jeudi 13 décembre 2012

Cardinal Joseph Albert Malula, un Pasteur prophétique", de Luyeye


Ce livre écrit par l’Abbé LUYEYE François sous l’intitulé " Cardinal Joseph Albert Malula, un Pasteur prophétique", est une œuvre proéminente dans la mesure où elle retrace la figure d’un brillant pasteur de l’Eglise congolaise. Il est composé de huit chapitres. Selon l’auteur, son but c’est de rapprocher les lecteurs de la pensée profonde et de l’originalité des œuvres du Cardinal Malula. La question de fond c’est celle de savoir l’impact de l’héritage de Malula pour nous aujourd’hui, lui en tant que pasteur, prophète et leader.

Joseph A. Malula est né à Léopoldville le 17 décembre 1917 ; fut élevé à Boma. En 1931 entra au petit Séminaire de Mbata Kiela, où il reçut une formation d’humaniste solide en compagnie de ses compagnons dont Mgr Moke. En 1937 il commença les études philosophiques au grand Séminaire de Kabwe et en 1940, la théologie, qu’il termina en 1944 ; deux ans après il ordonné prêtre. Très tôt Malula compris qui le sacerdoce était un honneur mais surtout une responsabilité, dira –t-il dans une lettre à un bienfaiteur. En 1953 il voyage à Rome en transitant par quatre capitales africaines. Il arrive aussi en Belgique et reste frappé par le zèle pastoral, malgré l’individualisme. Ce voyage lui a permis de concevoir des intuitions pastorales pour l’avenir de l’Église du Congo, autour desquelles il s’engagea  dans l’apostolat de la jeunesse, de la famille et des laïcs en général. Grand compositeur et prédicateur vigoureux, autodidacte.

Le 02 juillet 1959, le Pape Jean XXIII le nomma vicaire apostolique et auxiliaire de Léopoldville ; choisissant comme devise de son épiscopat « in caritate » il se propose comme serviteur de la charité et apôtre de la communion fraternelle dans le Congo ; il rêve avec une Église congolaise dans un Etat congolais, fondé sur l’unité des croyants dans la foi en Jésus Christ ; cette formule est devenue le moteur de toute la dynamique pastorale de sa vie. Malula a pris part au Concile Vatican II comme membre de la commission liturgique.

Le 07 juillet 1964, Paul VI le nomma archevêque et le 28 mars 1969 il est élevé au rang de cardinal ; à cette occasion il exhorta les fidèles sur la nécessité de l’unité et de la collaboration. Son courage prophétique l’a valu la haine, la persécution et l’exil durant le régime mobutiste.  A peine rentré de son exil à Rome, il chercha à organiser son diocèse le divisant en trois régions apostoliques confiées à chacun des ses évêques auxiliaires ;  il définit les priorités pastorales telles que la formation des prêtres, des religieux, des lais et la promotion de l’inculturation. C’est lui le pionnier du rite zaïrois. En février 1989 il convoqua un concile diocésain que fut l’expression du projet pastoral qui lui habitait ; ce fut un testament légué à l’Eglise de Kinshasa. Il rêvait aussi la célébration d’un concile africain, mais la mort l’a emporté de ce monde le 14 juin 1989.

De son vivant le Cardinal Malula préconisait l’africanisation du christianisme ; pour ce, il fallait opérer un changement de mentalités, remettre  en question la pastorale traditionnelle, pour enfin, en définir les priorités pastorales. Il s’engagea dans la promotion du clergé local, sensibilisant les jeunes ; cette exhortation eut son retentissement progressivement dans les années 80. En fait, pour Malula l’idéal sacerdotal se base sur l’unité du presbyterium, le service et l’humilité, devenant l’homme de Dieu et des hommes, en prenant part à leurs joies et leurs peines. C’est dans cette ligne qu’il voulut une formation adaptée au clergé diocésain. Il s’intéressait personnellement à rencontrer, accompagner et assister ses séminaristes.

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