vendredi 5 avril 2013

Les Vertus


LES VERTUS = MABONGI
La personne vertueuse
Retraite des noyaux de discernement, Kin-Est, 18/20 février 2011

1er. Enseignement - Introduction générale

Les vertus, les dons et les fruits de l’Esprit Saint

Introduction

1803 " Tout ce qui est vrai, tout ce qui est digne, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui a bon renom, s’il est quelque vertu (libongi) et s’il est quelque chose de louable, que ce soit pour vous ce qui compte " (Ph 4, 4-8).
La vertu est une disposition habituelle et ferme à faire le bien. Elle permet à la personne, non seulement d’accomplir des actes bons, mais de donner le meilleur d’elle-même. De toutes ses forces sensibles et spirituelles, la personne vertueuse tend vers le bien ; elle le poursuit et le choisit en des actions concrètes.
Le but d’une vie vertueuse consiste à devenir semblable à Dieu (S. Grégoire de Nysse)
1.     Les vertus humaines = mabongi mauti na bato
1804 Les vertus humaines sont des attitudes fermes, des dispositions stables, des perfections habituelles de l’intelligence et de la volonté qui règlent nos actes, ordonnent nos passions et guident notre conduite selon la raison et la foi. Elles procurent facilité, maîtrise et joie pour mener une vie moralement bonne. Acquises et renforcées par les actes moralement bons et répétés, elles sont purifiées et élevées par la grâce divine (cf. Rom. 2, 1-16)
L’homme vertueux, c’est celui qui librement pratique le bien.

Les vertus morales (mabongi ma motema) sont humainement acquises. Elles sont les fruits et les germes des actes moralement bons ; elles disposent toutes les puissances de l’être humain à communier à l’amour divin.

2.     Les vertus cardinales = mabongi masisi

1805 Quatre vertus jouent un rôle charnière (lisísi). Pour cette raison on les appelle " cardinales " ; toutes les autres se regroupent autour d’elles. Ce sont : la prudence, la justice, la force et la tempérance.
" Aime-t-on la rectitude? Les vertus sont les fruits de ses travaux, car elle enseigne tempérance (bokangi motema) et prudence (bokebi), justice (bosembo) et courage" (mpiko) (Sg. 8, 7). Sous d’autres noms, ces vertus sont louées dans de nombreux passages de l’Écriture.
3.     Les vertus théologales
Ce sont les vertus qui ont Dieu lui-même pour origine, pour motif et pour objet immédiat. Infuses en l’homme avec la grâce sanctifiante, le jour du Baptême, elles rendent capables de vivre en relation avec la Trinité; elles fondent et animent l’agir moral du chrétien, en vivifiant les vertus humaines. Elles sont le gage de la présence et de l’action de l’Esprit Saint dans les facultés humaines
1812 Les vertus humaines s’enracinent dans les vertus théologales qui adaptent les facultés de l’homme à la participation de la nature divine (cf. 2 P 1, 4). Car les vertus théologales se réfèrent directement à Dieu. Elles disposent les chrétiens à vivre en relation avec la Sainte Trinité. Elles ont Dieu Un et Trine pour origine, pour motif et pour objet.
1813 Les vertus théologales fondent, animent et caractérisent l’agir moral du chrétien. Elles informent et vivifient toutes les vertus morales. Elles sont infusées par Dieu dans l’âme des fidèles pour les rendre capables d’agir comme ses enfants et de mériter la vie éternelle. Elles sont le gage de la présence et de l’action du Saint Esprit dans les facultés de l’être humain. Il y a trois vertus théologales : la foi, l’espérance et la charité (cf. 1 Co 13, 13).

4.     Les vertus et la grâce
1810 Les vertus humaines acquises par l’éducation, par des actes délibérés et par une persévérance toujours reprise dans l’effort, sont purifiées et élevées par la grâce divine. Avec l’aide de Dieu, elles forgent le caractère et donnent aisance dans la pratique du bien. L’homme vertueux est heureux de les pratiquer. (cf. Jn. 15, 1-17)
1811 Il n’est pas facile pour l’homme blessé par le péché de garder l’équilibre moral. Le don du salut par le Christ nous accorde la grâce nécessaire pour persévérer dans la recherche des vertus. Chacun doit toujours demander cette grâce de lumière et de force, recourir aux sacrements (cf. Jn. 6, 53-58), coopérer avec le Saint-Esprit (cf. Jn. 14, 26 ; 16, 13-15), suivre ses appels à aimer le bien et à se garder du mal.
1830 La vie morale des chrétiens est soutenue par les dons du Saint-Esprit. Ceux-ci sont des dispositions permanentes qui rendent l’homme docile à suivre les inspirations divines. Ils sont au nombre de sept : la sagesse, l’intelligence, le conseil, la force, la science, la piété et la crainte de Dieu. (cf. Is 11, 1-2).

Les fruits de l’Esprit Saint sont des perfections formées en nous comme des prémices de la gloire éternelle. La tradition de l’Église en donne douze : « la charité, la joie, la paix, la patience, la longanimité, la bonté, la bénignité, la mansuétude, la fidélité, la modestie, la continence, la chasteté » (Ga 5,22-23 vulg.).
2ème. Enseignement
Les Vertus cardinales

1.     La prudence (Bokebi) 
1806.  La prudence dispose la raison à discerner en toute circonstance notre véritable bien et à choisir les moyens appropriés pour l’atteindre. Elle guide les autres vertus, en leur indiquant leur règle et leur mesure.
La prudence est la vertu qui dispose la raison pratique à discerner en toute circonstance notre véritable bien et à choisir les justes moyens de l’accomplir. " L’homme avisé surveille ses pas " (Pr 14, 15). " Soyez sages et sobres en vue de la prière " (1 P 4, 7).

La prudence est la " droite règle de l’action ", écrit saint Thomas (s. th. 2-2, 47, 2) après Aristote. Elle ne se confond ni avec la timidité ou la peur, ni avec la duplicité ou la dissimulation. Elle est dite auriga virtutum : elle conduit les autres vertus en leur indiquant règle et mesure.

C’est la prudence qui guide immédiatement le jugement de conscience. L’homme prudent décide et ordonne sa conduite suivant ce jugement. Grâce à cette vertu, nous appliquons sans erreur les principes moraux aux cas particuliers et nous surmontons les doutes sur le bien à accomplir et le mal à éviter. (cf. Mt. 10,16 ; Sg. 8,7).
2. La justice (Bosembo) 
1807.  La justice est la vertu morale qui consiste dans la constante et ferme volonté de donner à Dieu et au prochain ce qui leur est dû.
La justice envers Dieu est appelée " vertu de religion ".
Envers les hommes, elle dispose à respecter les droits de chacun et à établir dans les relations humaines l’harmonie qui promeut l’équité à l’égard des personnes et du bien commun.

L’homme juste, souvent évoqué dans les Livres saints, se distingue par la droiture habituelle de ses pensées et la rectitude de sa conduite envers le prochain. " Tu n’auras ni faveur pour le petit, ni complaisance pour le grand ; c’est avec justice que tu jugeras ton prochain " (Lv. 19, 15). " Maîtres, accordez à vos esclaves le juste et l’équitable, sachant que, vous aussi, vous avez un Maître au ciel " (Col 4, 1) ; (cf. Ef. 5,9 ; Phil. 4, 8 ; Sg. 8, 7)

3. La force (Nguya – Bokasi) 
1808. La force est la vertu morale qui assure dans les difficultés la fermeté et la constance dans la poursuite du bien. Elle affermit la résolution de résister aux tentations et de surmonter les obstacles dans la vie morale. La vertu de force rend capable de vaincre la peur, même de la mort, d’affronter l’épreuve et les persécutions. Elle dispose à aller jusqu’au renoncement et au sacrifice de sa vie pour défendre une juste cause. " Ma force et mon chant, c’est le Seigneur " (Ps 118, 14). " Dans le monde, vous aurez de l’affliction (ndeboyoki mpasi), mais courage (bolendisa mitema), moi j’ai vaincu le monde " (Jn 16, 33); (cf. Phil. 4,13 ; 2 Cor. 6, 1-10)
4. La tempérance (bokébi – móntéi) 
1809.  La tempérance est la vertu morale qui modère l’attrait des plaisirs et procure l’équilibre dans l’usage des biens créés. Elle assure la maîtrise de la volonté sur les instincts et maintient les désirs dans les limites de l’honnêteté. La personne tempérante oriente vers le bien ses appétits sensibles, garde une saine discrétion et «  ne se laisse pas entraîner pour suivre les passions de son cœur «  (Si 5, 2 ; cf. 37, 27-31). La tempérance est souvent louée dans l’Ancien Testament : «  Ne te laisse pas aller à tes convoitises, réprime tes appétits «  (Si 18, 30). Dans le Nouveau Testament, elle est appelée «  modération «  ou «  sobriété « . Nous devons «  vivre avec modération, justice et piété dans le monde présent «  (Tt 2, 12).
Bien vivre n’est autre chose qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de tout son  agir. On Lui conserve un amour entier (par la tempérance) que nul malheur ne peut ébranler (ce qui relève de la force), qui n’obéit qu’à Lui seul (et ceci est la justice), qui veille pour discerner toutes choses de peur de se laisser surprendre par la ruse et le mensonge (et ceci est la prudence) (S. Augustin)


















3ème. Enseignement
II. Les vertus théologales = mabongi mauti na Nzambe
1.     La foi = Boyambi
1814 La foi est la vertu théologale par laquelle nous croyons en Dieu et à tout ce qu’Il nous a dit et révélé, et que la Sainte Église nous propose à croire, parce qu’Il est la vérité même. Par la foi «  l’homme s’en remet tout entier librement à Dieu «  (DV 5). C’est pourquoi le croyant cherche à connaître et à faire la volonté de Dieu. «  Le juste vivra de la foi «  (Rm 1, 17). La foi vivante «agit par la charité»  (Ga 5, 6).
1815 Le don de la foi demeure en celui qui n’a pas péché contre elle. Mais «sans les œuvres, la foi est morte»  (Jc 2, 24-26) : privée de l’espérance et de l’amour, la foi n’unit pas pleinement le fidèle au Christ et n’en fait pas un membre vivant de son Corps.
1816 Le disciple du Christ ne doit pas seulement garder la foi et en vivre, mais encore la professer, en témoigner avec assurance et la répandre : «  Tous doivent être prêts à confesser le Christ devant les hommes et à le suivre sur le chemin de la Croix, au milieu des persécutions qui ne manquent jamais à l’Église «  (LG 42 ; cf. DH 14). Le service et le témoignage de la foi sont requis pour le Salut : «  Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, je me déclarerai, moi aussi, pour lui devant mon Père qui est aux cieux ; mais celui qui me reniera devant les hommes, je le renierai, moi aussi, devant mon Père qui est aux cieux «  (Mt 10, 32-33).
«La foi est un mouvement de confiance et de abandon par laquelle l’homme renonce à compter sur ses pensées et sur ses forces pour s’en remettre à la parole et à la puissance de Celui en qui il croit» (cf. Heb. 11, 1; Mc. 11, 20-26 ; Mt.17, 20-21); Lc. 17, 6; Ac. 3, 6)

2.     L’espérance = elíkyá
1817 L’espérance est la vertu théologale par laquelle nous désirons comme notre bonheur le Royaume des cieux et la Vie éternelle, en mettant notre confiance dans les promesses du Christ et en prenant appui, non sur nos forces, mais sur le secours de la grâce du Saint-Esprit. «  Gardons indéfectible la confession de l’espérance, car celui qui a promis est fidèle «  (He 10, 22-23). «  Cet Esprit, il l’a répandu sur nous à profusion, par Jésus Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par la grâce du Christ, nous obtenions en espérance l’héritage de la vie éternelle «  (Tt 3, 4-7).
1818 La vertu d’espérance répond à l’aspiration au bonheur placée par Dieu dans le cœur de tout homme ; elle assume les espoirs qui inspirent les activités des hommes ; elle les purifie pour les ordonner au Royaume des cieux ; elle protège du découragement ; elle soutient en tout délaissement ; elle dilate le cœur dans l’attente de la béatitude éternelle. L’élan de l’espérance préserve de l’égoïsme et conduit au bonheur de la charité.
1819 L’espérance chrétienne reprend et accomplit l’espérance du peuple élu qui trouve son origine et son modèle dans l’espérance d’Abraham comblé en Isaac des promesses de Dieu et purifié par l’épreuve du sacrifice (cf. Gn 17, 4-8 ; 22, 1-18). «Espérant contre toute espérance, il crut et devint ainsi père d’une multitude de peuples»  (Rm 4, 18).
1820 L’espérance chrétienne se déploie dès le début de la prédication de Jésus dans l’annonce des béatitudes. Les béatitudes élèvent notre espérance vers le Ciel comme vers la nouvelle Terre promise ; elles en tracent le chemin à travers les épreuves qui attendent les disciples de Jésus. Mais par les mérites de Jésus Christ et de sa passion, Dieu nous garde dans «l’espérance qui ne déçoit pas»  (Rm 5, 1-5). L’espérance est «  l’ancre de l’âme « , sûre et ferme, «  qui pénètre … là où est entré pour nous, en précurseur, Jésus» (He 6, 18-20). Elle est aussi une arme qui nous protège dans le combat du salut : «  Revêtons la cuirasse de la foi et de la charité, avec le casque de l’espérance du salut» (1 Th 5, 8). Elle nous procure la joie dans l’épreuve même : «avec la joie de l’espérance, constants dans la tribulation»  (Rm 12, 12). Elle s’exprime et se nourrit dans la prière, tout particulièrement dans celle du Pater, résumé de tout ce que l’espérance nous fait désirer. (cf. Ef. 1, 18; 1 Jn. 3, 1-4 ; 2 Cor. 1, 6-7 ; 2 Th. 2, 16).
1821 Nous pouvons donc espérer la gloire du ciel promise par Dieu à ceux qui l’aiment (cf. Rm 8, 18-30) et font sa volonté (cf. Mt 7, 2-23). En toute circonstance, chacun doit espérer, avec la grâce de Dieu, «persévérer jusqu’à la fin»  (cf. Mt 10, 22 ; cf. Cc. Trente : DS 1541) et obtenir la joie du ciel, comme l’éternelle récompense de Dieu pour les bonnes œuvres accomplies avec la grâce du Christ. Dans l’espérance l’Église prie que «tous les hommes soient sauvés»  (1 Tm 2, 4). Elle aspire à être, dans la gloire du ciel, unie au Christ, son Epoux :
Espère, ô mon âme, espère. Tu ignores le jour et l’heure. Veille soigneusement, tout passe avec rapidité, quoique ton impatience rende douteux ce qui est certain, et long un temps bien court. Songe que plus tu combattras, plus tu prouveras l’amour que tu portes à ton Dieu, et plus tu te réjouiras un jour avec ton Bien-aimé, dans un bonheur et un ravissement qui ne pourront jamais finir (Ste. Thérèse de Jésus)

3.     La charité = bolingi

1822 La charité est la vertu théologale par laquelle nous aimons Dieu par-dessus toute chose pour Lui-même, et notre prochain comme nous-mêmes pour l’amour de Dieu.
1823 Jésus fait de la charité le commandement nouveau (cf. Jn 13, 34-35). En aimant les siens «jusqu’à la fin»  (Jn 13, 1), il manifeste l’amour du Père qu’il reçoit. En s’aimant les uns les autres, les disciples imitent l’amour de Jésus qu’ils reçoivent aussi en eux. C’est pourquoi Jésus dit : «  Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez en mon amour»  Et encore : «Voici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés»  (Jn 15, 9…13).

1824 Fruit de l’Esprit et plénitude de la loi, la charité garde les commandements de Dieu et de son Christ : «Demeurez en mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez en mon amour»  (Jn 15, 9-10 ; cf. Mt 22, 36-40 ; Rm. 13, 8-10).
1825 Le Christ est mort par amour pour nous alors que nous étions encore «ennemis»  (Rm 5, 10). Le Seigneur nous demande d’aimer comme Lui jusqu’à nos ennemis (Mt 5, 43-48), de nous faire le prochain du plus lointain (cf. Lc 10, 27-37), d’aimer les enfants (cf. Mc 9, 37) et les pauvres comme Lui-même (cf. Mt 25, 40. 45).
L’apôtre saint Paul a donné un incomparable tableau de la charité : «  La charité prend patience, la charité rend service, elle ne jalouse pas, elle ne plastronne pas, elle ne s’enfle pas d’orgueil, elle ne fait rien de laid, elle ne cherche pas son intérêt, elle ne s’irrite pas, elle n’entretient pas de rancune, elle ne se réjouit pas de l’injustice, mais elle trouve sa joie dans la vérité. Elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle endure tout «  (1 Co 13, 1-13).
1826 «Sans la charité, dit encore l’Apôtre, je ne suis rien… «Et tout ce qui est privilège, service, vertu même…«sans la charité, cela ne me sert de rien» (1 Co 13, 1-4). La charité est supérieure à toutes les vertus. Elle est la première des vertus théologales : «Les trois demeurent : la foi, l’espérance et la charité. Mais la charité est la plus grande»  (1 Co 13, 13).

1827 L’exercice de toutes les vertus est animé et inspiré par la charité. Celle-ci est le «lien de la perfection»  (Col 3, 12…15) ; elle est la forme des vertus ; elle les articule et les ordonne entre elles ; elle est source et terme de leur pratique chrétienne. La charité assure et purifie notre puissance humaine d’aimer. Elle l’élève à la perfection surnaturelle de l’amour divin.
1828 La pratique de la vie morale animée par la charité donne au chrétien la liberté spirituelle des enfants de Dieu. Il ne se tient plus devant Dieu comme un esclave, dans la crainte servile, ni comme le mercenaire en quête de salaire, mais comme un fils qui répond à l’amour de «celui qui nous a aimés le premier»  (1 Jn 4, 7-21) :
Ou bien nous nous détournons du mal par crainte du châtiment, et nous sommes dans la disposition de l’esclave. Ou bien nous poursuivons l’appât de la récompense et nous ressemblons aux mercenaires. Ou enfin c’est pour le bien lui-même et l’amour de celui qui commande que nous obéissons … et nous sommes alors dans la disposition des enfants (S. Basile, reg. Fus. Prol. 3 : PG 31, 896B).
1829 La charité a pour fruits la joie, la paix et la miséricorde ; elle exige la bienfaisance et la correction fraternelle ; elle est bienveillance ; elle suscite la réciprocité, demeure désintéressée et libérale ; elle est amitié et communion :
L’achèvement de toutes nos œuvres, c’est la dilection. Là est la fin ; c’est pour l’obtenir que nous courons, c’est vers elle que nous courons ; une fois arrivés, c’est en elle que nous nous reposerons (S. Augustin, ép. Jo. 10, 4).
La charité – l’amour : Rom. 5,5 ; Gal. 5,22 ; 1 Cor. 12, 31-13-13 ;  1 Jn. 4, 7-21 ; Jn.13, 34-35.

4ème. Enseignement
I.                 les Fruits du Saint-Esprit

1832. Les fruits de l’Esprit Saint sont des perfections formées en nous comme des prémices de la gloire éternelle. La tradition de l’Église en donne douze : «la charité, la joie, la paix, la patience, la longanimité, la bonté, la bénignité, la mansuétude, la fidélité, la modestie, la continence, maîtrise de soi» (Ga 5,22-23).
1 - La charité (voir la vertu de la charité – amour)
2 – Joie : Jo. 15,9-11 ; 16,22 ; Phil. 4,4 ; Gal. 5,22
3 – Paix: Mt.5, 9; Rom. 15, 33; Gal. 5, 22; Col. 3, 15; Ep. 4, 2
4 -  Patience : 1 Cor. 13, 4 ; Gal. 5,22 ; Ps 40 (39) ; Ep. 4, 2
5 - Longanimité, 1 Cor. 13, 5 ; Gal. 5,22 ; Col. 3,12
6  – Bonté : Gal 5,22 ; 2 Cor. 6,6
7 - La bénignité -  serviabilité : Gal. 5,22, Ex. 35, 30-36,1 ; 1 cor. 12,5 ; 1 Cor. 13,4 ; Rom. 12,7.
8 - La fidélité : Mt. 19, 1-9 ; Mt. 5,37
9 – La modestie
10 – La continence– Célibat – Virginité – Chasteté: 1 Cor. 7, 1-40
11 – Confiance dans les autres : Gal. 5, 22
12 – Maîtrise de soi : Gal. 5,23 : 2 Tim. 1, 7

Col. 3,12 : «Vous, les élus de Dieu, ses saints et ses bien-aimés, revêtez des sentiments de tendre compassion, de bienveillance, d'humilité, de douceur, de patience» :

1– Compassion – Miséricorde : Lc. 6, 36 ;  Col. 3,12 ; Ep. 4,32
2 – Bienveillance : 1 Cor. 13, 7  
3 – Humilité : Mt. 11, 29 ; Lc. 10, 21 ; 14,11 ; 18,14 ; Ep. 4, 2
4 – Douceur : Col. 3,12 ; Mt. 11, 29 ; Ep. 4,2
5 – Amabilité : Phil.4, 8
6 – Révélation : 1 Cor. 2, 10
7 – Parole de connaissance : Lc. 10, 21
8 - Repos dans l’Esprit : Mt. 11, 29



  5ème Enseignement
Les dons du Saint-Esprit
1831. Les dons du Saint-Esprit sont des dispositions permanentes qui rendent l’homme docile à suivre les inspirations divines. Ils sont au nombre de sept : la sagesse, l’intelligence, le conseil, la force, la science, la piété et la crainte de Dieu
Ils appartiennent en leur plénitude au Christ, Fils de David (cf. Is 11, 1-2).
Ils complètent et mènent à leur perfection les vertus de ceux qui les reçoivent. Ils rendent les fidèles dociles à obéir avec promptitude aux inspirations divines

1 – Sagesse. Le don de la Sagesse permet au croyant d’agir en conformité avec la Parole de Dieu, à la doctrine de l’Eglise et à l’enseignement du Magistère de l’Eglise. Ce don aide le chrétien à porter un jugement équitable dans les différentes situations de la vie et à apprécier valablement les différentes réalités  de l’existence humaine: Sg. 9,1ss; Is.11, 2; 1 R 3, 16-28; 5, 12; Lc. 21, 15; Ac. 6, 10; Col. 3, 16

2 – L’Intelligence.  Ce don donne au croyant la lucidité pour mieux comprendre la Parole de    Dieu. C’est le don que Jésus transmit à ses apôtres pour ouvrir leur esprit à l’’intelligence des Ecritures (Lc. 24, 45) Grâce à ce don, le chrétien peut pénétrer les mystères de Dieu et agir sous l’inspiration de l’Esprit Saint: Rom. 7,25 ; 14,5 ; Eph. 4,23 ; 1 Cor. 14, 14-15

3 – Conseil (Is. 11,2). Le don du conseil joue deux grands rôles dans la vie du croyant : d’abord, par ce don, l’Esprit Saint aide le chrétien à marcher droit selon la Parole de Dieu. Ensuite, par ce même don, le chrétien devient capable d’instruire ses frères et sœurs sur la voie que ceux-ci doivent suivre dans leur existence. Cf. Sg. 9, 1-18

4 – Force : Ce don donne aux croyants la force de mettre en pratique la Parole de Dieu, de résister aux épreuves, de surmonter les tentations et de persévérer dans la foi nonobstant les souffrances. C’est le don qui donne à l’âme de se défaire de l’esprit du monde pour agir selon l’Esprit de Dieu.   Phil. 4,13 ; Ep. 3,16 ; 2 Cor. 6, 1-10 ; 12, 10 ; Jn. 8, 30-39 ; 10, 22-30 ; Ac. 14, 21-22 ; 2 Ti. 1, 6-11.

5 – Science – Connaissance. Ce don est celui qui permet  di distinguer la vérité du mensonge, ce qui plait au Seigneur de ce que conduit à la perdition. Le don de science donne au chrétien une profonde connaissance de Dieu. Il l’aide à se conduire selon la vérité et la Parole de Dieu: 1Cor. 12,8 ; Gal. 11, 11-17 ; Lc. 10,21 ; Jn. 1,45-51 ; Mt. 16,16 ; Si. 6, 18-23

6 - Crainte d’Iahvé : «Le don de la crainte de Dieu consiste à ne désirer que l’accomplissement de  la volonté de Dieu. Ce don donne à l’âme de se conduire selon la vérité de la Parole de Dieu et de lutter contre le péché et tout ce qui est ténèbres et purement charnel, pour plaire à Dieu.  Pr.1, 7; Ef. 4,30 ; Deut. 10, 12 ; Mal. 1,6 ; Si. 1, 11-21 ; 1 P. 5, 8-11

7- La Piété. Ce don est celui qui dispose le Chrétien à l’Écoute de la Parole de Dieu, à méditer sous les mystères de Dieu et à vivre constamment en prière. Le don de la piété procure la paix du cœur et aide le chrétien à demeurer en union de cœur et de pensé avec Dieu: Ep. 5,1-2 ; Is. 11, 2
    Que ton Esprit bon me conduise sur une terre unie (Ps 143, 10).
    Tous ceux qu’anime l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu… Enfants et donc héritiers ; héritiers de    Dieu et cohéritiers du Christ (Rm 8, 14-17).


1 Cor. 12, 4-12 :

1 – Discernement :
1)      Don naturel. Rom. 1, 18-32
2)      Vertu : Heb. 5,14 ; Ac. 24,16 ; Ph.1,9-11
3)      Charisme du discernement des esprits : Rom. 12,2 ; 1 Jo.4, 1-6 ; 1 Cor. 12,10 ; Ep. 5, 10

2 – Guérisons :
1)      C’est une manifestation de l’Esprit, qui produit une guérison physique, psychique ou spirituel et qui rétablit les blessures causé par une mauvaise relation : 1 Cor. 12, 9.30. L’exercice de ce don suppose la foi : Jn. 14, 12-14
2)      Le don de guérison c’est aussi un pouvoir donné par le Christ : Mt. 10,1. 8
3)      Guérison totale, spirituelle et psychique: Lc. 7, 36-50

3 – Miracles: 1 cor. 12, 10.29. Jésus a lieu ce don à l’annonce de l’Évangile : Mc. 16,15-20
4 – Prophétie – Prophète : 1 Cor. 14, 1-6.24.29-33 ; Jer. 1,4-10
5 – Glossolalie (Diversité des lingues) : 1 Cor.12, 10 ; 14, 1-28 ; Act. 2, 4.11-13 ; 10,46 ;
6 – Interprétation des lingues. 1 Cor. 12, 10.30

1 cor : 12,28-30 :

1 – Apôtre : 2 Cor.5, 20, Rom. 11,13 ; Mc. 3,13-15 ; Ac. 1,8; 1 Cor. 12,28; Ef. 4,11
2 – Docteur – Maître – Enseignement : Rom.12, 7 ; Act. 13,1 ; 1 Cor. 12,28
3 – Gouvernement : 1 cor. 12,28

Ep. 4, 1-12 :

1 – Evangéliste : Lc.1, 3-4
2 – Pasteur : 1 P 5, 1-4
3 – Ministères : Ef. 4,12
1)      Ministres ordonnés : Évêque, prêtre ; diacre
2)      Ministres non-ordonnés : Lecteur, acolyte, Ministre extraordinaire de l’Eucharistie, Bayangeli,  Bakambi, Catéchiste, etc.
3)      Ministère de guérison et de délivrance du démon et du pouvoir de Satan. C’est l’actuation du don de guérison (1 Cor. 12, 9.30) e d’exorcisme. (Mt. 10, 1. 8 ; Lc. 10, 9.19)

Rom. 12, 5-8 :

1 – Exhortation : 1 Cor. 14,13 ; Rom. 12,8
2 – Présidence, leader : Rom. 12,8 ; Supérieure de la communauté.  
3 – Consolation : 1 Cor. 14,3
4 – Révélation : 1 Cor. 2, 9-13 ; 1 Cor.14, 6.26 ; Ef. 1,17 ; Gal. 1, 11-17
5 – Prière : Rom.  8,26-27



P.  Alfredo Neres, Missionnaire Combonien
Programme de la retraite 
Noyaux de discernement Kin – Est, 18/20 février 2011

Vendredi, le 18 :
17,00 – Arrivée – mise en place
18,00 – Prière d’ouverture
19,00 – Dialogue – écoute : Qu’est-ce-que je veux connaitre lors de cette retraite ?
                                              Mposa nini ezali o motema mwa ngai, nalingi nayeba ?
21,30 – Repos

Samedi, le 19 :

6,00 – Lever et douche
6.30 – Prière de louange
7,00 – Petit déjeuner
8,00 – 1er. Enseignement : Introduction générale sur les vertus, dons et les fruits de l’ES.
9,00 – Méditation individuelle en silence
10,00 – 2e. Enseignement : Les vertus humaines : prudence, justice, force, tempérance
11,00 – Méditation personnelle en silence
12,00 – 3e. Enseignement : Les vertus théologales : foi, espérance et charité
13,00 – Méditation personnelle en silence
13,30 – Déjeuner – repos
15,00 – Carrefours
16,00 – Mis en commun
16,30 – Pose
17,00 – 4ème. Enseignement : les fruits de  l’Esprit Saint
18,00 – Méditation en silence
18,30 – Messe
-          Adoration SS. Sacrement : prière de guérison intérieur,  prière de délivrance, prière de guérison physique.
21,00 – Repos

Dimanche, le 20

6,00 – Lever et douche
7,00 - Prière de louange
7,30 – Petit déjeuner
8,30 – 5ème. Enseignement : les dons de l’E.S.
10,00 - Méditation Personnelle
11,00 – Messe et invocation de l’Esprit Saint
13,00 – Évaluation
14,00 – Fin





P.  Alfredo Neres, Missionnaire Combonien



LES VERTUS
Qu’est-ce que la vertu ?
La vertu est une disposition habituelle et ferme à faire le bien. « Le but d’une vie vertueuse consiste à devenir semblable à Dieu » (saint Grégoire de Nysse). Il existe des vertus humaines et des vertus théologales.
378. Qu’est-ce que les vertus humaines?
Les vertus humaines sont des dispositions habituelles et stables de l’intelligence et de la volonté, qui règlent nos actes, ordonnent nos passions et guident notre conduite selon la raison et la foi. Acquises et renforcées par les actes moralement bons et répétés, elles sont purifiées et élevées par la grâce divine.
379. Quelles sont les principales vertus humaines?
Ce sont les vertus appelées cardinales. Toutes les autres se regroupent autour d’elles et elles constituent les fondements de la vie vertueuse. Ce sont : la prudence, la justice, la force et la tempérance.
380. Qu’est-ce que la prudence?
La prudence dispose la raison à discerner en toute circonstance notre véritable bien et à choisir les moyens appropriés pour l’atteindre. Elle guide les autres vertus, en leur indiquant leur règle et leur mesure.
381. Qu’est-ce que la justice?
La justice consiste dans la volonté constante et ferme de donner à autrui ce qui lui est dû. La justice envers Dieu est appelée « vertu de religion ».
382. Qu’est-ce que la force?
La force assure la fermeté dans les difficultés et la constance dans la recherche du bien; elle peut aller jusqu’à la capacité de faire éventuellement le sacrifice de sa vie pour défendre une juste cause.
383. Qu’est-ce que la tempérance?
La tempérance modère l’attrait des plaisirs, assure la maîtrise de la volonté sur les instincts et rend capable d’équilibre dans l’usage des biens créés.
384. Qu’est-ce que les vertus théologales?
Ce sont les vertus qui ont Dieu lui-même pour origine, pour motif et pour objet immédiat. Infuses en l’homme avec la grâce sanctifiante, elles rendent capables de vivre en relation avec la Trinité; elles fondent et animent l’agir moral du chrétien, en vivifiant les vertus humaines. Elles sont le gage de la présence et de l’action de l’Esprit Saint dans les facultés humaines.
385. Quelles sont les vertus théologales?
Ce sont la foi, l’espérance et la charité.
386. Qu’est-ce que la foi?
La foi est la vertu théologale par laquelle nous croyons en Dieu et à tout ce qu’il nous a révélé, et que l’Église nous propose de croire, parce que Dieu est la vérité même. Par la foi, l’homme s’en remet librement à Dieu. C’est pourquoi le croyant cherche à connaître et à faire sa volonté, car la foi « agit par la charité » (Ga 5,6).
387. Qu’est-ce que l’espérance?
L’espérance est la vertu théologale par laquelle nous désirons et attendons de Dieu la vie éternelle comme notre bonheur, mettant notre confiance dans les promesses du Christ et comptant sur l’appui de la grâce du Saint-Esprit pour mériter la vie éternelle et pour persévérer jusqu’à la fin de notre vie sur la terre.
388. Qu’est-ce que la charité?
La charité est la vertu théologale par laquelle nous aimons Dieu par-dessus tout et notre prochain comme nous-mêmes, par amour de Dieu. Jésus en a fait le commandement nouveau, la plénitude de la Loi. Elle est le « lien de la perfection » (Col 3,14), le fondement des autres vertus, qu’elle anime, inspire et ordonne. Sans elle, « je ne suis rien et… rien ne me sert » (1 Co 13,1-3).
389. Qu’est-ce que les dons du Saint-Esprit?
Les dons du Saint-Esprit sont des dispositions permanentes qui rendent l’homme docile à suivre les inspirations divines. Ils sont au nombre de sept : la sagesse, l’intelligence, le conseil, la force, la science, la piété et la crainte de Dieu.
390. Qu’est-ce que les fruits de l’Esprit Saint?
Les fruits de l’Esprit Saint sont des perfections formées en nous comme des prémices de la gloire éternelle. La tradition de l’Église en donne douze : « la charité, la joie, la paix, la patience, la longanimité, la bonté, la bénignité, la mansuétude, la fidélité, la modestie, la continence, la chasteté » (Ga 5,22-23 vulg.).

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