jeudi 11 décembre 2014

Le mariage de Bamara le Lion; merci Romain

Le mariage de Bamara le Lion
C’était dans le village de Kindapalayo où vivaient Kounda la Tortue, Nyahou le Chat et Mbo le Chien. Ce sont des grands amis et des voisins de toujours. Ils vivaient ensemble malgré leur différence de culture, de tempérament et de race.
Un jour, ils ont reçu  une invitation de la part de leur oncle Bamara le Lion, ce dernier les a conviés à la fête de son mariage qui devrait avoir lieu dans deux(2) semaines. Kounda la Tortue, Nyahou le Chat et Mbo le Chien se sont mis d’accord sur le départ et la conduite à tenir durant toute la traversée pour arriver au village voisin, celui de Bamara le Lion, leur oncle. Ce village se trouve à Ndangala sur la route de Mbaïki, à 80kms de Kindapalayo. Avant de partir, il est convenu que chacun devait veiller au respect des cultures et coutumes des autres.
Le moment venu, nos trois amis sont bientôt en route pour Ndangala. Ils ont marché pendant toute la journée, racontant, certains, leurs mésaventures avec leurs femmes, d’autres, leur prouesse, surtout comment ils ont pu s’échapper à la pierre que lançait l’enfant du voisin au moment où ils voulaient voler un os, ou un morceau de poisson tombé sous la table. Toutes ces histoires  leur permettaient de progresser plus rapidement sans sentir la fatigue et le poids du jour. Comme ils marchaient toujours, le Chat commence à sentir le besoin d’aller à la toilette, mais comme dans sa culture, il est interdit de se soulager en public, celui-ci demande à ses amis de l’attendre. Il doit repartir à la maison pour se soulager dans son propre lieu d’aisance, accompagné d’autre cérémonies liées à la toilette. Aussitôt dit, aussitôt fait ! Le Chat rentre à la maison. Les autres sont entrain de l’attendre. Il ne reviendra que le jour suivant.
Ils reprennent leur voyage comme d’habitude, mais après quelques heures  de marche, ce fut le tour de Mbo le Chien. Celui-ci ressent une faim terrible, susceptible de l’amener à terminer seul une viande entière d’éléphant, s’il en trouvait. Il dit alors à ses amis : « j’ai faim, les amis. Vous allez m’attendre ici, car chez moi, la nourriture a une grande valeur qu’on ne peut manger qu’en suivant un rite. Pour cela je dois rentrer à la maison pour convenablement accomplir ce devoir culturel ». Chose dite, chose faite ! Il part, et ne revient que deux jours plus tard.
Le voyage reprend  son rythme initial avec des chants, des humours, tant tôt on voit le Chat qui  saute sur un oiseau, tant tôt c’est le Chien qui aboie comme pour effrayer les badauds qui admirent le défilé de mode que Kounda la Tortue leur présente. Ils ont marché toute la semaine. Arrivés à l’entrée du village de l’oncle Bamara le Lion, un grand arbre tomba soudain sur la route, et empêche nos pèlerins de continuer leur chemin. A son tour Kounda la Tortue prend la parole et dit : « chez moi, il est interdit de sauter ou de contourner un arbre tombé sous le coup de vent. Nous devons attendre 10 ans ici, le temps qu’il se décompose avant de passer». Puisqu’ils avaient déjà signé une close, qu’ils devaient respecter les principes et les normes culturelles des uns et des autres, personne n’a osé dire mot. Ils sont tous restés là à attendre. Finalement, la date du mariage est passée. Nos amis ne sont plus arrivés au lieu du mariage.
Nous venons tous d’une culture qui a ses exigences et ses principes. Nous formons, tous ensemble, une communauté à l’instar des rois mages. Le Christ nous apprend que celui qui ne le préfère pas plus que ses parents et ses biens, n’est pas digne du Royaume.
L’histoire que nous venons de raconter présente l’image d’une ʽʽcommunauté de Babelʼʼ où le dialogue, la communication, la prise de conscience sont sacrifiés sur l’autel des principes subjectifs, de l’égocentrisme, etc.
Puisse l’Emmanuel nous accorder la grâce de dépasser nos barrières culturelles pour nous ouvrir à sa volonté, en menant une vie communautaire saine et parfaite comme au Cénacle.
Romain TOLLET.
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