jeudi 13 décembre 2012

Les formes de la célébration pénitentielle


Les formes de la célébration pénitentielle

 1.0 La première forme de la célébration pénitentielle

Réconciliation individuelle des pénitents- constitue l’unique manière normale et ordinaire de célébrer ce sacrement, et on ne peut ni ne doit la laisser tomber en désuétude ou la négliger.  La première forme permet la valorisation des aspects personnels – et essentiels – que comporte l’itinéraire pénitentiel. Le dialogue entre le pénitent et le confesseur, l’ensemble des éléments utilisés (les textes bibliques, le choix des formes de la « satisfaction », etc.) permet à la célébration sacramentelle de mieux répondre à la situation concrète du pénitent. On voit bien la valeur de ces éléments  lorsqu’on pense aux diverses raisons qui poussent un chrétien à la pénitence sacramentelle : un besoin d’être personnellement réconcilié et d’être admis à nouveau dans l’amitié de Dieu. Cette première forme permet d’exprimer clairement et de promouvoir la décision et l’effort personnels. Çà se fait comme ci-dessous :

Préparation personnelle et après, il y a l’accueil mutuel - Le prêtre et le pénitent font ensemble le signe de la croix. Le pénitent peut dire : Bénissez-moi, mon père, parce que j’ai péché. Et le prêtre le bénit au nom du seigneur, en l’invitant à la confiance. 

La lecture de la parole de Dieu-l e prêtre ou le fidèle lit un passage de l’écriture au moins que le prêtre proclame de mémoire une parole du seigneur évoquant la miséricorde de Dieu ou  appelant l’homme pécheur à la pénitence.

Confession des péchés - Le pénitent peut commencer  par une confession globale de son état de pécheur, en disant : Je confesse à Dieu tout puissant,  je reconnais devant vous, mon père, que j’ai  péché, en pensée, en parole…, Le pénitent fait ensuite l’accusation des ses fautes particulières.

Le prêtre propose ensuite un signe de conversion et de pénitence : prière, partage, effort pour sortir de soi-même, de ses habitudes et, surtout, service du prochain. Il convient que le pénitent manifeste son acceptation ou qu’il propose lui-même une autre expression concrète de sa volonté de renouveau dans sa vie profonde.

Prière pour accueillir le pardon – Si le prêtre et le pénitent sont assis, ils se lèvent et, dans la mesure du possible, le fidèle se met à genoux ou, du moins, il s’incline profondément. Chaque fois que c’est possible, le prêtre et le pénitent prient ensemble quelques versets de psaumes. Le pénitent peut aussi exprimer son regret dans une prière.

Absolution – Le pénitent écoute la parole qui lui donne le pardon de Dieu. Le prêtre étend les mains sur la tête du pénitent. Les mains «étendues, le prêtre dit la prière de réconciliation. Le fidèle pardonné répond : Amen. Le prêtre invite à l’action de grâce : souhait de joie et de confiance, mot d’encouragement adapté à chaque personne. Il peut conclure ainsi : Allez dans la paix et la joie du christ.

En cas de nécessité

 Si les circonstances obligent à abréger la célébration, on doit toujours sauvegarder au minimum, avec l’aveu des fautes et la proposition d’un signe de pénitence, la demande de pardon du fidèle et l’intégralité de la formule d’absolution. Mais, s’il ya danger de mort imminente, le prêtre pourra s’en tenir aux paroles essentielles de l’absolution : Au nom du père, + et du fils, et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés.

2.0 La deuxième forme de la célébration pénitentielle

Réconciliation de plusieurs pénitents avec confession et absolution individuelles- même si, dans sa préparation, elle permet de souligner davantage les aspects communautaires du sacrement, rejoint la première forme dans l’acte culminant du sacrement, à savoir la confession et l’absolution individuelles des péchés, et par conséquent elle peut être assimilée à la première forme en ce qui concerne la normalité du rite. La deuxième forme de la célébration, précisément par son caractère communautaire et la façon dont elle se déroule, met en relief  quelques aspects de grande importance : la Parole de Dieu, écoutée en commun, a un autre effet que la lecture faite individuellement, et elle souligne mieux le caractère ecclésial de la conversion et de la réconciliation. Elle revêt une signification particulière dans les devers moments de l’année liturgique et à l’occasion des événements présentant un intérêt pastoral spécial. Il faut avoir un nombre suffisant de confesseurs pour sa célébration.

La célébration communautaire de la réconciliation a l’avantage de rendre plus tangible le caractère ecclésial du sacrement : ensemble nous entendons proclamer la parole de Dieu, qui nous appelle à la conversion  et nous dit la miséricorde du seigneur ; ensemble nous confrontons nos vies à cette parole et nous prions les uns pour les autres ; ensemble nous recevons le pardon de Dieu et nous reprenons notre route.

3.0 La troisième forme de la célébration pénitentielle

Réconciliation de plusieurs pénitents avec confession et absolution générales -  Revêt un caractère d’exception ; elle n’est donc pas laissée au libre choix, mais elle réglementée par une discipline spéciale.  S’il est vraie que, lorsque se vérifient les conditions requises par la discipline canonique, on peut faire usage de la troisième forme de célébration, on ne saurait pourtant oublier que cette forme  ne peut devenir une forme ordinaire et qu’elle ne peut ni ne doit être employée si ce n’est « en cas de grave nécessité »,  restant ferme l’obligation général de confesser individuellement les péchés graves avant de recourir de nouveau à une autre absolution générale.

La confession individuelle et intégrale des péchés avec absolution également individuelle constitue l’unique moyen ordinaire qui permet au fidèle, conscient de péché grave, d’être  réconcilié avec Dieu et avec l’église. Tout péché grave doit être  toujours avoué, dans une confession individuelle.

4.0 Les célébrations pénitentielles non sacramentelles

Il est très souhaitable que les chrétiens puissent participer à des célébrations qui ne comportent pas le signe sacramentel de la réconciliation. Les célébrations de la pénitence (On ne les appelle pas « célébration de la réconciliation » parce que  ce terme peut s’appliquer, en rigueur de terme, qu’aux célébrations sacramentelles) ont valeur en elles-mêmes comme révélant le caractère ecclésial de la pénitence. Elles peuvent permettre aux chrétiens que leur situation publique prive de l’eucharistie (par exemple, les divorcés remariés), de se joindre à une démarche communautaire ecclésiale. Elles trouvent aussi leur place dans le cadre de l’initiation des enfants à une démarche pénitentielle en Eglise. Dans le cas où l’on ne dispose pas de prêtres, elles peuvent être organisées par un diacre, un catéchiste ou un autre membre de l’assemblée chrétienne concernée.

Leur structure est celle qui est observée habituellement dans les célébrations de la parole de Dieu et qui est proposé dans le rituel pour la réconciliation de plusieurs pénitents : après l’homélie et la méditation de la parole de Dieu l’assemblée exprime son repentir et son désir de conversion par une prière litanique ou par tout autre moyen capable de promouvoir la participation de tous. Ces célébrations ne comporte ni aveu individuel, ni absolution. Cependant elles peuvent constituer une utile préparation à la confession en aidant à approfondir et exprimer de manière communautaire la résolution permanente de conversion.

 

BIBLIOGRAPHIE

CHALET-TARDY, Célébrer la pénitence et la Réconciliation, nouveau rituel, Paris, 1978, 95p.

JOUNEL Pierre, (présentée par), La célebration des Sacrements, Desclée, 1983, 1279P.

JEAN Paul II, Exhortation apostolique, Réconciliatio et Paenitentia, paris, 1984,  117p.

 

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