samedi 4 mai 2013

EXEMPLES DE PRIERES DE GUERISON PHYSIQUE



EXEMPLES DE PRIERES DE GUERISON PHYSIQUE

Les prières que je présente ici, ne sont pas des formules fixes à employer telles qu’elles sont, mais un modèle pour ceux qui veulent exercer le ministère de guérison.
Ce type de prières est basé sur les textes évangéliques suivants et d’autres parallèles:

Ø  Jn. 14, 12-14 : «Je vous le dis, celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que Je fais  et il en fera même de plus grandes, parce que Je vais vers le Père. Et tout que vous demanderez en mon nom, Je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.»
Ø  Jn. 15, 7 :« Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez,  et vous l'aurez.»
Ø  Mt. 18, 19-20 : "Je vous le dis en vérité, si deux d'entre vous, sur la terre, unissent leurs voix pour demander quoi que ce soit, cela leur sera accordé par mon Père qui est aux cieux. Que deux ou trois, en effet, soient réunis en mon nom, Je suis là au milieu d'eux."
Ø  Mt. 6, 7-8 : «Dans vos prières, ne rabâchez pas comme les païens: ils s'imaginent qu'en parlant beaucoup ils se feront mieux écouter. N'allez pas faire comme eux; car votre Père sait bien ce qu'il vous faut, avant que vous le lui demandiez.»
Ø  Mc. 11, 20-26 : «Ayez foi en Dieu. En vérité je vous le dis, si quelqu'un dit à cette montagne: Soulève-toi et jette-toi dans la mer, et s'il n'hésite pas dans son cœur, mais croit que ce qu'il dit va arriver, cela lui sera accordé. C'est pourquoi, Je vous dis: tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l'avez déjà reçu, et cela vous sera accordé».
Ø  Lc. 17, 5-6 : «Les apôtres dirent au Seigneur: "Augmente en nous la foi." Le Seigneur dit: "Si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous auriez dit au mûrier que voilà: Déracine-toi et va te planter dans la mer, et il vous aurait obéi!»

Au lieu de donner des ordres aux arbres ou aux montagnes de se jeter à la mer, ce qui pourrait provoquer un désastre écologique, on peut donner des ordres à une maladie ou à un organe du corps malade et ils obéiront.
Les formes de prière qui suivent concernent les différents organes et les différentes parties du corps. Quand on prie, il ne faut pas citer tous les organes, mais seulement ceux qui sont malades. On les cite tous lorsque la maladie n’est pas clairement connue.

On commence toujours la prière par l’invocation de la présence du Christ et en demandant l’intercession de la Vierge Marie et d’un saint de notre dévotion, suivi du «Notre Père» et de «Je vous salue Marie».
Depuis, on prit sur l’organe ou les organes malades. Exemple :

1 – Les pieds

Tarse (astragale, cuboïde, calcanéum), métatarse, doigts (phalanges), os et articulations, ligaments, tendons, muscles, nerfs, veines, artères, capillaires, circulation sanguine, nous vous commandons, au nom de notre Seigneur Jésus Christ, notre Roi et Rédempteur,  par l’intercession et les mérites de la Vierge Marie et de saint Daniel Comboni (ou autre saint ou sainte) : prenez votre position et fonction normales et soyez guéris.
2 – Les jambes et les genoux

 Tibia, péroné, fémur, genoux,  rotule, condyle fémoral, ménisque, ligaments, tendons, muscles, nerfs, veines, artères, capillaires, circulation sanguine, liquide des genoux, nous vous ordonnons, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ : prenez votre position et fonction normales et soyez guéris.
Au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, notre Roi et Rédempteur, par l’intercession et les mérites de la Vierge Marie, de l’Archange Michel et de saint François Xavier, nous ordonnons à toutes les formes de rhumatisme, arthrite et fièvre rhumatoïdes, arthroses et toute déformation des os, des articulations des pieds, des jambes et des genoux : sortez immédiatement de ces membres et allez vous jeter au fond de  la mer. Nous vous prohibons au nom de Jésus : ne retournez plus jamais  gêner ce frère (cette sœur).

3 – La ceinture pelvienne

La ceinture pelvienne, tête du fémur, ischion, Symphyse pubienne, coccyx, sacrum, os iliaque, ligaments, tendons, muscles, nerfs, nous vous commandons, au nom de Jésus, par l’intercession et les mérites de la Vierge Marie, de l’Archange Michel et de saint Kizito, de prendre votre position et fonction normales et d’être guéris.

 4 -  La colonne vertébrale

Colonne lombaire (5 vertèbres), dorsale (12 vertèbres) et cervicale (7 vertèbres), médulle épinière, vertèbres, disques intervertébraux, côtes, sternum, ligaments, tendons, muscles et nerfs de la colonne vertébrale, nous vous commandons, au nom de notre Seigneur  Jésus-Christ, notre Roi et Rédempteur, par l’intercession et les mérites de la Vierge Marie et de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, de prendre votre position et fonction normales et d’être guéris.

Au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, par l’intercession de la Vierge Marie et du Bienheureux Bakanja, nous commandons à toutes les hernies discales ou spondylite, à toutes formes de ostéophyte vertébral (Spondylose = becs de perroquet) ou spondylarthrose, à toutes les arthroses, à toutes les formes de rhumatisme, à toutes les déformations de la colonne vertébrale, des vertèbres, des côtes ou d’autres os, de sortir immédiatement et d’aller se jeter au fond de la mer et de ne plus en sortir. Nous vous interdisons de revenir dans son corps. 

5 – Les mains et les bras

Articulations des mains, carpe, métacarpe et doigts, phalanges, phalangines et phalangettes, articulations des bras, cubitus, radius, humérus, ligaments, tendons, muscles, nerfs, veines, artères, capillaires et circulation sanguine, nous vous ordonnons, au nom de Jésus-Christ : prenez votre position et fonction normales et soyez guéris.

6  – Les épaules

Humérus, omoplate, clavicule, articulations des épaules, os et ligaments, tendons, muscles et nerfs, nous vous ordonnons, au nom de Jésus : prenez votre position et fonction normales et soyez guéris.
Au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, par l’intercession de la Vierge Marie et de la bienheureuse Anuarite, nous ordonnons à toutes les formes de rhumatisme, d’arthrite et fièvre rhumatoïdes, d’arthroses et aux déformations des os, des articulations des mains, des bras et des épaules : éloignez-vous immédiatement de ses membres et n’y revenez plus.

7 – Le cœur et le système cardiovasculaire

Ventricules, oreillettes, aorte, artères, veines, vaisseaux coronaires, vaisseaux capillaires, valvule mitrale et système cardiovasculaire : nous vous ordonnons au nom de Jésus, notre Roi et Rédempteur, par l’intercession et les mérites de la Vierge Marie et de saint Pierre : prenez votre position et fonction normales et soyez guéris.  
Maladies cardiaques, nous vous ordonnons, au nom de Jésus, par l’intercession et les mérites de la Vierge Marie et de saint Paul : sortez immédiatement de ce frère (cette sœur). Allez vous jeter au fond de la mer et ne le (la) dérangez plus.

8 - Les poumons et le système respiratoire

Bronches, trachée, artère pulmonaire, et tout le système respiratoire, nous vous ordonnons au nom de Jésus, par l’intercession et les mérites de la Vierge Marie : prenez votre position et fonction normales et soyez guéris.
Cancer, pneumonie, tuberculeuse, asthmes, maladies pulmonaires et du système respiratoire, nous vous ordonnons, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ : sortez immédiatement de ce frère (cette sœur), allez vous jeter au fond de la mer et ne retournez plus en lui (en elle).

9 – Les organes du ventre

Système urinaire : reins, vessie, uretère, nous vous commandons, au nom de Jésus, de prendre votre position et fonction normales et d’être guéris.
Les calculs rénaux, l’inflammation urinaire, le cancer aux reins et toute autre maladie ou déficience du système urinaire nous vous ordonnons au nom de Jésus sortez immédiatement de cette personne pour qu’elle soit guérie.

Système digestif : gosier, œsophage, estomac, intestins, duodénum, rectum, foie, rate, pancréas, vésicule biliaire, nous vous commandons, au nom de Jésus, de prendre votre position et fonction normales et d’être guéris.
Gastrite, hernies de l’œsophage, ulcères et toutes maladies du système digestif, au nom de Jésus soyez guéris.

Les organes génitaux féminins: ovaires, pavillons, trompes, utérus, vagin, nous vous ordonnons, au Nom de Jésus, par l’intercession et les mérites de la Vierge Marie et de saint Charles Lwanga : prenez votre position et fonction normales et soyez guéris.
Fibromes, kystes, cancer et toute autre maladie aux organes génitaux, nous vous ordonnons, au nom de Jésus, par l’intercession et les mérites de la Vierge Marie et de sainte Rita : sortez immédiatement de cette sœur et allez vous jeter au fond de la mer,  pour qu’elle soit guérie.
Les organes génitaux masculins qui sont malades : prostate, vésicules séminales, testicules, nous vous ordonnons, au nom de Jésus : prenez votre position et fonction normales et soyez immédiatement guéris.
L’impuissance sexuelle, le cancer et tout autre maladie aux organes génitaux, nous vous ordonnons, au nom de Jésus : sortez immédiatement de ce frère et allez vous jeter au fond de la mer afin qu’il soit guéri.

10 - Les organes de la tête :

Les yeux : nerf optique, rétine, cornée, cristallin, iris, pupille, paupières, sclérotique et humeur vitrée, nous vous ordonnons, au Nom de Jésus : prenez votre position et fonction normales et soyez guéris.

L’appareil auditif: oreille interne et externe, liquide de l’équilibre, nerf auditif, tympan et tout l’appareil auditif, nous vous ordonnons, au nom de Jésus de guérir immédiatement. 
Nous ordonnons à toutes les otites et aux causes de surdité, au manque d’équilibre ou à quelque autre maladie de l’ouïe, de sortir immédiatement de ce frère (cette sœur) et d’aller se jeter au fond de la mer. Nous vous interdisons de perturber encore notre frère (notre sœur). 

Le nez : fosses nasales, narines, os et cartilages, nerf olfactif et organes de l’odorat, nous vous ordonnons, au nom de Jésus : soyez guéris.
Nous ordonnons à la rhinite, au coryza, au rhume et à toutes les formes de maladie du nez, au Nom de Jésus: sortez de cette personne afin qu’elle soit guérie.

La bouche : dents, mâchoires, maxillaires, gencive, palais buccale, cordes vocales,  carie dentaire, gingivite et toute maladie buccale,  nous vous ordonnons, au nom de Jésus : soyez guéris.

La gorge : glandes, tyroïde, hypophyse, pharynx et larynx, trachée, amygdales…, au nom de Jésus : soyez guéris.
Cancer, angines, déficiences glandulaires et toute autre maladie de la gorge, nous vous ordonnons, au nom de Jésus, d’aller vous jeter au fond de la mer pour qu’il (elle) soit guéri.

Le cerveau : cervelet, dure-mère, encéphale, centre nerveux et système nerveux central, moelle épinière, hypophyse, système nerveux et tous les nerfs, nous vous ordonnons, au nom de Jésus d’être guéris. 
Au cancer et à toute espèce de maladie cérébrale, à toute dépression et maladies nerveuses,  nous ordonnons, au nom de Jésus : sortez immédiatement et allez vous jeter au fond de la mer.

Les os de la tête : pariétal, occipital, temporal, frontal, au nom de Jésus, prenez votre position et fonction normales et soyez guéris.

Ø  Après la prière de guérison, on doit toujours remercier et louer le Seigneur pour la guérison accordé à la personne pour laquelle on a prié. La personne guérie doit aussi louer souvent le Seigneur pour sa guérison et en donner témoignage pour que la maladie ne revienne plus. Croire à la parole de Jésus : «Je vous dis: tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l'avez déjà reçu, et cela vous sera accordé».

la théologie morale de TERTULLIEN


INTRODUCTION
 Notre réflexion porte Sur l’idolâtrie ou la vie chrétienne au milieu du paganisme qui est un  des traités disciplinaires et catéchétiques, issus de la théologie morale de TERTULLIEN, œuvres qui ont marqué la participation de l’Eglise d’Afrique en générale et de façon  particulière de l’école de Carthage face au développement de la littérature chrétienne et aux  multiples difficultés et problèmes qui accompagnaient l’œuvre du salut  aux toits premiers siècles de son histoire. En cette période comme estime le professeur    ATTITUNG : « l’Eglise prend forme par son organisation interne,  dans ses formes de culte, dans la vie quotidienne de la communauté,  dans son but d’élaborer la théologie ».  [1]
     Dans cette optique, on voit naître beaucoup d’écoles théologiques destinées à former une élite chrétienne pouvant justifier rationnellement la doctrine chrétienne. C’était en outre  un temps  de grand combat  contre les persécutions et  les hérésies primitives ayant comme objectif empoisonner et détourner la vérité révélée. Dans cet ordre d’idée, Tertullien cherchera à  « conduire la science du devoir sur les principes de l’Evangile »[2]. Car le souci  mangeur de l’époque était  celui de prouver  en se basant sur la bible que la foi  chrétienne  n’est pas une foi idiote mais une foi raisonnable. Pour ce faire, Tertullien affirma avec force l’incompatibilité de la foi chrétienne avec bon nombre des  métiers ; car ces derniers sont  pense-t- il,  servants du paganisme. C’est d’ailleurs ce point qui ferra l’objet de notre exercice.
I.  VIE ET ŒUVRES   DE L’AUTEUR
I.1  VIE 
     Quintus Septimius Florence TERTULLIEN dont l’état n’est presque pas clair, était né à Carthage vers les années 155 / 160. Fils  d’un centurion païen qui rendait service dans la milice proconsul d’Afrique, Tertullien fut un homme  de charisme,  d’une intelligence que nul  ne peut remettre en question. Saint Jérôme qui l’avait connu de son vivant atteste que : « le jeune africain s’appliqua de bonne heure à l’étude de toutes les matières qui composaient la science de son temps. Doué d’un esprit vif et pénétrant, il dévora les monuments littéraires de l’antiquité païenne avec cette énergie passionnée qui faisait le fond de sa nature »[3]. Cette  supère intelligence fera de lui un  homme de  grande renommé, d’une connaissance encyclopédique qui a tout lu, tout étudié ; A qui,  le monde aussi bien des pères que des scientifiques de l’époque l’avait grandement estimé. C’était un homme de caractère qui n’acceptait guère l’erreur. Amoureux  de la justice, Tertullien était  contre  l’impureté et tout ce qui la ressemblait. Bref, Tertullien était un extrémiste rigoureux,  assez naturel de pensée, polémiste très habile. Il  a vécu à l’époque  de Septime Sévère. Epoque  de la théologie spéculative  dans l’Eglise et où la persécution  était l’égalisée par la loi, le conflit religieux politisé et les chrétiens qui étaient regardés comme des traitres, victimes des accusations populaires et de crime de lèse majesté devraient  subir une oppression sanglante. La conversion de Tertullien était intervenue à son jeune âge vers  197. Marié, le prêtre de Carthage  se voit charger  du catéchuménat de sa ville et déploya au service de la vérité son comportement  passionné et son habitude polémiste.
      Par ailleurs, ce qui avait motivé la conversion d’un esprit    hanté de discerner la vérité de l’erreur, c’est  comme le souligne monseigneur Freppel : « d’une part, l’absurdité manifeste des religions polythéistes et l’insuffisance des systèmes philosophiques  pour la satisfaction des besoins de l’âme ; de l’autre la divine majesté des  Ecritures, la vie exemplaire des chrétiens le pouvoir surnaturel que ceux-ci exerçaient sur les démons…, la constance des martyres au milieu de tourments qu’ils souffraient pour la foi »[4].  A cet effet,  il se cria : « qui peut assister à ce spectacle, sans éprouver le désir de scruter le mystère qu’il renferme ? Le mystère une fois pénétré, ne vient-on  pas se joindre à nous ? Une fois dans nos rangs, n’aspire – t - on  pas souffrir ? Pas d’homme qui, à l’aspect de cette prodigieuse patience, se sentant pressé comme par un aiguillon d’examiner ce qui est en cause n’embrase la vérité aussitôt qu’il la connait ».  [5]Aussitôt converti, Tertullien se lança à la défense « de  la religion  contre le paganisme, attaquant les hérésies, encourageant les martyrs et tonnant contre le désordre de mœurs avec  une véhémence qui ne se lasse jamais »[6].Il  fut un éminent écrivain de son époque. Il avait été de beaucoup aussi dans l’élaboration du latin chrétien.
I.2. ŒUVRES
     La grandeur   de cet homme réside non seulement dans son caractère  rigide mais aussi et  surtout  dans  la réflexion qu’il coucha sur papier et qu’il légua à la postérité du christianisme   présentée de la manière  suivante : apologétique qui compte cinq traités ;  œuvres anti hérétiques , subdivisée en huit traités ;  les écrits disciplinaires  et catéchétiques divisés en deux périodes, comprenant vingt  traités dont neuf rédigés pendant  la période qu’il était en communion  avec l’Eglise catholique et onze  autres pendant qu’il consommait la rupture avec l’Eglise en faveur du montanisme  qu’il rationalisa  par après.
Mgr Freppel qui  avait approfondi l’activité littéraire de Tertullien  note  à cet effet qu’ : « il est facile de ramener à trois chefs principaux les différents écrits  de Tertullien, en l’envisageant successivement comme apologiste comme moraliste et comme  controversiste »[7].  De rendre clair sa pensée, il dit «les œuvres de ce grand écrivain embrassent la doctrine et la vie chrétiennes considérées soit dans leurs rapports avec le paganisme, soit en elles mêmes,  soit dans leur opposition avec les hérésies »[8]. Comme apologiste, il dénonce dans son apologétique l’illégalité dont les chrétiens sont victimes et démontre leur innocence en  repoussant les accusations que l’athéisme  leur  faisait porter.
      Tout indigné, Tertullien  dans son traité sur le spectacle « demande aux chrétiens  de renoncer  au spectacle monté par le prêteur ou le consul, car, sans  attendre, les chrétiens possèdent déjà en esprit, la vie du seigneur  dans toute sa majesté »[9]. Comme controversiste, Tertullien s’opposa  farouchement aux institutions et prôna l’impossibilité d’un état chrétien.   C’est lui aussi le protagoniste  de la réflexion théologique en occident.  Vers les années109, il abandonna temporairement  la foi catholique pour qui, il militait  pendant longtemps avec conviction et se retrouva dans le montanisme qu’il finira par quitter ; pour fonder sa propre secte  nommée « tertulianisme »[10].
II. LA DECOUVERTE  DU THEME
      Autant qu’il est vrai  que l’esprit  de l’homme qui  commence une  expérience aussi bien scientifique que religieuse  n’est pas vierge : il dispose de prime abord  de certaines connaissances riches et  variés, il a déjà assimilé le contenu des traditions  soit  familiales  soit de culture païenne ; autant qu’il est également vrai que le néophyte qui, disposant d’avance de certain  bagage  cognitif, ne saurait  vivre la profondeur de son  expérience chrétienne  sans aucune référence à son  passé. C’est exactement l’aventure d’un bon nombre des chrétiens qui, avant    de se convertir au christianisme  vivait  de métier  qui rendait vivant le culte païen qu’aborde  Tertullien dans son traité sur l’idolâtrie.  Comme susdit, le traité sur l’idolâtrie est l’une des œuvres morales de Tertullien qui fait le fond de la vie chrétienne  dans  son rapport avec le paganisme, situé à la  douzième position dans l’ouvrage de Mgr Freppel  intitulé : Tertullien : cours d’éloquence sacrée, vol 1, Paris, Retaux,- Bray, 1887, consacré  à l’étude  sérieuse des œuvres de ce dernier.
Dans ce traité en effet, l’auteur aborde la question de rapport entre deux mondes  qui se rattachaient et qui se disputaient l’avenir, en  vue de libérer  l’un et sa morale  des  entraves  de l’  idolâtrie.  Il s’agissait du vieux monde qui, complètement imprégné dans le culte païen influait en mal, non seulement dans la vie  morale du citoyen mais pesait  de tout son poids dans l’activité naissante de la proclamation de la bonne nouvelle.  L’Eglise en croit Mgr Freppel : « vivait au milieu d’une société dont les idées, les coutumes et les institutions étaient en opposition  formelle  avec sa  morale et son dogme. Les disciples  de  l’évangile ne pouvaient faire  un pas autour d’eux sans rencontrer sur leur chemin  un péril ou un scandale. Et ce   pendant, il leur était impossible de s’isoler entièrement d’un monde auquel mille liens les rattachaient »[11].
Cela étant, pour que le christianisme se  déploie dans toute authenticité et toute honnêteté, il fallait que ceux qui s’y engagent se dépouillent de toute  pratique païenne  et se libèrent de tout service populaire. Car  «  tous les métiers et  tous les commerces sont au service du paganisme »[12]. De ce point de vue, il  ressorte que  vivre la foi chrétienne aux  premiers âges  de l’Eglise, caractérisés par des impasses n’était pas une mince affaire. Car souligne Mgr Freppel : « avant  leur conversion, beaucoup de chrétiens exerçaient des professions qui se rattachaient indirectement au culte des idoles, fabriquaient des simulacres,   construisaient des niches pour  les temples, vendaient  de l’encens ou des victimes destinées  aux sacrifices »[13]. Cette situation ne pouvait que causer   la panique  qui susciterait sans  doute des interrogations   telles que : « N’était ce pas dès lors une adhésion tacite  au polythéisme ? Les concernés, pouvaient- ils en sureté de conscience, continuer à faire le même métier ?  A quelles limites devait s’arrêter ce commerce inévitable avec les païens ? Dans quelle mesure pouvait- on sans manquer au devoir prendre part à  leur divertissement, trafiquer avec eux, remplir un emploi ou une charge publique ? »[14].  C’est dans ce contexte des crises morales chrétiennes  et sur base de ces interrogations préoccupantes que Tertullien se déploya en bon moraliste   pour  y répondre.
 Il convient également de signaler que  ce traité a été élaboré pendant que Tertullien partageait le point de vue montaniste. Le montanisme  est une secte  illuminée qui  « s’attribuait les dons surnaturels, une secte pour qui la prophétie ou  l’inspiration particulière se place au dessus de l’enseignement de l’Eglise qu’elle domine et doit  perfection »[15]. Montan disait « loin de fuir la persécution, il faut aller au devant d’elle et s’en félicité comme  du plus grand bien qui puisse  nous arriver ».
III. COMMENTRAIE DU THEME
      Répondant aux  préoccupations susmentionnées,  Tertullien  part d u principe  proche  du premier commandement,  selon la quelle « Dieu défend aussi bien de faire une dole que de l’adorer ; par conséquent, le crime est le même départ au d’autre »[16].  Tertullien qui refuse de comprendre  qu’un homme  puisse proclamer  un Dieu véritable, unique ; en fabrique en même temps une multitude   d’imaginaire, s’en prend non seulement aux fabriquant et adeptes du culte  idolâtrique, mais condamne avec force tout domaine vital  s’enracinant au paganisme.
      A ce propos il écrira : «  j’en fabrique dira quelqu’un, mais je ne les adore pas comme si la raison qui défend  de les adorer  ne devait pas interdire également de le faire, puisque des deux côtés même offense envers Dieu. Mais je dirai plus : tu les adores non pas avec la fumée de quelque sacrifice  grossier,  mais avec le parfum de toi-même. Ce n’est pas la vie d’un animal que tu leur  offres, mais la tienne propre que tu leur sacrifies. Tu leur immoles ton génie ; c’est avec ta sueur  que   tu leur présentes tes libations : ton intelligence, voilà l’encens que tu brûles en leur honneur. Tu es pour eux plus qu’un prêtre, puisqu’ils te doivent d’avoir des prêtres. C’est ton industrie qui les transforme en dieux. Tu n’adores pas me dis-tu, les divinités que tu fais, mais elles ne te désavouent pas pour leurs adorateurs, elles à qui tu immoles la plus riche, la plus succulente, la plus grande des victimes ton propre salut ».[17]
     La société carthaginoise était une société essentiellement industrielle et commerciale. Ainsi, la grave déclaration de Tertullien suscita  à nouveau une interrogation : comment alors subvenir à ses besoins vitaux ? De répondre, le moraliste   chrétien intervint  rigoureusement en disant : « la foi ne redoute pas la faim. Si un chrétien a appris à mépriser la mort, il n’hésitera certainement pas à mépriser aussi les exigences de subsistance humaine »[18]. D’ajouter d’ailleurs dit- il, « la seule chose qui importe aux chrétiens dans ce monde, c’est de le quitter au plus vite »[19].  Tertullien interdit aux chrétiens en outre de ne point enseigner la littérature païenne plutôt que d’en avoir une connaissance  parce que dit-il : « l’étude de la  littérature est lucite pour les fidèle, plutôt que son enseignement, car le principe de l’étude diffère de celui de l’enseignement… Sans aucun doute ; dès lors qu’il enseigne, il commende ; dès lors qu’il débite, il affirme, dès lors qu’il apporte un témoignage… Mais lorsqu’un fidèle étudie ces choses, il est  déjà capable de comprendre ce qu’est l’idolâtrie, il ne les accepte ni ne les admet,  et à plus forte raison s’il le comprend depuis longtemps déjà ».[20]
IV. APPROCHE PERSONNELLE DU THEME
      Notre appréciation commence par l’affirmation de Mgr Freppel qui souligne que l’étude des solutions proposés par notre auteur « est fort intéressante pour nous, parce qu’elle nous fait assister au  premier travail de science théologique dans son application aux devoirs de la vie   civil, ici, comme sur bien de points, l’esprit initiateur de Tertullien a su frayer des voies que les pères de l’Eglise ont élargies après lui ».[21]
      Certes, à l’époque où l’idolâtrie  était au top, il fallait  au christianisme qui  y introduisit un esprit nouveau  des hommes avertis, d’une moralité sévère  capable de tracer un chemin  de  fidélité pour l’avenir  de l’Eglise grandissante, qui  courait déjà le risque  d’être infectée par la pratique idolâtrique. Soucié de marquer la nette distinction du christianisme de la pratique païenne, Tertullien  obligea  au  néophytes de consommer une rupture totale avec tout ce qui entraverait l’épanouissement du message chrétien, aussi cher qu’ils puissent le payer, pour recevoir en retour le royaume du christ qui a vécu lui-même dans une pauvreté sans pareille, au point de  manquer  une demeure.  Il conseilla  aux débutants d’éviter toute naïveté, de connaître la littérature chrétienne pour ne pas se laisser prendre par le vent païen.  Il ya là un appel  à une formation intellectuelle consciente de  son être chrétien qui doit être caractérisé par  les vertus aussi bien  théologales que cardinales.
La façon dont Tertullien  condamna avec fermeté le monde païen traduit à surement son comportement rigoriste mais prouve à suffisance l’influence incontestable  de l’idolâtrie  dans toute la société antique.  Il est  vrai  que la façon de penser L’Eglise  dans  ses relations avec l’état civil aujourd’hui l a beaucoup plus évolué et est loin d’être comparée  du contexte dans lequel L’Eglise des premiers siècles avec ses dilemmes  avait  marché.  Nous croyons que  c’est cet  environnement problématique qui a poussé Tertullien de travailler avec intransigeance   pour léguer à sa postérité une Eglise sans tâche, assise sur des données moralement  solides   que nul vent ne saurait ébranler l’assise
.       Qu’a cela ne tienne, il nous semble ce pendant que  Tertullien ait  placé la barre très haut. Ses interventions nous semblent très dangereuses pour une Eglise qui se cherchait encore.  Nous osons croire  que  d’une manière ou d’une autre,  Tertullien avait  été une occasion de chute  pou  bon nombre des néophytes nouvellement convertis du paganisme.  Sa rigueur exagérée l’amena  à minimiser  la sacralité de la vie humaine, et pourtant la gloire de Dieu, nous dit  le psalmiste n’est ni l’homme malade, ni  l’homme à famé, ni l’homme perdu, mais la gloire du Seigneur, C’est l’homme débout.  Il ferait mieux de  proposer aux néophytes d’autres métiers qui pourraient être  compatibles avec leur état de chrétien ; au lieu de les imposer une vie l’oisive, des affairés sans rien faire. En outre, ces débordements le poussèrent à une interprétation biaisée des Ecritures saintes. Il agissait en défenseur non modéré et moins prudent au lieu d’être un pasteur soucieux du salut des brebis égarées.   En ce sens, il va jusqu’ à penser  la doctrine évangélique  comme antisociale en disant : « les césars ne peuvent être césars et chrétiens tous ensemble »  [22]
      En revanche, nous pensons que la mission de l’Eglise d’évangéliser le monde ne peut se faire que dans le monde. Car Pour  changer la vision du monde, le christ a demeuré  au monde, pour évangéliser les nations païennes, Paul a  travaillé avec les païens. La meilleure solution ne serait pas de rester à la marge du mécanisme païen, mais de le rapprocher afin de purifier et transformer  toute  la couche païenne.  A la contre de Tertullien, l’histoire  atteste  que le mariage entre l’Eglise et l’état civil est bel et bien possible.
Eu égard ce qui précède, il nous parait  intéressant de souligner que l’étude  du traité sur l’idolâtrie  nous est  utile par ce qu’elle nous permet de voir comment n’ayant pas gardé l’équilibre entre le relâchement et le rigorisme dans ses réflexions morales, Tertullien tomba dans des erreurs qui vont  le poursuivre jusqu’à la fin de sa vie.


[1] ATTITUNG C., Notes du cours  de patrologie, Inédit, 2011-2012.
[2] FREPPEL  Mgr.  Tertullien : cours d’éloquence sacrée, Troisième Ed,  tome1,  Paris, Retaux-Bray, 1887, p.177.
[3] Ibid.,  p.29
[4] Ibid. p.32.
[5] Ibid., p.32.
[6] Ibid. p.33.
[7] Ibid.  p.
[8] Ibid. p.
[9] Paul CHRISTOPHE, P, L’Eglise dans l’histoire des hommes : des origines au XVème  S. Paris, Droguet-ardant, p.63.
[10]Freppel Mgr, Op.cit.p.243.
[11] Ibid., P.177
[12]  Paul Christophe, Op.cit. p.64.
[13] Freppel Mgr, Op.cit. p.222.
[14] Ibid. p.222.
[15] Ibid,   p.226.
[16] Ibid.  p. 226.
[17] Ibid.   p.227.
[18] Quasten J., Initiation aux Peres de l’Eglise, T.11, Paris,  Cerf, 1956 
[19] Paul Christophe, op.cit.p.63.
[20] Ibid., p.369
[21] Freppel Mgr., op.cit., p.222.
[22] Ibid. p.240.

LES HOMELIES I - III, CATECHETIQUES DE THEODORE DE MOPSUESTE


INTRODUCTION
Chaque contacte avec le monde des pères est une chance pour nous car, nous y rencontrons des enseignements  qui donnent de matière pour répondre aux  questions  sur la foi  et sur la révélation divine  que pose  le monde présent.   A cet effet, dans le souci d’approfondir ce monde des pères que nous avons parcouru  dans notre cours de patrologie II, il nous avait été demandé  de présenter  succinctement une partie de l’ouvre catéchétique  de Théodore d’ Antioche, évêque de Mopsueste.  Théodore de Mopsueste est un d’éminents pasteures, penseurs  et écrivains de la patristique qui marquèrent l’âge d’or de la littérature ecclésiastique en Antioche. 
Dans l’histoire de l’Eglise, le quatrième et le cinquième siècle  sont des siècles  décisifs  qui ont marqué l’ère nouvelle pour la pensée,  la liturgie et l’art de l’Eglise. En effet, Libre des persécutions et de l’oppression externe,  L’Eglise s’était battue pour faire assoir  ses principes de base. Il apert qu’à cette époque, le développement de la science ecclésiastique  allait à une vitesse de croisière  grâce  aux efforts des pasteurs, exégètes et théologiens  qui métrèrent leurs connaissances théologiques, rhétoriques et leur culture hellénistique au service de l’Eglise. Cette période est en plus caractérisée par des grands conciles œcuméniques, avec une activité théologique qui résulte des querelles christologiques. Voilà pourquoi ces auteurs consacrèrent leurs forces  à la pastorale, à l’exégèse et à la dogmatique, en vue d’une formation consciente et solide du chrétien, basée sur la profession de foi et la connaissance de la bible.
 Pour y arriver, nous articulons notre réflexion  autour  des trois grands axes,  suivant le plan que voici : hormis l’introduction, nous présenterons très brièvement  la vie de Théodore et la généralité de  ses œuvres au premier point. Au deuxième point, nous aborderons de façon générale l’œuvre catéchétique de Théodore pour en avoir une idée complète, mais de manière plus approfondie les deux premières homélies catéchétiques. Le troisième point qui se ferra suivre par une petite note conclusive  donnera notre avis personnel relatif à l’œuvre étudiée.



 I .VIE ET ŒUVRES DE THEODORE DE MOPSUESTE
I.1.Vie de Théodore de Mopsueste
Théodore de Mopsueste, l’élève de Diodore est le  plus grand pasteur et exégète de l’école d’Antioche. Issu d’une famille aisée d’Antioche, Théodore de Mopsueste  est né vers  350.  A  son sujet, J. Casten écrit : « Théodore étudia la rhétorique et la littérature auprès du célèbre sophiste Libanius,  à l’école duquel il noua une indestructible amitié avec saint Jean Chrysostome. L’exemple et le conseil de ce dernier l’amenèrent à entrer dans un monastère près d’Antioche avant sa  vingtième année »[1]. Il entra après à l’école de Diodore de Tarse nommée « ASKETERION » pour y mener une vie monastique et y approfondir  la connaissance spirituelle, surtout dans le domaine biblique.  Il fut ordonné prêtre par Flavien,  le patriarche  d’Antioche vers 383. En 393, il est sacré évêque de Mopsueste en Cilicie, tâche qu’il assumera jusqu’à sa mort en 428. Comme évêque, Théodore  était vraiment bien réputé en science et en orthodoxie. Il avait aussi gagné l’estime  de ses contemporains. Mêlé ce pendant  à la controverse nestorienne,  Théodore de Mopsueste fut  condamné comme hérétique  cent vingt -cinq ans après sa mort,  au concile de Constantinople en 553.
I.2. Les écrits de Théodore de Mopsueste
Théodore de Mopsueste était un grand auteur de l’âge d’or de la littérature ecclésiastique comme nous l’avons déjà mentionné. Il consacra ses talents d’abord à l’exégèse, à la dogmatique en suite et finalement  à la catéchèse.
S’agissant de l’exégèse,  notons de prime abord que «  Théodore est  le représentant le plus caractéristique de l’école exégétique d’Antioche, et de loin son auteur le plus célèbre ». C’est pour cette raison d’ailleurs que  l’église nestorienne le vénère comme un grand interprète des écritures saintes. Il fut en outre «  le premier à appliquer la critique littéraire à la solution des problème textuels »[2].   
A cet effet,  il  a commenté presque tous les livres de la bible. Dans l’ancien testament, il commenta  le pentateuque, job, ecclésiaste, le cantique des cantiques.  Par contre,  dans le nouveau testament, nous avons le commentaire de l’évangile de Jésus-Christ selon saints Matthieu, saint Luc et saint Jean, les actes des apôtres et toutes les épitres de saint Paul. A titre illustratif, on a le commentaire des douze petits prophètes en grec,  celui de des psaumes  en latin, le commentaire de l’évangile selon saint  Jean en syriaque et celui des dix petites lettres pauliniennes également  en latin. 
Outre l’exégèse, Théodore de Mopsueste avait composé un nombre significatif des traités dogmatiques  manifestant son intérêt  relatif aux questions théologiques de son temps.   En  ce sens, il avait beaucoup lutté contre les hérésies.  Ce pendant, de tous ses écrits dogmatiques,  le seul entièrement conservé dans la traduction syriaque s’intitule : « Despotatio cum macedonians »[3].  La tradition avait en plus conservé des traités sur la christologie : « De incarnatione » et un traité contre Eunom : « contra eunomium »[4].  Faisant l’objet de  notre recherche,  l’œuvre catéchétique de Théodore  sera développée  en grande partie dans les lignes qui suivront. Ce pendant, notons d’emblée qu’elle est composée des seize  homélies qui furent découvertes en 1923 dans un manuscrit syriaque. Les dix premières commentent le crédo de Nicée  faisant allusion à la doctrine de la trinité et à la christologie. Tandis que les six autres expliquent le notre père, la liturgie baptismale et l’Eucharistie.   Eu égard ce qui précède,  notons avec Jean Casten que les œuvres de Théodore  « comme celles des hérétiques, ont pour la plupart péri, mais la découverte de versions orientales dans les vingt-cinq dernières années en ont restitué quelques unes à la science moderne ; elles jettent une lumière entièrement nouvelle sur sa théologie »[5].
II  LES HOMELIES CATECHETIQUES DE THEODORE DE MOPSUESTE
I1.1. Généralité
Comme susdit, les homélies catéchétiques de Théodore ont été découvertes en 1923 et la publication fut faite par Mingana avec une traduction  anglaise d’un texte syriaque. Elles correspondent aux deux titres : « De sacramentis et De Fide »[6] donnés par Ebedjésu en tête des traités non exégétiques.  Il semble que Théodore les avait prononcés entre 388 et 392 à Antioche lorsqu’il fut un simple prêtre. Par contre, une autre source (Leitzmann)  suppose qu’elles avaient été dites entre 392à 428,  lors de son épiscopat à Mopsueste. Ces homélies sont  au  nombre de seize. Elles représentent un ensemble complet de l’enseignement catéchétique de Théodore  à ses catéchumènes.  Elles sont en plus divisées en deux blocs. Le premier est constitué de dix premières  homélies qui traitent les articles de la foi contenus dans le symbole de Nicée. Dans cette partie, Théodore s’adresse aux catéchumènes en  vue de parfaire leur préparation  au sacrément de l’initiation chrétienne. La seconde partie  comprend six autres homélies. Là dedans, l’auteur  explique la prière de notre père, la liturgie du baptême et l’Eucharistie. L’enseignement de cette partie est une catéchèse mystagogique que Théodore fît  aux néophytes, la semaine qui suivit leur  baptême.  Après cette mise au point,   voyons de plus près  les deux premières homélies dans lesquelles, conforment au dogme de concile de Nicée, Theodore commente  de façon indubitable notre credo, la foi de l’Eglise.  
II.2.  Les   deux premières Homélies  catéchétiques de   Théodore de Mopsueste
I.2.1. la première homélie catéchétique
Dans cette première homélie catéchétique, Théodore de Mopsueste donne l’explication  du symbole de la foi de Nicée en commentant le premier article : « je crois en un seul Dieu, le père tout puissant »[7]. L’auteur montre à ce sujet que  la profession de foi est le plus  grand mystère de l’Eglise qui célèbre la solennité  pascale.  Il nous demande d’être conscients  de la foi que nous professons dans l’Eglise ; de façon qu’en confessant consciencieusement  notre foi, nous réfutions le paganisme et le polythéisme qui font souvent écran  à l’œuvre divine.
 En effet,  ayant la pleine conscience de la réalité selon  laquelle le discours humain sur Dieu n’est jamais limpide et clair à cent pour cent,  Théodore commence le commentaire de la première homélie par une série d’interrogations : « Quel verbe serait égal ou quelle pensée serait proportionnée à la grandeur de ces sujets qui nous sont proposés ? Ou quelle langue suffirait à enseigner ces mystères ?   Il est difficile, en effet, à notre langue, d’exposer exactement ce qui regarde même les natures créées, parce qu’elles aussi sont formées avec une grande sagesse par leur auteur… »[8]
Nous interrogeant sur le comment parler de la grandeur du mystère de notre foi et sur la difficulté que nous éprouvons pour en exposer plus exactement le contenu, Théodore de Mopsueste   ouvre notre pensée à l’intelligence  de ce grand mystère de foi qui surpasse toutes pensées humaines.  Pour que notre discours sur ce mystère divin soit  ainsi limpide et clair, nous devons toujours nous rappeler la réalité suivant laquelle depuis les âges, Dieu a souhaité nous faire connaître la sagesse  qui lui est propre, en nous révélant le secret de sa bonté.  Il écrit: «Dans l’esprit, nous sommes capables de parler de bien avenir »[9]. Par la grâce de l’Esprit saint, nous avons la force de tenir un discours sur ces mystères  qui dépassent l’entendement humain.
D’ajouter,  Théodore rappelle que si aujourd’hui, nous croyons fermement,  C’est  grâce à ces mystères incontestables, réalisés pour nous afin que par eux, nous ayons accès à l’expérience d’un monde nouveau avec une conduite conforme, irréprochable des enfants de Dieu. Grâce à ces mystères, tous ceux qui croient en Dieu  expérimentent ici et maintenant le déjà là pas encore eschatologique. C’est dire que nous  les vivants en christ, nous sommes déjà plongés dans une réalité céleste ; en conséquence, nous devenons « immortels au lieu de mortels, incorruptibles au lieu de corruptibles »[10].   Par notre foi, nous marchons sur une terre  épineuse mais nous habitons un ciel étranger à toutes souffrances et  grincement de dents.  A cause de sa faiblesse et de son péché, Adam fut chassé de paradis, ce pendant, par la foi, nous admettons et professons dans notre faiblesse originelle que l’âme voie et connaît les réalités  invisibles et ineffables. Et donc, notre engagement chrétien dans la société est conséquence d’une vraie foi que nous professons en Dieu notre père. 
Poursuivant le commentaire,  Théodore nous partage l’expérience des pères qui, en premier lieu avaient cru et fondé leur vie sur ces mystères révélés  et ont eu le souci de  nous transmettre les bases de cette  vie chrétienne : « Je crois en un seul Dieu, le père tout puissant »[11]. Il note  à propos qu’il n’ya rien là qui doit  nous étonner de façon dont les pères saints ont  gardé  et transmis en des brèves paroles tout  l’enseignement religieux. En Professant un Dieu unique, ils nous ont  aidé à  nous éloigner de l’erreur du polythéisme et  de l’impiété. Toutes  ces paroles contiennent  l’enseignement religieux qui nous aide  à détruire le paganisme avec son  enseignement  basé sur les dieux païens, alors que son contenu est vide de Dieu ; puisque seul, unique et vrai est celui qui, d’éternité  en éternité existe comme cause incausée qui crée  tout. 
 Théodore dit à propos : «  existe unique, existe de (toute) éternité et n’a besoin de nulle autre pour exister, mais elle-même est cause de tout ; et à cause de cela, Dieu est unique et ce qui a été fait ne peut naturellement devenir Dieu, car cela a été fait par un autre »[12]. Il apert  donc que nous admettons la foi en un seul Dieu, selon la prédication des prophètes et l’enseignement des  pères. Bref, selon la foi de l’Eglise.

II.2.2. Deuxième homélie catéchétique
Pendant que la première homélie  ouvrait une série d’explication du symbole de foi de Nicée,  la seconde commenta la suite de ce credo tout en expliquant effectivement pour quoi nous devons confesser « un Dieu  « père » et « auteur »[13] de toutes choses ».   On y trouve en plus une explication de la mission de Jésus-Christ à ses apôtres : allez dans le monde entier, proclamez la bonne nouvelle à toutes les nations.  Celui qui croira et se  ferra baptisé au nom de la trinité, sera sauvé (Mt28, 19).  Cet enseignement nouveau au sujet  du père, du fils et du Saint Esprit était  la mission propre  du  fils  qui l’enseigna lui-même à ses disciples en vue  de dévoiler le mystère sacré  aux hommes. Comme la  société était  polythéiste,  Jésus-Christ ordonna  à ses disciples d’enseigner à toutes les nations de se détourner de leurs dieux païens  et  de croire à la  nature divine  afin « qu’ ils sachent que celui,  qui de toute éternité existe et est cause de toute chose, est seul la nature divine, qui est connue en trois hypostases du père et du fils et de  l’Esprit-Saint » [14].
Théodore nous explique que par la parole créatrice, Dieu est celui qui demeure d’éternité en éternité : «Je suis celui qui est,  et tel est mon nom à jamais et tel est mon souvenir  de siècle en siècle »[15] (Ex3, 14-15).Il note : « nous comprenons que c’est Dieu qui est appelé de ce nom, parce que lui, en vérité, est et que toutes les créatures, en vérité, n’existent pas, puisque c’est de rien et selon la volonté de leur auteur  qu’elles devinrent, et que lui, vraiment, il existe à cause de quoi il est appelé  celui qui est »[16]. Voilà donc la quintessence de  cet article : « je crois en un seul Dieu le père, auteur de toutes les  choses, visibles et  invisibles »[17].  
III. APROCHE PERSONNEL LE DU  SUJET
            Théodore a œuvré à une époque très significative de l’histoire de l’Eglise. Au cours de  cette période, bon nombre des pères s’étaient engagés dans les luttes contemporaines ; ils appliquèrent leurs efforts à la polémique  et au dogme. Par conséquent, L’Eglise réussit de préserver sa doctrine contre les hérésies  et définir ses dogmes principaux. 
En effet, comme tous les autres  Pères, la contribution de Théodore était dans la composition et dans la défense de notre profession   de foi contre les hérésies et les cultures contemporaines.  Ses homélies catéchétiques cachent un enseignement  riche et important  dans sa triple relation au dogme, à la morale et  au culte, pour les besoins  actuels de l’Eglise.  Là dedans, Théodore  montre comment défendre sa foi et comment  avancer dans le domaine dogmatique. 
Expliquant pourquoi devons-nous confesser à un seul Dieu, Théodore nous fait connaître le cœur du symbole de notre foi, source de notre salut. En outre,  Théodore révèle au chrétien  le sens du mystère chrétien qu’il est appelé à expérimenter en ces termes : « celui donc qui dit un seul Dieu, indique aussi qu’unique est le seigneur ; et celui qui dit qu’unique est le seigneur, confesse aussi qu’unique est Dieu »[18].  Son comportement de théologien, de pasteur er d’exégète accuse un degré plus élevé, et un sens profond du mystère divin qu’il portait en lui.  Ces homélies sont également des sources  d’une richesse culturelle, spirituelle et  apostolique incontestable, faisant référence aux écritures saintes. Elles constituent en même temps une  des sources  fondamentales pour la formation des ministres sacrés, mieux encore pour la formation d’une authentique vie chrétienne.  
Par ricochait, tout discours sur  soi, suppose la connaissance de la situation de sa vie  chrétienne.  De ce fait,  d’aucuns n’ignorent  la crise  concernant la foi que traverse  notre monde en ces temps qui sont les nôtres. Il suffit  d’enquêter dans des milieux dits chrétiens, nous allons nous en rendre compte.   Pour palier à cette crise en cette année de la foi, les homélies catéchétiques de Théodore   de  Mopsueste constituent une source fiable  pouvant nous aider  à méditer et à réfléchir   sur le comment parler  de notre foi et le comment vivre de cette foi  aujourd’hui. 
NOTE CONCLUSIVE
Après avoir visité tour à tour la vie, les œuvres et le contexte dans lequel Théodore de Mopsueste a vécu,  nous sommes convaincus que nous avons goûté aux enseignements d’un éminent pasteur et  exégète d’école d’Antioche, en qui, l’Eglise a reconnu le titre glorieux  d’ « interprète » des écritures saintes.  Il sied de noter à ce sujet que ses homélies catéchétiques  demeurent au cœur de l’Eglise comme un enseignement de référence qui conforme notre foi au dogme formulé au concile de Nicée Constantinople en 325.  Il nous est demandé en plus, de faire nôtre ses réflexions  afin d’être en mesure de proposer des solutions à l’un ou l’autre problème relatif à la foi chrétienne de notre temps.

BIBLIOGRAPHIE
1°  Bible Tob, Paris, CRF (tradition intégrale) ,1988.
2° Quasten J., Initiation aux pères de l’Eglise, tm3, Paris, CRF, 1962,850.
3° Drobrer R. Hubertus, Les pères de l’Eglise : sept siècles de littérature chrétienne,         
    Fribourg- en Brisgau, 1991, 637p.
4°  http:/ ww3. Org/Théodore-de-Mopsueste- explication-du-symbole -de- foi   
     (Consulté le 20-01-2013)



TABLE DE   DES MATIERES

0.  INTRODUCTION-----------------------------------------------------------------------------------1
I. VIE ET ŒUVRES DE THEODORE DE MOPSUESTE----------------------------------------2
I.1. Vie de Théodore de Mopsueste----------------------------------------------------------------2
I.2. Les écrits de Théodore de Mopsueste--------------------------------------------------------2
II  LES HOMELIES CATECHETIQUES DE THEODORE DE MOPSUESTE---------------3
I1.1. Généralité------------------------------------------------------------------------------------------3
II.2.  Les   deux premières Homélies  catéchétiques de   Théodore de Mopsueste-----4
I.2.1. la première homélie catéchétique-----------------------------------------------------------4
II.2.2. Deuxième homélie catéchétique------------------------------------------------------------6
III. APROCHE PERSONNEL LE DU  SUJET------------------------------------------------------7
      NOTE CONCLUSIVE------------------------------------------------------------------------------8      
      BIBLIOGRAPHIE-----------------------------------------------------------------------------------8
                                               TABLE DES MATIERES-------------------------------------------------------9











[1] Quasten J., Initiation aux pères de l’Eglise, Paris, CRF, 1962, p.564.
[2] Ibidem, p.565.
[3] Drobrer R. Hubertus, Les pères de L’Eglise : sept siècles de littérature chrétienne, Fribourg-en-Brisgau, 1991, p.348.
[4] Ibidem, p.351.
[5] Idem, p.565.
[6] Ibidem, p.751.
[7] Http : /ww3. Patristique.org/Théodore-de-Mopsueste-explication-du-symbole-de-foi (consulté le 20/01/2013).
[8] Ibidem.
[9]  Ibidem.
[10] Ibidem.
[11]  Atitung C., homélies catéchétiques de Théodore de Mopsueste
[12] Ibidem
[13]  Ibidem
[14] http:// ww3.patristique.org/ Théodore-de-Mopsueste-Explication-du-symbole-de-foi (consulté le 20/01/2013)
[15]  La Bible Tob, Paris, CERF, 1988,
[16] Idem.
[17] Idem.
[18] Idem