dimanche 4 août 2013

Vincent de Lérins dans son Commonitorium,

INTRODCTION
D’emblée, Vincent de Lérins est, par excellence, le Père de la Tradition, l’un de ceux qui ont le plus insisté sur le fait que l’Église « catholique », c’est-à-dire universelle, ne saurait avoir d’autre critère de Vérité que celui de la Tradition immuable et de l’antiquité. À une époque troublée, où l’Église est attaquée par de nombreuses hérésies, dont les plus importantes sont le pélagianisme, le monophysisme et le nestorianisme, saint Vincent rappelle dans son Commonitorium, daté de 434, la règle d’or de la catholicité orthodoxe, c’est-à-dire de ne croire et de n’enseigner que « ce qui été cru partout, toujours et par tous » (« quod ubique, quod semper, quod ab omnibus creditus est »).  Car le IVè et le Vè siècles sont des siècles qui posent le fondement christologique, théologique et trinitaire.
Si la Vérité ne saurait qu’être immuable, puisqu’elle est le Christ, Qui est « le même hier, aujourd’hui et éternellement », il ne faudrait pas croire que Vincent de Lérins soit partisan d’une sorte de sclérose, d’immobilisme, de rabâchage perpétuel de lieux communs. Pour lui, la Tradition est vivante, et peut « évoluer », non dans le sens que donnent à ce mot les catholiques romains partisans de Newman, mais dans celui d’une croissance organique. Vincent de Lérins exprime ainsi, en très peu de mots, toute la doctrine traditionnelle de l’Église, conservée dans l’Orthodoxie. Cette doctrine n’est paradoxale qu’en apparence : il n’y a pas de contradiction entre l’immutabilité de la foi transmise par les Apôtres et les promulgations dogmatiques, qui ne sont que des « développements organiques » apportés pour combattre les fausses doctrines. Dans le chapitre XXIX de l’Avertissement, Vincent de Lérins file cette métaphore de la croissance organique, mettant toutefois en garde contre les fausses évolutions, c’est-à-dire celles qui, sous couvert de développer la doctrine chrétienne, l’altéreraient. De même, la doctrine de la religion chrétienne doit suivre ces lois de perfectionnement, se consolider par les années, s’étendre avec le temps, s’élever avec l’âge, mais demeurer cependant pure et intacte, se montrer pleine et entière dans toutes les mesures de ses parties, comme dans ses sens et ses membres en quelque sorte, n’admettre aucun changement, ne rien perdre de ce qui lui est propre, et ne subir aucune variation dans les points définis.
On voit donc ainsi quelle est la conception traditionnelle du progrès dogmatique, celle d’une précision croissante de la formulation de la doctrine chrétienne, afin de répondre aux hérésies, mais sans jamais contredire le consensus patrorum.



O.    L’HOMME ET SON OUVRAGE[1]
 Né à Toul, Vincent est issu d'une famille illustre des Gaules, il exerce d'abord le métier des armes puis se retire au monastère de Lérins, sur une île en face de Cannes.
 C'est le frère de Loup de Troyes.[de Loup de Troyes]
Il rédige en
434 un Commonitorium où il énonce les critères qui permettent de savoir si une doctrine est orthodoxe ou hérétique. Les critères remarquablement présentés par saint Vincent sont justement ceux que l'Église orthodoxe continue à appliquer aujourd'hui. Vincent de Lérins est mort avant 450 (448 supposé).   
Vincent est le premier à définir les Pères de l'Église comme « ceux qui, vivant, enseignant, et demeurant dans la foi et la communion avec sainteté, sagesse et constance, ont mérité, soit de mourir dans le Christ en fidèles confesseurs de la foi, soit d'être mis à mort pour le Christ en bienheureux». Il situe l’Écriture dans la Tradition vivante de l’Église, alors que l’Écriture était manipulée en tous sens par les hérétiques, en admettant cependant un « progrès du Dogme », ou « progrès dans le Dogme », mais dans l'expression et non dans l'objet. Sa pensée est claire et ferme: il définit selon les termes du Concile d’Éphèse 431 « le Christ unique en deux natures », et il justifie la maternité divine de Marie, la Théotokos. 
«  Dès lors, que personne n'essaye de dérober à la Vierge Marie le privilège de la grâce divine et sa gloire spéciale ; par un particulier bienfait du Seigneur, notre Dieu et son fils, on doit la proclamer en toute vérité et pour son plus grand bonheur Mère de Dieu ; Mère de Dieu, non pas dans le sens où l'entend une erreur impie qui prétend que ce nom n'est qu'un simple titre, dû à ce qu'elle a engendré un homme qui est devenu Dieu depuis lors. Mais en ce sens que déjà dans son sein sacré ce mystère sacro-saint s'est accompli; en raison de cette unité particulière et unique de la personne, le Verbe est chair dans la chair, et l'homme est Dieu en Dieu »[2].
Il est reconnu saint par les Eglises Catholiques et Orthodoxes qui le fêtent le 24 mai.
 Le Commonitorium ou Aide-mémoire fut écrit par saint Vincent de Lérins sous le pseudonyme de Peregrinus, peut-être trois années avant le Concile d’Éphèse (431).
Vincent en définit ainsi l'objectif :
"Ici commence le traité de Peregrinus pour l'antiquité et l'universalité de la foi catholique (comprendre catholique dans le sens "exacte", ne pas confondre avec Eglise Catholique) contre les nouveautés profanes de toutes les hérésies."
Vincent met en exergue trois critères : l’universalité, l’antiquité et l’unanimité :
« Quod ubique, quod semper, quod ab omnibus »
« Tenir pour vérité de foi ce qui a été cru partout, toujours et par tous ».
Pour contrebalancer ce qu’ont de rigide ces trois repères, Vincent ajoute qu’il existe un progrès dans les sciences théologiques, mais toujours « selon leur nature particulière, c’est-à-dire dans le même dogme, dans le même sens, et dans la même pensée. »
Disons que le Commonitorium est encore utilisé de nos jours par l’Eglise Orthodoxe.     
I.                   LA PREFACE
D’entrée de jeu, Vincent annonce ce qu’il va entreprendre c’est-à-dire transcrire ce qui a été transmis par ses ancêtres et déposé auprès d’eux, avec la fidélité d’un simple rapporteur plutôt qu’avec l’initiative d’un auteur, tout respectant la règle qui dit : ne pas exposé tout, amis l’essentiel, de façon que la plupart des points semblent indiqués que développés. IL le stipule lorsqu’il dit : « quant à moi, afin de suppléer à mes souvenirs ou plutôt à mes oublis, il me suffira d’avoir rédigé pour moi-même  ce Commonitorium, que je m’efforcerai toutefois, en méditant à nouveau sur ce que je sais, de corriger et de compléter peu à peu chaque jour, avec l’aide de Dieu »[3].
Disons que s’il fait cet avertissement, c’est pour que, au cas où l’ouvrage viendrait à lui échapper et à tomber être les mains de quelques saints personnages, ils ne se hâtent point trop d’y blâmer certains passages qu’ils verraient encore possible de rectifier par la correction qu’il avait promise.
      Au deuxième paragraphe, Vincent cherche comment distinguer la vérité de l’erreur. Il l’exprime ainsi : « souvent donc, quand j’enquêtais avec beaucoup d’application et la plus grande attention, auprès de nombreux personnages éminents par leur sainteté et leur savoir, comment je pourrais  savoir une méthode sûre, générale pour ainsi dire et constante, discerner la vérité de la foi catholique d’avec les mensonges de la perversité hérétique, etc. »[4]. On le voit, pour parvenir à cette distinction entre la vérité et l’erreur, l’auteur s’appuie sur certains personnages de haute culture et de vie exemplaire. Il s’ensuit que s’il la réponse qu’il obtient est que s’il veut prendre sur le fait les sophismes des hérétiques et éviter de tomber dans leurs pièges, et demeurer ainsi dans la foi catholique, il faut avec l’aide de Dieu, entourer cette foi d’un double rempart : d’abord l’autorité de la loi divine et la tradition de l’Eglise Catholique. En outre, il dit que s’il faut joindre au canon des Ecritures l’autorité de l’interprétation de l’Eglise, c’est parce que l’Ecriture sacrée, en raison simplement de sa profondeur, tous ne l’entendent pas de même manière, en ce sens que les mêmes énoncés sont interprétés de façon différente par l’un ou l’autre. Raison pour laquelle il est nécessaire de faire appel à la règle du sens ecclésiastique, en face d’un si grand nombre de replis d’une erreur aux formes diverses. Il propose finalement qu’il faut suivre l’universalité, si nous confessons comme uniquement vraie, la foi que confesse l’Eglise entière répandue par tout l’univers ; l’antiquité si nous ne nous écartons des sentiments partagés par nos saints aïeux et nos pères, le consentement, si dans cette antiquité, nous adoptons les définitions et doctrines de tous, ou du moins de presque tous les évêques.
II.                APPLICATION PRATIQUE DU CRITERE
La question qui mérite d’être posée ici est celle de savoir ce que le chrétien catholique doit faire lorsque quelque parcelle de l’église vient à se détacher de la communion de la foi universelle ; Quel parti prendre, et aussi que faire si quelque contagion nouvelle s’efforce d’empoisonner non seulement une partie de l’Eglise, mais l’Eglise tout entière à la fois ? Dans ce cas aussi, il faut faire appel à l’antiquité qui ne peut être séduite par n’importe quelle nouveauté mensongère, quelle qu’elle soit. Et si là on rencontre une erreur qui soit celle de deux ou trois, ou même de toute la province, on va préférer à la témérité ou à l l’ignorance d’un petit nombre, les décrets si et seulement s’ils existent d’un concile universel tenu anciennement de façon universelle.
Mais, afin que nos affirmations soient plus claires, ajoute Vincent, il faut les illustrer successivement par des exemples tels que : le donatisme et l’arianisme. Au temps de Donat par exemple de qui viennent les Donatistes, alors qu’une  grande partie de l’Afrique se précipitait dans les déchainements de son erreur et oublieuse de son nom, de sa profession de foi, faisait passer la témérité sacrilège d’un seul homme avant l’Eglise du Christ. Et lorsque l’arianisme eut infecté non plus une faible partie, mais la presque totalité de l’univers, si bien que tous les évêques de la langue latine ses ont laissés séduire, les uns par la violence, les autres par la ruse, et qu’une sorte de nuage avait caché aux esprits la véritable route à suivre, alors qu’il y avait de vrais disciples et de vrais adorateurs du Christ, préférant la foi antique à une nouvelle hérésie, ne furent pas tâchés par la contagion du fléau. Avec ce nouveau dogme, beaucoup de choses ont été bouleversées pas seulement de petites choses, mais aussi de  très grandes telles que les alliances, l’amitié, bref l’empire tout entier furent agités et ébranlés jusque dans leurs fondements.
Enfin, en s’attachant aux décrets et définitions de tous les évêques de la sainte Eglise, héritiers de la vérité apostolique et catholique, ils aimèrent mieux se livrer eux-mêmes que de trahir la foi de l’antique universalité. C’est à ce prix qu’ils ont mérité un tel degré de gloire et qu’on les considère, non seulement comme des confesseurs, mais comme les princes des confesseurs. Ces bienheureux sont un grand exemple et qui doit être repris par tous les vrais catholiques dans une infatigable méditation, car ils sont comme le chandelier à sept branches, et ils ont révélé à la postérité le principe très lumineux grâce auquel, plus tard, dans les vains propos des erreurs, l’audace d’une nouveauté profane serait laminée par l’autorité de la sainte antiquité.
VII. TACTIQUES DES HERETIQUES
Ici, Vincent nous montre comment Paul a dénoncé tous ces hérétiques à l’avance. Il dit : « de fait, tout le monde sait avec quelle sévérité, avec quelle force, le bienheureux apôtre Paul s’emporte contre certains hommes qui, avec une étrange légèreté, s’étaient écartés trop vite de celui qui les avait appelés à la grâce du Christ, pour passer à un autre Evangile, quoiqu’il n’y en ait point d’autre… attirant la condamnation parce qu’ils avaient rendu vaine leur première fois»[5]. Raison pour laquelle il est dit de ces hommes qu’ils ne feront pas d’autres progrès, car leur folie sera connue de tout le monde, comme celle de ces hommes le fut aussi.
C’est ainsi que commentant l’épitre aux Galates, et voyant comment les Galates s’étaient détournés de l’Evangile qui leur avait été annoncé par Paul, il leur dit que si quelqu’un même un ange du ciel venait à tenter de modifier la foi transmise une fois pour toutes, qu’il soit anathème ! C’est-à-dire séparé, rejeté du troupeau, exclu, afin que la brebis n’infecte pas, par un mélange de son poison, l’innocent troupeau du Christ.
IX. PORTEE UNIVERSELLE ET PERMANENTE DES PRECEPTES DE SAINT PAUL
      Comme son titre l’indique si bien, ces prescriptions ne s’adressent pas seulement aux seuls galates, mais à tous également. Et si tel le cas, il en résulte que les dispositions doctrinales tout comme les préceptes purement moraux, doivent être adoptés par tous les hommes, et, de même qu’il n’est permis à personne de provoquer ou de jalouser autrui, de même qu’il ne soit permis à personne de recevoir un autre Evangile que celui enseigné en tous lieux par l’Eglise Catholique. En ce sens,  ces  préceptes doivent être observés à tous les âges ainsi les lois qui ont été établies pour que rien ne soit changé  à la foi, s’imposent également à tous les âges. Ainsi, prêcher aux chrétiens catholiques une autre doctrine que celle qu’ils ont reçue n’a donc jamais été permis, n’est permis nulle part, et anathématiser ceux qui annoncent autre chose que la doctrine  reçue. L’on se demande ainsi si dans ces conditions, est-il quelqu’un d’assez audacieux pour prêcher autre que ce qui a été prêché dans l’Eglise, ou d’assez léger pour accepter autre chose que ce qu’il est accepté de l’Eglise ?
Au-delà de tout, la question qui se pose est celle de savoir pourquoi Dieu permet-il l’hérésie dans l’Eglise ? Pour répondre à cette controverse, il vaut mieux recourir à l’autorité de la loi divine et à l’enseignement du magistère de l‘Eglise. Disons simplement à la suite de Moïse que si Dieu permet l’hérésie, c’est pour nous tenter, pour si nous l’aimons ou non, de tout notre cœur, de toute notre âme. Vincent appuie donc les affirmations du vénérable Moïse par des exemples ecclésiastiques des faits récents et connus tels que Nestorius, Apollinaire qui causa des troubles et angoisses dans les cœurs de ses chrétiens qui ne savaient que choisir ente l’autorité de l’Eglise et ce qu’il enseignait ; et Photin  qui causa le scandale en Pannonie, selon la tradition dans l’Eglise de Sermium.
XII. DIGRESSION SUR L’HERESIE DE NESTORIUS, APOLLINAIRE ET PHOTIN
      Il n’est pas question de combattre les hérésies particulières nous dit Vincent, mais de présenter quelques exemples pour montrer de façon claire et évidente ce qu’ a dit Moïse au sujet du mauvais prophète ou visionnaire. Il expose ainsi en manière de digression, les opinions des hérétiques dont il a été question plus haut, c’est-à-dire Photin, Nestorius et Apollinaire.
Pour Photin, Dieu est unique et solitaire et qu’il le confesser à la manière des Juifs ; il nie donc la plénitude de la Trinité, et pense qu’il n’y a ni personne du verbe ni personne du saint esprit. Quant au Christ, il pense qu’il n’était qu’un homme purement et simplement, à qui il attribue un commencement tiré de Marie, et soutien enfin qu’il faut adorer seulement la personne de Dieu le Père et le Christ, homme.
Apollinaire quant à lui, targue à peu près d’être d’accord avec nous sur l’unité de la trinité quoique sur ce point sa foi ne soit irréprochable, mais en ce qui concerne l’Incarnation du Seigneur, il blasphème ouvertement, disant que dans la chair de notre Sauveur, ou bien il n’y eut point du tout d’âme humaine, ou que, du moins, elle était telle que ne s’y trouvait ni l’intelligence ni la raison d’un homme ; et que la chair même de notre Seigneur n’avait pas été tirée de la vierge Marie, mais était descendue du ciel.
Et Nestorius pour sa part, pris d’une maladie tout opposée à celle d’Apollinaire, feint de distinguer dans le Christ deux substances, et, soudain, il y introduit deux personnes, et par un crime inouï, il veut qu’il y ait deux fils de Dieu, deux Christ l’un Dieu et l’autre homme, l’un né du Père et l’autre de la mère. Il soutient enfin que la Vierge Marie ne doit pas être appelée mère de Dieu, mais mère du Christ, puisque ce n’est pas le Christ-Dieu, mais le Christ-Homme qui est n é d’elle.


XIII. LA VRAIE DOCTRINE CATHOLIQUE SUR LA PRSONNE DE LA TRINITE ET LA PERSINNE DU CHRIST
      En réponse à tous ces « chiens enragés » qui aboient contre la foi catholique, qui possède sur Dieu et notre Sauveur la vraie doctrine, ne blasphème ni contre le mystère de la Trinité ni contre l’Incarnation du Christ. Elle vénère une divinité unique dans la plénitude de la Trinité, et l’égalité de la Trinité dans une seule et même majesté, et elle confesse un seul Jésus-Christ, non deux, tout à la fois Dieu et homme ; elle croit qu’il y a en lui une seule personne, mais deux substances ; deux substances, mais une seule personne. Et en Dieu, il y a une seule substance, mais trois personnes, dans le Christ, deux substances, mais une seule personne ; dans la Trinité, il y a des personnes différentes, et non des substances différentes ; dans le Sauveur, il y a des substances différentes, non des personnes différentes. Par rapport à la Trinité, Vincent dit que autre est la personne du Père, autre est la personne du Christ, autre la personne du Saint Esprit ; et pourtant le Père, le Fils et le Saint Esprit pas trois natures différentes, mais une seule et même nature.
Ainsi donc, Dieu s’est fait homme en prenant la nature humaine parfaite en soi, il a été chair lui-même, homme lui-même et personne non simulée, mais véritable, non imitée, mais substantielle ; personne qui ne point cesser d’être, une fois la pièce jouée, mais qui devait demeurer intégralement dans sa substance. Et  l’unité de la personne du Christ, ce n’est pas au moment de l’enfantement de la Vierge, mais dès la conception virginale qu’elle s’est réalisée et achevée.
Dès lors, que personne n’essaie de dérober à la vierge Marie le privilège de la grâce divine et sa gloire spéciale. On doit la proclamer mère de Dieu, non pas dans le sens où l’entend une erreur impie, mais parce que c’est déjà en son sein sacré que ce mystère très saint s’est accompli, vu qu’en raison de cette unité spéciale, unique, de la personne, de même que le Verbe est chair dans la chair, de même que l’homme est Dieu en Dieu.

CONCLUSION
Somme toute, nous disons que cette œuvre mérite bien sa place, car elle est une sorte de réponse à une période des eaux troubles où l’Eglise est attaquée par de nombreuses hérésies, notamment le pélagianisme, l’arianisme et le nestorianisme pour ne citer que ceux là. Et saint Vincent de Lérins nous invite donc à ne croire et de n’enseigner que ce qui a été cru partout toujours et par tous. Et le Commonitorium, véritable discours de la méthode, donne les règles fondamentales qui permettent de discerner l’erreur de la foi catholique ; cela vaut pour tous les âges, même jusqu’à nos jours.










[2] Vincent de Lérins, Commonitorium, §XV, 6.
[3] Vincent, Op. Cit. § I, 7.
[4] Ibid., § II, 1.
[5] Vincent, Commonitorium, § VII, 5.

Ambroise de Milan, six homélies sur l’initiation chrétienne au Baptême, à la Confirmation et à l’Eucharistie destinée aux Néophytes

INTRODUCTION
          Jeune catéchumène devenu Evêque malgré lui, Ambroise de Milan se situe parmi les grandes figures du monde occidental qui ont marqué l’âge d’or de la patristique que constitue le IVe siècle. En effet, en face d’une société profondément touchée par les différences de fortunes, différences qui s’étendent jusque dans l’Eglise qui se trouve aussi être influencée largement par le fait politique, Ambroise se distinguera par sa paternelle affection aux pauvres, sa lutte antiarienne et son action pour affirmer l’indépendance de l’Eglise vis-à-vis de l’Etat.
          Conscient donc de son statut de Pasteur et de Père de ses fidèles, il laissera en héritage une bibliographie riche en thématiques au nombre desquelles nous retenons le De Sacramentis. Ecrite de façon sténographique vers l’an 390 dans un latin peu soigné, cette œuvre est un ensemble de six homélies sur l’initiation chrétienne au Baptême, à la Confirmation et à l’Eucharistie destinée aux Néophytes. Comme thèmes fondamentaux, on y trouve les rites du Baptême et de l’Eucharistie, et quelques explications sur leur symbolique ; les instructions sur la prière ; le commentaire des demandes du Pater ; les longues citations tirées du Canon de la messe[1].
          Mais dans le cadre de ce travail, nous ne voulons focaliser notre attention que sur la question du caractère nuptial du Sacrement de l’Eucharistie telle que présentée par Saint Ambroise de Milan dans son De Sacramentis. En effet selon le Grand Evêque de Milan, qui a passé son Episcopat à lutter surtout contre l’Arianisme, l’Eucharistie, en nous unissant au Christ, se présente comme un sacrement nuptial où le seul désir de l’âme est de se laisser attirée par le Christ. Celui qui la reçoit doit donc s’enraciner dans le Christ.
          Mais c’est surtout avec Saint Thomas d’Aquin que nous allons cerner, de plus belle, le sens de cet enracinement dans le Christ. Avec lui, nous comprendrons que le Sacrement de l’Eucharistie est Sacrement nuptial, parce qu’étant Sacrement de l’engagement.
          Cependant devant les multiples défis qui restent à être relevés par l’œuvre évangélisatrice en République Démocratique du Congo, nous nous posons la question du réel engagement des Africains dans la transformation salvifique de leurs milieux de vie. Vu le noble but que poursuit la catéchèse de base, permet-elle vraiment, telle qu’elle se déroule jusqu’à présent, au Catéchumène africain, et d’une façon particulière le  Catéchumène congolais, de bien cerner le contenu de la mission qui l’attend à partir de la réception de la grâce sacramentelle? 
          Nous proposons donc un plan tripartite qui commence par une présentation sommaire de la vie et des œuvres de Saint Ambroise de Milan(I). Ensuite nous essayerons d’exposer sa conception  sur le caractère nuptial de l’Eucharistie (II). Enfin il sera question pour nous d’apprécier la pratique catéchétique en République Démocratique du Congo, à partir de la réflexion de Saint Thomas d’Aquin sur l’Eucharistie comme Sacrement nuptial, Sacrement de l’engagement (III).

I- Vie et œuvres d’Ambroise de Milan
A- Vie
          Né à Trèves en 339[2] dans une famille noble et chrétienne, il vint à Rome avec sa mère, son frère Satyre et sa sœur Marcelline, à la mort prématurée de leur père. Après une courte période d’exercice de la fonction d’Avocat à Sirmium, il fut nommé, en 370, Consularis Liguriae et Aemiliae, en d’autres termes Gouverneur de Milan. Très tôt il sera confronté à une situation très complexe dans l’exercice de cette tâche ; celle de maintenir l’ordre entre Ariens et Orthodoxes lors de l’élection du successeur de l’Evêque arien Auxence[3]. Ayant unanimement apprécié sa haute impartialité, Orthodoxes et Ariens l’acclameront comme Evêque, alors qu’il n’était qu’un Catéchumène. Malgré son opposition, il sera sacré Evêque de Milan le 7 décembre 374, huit jours après la réception du Baptême. Pour être à la hauteur de cette nouvelle charge et vivre en communion avec les pauvres de son temps, l’Evêque renoncera à tous ses biens, se mettra à l’école du Prêtre expérimenté Félicien afin d’approfondir sa vie spirituelle et d’acquérir une connaissance théologique de l’Ecriture Sainte, des Pères surtout grecs et de quelques Philosophes païens tels que Philon et Plotin.
          L’année 375 sera un tournant décisif dans l’action pastorale d’Ambroise, où il affichera clairement sa position antiarienne. En effet pendant les obsèques de son frère Satyre, décédé dans cette même année que Valentinien Ier, il profite pour exposer sa position théologique et pastorale sur l’humanité et la divinité du Christ, la place du Fils dans la Trinité, et lance un appel contre les schismatiques lucifériens qui ont déformé à l’extrême les formules de Nicée. Ayant rencontré vers 378, Gratien Successeur de Valentinien 1er, il entretient une bonne relation avec lui dans la lutte antiarienne jusqu’à la mort de celui-ci en 383. La montée sur le trône de Valentinien II provoquera, un temps soit peu, le ralentissement de sa politique anti-aérienne. Ses relations avec Valentinien II et Maxime ont reçu beaucoup de coups. Cependant, avec l’assassinat de Maxime en mai 388, survint la subite réconciliation de l’Evêque avec l’Empereur. Mais, ce dernier sera contraint de céder le trône à Théodose, au courant de cette même année. C’est le début d’une nouvelle politique pastorale d’Ambroise, mais qui malheureusement ne connaitra pas de succès comme à l’époque de Gratien. En effet, Théodose ne cédait pas à toutes les requêtes de l’Evêque, à cause des efforts de ce dernier pour affirmer clairement la séparation du spirituel du temporel. La parfaite harmonie entre les deux ne se réalisera que quelque temps avant la mort de l’Empereur ; mort survenue en 395. En février 397, alors qu’il était en chemin pour le Nord de l’Italie afin d’assister à l’élection d’un Evêque, Ambroise tomba malade et, le 4 avril 397, il rendit l’âme[4].  
     Mais quels sont, au juste, les Ecrits laissés par ce personnage, qui pourront permettre d’apprécier à sa juste valeur, sa densité spirituelle, intellectuelle et pastorale ? 

B-  Œuvres
          Le fécond épiscopat d’Ambroise se traduit aussi par ses nombreux écrits, dont la datation de la plupart reste incertaine. Hormis les écrits exégétiques, nous avons les écrits moraux et ascétiques, ceux dogmatiques, et plusieurs autres ouvrages à savoir : les discours, les lettres et les hymnes.
          Par rapport aux Ecrits exégétiques, en s’accordant au triple sens littéraire, moral et allégorique-mystique de l’Ecriture que soutiennent Philon et Origène, Ambroise de Milan adopte l’exégèse allégorique typologique et morale comme toile de fond de ses écrits exégétiques. Ainsi pourrions–nous citer au nombre de ses vingt (20) écrits exégétiques quelques uns tels que : L’Hexaemeron (entre 386 et 390) : Commentaire du récit de Gn1,1-26 relatif aux six jours de la création ; De Paradiso (entre 375 et 378) : Traité adressé à l’Evêque Sabin dans lequel il commente Gn2, 8-3,9  pour parler du paradis terrestre et du péché originel ; De Abraham (entre 382 et 384) : Paru en deux livres, le premier est une série d’Homélies adressées à des Catéchumènes portant sur Gn12,25 qui raconte toute l’histoire d’Abraham, depuis sa vocation jusqu’à sa mort. Quant au second, c’et un écrit adressé aux Baptisés portant sur Gn17, 21 qui traite de la vie d’Abraham jusqu’au récit de l’Alliance ; De Patriarchis (390) : Homélie sur Gn49 ; Expositio Psalmi (entre 386 et 390) : Homélies commentant vingt deux (22) strophes du Psaume 118 sur les moyens d’atteindre la perfection.
          Pour ce qui est des Œuvres morales et ascétiques, retenons : De officiis ministrorum (377) : Homélies destinées surtout à des Clercs, et qui mettent l’accent sur la différence radicale entre la morale stoïcienne, qui part de l’homme, et la morale chrétienne, qui part de Dieu ; De virginibus (377) : Traité adressé à sa sœur Marcelline sur la virginité chrétienne ; De viduis (entre 377 et 378) : Traité qui exhorte à maintenir le veuvage, sans pour autant jamais interdire le remariage.
          Quant aux Œuvres  dogmatiques, nous avons en tout neuf (9) dont De fide ad Gratianum (….) ; De Spiritu Sancto (…) ; De incarnationis dominicaesacramento (…) ; De Sacramentis (vers 390) : Un ensemble de six (6) Homélies sur l’initiation chrétienne dans le Baptême, la Confirmation et l’Eucharistie. Il s’agit en fait d’une catéchèse mystagogique adressée à un groupe de Néophytes femmes devenues Fidèles du Christ, afin de consolider leur foi naissante.  De Sacramentis est une rédaction sténographique dont le contenu porte sur des thèmes fondamentaux, à savoir : les rites du Baptême et de l’Eucharistie avec quelques explications sur leur symbolique ; des instructions sur la prière ; un commentaire des demandes du « Notre Père » ; et de larges citations tirées du Canon de la messe.
          Au nombre des Ecrits divers, citons quatre (4) Discours dont De excessu fratris (…) et De obitu Valentiniani (…) ; quatre vingt onze (91) Lettres dont l’Epitre 19 à Vigile de Trente sur le danger des mariages mixtes avec des païens ou des hérétiques d’origine Gothe, et les Epitres 15 et 16 aux Evêques de Macédoine à l’occasion de la mort de l’Evêque de Thessalonique ; des Hymnes. Ambroise est en fait qualifié de Fondateur de l’Hymnologie occidentale. Ces premiers hymnes remontent au contexte contrasté du conflit survenu à Milan en 385-386 à propos de la Basilique réclamée par les Ariens.   
     Cependant, peut-on maintenant penser au contenu que donne Saint Ambroise de Milan à l’Eucharistie comme Sacrement nuptial ?

II- Conception de l’Eucharistie comme Sacrement nuptial chez Ambroise de Milan
          L’objectif principal poursuivi par Ambroise, en donnant cette catéchèse à ce groupe de Baptisées, est de leur faire comprendre qu’à travers le Corps et le Sang du Christ auxquels elles viennent de prendre part, elles sont unies, de façon irréversible, à lui comme une épouse à son époux. L’Eucharistie est un Sacrement de noces ; et comme tout acte nuptial, elle est l’aboutissement de tout un cheminement fait de rites dont le point de départ est le Baptême. Ainsi, dans cette deuxième partie, allons-nous voir d’abord, sous forme de figures, le Baptême et la Confirmation comme étant des étapes vers l’union avec le Christ ; étapes faites d’une série de rites (Livres 1-3), puis l’Eucharistie-même comme les noces du Christ avec son Eglise ou avec le Baptisé (Livres 4-6).

A- Baptême et Confirmation: étapes vers l’union avec le Christ
          Comme les cinq vierges sages (Mt 25,01-13), avant de prendre part aux noces, il faut se préparer convenablement. Et le but du Baptême est, justement, de préparer le Néophyte à accueillir en lui le Corps et le Sang du Christ ; autrement dit, à s’unir à lui. Pour expliquer aux nouvelles baptisées ce mystère, Ambroise commence par poser une question : « Qu’avons-nous donc fait samedi ? » Il y a l’ouverture de la célébration caractérisée par le rite du toucher. Le Prêtre touche les oreilles et les narines. Les oreilles pour signifier : « que tes oreilles s’ouvrent à la parole et au discours du Prêtre ». Pour ce qui est des narines, pour signifier : « que tu es la bonne odeur du Christ pour Dieu. Ainsi, qu’il y ait en toi tous les parfums de la foi et de la dévotion. Cependant, pour respecter la logique de l’Evangile, le toucher devrait porter sur la bouche pour signifier : « toi qui étais incapable de parler des mystères célestes, maintenant tu as reçu du Christ la parole ». Mais, par respect de l’acte sacramentel et de la fonction du Prêtre, qui demeure après tout un être de chair, les narines sont retenues, quand il s’agit d’une femme.
          Après le toucher, nous sommes arrivés à la fontaine. Un Lévite (Diacre) t’a accueillie. Un Prêtre t’a ointe ; et tu as renoncé au mal et professé ta foi. L’onction signifie ton état d’athlète du Christ, qui se prépare à livrer une lutte. Mais la lutte suppose la présence d’un ou des adversaires ; ce qui justifie la renonciation au mal que tu as faite. Tes adversaires sont au juste le diable et les plaisirs du monde. Aussi la lutte suppose-t-elle un but à atteindre ; cela justifie la profession de foi que tu as faite. En effet, comme garantie à la victoire que tu auras sur tes adversaires, le Christ te promet une couronne. Cependant souviens-toi du lieu où tu t’es engagée en renonçant au mal et en professant ta foi, et le Ministre devant lequel tu l’as fait, et tu comprendras que cette couronne t’est réservée au ciel. Tu t’es engagée devant l’autel, symbole de la présence du Corps du Christ et des Anges au nombre desquels se trouvent tous les Hommes qui annoncent l’Evangile.
          En somme, si à travers l’onction, la renonciation et la profession, le Christ s’engage à payer une garantie au Baptisé, celui-ci, de son coté, s’engage à lutter contre le mal sur la terre afin d’acquérir cette garantie. Mais pour y arriver, il a besoin de la force que procure l’onction, et qui fait de lui un athlète du Christ.
          Après la renonciation au mal et la profession de foi, tu t’es approchée de la fontaine. Tu as vu l’eau, le Prêtre et le Lévite ; ce qui symbolise l’innocence et la sainteté du lieu et de l’acte qui va suivre : le baptême proprement dit. Le Baptême, c’est le passage des choses terrestres aux choses célestes, de la souillure à la sainteté, de la mort à la résurrection. Tu as vu l’eau sur laquelle repose la grâce trinitaire (Mc 1, 9-11 : baptême de Jésus au Jourdain; Ex 14, 15-31 : Traversée de la mer rouge : Bâton, Colonne de lumière, Colonne de nuée). En effet, à travers la reprise par le Prêtre de la formule d’envoi des disciples, formule prononcée par le Christ lui-même : « Allez dans le monde entier. Baptisez-les aux Noms du Père et du Fils et du Saint Esprit », la grâce trinitaire descend sur l’eau du baptême, sous forme de signe, pour faire naitre la foi chez les incroyants et parfaire celle des croyants. Soulignons que cette eau est tirée de la terre pour que se réalise la sentence de Dieu : « Tu es terre, et tu retourneras en terre » La fontaine est donc comme un sépulcre dans lequel le candidat au Baptême est enseveli trois fois de suite pour en ressusciter avec le Christ.
          Le déluge préfigure aussi le Baptême. De même que par le déluge, Dieu a purifié la face de la terre en périssant toute la corruption de la chaire, pour ne laisser survivre que le juste, de même le Baptême du Christ efface les péchés, et seuls l’esprit et la grâce du juste ressuscitent. C’est un Baptême qui, contrairement aux baptêmes des païens et ceux des Juifs, ne tient pas compte des différences de race, mais de la dignité de la personne qui le reçoit. Ainsi, par le bain baptismal, meurs-tu sur la croix avec Christ, et partages-tu sa sépulture en vue de la vie éternelle.
          Après le Baptême, il y a l’Onction du Saint Chrême sur la tête, symbole de l’action de l’Esprit Saint pendant la Confirmation. En vous oignant sur la tête, le Grand Prêtre (l’Evêque) signifie par là  qu’étant donné que la tête est le siège des sens du sage, il faut l’aide de la grâce pour que son œuvre soit active et parfaite. Le Saint Chrême a pour rôle de régénérer le croyant, et lui donner la force de poser tous les actes du Christ, ou encore de rechercher, en tout, la volonté du Père. Ainsi, le Confirmé a-t-il  déjà la forme du Christ, une créature divine, donc en mesure de s’unir au Christ Dieu.
          Après l’Onction, tu es remontée de la fontaine, et tu as écouté la lecture de la Parole de Dieu portant sur la passion du Seigneur. Le Grand Prêtre a relevé ses vêtements pour te laver les pieds. Le lavement des pieds est un signe d’humilité et de sanctification. L’exemple de l’Apôtre Pierre nous invite à nous attacher avec ferveur et foi à la tradition de l’Eglise, tout en restant ouverts aux interprétations fondées.
          Après ce rite de lavement des pieds, le Prêtre a invoqué sur toi les sept (7) vertus cardinales de l’Esprit Saint que sont : la sagesse et l’intelligence, le conseil et la force, la connaissance et la piété, la sainte crainte. Ainsi désormais es-tu apte à t’approcher de l’autel, et de voir ce que tes yeux ne voyaient pas avant, c’est-à-dire la lumière des Sacrements (Mc 8, 22-25 : guérison de l’aveugle de Bethsaïde). En effet, quand tu t’es inscrite au catéchuménat et que tu as reconnu ton humanité, ton état de pécheur, tu as accepté par cet acte-même que le Christ te mette de la boue sur les yeux, toi qui était aveugle par rapport aux réalités spirituelles. Ensuite, par le bain de la fontaine et la prédication de l’Evangile de la passion du Christ, les yeux de ton cœur se sont ouverts. Tu es, maintenant, en mesure de comprendre, de voir la lumière des sacrements. En d’autres termes, tu es en mesure de venir à la rencontre de l’époux.
     Une fois cet essai fait sur le Baptême et la Confirmation comme étapes préparatoires aux noces avec l’Agneau pascal, peut-on, maintenant, voir à travers le symbolisme de l’Eucharistie, en quoi ce Sacrement unit le Baptisé au Christ ?

B- Eucharistie : Sacrement nuptial
          Cet aspect est développé en profondeur dans les Livres 4 à 6. Lorsque tu t’es approchée de l’autel, tu y as vu le calice et le pain. Dans le calice se trouvent du vin et de l’eau. L’eau, dans le calice, symbolise l’eau du rocher qui abreuva le peuple d’Israël au désert. Comme Moise qui toucha le Rocher, qu’est le Christ, avec son bâton, c’est-à-dire la Parole de Dieu, et l’eau jailli, ainsi le Prêtre touche le calice avec la formule consécratoire pour faire jaillir l’eau de la vie. Elle symbolise aussi l’eau jaillissant du coté du Christ mort sur la croix. En effet, quand le soldat transperça son coté sur la croix, il y jaillit de l’eau et du sang ; l’eau pour purifier, le sang pour racheter ; et le coté, car la grâce vient d’où la faute est venue.
          Tu t’es approchée de l’autel. Qu’est-ce que cela veut dire au juste ? Tu t’es approchée de l’image du Corps du Christ. Désire donc qu’il te donne un baiser, toi dont le nom est un parfum répandu. Laisse-toi attirer par le Christ, ainsi tu pourras mieux le suivre. C’est une grande joie pour l’Eglise de voir près d’elle sa famille ou l’âme du baptisé vêtue de blanc, ornée de diadème comme la fiancée parée pour son époux. Comme un cerf altéré cherche l’eau vive, ainsi ton âme ne désire qu’une seule chose, l’unique de son cœur : « que le Christ me donne un baiser, qu’il me baise des baisers de sa bouche ». En effet, il a appelé ton âme, parce qu’il voit que tu es pure de tout péché, et que maintenant tu peux t’unir à lui par le truchement de l’Eucharistie. L’Eglise se réjouit donc de votre rédemption, vous la vigne qui a donné un fruit parfumé comme le vendange. Sois donc enracinée dans le Christ, toi qui t’enivres de l’Esprit ; car cette ivresse produit la sobriété de l’âme. En effet, étant désormais unie au Christ, Fils du Père, la prière du « Notre Père » doit t’engager quotidiennement sur les sentiers du monde en vue de sa transformation.
          Pourquoi recevons-nous, dans la Liturgie, le Vrai Corps et le Vrai Sang du Christ sous les apparences du pain et du vin ? Tout juste pour éviter qu’un plus grand nombre d’entre nous ne se retire, au contact réel du Vrai Corps et du Vrai Sang. En recevant symboliquement le Sacrement, tu reçois la grâce et la vertu qu’il renferme réellement. Par conséquent, tu participes à la nature même de Dieu. Grâce au Sacrement, traversé de bout en bout par le mystère de la Trinité, tu as donc la pleine connaissance de tout. Tu as été ointe par Dieu, marquée du signe de sa croix par le Christ et inhabitée par l’Esprit Saint qui donne au Baptisé la force de vivre à l’exemple du Crucifié-Ressuscité. Il te faut alors demeurer fort dans une attitude constante de prière, pour ne pas perdre cette grâce reçue, à cause des malices du diable et des plaisirs de ce monde. Dans n’importe quelles circonstances, tu dois apprendre à prier à l’intérieur de la chambre de ton cœur ; Dieu qui y habite est toujours prêt à t’exaucer. Mais pour cela, il faut que tes mains élevées vers lui soient pures, sans colère, sans querelle. En fait, la colère conduit même les sages à la perdition. Dans ta prière, donne priorité aux choses de Dieu par rapport à celles terrestres. Toute ta vie doit être louange à Dieu. Ainsi tu dois toujours commencer ta prière par la louange à Dieu, suivie respectivement de la supplication, des demandes et des actions de grâce. A travers la louange, tu reconnais en Dieu un arbitre bienveillant. Ainsi, par les supplications, tu le pries de daigner écouter avec patience l’objet de ta demande. Tu clôtures ta prière encore par des louanges sous forme d’actions de grâce.
     Mais comment comprendre à fond le lien qui existence entre le Mariage et l’Eucharistie pour que Saint  Ambroise de Milan puisse désigner l’Eucharistie : Sacrement nuptial? Ne serait-il pas intéressant pour nous de questionner Saint Thomas d’Aquin ? Ce faisant, nous pourrions avoir plus de lumière pour apprécier la façon dont se déroule présentement la catéchèse de base dans notre pays la République Démocratique du Congo.


III- Pensée eucharistique de Thomas d’Aquin et implications pastorales aujourd’hui  
A- Eucharistie : Sacrement nuptial chez Thomas d’Aquin
          Si dans son De Sacramentis, Ambroise de Milan souligne le caractère nuptial de l’Eucharistie, Thomas d’Aquin, dans sa Somme théologique, nous permet de mieux cerner le lien qui existe entre le Mariage et l’Eucharistie ; lien qui fait qu’on peut qualifier ce dernier de nuptial. En effet, Saint Thomas, en établissant une analogie entre les différentes étapes de la croissance humaine et les différents Sacrements, arrive à une conclusion selon laquelle ce que le Mariage réalise au niveau corporel entre l’homme et la femme, c’est ce que l’Eucharistie réalise au niveau spirituel entre le Christ et l’Eglise. Si le Mariage est ordonné au bien commun corporel, le bien spirituel de toute l’Eglise réside substantiellement dans le Sacrement de l’Eucharistie. En fait l’Eucharistie unit à l’Homme, le Christ lui-même[5]. L’Eucharistie est l’aliment de l’esprit. Elle donne la vie et la force de lutter contre le péché, dans une disposition de charité. Par rapport à son contenu, elle contient le Christ lui-même, son Corps et son Sang, sous les espèces du pain et du vin. En les recevant, le Chrétien reçoit en lui le Christ, et le Corps et le Sang du Christ s’unissent à son corps et à son sang comme l’épouse, parée pour son époux, s’unit à ce dernier. Il est appelé alors à partager le sort du Christ. La vie du Christ devient sa vie ; l’histoire du Christ, son histoire. L’Eucharistie engage donc, à l’action, celui qui la reçoit. Elle n’est Sacrement nuptial qu’étant Sacrement de l’engagement à l’action, dans la fidélité au Christ.
          Aussi selon une connexion interne de l’organisme sacramentel, tous les autres Sacrements sont ordonnés à l’Eucharistie comme à leur fin. Ainsi l’Ordre à-t-il pour finalité la consécration de l’Eucharistie ; le Baptême, la réception de l’Eucharistie ; la Confirmation, l’audace de l’approcher ; la Pénitence et l’Extrême Onction, la fierté de la recevoir dans la dignité. Pour ce qui est du Mariage, dans l’ordre du symbolisme, il a pour finalité la conjonction du Christ et de l’Eglise dont l’union est figurée par l’Eucharistie[6]. Le Mariage, qui unit l’épouse à l’époux, est donc une figure symbolique de l’union de l’Eglise au Christ. Il est le Sacrement dans lequel l’humanité de tout le Peuple de Dieu, donc celle de chaque fidèle, se mélange à la divinité du Christ ; ce que produit, au juste, l’Eucharistie.
          Mais comment l’épouse qui s’est disposée à aller à la rencontre de l’époux, peut-elle se laisser distraire par la durée de la nuit (Mt 25, 1-13 : parabole des dix Vierges) ou par les préoccupations du jour (Lc 14, 15-24 : les invités qui se dérobent). L’Eucharistie nous communique la vie du Christ, Celui là même qui a partagé, en tout, la condition humaine, excepté le péché ; afin que nous aussi nous passions notre humanité à lutter contre le mal autour de nous. Ayant reçu le Christ, nous devenons des Christ appelés à poser, dans le présent, tous les actes du Christ ; à partager sa mission. Ainsi l’Eucharistie est-elle Sacrement nuptial parce qu’étant Sacrement de l’engagement dans l’Eglise et dans la société.
     Cependant, face aux questions éternelles que posent nos sociétés africaines à la nouvelle évangélisation ou l’évangélisation en profondeur, n’est-il pas impérieux pour nous de nous questionner sur notre compréhension du sens des Sacrements que nous recevons, en particulier de ceux de l’initiation à la vie chrétienne? Cette question ne trouvera de réponses satisfaisantes que lorsque nous aurons emprunté le chemin de la pratique catéchétique en Afrique noire, plus précisément en République Démocratique du Congo, et les défis qui s’imposent à cette catéchèse aujourd’hui.

B- Implications pastorales aujourd’hui
          La catéchèse, en tant que l’un des moments essentiels dont dispose l’Eglise pour accomplir son œuvre d’évangélisation, elle se définit comme étant « une éducation à la foi des enfants, des jeunes et des adultes, qui comprend spécialement un enseignement de la doctrine chrétienne, donné en général de façon organique et systématique, en vue de les initier à la plénitude de la vie chrétienne »[7]. Ainsi, si par son activité évangélisatrice en général, l’Eglise s’adresse aux non croyants, à travers sa catéchèse, l’Eglise s’adresse particulièrement à ceux qui ont manifesté le désir de suivre le Christ. Elle leur enseigne ce en quoi elle-même croît, la doctrine chrétienne, afin de favoriser leur adhésion libre et responsable à la foi catholique. La catéchèse naît donc de la foi, et elle vise la naissance et la consolidation de la foi chez le croyant en vue de son engagement dans l’Eglise et dans la société[8].
          Mais en observant les zones d’ombre qui continuent de miner l’activité évangélisatrice en Afrique noire, peut-on affirmer sans réserve aucune, que la catéchèse initiatique a permis réellement à la majorité des Chrétiens africains d’atteindre la maturité de la filiation divine ? En fait, un bilan de l’œuvre d’évangélisation en République Démocratique du Congo a montré que certains facteurs sociopolitiques, économiques et religieux sont à la base de l’échec de la première phase de l’évangélisation du pays. On peut citer, entre autres, la mauvaise compréhension du sens des Sacrements, et surtout du Baptême, par les Catéchumènes ; les sérieuses difficultés et contradictions que rencontrent les articles de la foi véhiculés par la catéchèse, devant certains éléments fondamentaux de l’arsenal culturel de l’Africain (fétiches, totems, sorcellerie…), des difficultés qu’au départ, la catéchèse ne prenait pas suffisamment au sérieux. La catéchèse se contentait d’imposer seulement aux autochtones les Vérités qu’elle renferme, grâce à la collaboration qui existait entre Missionnaires et chefs indigènes. Tous les sujets sont tenus de recevoir le baptême, sans grande connaissance des implications du Sacrement[9].En somme, la première phase de l’évangélisation du Congo n’a pas tenu compte des aspirations profondes de l’Homme noir, les interrogations existentielles que pose la culture des «Bakongo » au Message du Christ tel qu’annoncé par les Missionnaires Blancs.
          Cependant la deuxième phase de l’évangélisation du Congo, débutée en 1880, s’efforcera de redresser la pente. Ainsi aurons-nous à l’actif de l’annonce de l’Evangile, des lumières comme : la formation des Catéchistes autochtones, des gens intègres ayant dévoué leur vie à l’initiation de leurs frères noirs ; le fort engagement pastoral des Chrétiens dans les mouvements au sein des Eglises locales.
          Toute fois, certaines zones d’ombres persistent, au nombre desquelles on peut citer : la croyance en la sorcellerie et ses corollaires par nombre de Chrétiens ; le mauvais engagement social ; l’adoption et l’encouragement  d’attitudes tribalistes et ethnocentriques par des Chrétiens ; l’adhésion massive de Chrétiens dans les mouvements religieux (sectes) ; la forte adhésion à la nouvelle éthique du monde qui favorise la relativisation de certaines valeurs traditionnelles. Face à ces ombres, la question de la nouvelle évangélisation de l’Afrique se pose ; une évangélisation qui nécessite une nouvelle approche catéchétique capable d’initier objectivement le Catéchumène aux implications des Sacrements. Cette évangélisation doit enfoncer ses racines dans les profondeurs de la culture de l’Homme africain, afin de lui annoncer Dieu à partir de son propre actif culturel[10]. Ainsi, aujourd’hui, la catéchèse de base, qui a pour but de préparer le Catéchumène à la réception des Sacrements de l’initiation chrétienne, doit-il tenir compte des défis ci-dessus cités. Ce faisant, la Catéchèse sera à même de fournir au Chrétien les armes nécessaires pour affronter les antivaleurs dans la société. Cependant, pour y arriver, un travail de fond doit être fait au niveau des différents lieux où elle se déroule à savoir : la famille, les Communautés Ecclésiales Vivantes de Base (C.E.V.B.), les paroisses. En effet, étant définie comme l’Eglise domestique, la famille est tenue à une éducation catholique à donner au Catéchumène, dans une attitude de témoignage de vie chrétienne. Il en est de même des C.E.V.B. En tant que regroupement de quelques familles du point de vue géographique ou socioprofessionnel, elles ont l’obligation de présenter au Catéchumène des modèles de vie chrétienne en communauté ; ce qui facilitera l’engagement généreux de ce dernier sur la paroisse. Aussi une promotion de l’acteur catéchétique doit-elle se faire. En effet, chacun des personnes responsables de la catéchèse de base : les parents, tuteurs et parrains, l’Evêque, le Curé, aidé des autres Prêtres attachés à la paroisse et les Religieux, le Diacre et les Catéchistes, doit assumer cette charge en  bon père de famille, étant donné que le souci de la catéchèse les concerne tous, chacun pour sa part (Canon774). Mais surtout, l’Evêque doit veiller à porter des normes qui tiennent compte des défis concrets du milieu, à mettre à la disposition de la catéchèse les instruments nécessaires pour son bon déroulement et à encourager et promouvoir les initiatives dans ce domaine. Il est tenu aussi à l’obligation d’assurer aux Catéchistes une formation adéquate à la Doctrine chrétienne et l’acquisition de certains principes propres aux sciences pédagogiques (Canon 775. 780). Ceci étant, le Chrétien africain, et d’une façon particulière le Chrétien congolais, sera à même de s’engager pleinement, et de façon généreuse, dans la vie et la mission de l’Eglise en vue de la transformation salutaire de son milieu de vie.

CONCLUSION
          Sacré Evêque de Milan le 7 décembre 374, alors qu’il n’était encore que Catéchumène, Ambroise passera son Episcopat à lutter contre les hérésies, plus particulièrement l’Arianisme, et à exposer sa théologie et sa pastorale sur l’humanité et la divinité du Christ et la place du Christ dans la Trinité. Il laissera alors une grande bibliographie dont le De Sacramentis écrit vers 390. Dans cet Ecrit à caractère dogmatique, il y présente l’Eucharistie comme Sacrement nuptial, où le Baptisé, qui reçoit en lui le Corps et le Sang du Christ, se trouve uni à ce dernier, comme une épouse à son époux.
          Mais avant que ne s’opère cette union, avant que l’épouse ne prenne part aux noces de l’Agneau pascal, faudra-t-il qu’elle passe d’abord par les étapes préparatoires que sont le Baptême et la Confirmation. Ainsi, approchée de la Table où se trouve le Sacrifice Saint, l’âme du Baptisé, comme un cerf altéré cherche l’eau vive, ne désire que l’union avec le Trois Fois Saint. Cette union implique l’enracinement dans le Christ ; un enracinement que Saint Thomas d’Aquin qualifie d’engagement. Il s’agit, en fait, pour celui qui reçoit l’Eucharistie de s’engager dans l’Eglise et dans la société, dans un esprit de fidélité, comme l’épouse reste fidèle à l’époux, recherchant en tout à faire sa volonté.
          Cependant, face aux éternelles questions que posent nos sociétés africaines en général à l’acte de l’annonce de l’Evangile, tel qu’il est pratiqué chez nous, il est urgent de repenser la catéchèse de base et de l’adapter aux exigences de l’heure. Ainsi le Catéchumène et le Chrétien africains peuvent s’engager pleinement, et de façon responsable, dans l’œuvre d’évangélisation comme de véritables ferments de transformation au sein de nos sociétés en quête de justice et de paix.




TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION…………………………………………………………………………………………………………………01
I- Vie et œuvres d’Ambroise de Milan…………………………………………………………………………………02
A- Vie…………………………………………………………………………………………………………………………………02
B- Œuvres……………………………………………………………………………………………………………………………03
II- Conception de l’Eucharistie comme Sacrement nuptial chez Ambroise de Milan……………04
A- Baptême et Confirmation : étapes vers l’union avec le Christ…………………………………………04
B- Eucharistie : Sacrement nuptial………………………………………………………………………………………06
II- Pensée eucharistique de Thomas d’Aquin et implications pastorales aujourd’hui…….……08
A- Eucharistie : Sacrement nuptial chez Thomas d’Aquin……………………………………………………08
B- Implications pastorales……………………………………………………………………………………………………09
CONCLUSION………………………………………………………………………………………………………………………11


           










BIBLIOGRAPHIE

-          Catechesi Tradendae
-          Conférence Episcopale Nation ale du Congo, Nouvelle évangélisation et catéchèse dans la perspective de l’Eglise famille de Dieu en Afrique. Instruments à l’usage des agents de l’évangélisation et de la catéchèse en République Démocratique du Congo, Secrétariat général de la CENC, B.P. 3258 Kinshasa-Gombe, 2000, 142 p
-          Facultés catholiques de Kinshasa, Semaines théologiques de Kinshasa, Quelle Eglise pour l’Afrique du troisième millénaire ? Contribution au Synode spécial des évêques pour l’Afrique. Actes de la Dix-huitième Semaine Théologique de Kinshasa du 21 au 27 avril 1991, Fondations « Evangelii Nuntiandi in Africa », Kinshasa, 1991, 335 p
-          Hamman A., Les Pères de l’Eglise, Desclée de Brouwer, Paris, 1977, 348 p
-          De Bernardino Angelo, Initiation aux Pères de l’Eglise. Les Pères latins, vol. 4, Cerf, Paris, 1986, 799 p
-          Prof. Mgr Joseph NTEDIKA KONDE, Patrologie et histoire des dogmes, Saint Paul, Limete-Kinshasa, 90 p
-          ROGUET A. M. o.p., Saint Thomas d’Aquin, Somme Théologique. Les Sacrements. 3a, Questions 60-65, Desclée et Cie, Paris, Tournai, 26 Mai 1945, 399 p



[1]  De BERNARDINO A., Initiation aux Pères de l’Eglise. Les Pères latins, vol 4, Cerf, Paris, 1986, pp.234-235.
[2]  Mgr NTEDIKA KONDE J., Patrologie et Histoire des Dogmes, Saint Paul, Limete-Kinshasa, p. 79.
[3]  HAMMAN A., Les Pères de l’Eglise, Desclée de Brouwer, Bourges, 1977, p.233
[4]  De BERNARDINO A., Op. Cit., pp.201-208.
[5]  A. M. ROGUET O.P., Saint Thomas d’Aquin, Somme Théologique. Les Sacrements. 3a, Questions 60-65, Desclée et Cie, Paris, Tournai, 26 Mai 1945, p. 195.
[6]  Op.cit., p. 193.
[7]  Conférence Episcopale Nation ale du Congo, Catechesi Tradendae. 18, in Nouvelle évangélisation et catéchèse dans la perspective de l’Eglise famille de Dieu en Afrique. Instruments à l’usage des agents de l’évangélisation et de la catéchèse en République Démocratique du Congo, Secrétariat général de la CENC, B.P. 3258 Kinshasa-Gombe, 2000, p. 59
[8]   Catechesi Tradendae. 25
[9]  Facultés catholiques de Kinshasa, Semaines théologiques de Kinshasa, Quelle Eglise pour l’Afrique du troisième millénaire ? Contribution au Synode spécial des évêques pour l’Afrique. Actes de la Dix-huitième Semaine Théologique de Kinshasa du 21 au 27 avril 1991, Fondations « Evangelii Nuntiandi in Africa », Kinshasa, 1991, p. 28-30
[10]  Conférence Episcopale Nationale du Congo, Nouvelle évangélisation et catéchèse dans la perspective de l’Eglise famille de Dieu en Afrique. Instructions à l’usage des agents de l’évangélisation et de la catéchèse en République Démocratique du Congo, éd. Secrétariat général de la CENC, Kinshasa-Gombe, 2000, P. 53-55