par le roi, le 24/8. L’assemblée déclare ne pas légitimer sur la loi chrétienne par respect pour le catholicisme comme religion traditionnelle  de la France. Mais elle veut réglementer tout ce qui relève de l’organisation et de  la discipline. Ainsi, les diocèses doivent correspondre au département, une paroisse correspond à une communauté de 6000 personnes, un évêque est élu par les citoyens engagés et  déclaré libre  et souverain dans on diocèse ; il n’a donc plus besoin de l’autorité du pape ; les évêques et les prêtres sont obligés de prêter serment sur la constitution. C’est alors qu’après beaucoup d’hésitations, le Pape Pie VI condamne cette dernière décision le 10/3/1791.  Dans cette  histoire, seuls 7 évêques ont prêté serment sur les 1620 qu’ils avaient dans le territoire de l’empire. Plus de la moitié de prêtres  s’oppose également à cette décision. Le clergé est ainsi divisé en deux : les asservis et les réfractaires.
Cette fracture marque la grande complicité entre l’Eglise et la révolution. Et dans ce contexte, les religieux étaient condamnés à la clandestinité ; leurs effectifs avaient considérablement baissé. De 1775 – 1850, les franciscains sont passés de 77000 à 27 000 dans le monde ; les dominicains, de 20000 à 7 000 ; les bénédictins, de 15000 à 2700. Les religieux au total sont passés de 335 000 à 83 000. La révolution française a nourris dans le monde de cette époque un profond désir de liberté, de progrès et de développement  social.
C’est Napoléon qui mettra  fin à ce moment  et il estime et soutien que l’Eglise et ses autorités étaient utiles à la nation tout  entière, car ils avaient à maintenir le peuple dans l’obéissance, les ordres religieux lui paraissaient toutefois rétrogrades et inutiles. Seules les congrégations féminines hospitalières et enseignantes  étaient intégrées au progrès de la nation. La séparation  de l’Eglise et de l’Etat ou encore la puissance de l’Etat laïc a ceci de positif qu’il considère tous les  citoyens  comme égaux, y compris les ecclésiastiques et les religieux ; tous ayant également  des droits et des devoirs. Il fallait attendre le 19ème  siècle pour voir surgir beaucoup d’autres congrégations religieuses cherchant à répondre aux besoins nouveaux consécutifs à la grande crise  du siècle de lumière.
 Quoique douloureuse pour les religieux, la confiscation de leurs biens a entraîné chez eux un réveil nouveau et  un intérêt évangélique pour la pauvreté religieuse. C’est un retour au bénéfique, aux sources  qui a inventé une nouvelle manière de témoigner  de la pauvreté évangélique. « Tout est grâce », car plutôt  que d’entraîner l’extermination des différents instituts, la révolution française a favorisé leur implantation  dans d’autres milieux et pays  ou sur d’autres continents en Europe et en Amérique (Espagne, Mexique, Pologne, Lituanie, Portugal, France, Suisse, Hollande, Allemagne, Cologne,…)

2.      LA VIE RELIGIEUSE ET LES INSTITUTS MISSIONNAIRES
La vie missionnaire n’est pas un trait caractéristique de la vie religieuse. On n’entre pas en religion pour être missionnaire. S’il est vrai que le Christ  a confié à ses disciples la mission  d’annoncer la Bonne Nouvelle, il faut donc affirmer  qu’être missionnaire  est d’abord la tâche de tout chrétien. C’est à ce titre  qu’un religieux ou une religieuse ayant reçu un appel radical à suivre le Christ par la pratique radicale des conseils évangéliques, est  appelé lui aussi ou peut être appelé à s’engager  dans une activité d’annonce missionnaire de l’évangile, soit auprès des siens, soit loin en milieu x*chrétien ou non chrétien. Il s’agit donc dans ce chapitre de parcourir  les 20 siècles de l’histoire  de l’Eglise et de repérer  la part  missionnaire des religieux et moines afin  d’identifier la place spécifique du religieux dit missionnaire.


DU 1er SIECLE : LA MISSION DES RELIGIEUX DANS L’EMPIRE ROMAIN
Dans la Rome Antique, la recherche des biens matériels et du plaisir sexuel  étaient devenues pratiques courantes et normales. Mais le peuple et  ses dirigeants accueillaient le christianisme parce que cette  forme  de recherche de bonheur au plan purement humain ne peut pas satisfaire  le désir  le plus profond  de l’homme. La société était divisée en deux groupes : d’un côté les riches et c’est la majorité des hommes  et de l’autre côté les pauvres, dans leur misère, dans leur pauvreté et dans leur insatisfaction ont accueilli l’évangile comme ……………………Les  missionnaires itinérants comme Paul  et Timothée et l’on peut penser ici aux prédicateurs du 1er siècle de l’Eglise. Les missionnaires itinérants n’ont pas assuré la diffusion de la foi ; ils étaient préoccupés d’observer les conseils évangéliques, de se dépouiller  des richesses de ce monde, de les donner aux pauvres, de quitter les leurs  et d’aller au loin pour annoncer l’évangile ; ils créaient  de petites  communautés chrétiennes et constituaient des clergés locaux et mettaient à leurs têtes  de presbytres  , c’est – à – dire des anciens investis des pouvoirs pastoraux nécessaires à la conduite  de la communauté chrétienne, puis ils allaient plus loin pour semer  de nouveau la bonne  nouvelle, c’est ainsi que se répand la  foi chrétienne durant le 1er de l’Eglise.
Les auteurs de l’expansion  de la bonne nouvelle ne sont  donc pas  de religieux, mais des hommes de  foi, investi s et envoyés en mission itinérante, cette pratique de la mission s’est répandue très vite dans la plupart  des communautés  chrétiennes et c’est elle qui a permis l’expansion de l’Eglise pendant les 4 premiers siècles.

2°) DU 5ème au 10ème SIECLE : LA MISSION EN EUROPE
Nous sommes ici au lendemain de la promulgation du christianisme comme religion de l’Etat (313). L’on voit surgir un peut partout  des sièges épiscopaux et des diocèses, dans certaines  villes  on arrivait  même à multiplier le nombre d’évêques. Le besoin de l’évangélisation du monde  rural qui , à l’époque, était moins christianisé que les zones urbaines. Ces besoins ont  amené les évêques à faire appel aux moines pour mieux quadriller leurs territoires et atteindre leur objectif : Saint Martin de Tour, Saint Patrick, Saint Benoit en Italie ; Saint Augustin de Cantorbéry en Angleterre, Saint Boniface en Allemagne, Saint Cyrille et Méthode dans les pays slave…
A vrai dire, ce sont les moines qui ont évangélisé l’Europe. Durant cette période, l’ouvre d’évangélisation  était encouragée et soutenue par le pouvoir public. Des masses populaires y ont adhéré parce que les princes et les souverains avaient la faveur du petit peuple et parce qu’ils étaient favorables à l’activité missionnaire des moines. Par ailleurs,  les religieux ont fortement les communautés des prêtres  autour de leurs évêques (Saints Augustin, Basile, Martin). Ce modèle est souvent  influencé par les institutions et la pratique de Saint Augustin d’Hippone)

3°) 11ème et 15ème SIECLES : LA MISSION AU BAS MOYEN - AGE

 C’est la période du système féodal ,  l’Eglise s’y inclut et l’a même exploité au niveau spirituel. Le monde chrétien était entouré de barbares et de religions asiatiques mal connues de l’Islam. Les grandes figures ont émergé, profondément désireuses  d’annoncer l’évangile en ces lieux. Saint François d’Assise ciblait les musulmans et les païens. Il inscrivit dans sa règle pour la première fois dans l’histoire de la vie religieuse que ses frères avaient un devoir d’être missionnaires. Lui-même s’est soumis à ce passage en entreprenant deux grand s voyages missionnaires, plusieurs de ses compagnons et de ses frères firent de même. Certains ont été même massacrés en Afrique du Nord.
Saint Dominique était quant à lui tourné vers la Scandinavie, vers les barbares de l’Europe du Nord. Il était préoccupé même  d’aller évangéliser  les Cumants. ET très vite, ses premiers frères s’étaient orientés vers les mongols. La mission musulmane et Nord – Afrique dominicaine a occasionné beaucoup de massacres. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre les croisades qui sont les campagnes missionnaires contre la poussée de l’Islam  particulier, mais d’une nature trop « zélite » dans laquelle franciscains, dominicains et d’autres religieux ont pris part  très importante et qui malheureusement  s’est soldé  par l’échec missionnaire du christianisme. C’est durant cette période  que les religieux bénédictins, franciscains, dominicains, cisterciens ont  commencé à s’intéresser à la connaissance de l’Islam et des musulmans, aussi à l’étude du Coran et la pensée musulmane arabe afin de mieux affiner l’organisation de la mission  d’évangélisation dans ces milieux. Toutefois, les tentatives missionnaires de cette époque étaient de nature individuelle, soit à la demande explicite de l’autorité pontificale ou épiscopale d’une mission particulière. ON ne peut accorder à ces stratégies missionnaires aucune garantie de succès ; au contraire, la décadence progressive de ces instituts durant la période de la pré – renaissance en a programmé l’échec.

4°)DU 15ème au 16ème SIECLES : LA MISSION DURANT LA RENAISSANCE

C’est la période de grandes découvertes des expéditions missionnaires aux côtes de l’Afrique, Extrême Orient et en Amérique. Les Conquiscadors  ont envahi l’Amérique Latine au prix  des cruautés et des pillages. Ils se sont enrichis en massacrant et en tuant les populations le Pape  à ce moment avait opté, pour encourager la conquête chrétienne et implanter partout l’Eglise. Le soutien du pouvoir public était  incontournable. Les prêtres et les religieux étaient sollicités. Les premiers jésuites ont été affectés pour cette cause. Ainsi commence la grande aventure missionnaire en Chine, en Inde et même sur les côtes africaines. L’expérience de la compagnie de Jésus sera marquante dans la sollicitation ultérieure des religieux par les Papes, Evêques et les notables publics, et cela pour l’évangélisation des peuples.

5°) 16ème  au 18ème  SIECLE : L’ORGANISATION ECCLESIALE DE LA MISSION

Le nouveau monde, après sa découverte était perçu comme un vaste champ à évangéliser. Pour cela, le patronnât espagnole a fait appel aux différents clergés : OFM (1502), OP (1510), le Mercédaires (1519) les Augustins (1533) et  plus tard les jésuites (1568). Très vite, chaque congrégation religieuse qui s’implante crée des structures propres : Noviciat, couvents, collèges, universités, hôpitaux. L’on assiste à de nombreuses conversions. Le patronnât portugais de sa part s’oriente vers le peuple d’Afrique, d’Asie. Il utilise la même stratégie que les espagnoles, mais ne connaît pas le même succès que ces derniers. Ce fut la période d’implantation  de plusieurs communautés chrétiennes au Congo, en Inde et au Vietnam. L’évangélisation était liée au pouvoir colonial ; les évêques étaient nommés par le gouverneur et ils étaient plus  au service de leur pays que de l’Eglise.
Toutefois, quelques uns  parmi eux, observant  les dérapages  de cette patte entre  le clergé et les colons ont mené des actions isolées qui les opposaient parfois même à l’institution ecclésiale. Plusieurs congrégations sont issues de cette période, mais aucune faut les missions étrangères  de Pans n’a eu  de véritable succès de congrégation précédentes. Au niveau universel, nous sommes aux alentours du Concile de Trente ; le Pape Pie V nomme 4 cardinaux membres  d’une commission chargée de promouvoir la foi catholique et de trouver une solution aux problèmes posés à l’Eglise par l’interférence et l’intervention intempestive  du patronnât  dans le processus d’évangélisation  du nouveau  peuple (1568).
En  1622, alors que  cette commission était suffisamment étouffée  par le pape successif, le Pape Grégoire XV crée le dicastère ou la congrégation de la propagande ou la congrégation pour l’évangélisation des peuples, dont les 13 cardinaux membres ont activement travaillé à la publication de la Bible et de la catéchèse en langues vernaculaires et en  la formation missionnaire.
Leur 1er rapport a été rendu public en 1625 ; il souligne des conflits entre les missionnaires, les réguliers et  les séculiers, les jésuites et les autres religieux,… le rapport propose d’affecter des territoires à des groupes missionnaires et dénonce  les démarches  des commerces de certains missionnaires. Par ailleurs, ce rapport fait remarquer que les évêques  proches du patronnât n’encouragent nullement  l’émergence  des clergés autochtones. D’autres rapports suivront, les uns plus sévères que les autres ; ainsi, en 1628 on dénonce les abus et les …………………. ; en 1644, on dénonce l’ingérence du patronnât  dans les affaires religieuses.
Dans les pays concordataires (Eglise en accord avec l’Etat), la Propaganda Fide a accordé des pouvoirs spéciaux aux missionnaires. De plus en plus, des problèmes nouveaux surgissent  dans les territoires propres du patronnât. la congrégation de la Propagande publie des instructions qui pourraient  être appliquées,  devaient recevoir l’approbation du pouvoir public. Dans la pratique, les gouvernements espagnol et portugais  ne s’engageaient véritablement que lorsque les instructions les avantageaient. Au fur et à mesure de la décolonisation, Rome nommait de nouveaux évêques et en grand nombre.
En 1822, l’œuvre de la Propagation de la Foi naît à Lyon pour aider financièrement à la nécessité de l’œuvre missionnaire  et des nombreuses congrégations missionnaires ont surgi avec comme projet de travailler à établir  et à développer le clergé indigène.


6. 19ème et 20ème SIECLES : MISSIONS EN AFRIQUE
Nous arrivons ici à la période  de  grands mouvements missionnaires. Les anciennes congrégations étaient impliquées à la mission, grâce à la dispersion issue  de la révolution française, et les expéditions coloniales renforcées par les missionnaires associés. Plusieurs instituts religieux ont été fondés durant cette période ; nous nous intéressons ici à ceux qui se sont concentrés à l’Afrique.

1.      La Société des Missions Africaines (S.M.A)

Son fondateur  Melchior de MARIONBRESIAC (1813 – 1859). Il était  un prêtre  du Diocèse de Carcassonne, membres des missions  étrangères de Paris. Il fut missionnaire en Inde, Vicaire épiscopal de …………………..jusqu’en 1845. Il soutenait le développement  du clergé indigène, mais rencontrait d’incompréhensions  et d’oppositions parmi les évêques et les clergés missionnaires. Il démissionne et rentre en France. C’est en 1856, avec quelques amis, ils fondent la S.M.A. pour l’évangélisation des  peuples les plus abandonnés d’Afrique. La propaganda Fide leur confie la Sierra Léone où les 5 premiers compagnons arrivent en 1859 et où Mgr BRASIAC trouve la mort ainsi que ses 4 compagnons à la suite de la  fièvre jaune.
 Les Spiritains reprendront la Sierra Léone. Après la mort  de BRESIAC, le Père Augustin PLANQUE prend la succession à la tête de la société (1859 – 1907). C’est la période du grand essor  de la SMA avec l’ouverture des missions  du Dahomey, Liberia, Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria, Niger, Egypte, Zaïre, Centrafrique, Zambie,… les missions rencontrèrent  d’énormes difficultés. En Côte d’Ivoire, par exemple, l’expérience  de vie  d’un missionnaire était  de 3 ans. Au début,  ils étaient tous français. En 1912, les origines  se diversifient  avec la création de nouvelles provinces (Irlande, Hollande, Strasbourg, Lyon, USA et grande Bretagne).
C’est en 1900 que le Père Planque a obtenu l’approbation  définitive de la SMA reconnue comme Société de vie apostolique, c’est – à – dire constitué des prêtres, des frères et des laïcs réunis en communauté pour la mission en vue d’instaurer l’Eglise en Afrique et de promouvoir  un clergé indigène ; ces membres ne sont donc pas des religieux.
Les Sœurs Missionnaires de Notre Dame des Apôtres, fondées en 1876 par le Père Planque, pour assurer aux côtés des Pères SMA l’évangélisation des femmes africaines à travers les œuvres comme des dispensaires, des écoles, des centres féminins,… Elles sont à l’origine notamment des Sœurs de Notre Dame de la paix de Côte d’Ivoire.

2.      Les Pères Blancs ou la Société des Missionnaires d’Afrique
Leur fondateur, le cardinal Lavigerie  (1825 – 1892), évêque de Nacy en France. Il est transféré en Algérie en 1867, à Alger ; il œuvre  au service des enfants orphelins, des enfants issues des familles musulmanes, des enfants abandonnés,… Il était très préoccupé par l’éducation à la foi chrétienne. Il a orienté son action  vers l’évangélisation  des Africains. La société des Missionnaires  de Notre Dame d’Afrique est née  en 1868. C’est cette société qui devient l’Institut des Pères Blancs. Il est constitué  des prêtres, des frères vivant en communauté et ayant un style de vie en tout proche  de la population au niveau duquel ils sont. Ils sont tenus à étudier les langues  de ces populations, leurs mœurs, leur mentalité. Plus tard, Mgr Lavigerie a tenté 2 autres fondations : L’institut pour l’évangélisation  de l’Afrique :
-  Frères Agricole et Hospitaliers
-  Sœurs Agricoles et Hospitalières
Son projet était  de faire de ceux – ci des évangélisateurs de l’Afrique à l’image de ce que furent les moines en Europe. C’est en 1872 qu’il fonda la Société des Missionnaires d’Afrique qui va réunir les 3 instituts. Les pères blancs pour la branche masculine ne  prononcent pas  de vœux de religion, mais font un serment  de stabilité, d’obéissance, de pauvreté et de célibat. Les femmes, quant à elles, sont tenues par la décision de leur fondateur de prononcer les vœux simples  de religion auxquels  elles ajoutent le vœu de mission africaine. La propaganda Fide assigne aux Pères Blancs 17 pays africains. A la mort du cardinal Lavigerie, on comptait 163 prêtres et 70 frères ; en 2000, les Pères Blancs étaient au nombre de 2.177 dont 351 frères.

3.       Les Spiritains ou la congrégation du Saint Esprit
Les ravins  de Saverne, Jacob se convertit à la foi chrétienne. Il prend le nom  de François Libermann. Il fit le séminaire Saint Sulpice, mais il ne fut pas ordonné prêtre parce qu’il était épileptique. Il va à Rome pour présenter  son projet ; il travaille avec quelques amis eudistes et Sulpiciens ; il forme le projet de travailler au milieu des esclaves noirs. A Rome on lui impose  pour cela  d’être prêtre. Il reprend donc ses études et il sera ordonné en 1841. C’est alors que la congrégation du Saint Esprit en 1703 fondé  par un laïc, traversait  des moments difficiles. La Congrégation du Saint Cœur de Marie fusionne avec elle dans le souci  d’aider les pauvres  désireux de devenir prêtres au service  des pauvres en France et dans les missions lointaines.
Le Père Libermann sera le 1er supérieur Général de l’œuvre et on orientera la nouvelle  congrégation vers l’évangélisation  de l’Afrique. On a vu les Spiritains se déployer  au Sénégal, en Guinée, au mali, au Bénin, au Cameroun,  au Congo, au Gabon,… En 2000, on comptait 3108 Spiritains dont 2 168 prêtres. Leur règle de vie  rédigée en 1840 et réaménagée en 1849 par le Père Libermann a connu  de  nombreuses réadaptations.
Sous le généralat  de Mgr Lefèvre (1959 – 1968), la règle de vie des Spiritains a été marquée par le traditionalisme de l’ancien archevêque de Dakar ; elle sera révisée en 1987  pour réaffirmer  leur fidélité à l’inspiration  des deux instituts fusionnés pour donner la congrégation du Saint Esprit.
De nos jours, les Spiritains ont beaucoup de travail pour se conformer aux orientations du Concile Vatican II.

4.      Les Missionnaires Comboniens du Cœur de Jésus

·      Les débuts des Missionnaires comboniens du Cœur de Jésus sont essentiellement d’aspiration séculière. Daniel Comboni avait lui – même privilégié une société de vie apostolique. Mais il ne fit pas une œuvre personnelle. Ses compagnons et autres collaborateurs détermineront après lui l’orientation religieuse de ses missionnaires
·      Durant les 25 premières années de l’institut, les politiques  de formation ont été fortement influencées par des supérieurs évêques (formation dans les séminaires)
·      Si à l’origine, les Missionnaires Comboniens ont eu de la résistance par rapport à l’orientation  religieuse, c’est parce que Daniel Comboni lui – même ne l’a jamais voulu ; ce qui explique les oppositions historiques que l’on relève  entre les missionnaires comboniens et les nouveaux religieux.
·      Les MCCJ  ont subi une très grande influence  jésuite du point de vue  de leur formation spirituelle ; ce qui facilitera plus tard la forme religieuse prise par l’Institut.
·      Notons toutefois le caractère éclectique (mélangé) de la  spiritualité combonienne qui s’est élaborée au fil des années en buvant en plusieurs sources
·      De nos jours, on peut observer encore chez les MCCJ un problème  d’identité essentielle due aux difficultés connues dans la détermination de la forme religieuse même de l’institut. Le problème d’identité semble obvie à la nature même de l’institut,  ses effets se ressentent moins au fils des années, une stabilisation progressive est observable de génération à génération et à mesure que l’institut s’implante dans les nouvelles ailes culturelles.

5.      La floraison de nouvelles congrégations aux 19 ème et 20 ème siècles

-          LES OBLATS DE MARIE : fondés  en 1816 dans le siège  de la révolution française par Charles Eugène  de MAZNOD (1782 – 1861). Il fut évêque de Marseille, son  objectif, reévangéliser la France et l’Europe en christianisant  les pauvres. Il a fondé d’abord l’institut des missionnaires de Province, ses compagnons  se consacrent à la mission rurale  dans le diocèse de Marseille. Ils ont reçu l’approbation pontificale en 1826. Devenue une congrégation missionnaire, ils ont pris le nom de OBLATS DE MARIE IMMACULEE
-          LES MARISTES : Il ya 3 branches  maristes : les Pères maristes, les frères maristes et les sœurs  maristes. Ils sont issus  du projet de société  de Marie conçu au Séminaire  de Lyon en 1815 – 1816. C’est le Père Jean – Claude COLIN qui organise un petit groupe de jeunes prêtres encouragés par le Pape Pie VII et fonde les Pères Maristes approuvés par le Pape Grégoire XV en 1836. Ils se consacrent à l’éducation des adolescents  et des enfants.
Les Frères Maristes des écoles, fondés par  Champagnat, avec l’appui du Père COLIN partage la même spiritualité que  les pères maristes, mais sont approuvés comme  une congrégation autonome en 1863. Ils se consacrent  à l’enseignement  au niveau primaire et secondaire.
Les Sœurs Maristes appelés  Sœurs  Missionnaires de la Société de Marie fondés en 1867 par les Pères  maristes, assurent  une collaboration féminine et sont  devenues  un institut religieux en 1881 ; elles n’ont reçu l’approbation pontificale qu’en 1931. Ce sont des collaboratrices féminines des pères et frères maristes dans leurs œuvres et dans leur mission
-          LES MARIANISTES : fondés par le Père CHAMINADE Joseph (1761 – 1850). Il a beaucoup voyagé en 1800, il s’inspire  de la congrégation mariale fondée par les jésuites au 17ème siècle. Il crée 2 associations pour jeunes filles  et jeunes hommes et ces 2 associations ont évolué jusqu’à devenir deux congrégations influentes dans le milieu de Bordeaux. Ces congrégations sont à l’origine de deux congrégations religieuses masculines et féminines : Les Filles de Marie Immaculée (FMI) fondées en 1816 et la Société de Marie ou les Marianistes  fondée en 1817. Ils sont tous  tenus de prononcer les 3 vœux  de religion auxquels ils ajoutent le vœu de stabilité. Ils travaillent  dans des milieux très divers : enseignement, maisons de retraite, paroisses, etc…
-          Les Dames du sacré Cœur fondées  par Madeleine BARAT
-          Les Filles du Cœur Immaculé de Marie  d’inspiration  ignacienne, approuvées en 1773 grâce au travail concentré du Père Pierre Clavière, jésuite (1735 – 1820)  et Marie Adelait Champion de Sicé.
-          Les Petites Sœurs des Pauvres fondées par Jeanne Goga ( 1792 – 1879) en 1839 pour s’occuper  des personnes agées.
-          Les Augustins  de l’Assomption ou Assomptionnistes et les religieux de l’Assomption ,  tous fondés par Emmanuel d’Alzon.
-          Les Petites Sœurs  de l’Assomption
-          Les Salésiens de Don Bosco
-          Les Sœurs  de l’œuvre  de Saint Paul
-          La Société de Saint Paul
-          Les Filles de la Charité
-          Les  Xavières (d’inspiration ignacienne) de leur vrai nom « Missionnaires  de Jésus – Christ »
-          Les Missionnaires  de la Charité de Mère Thérèse de Calcutta
CONCLUSION  GENERALE
Au-delà de ces nombreux instituts dont nous avons parlé, et qui ont presque commencé comme instituts de droit diocésain avant d’obtenir  une reconnaissance  pontificale, il faut ajouter  tous les instituts de droit diocésain issus de cette époque et qui ont  des missions  étrangères  faisant d’eux des instituts diocésains internationaux.
 Dans la plus part  de pays africains, les évêques ont créé des instituts de vie apostolique et des instituts religieux pour soutenir leurs efforts apostoliques. A vrai dire, chaque fois que ces instituts fondés par les évêques africains pour leur apostolat, sont fondés comme des instituts féminins, seule la forme religieuse s’offrait à eux puisqu’il n’existe pas  de société de vie apostolique féminine.
De nos jours, le code de Droit Canon prévoit une procédure  de reconnaissance des instituts religieux depuis leur fondation sous forme d’une association  jusqu’à leur reconnaissance comme instituts religieux  en passant par l’étape des UNIONS PIEUSES.  Ainsi, nous avons une diversité de mouvements aujourd’hui  qui s’apparentent  à la forme  de la vie religieuse particulièrement par le port de l’habit religieux et par  la vie sous un même toit sans en être et qu’ils sont issus des courants spirituels très différents  et parfois contraires (traditionnalistes – traditionnels et charismatiques – progressistes).
La vie religieuse en Afrique a quelques défis à relever :
-          Les Africains  ont à s’approprier  le charisme  de la vie religieuse et à prendre le témoin des mains des religieux expatriés ;
-          La pauvreté : comment peut – on être pauvre  sur un continent  pauvre et de misère ? Le peuple vit plus pauvrement que celui qui fait vœu  de pauvreté. C’est une contradiction à résoudre au quotidien
-          Le vœu de chasteté : les cultures africaines supportent mal qu’une femme ou qu’un homme  ne laisse aucune  postérité. Les sociétés  africaines ont  des moyens détournés pour pourvoir au  besoin de laisser les héritiers  et d’assumer la perpétuation de la famille même par les fils religieux. Les religieux   doivent-  ils  se présenter  dans ce contexte comme des eunuques (castrés) ? Comment déjouer les pièges de la culture locale ?
-          La féodalité et la chefferie : le droit d’ainesse et le droit  de chef semble profondément  enraciné dans la mentalité africaine. Comment assumer une obéissance religieuse responsable et une vie communautaire fraternelle respectueuse des différences, capable de promouvoir une égalité et une équité entre ses membres.
-          Inculturation  dans les réalités religieuses et des observances régulières. Ainsi par exemple, la forme d’expression de la vie de prière, les formes  extérieures d’identification des religieux (habit, signe,…), l’organisation et la structurale du processus de formation et son adaptation aux modèles éducatifs ancestraux…
-          Les religieux africains aujourd’hui sont en Afrique dans la position des Pères de l’Eglise  et des Pères du désert dans le processus historique de formation de la vie religieuse et même de la naissance de l’Eglise. La vie religieuse  en Afrique  demain sera ce que  les religieux en Afrique en font aujourd’hui.




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