vendredi 3 octobre 2014

A la découverte de St Daniel Comboni

INTRODUCTION
L’histoire nous enseigne qu’il y eut et qu’il continue à y avoir dans l’Eglise des hommes et des femmes qui ont  mené ou qui mènent leur vie dans une relation intime avec Dieu. Cette relation se vit et se fortifie par des moyens ou pratique qui amènent le sujet qui la mène à avoir la force nécessaire pour tenir soit devant les tentations ou soit devant n’importe quel obstacle. C’est justement cette manière de vivre que l’on appelle ‘’la spiritualité’.
Dans notre travail nous allons essayer de parler de la spiritualité de Saint Daniel Comboni, évêque et fondateur de l’Institut de Missionnaires Comboniens du Cœur de Jésus, qui dévoué toute sa vie à trois réalités : le Cœur Sacré de Jésus, le Cœur Immaculé de Marie et la croix. Dans un premier temps nous allons faire une brève présentation de la personne, ensuite nous auront à faire  échos des Cœurs, Sacré de Jésus et Immaculé de marie dans la vie de Saint Daniel Comboni et dans un troisième temps nous allons présenter sa relation avec la croix et nous finirons par une conclusion

I-A la découverte de Saint Daniel Comboni : brève présentation de la personne
Né le 15 mars 1831 à Limone Sul Garda (Italie), dans une famille de huit enfants dont il était le seul survivant, Saint Daniel Comboni est le fondateur de la famille missionnaire combonienne.
Ordonné prêtre en 1854, après avoir embrassé l’idéal missionnaire dans l’Institut de Don Mazza à Vérone, suite à la lecture de l’histoire des martyres Japonais, il partit 3ans plu tard pour l’Afrique.
Avec la conviction que les africains devraient devenir eux même protagonistes de leur propre salut, il conçut en 1864 son plan qui a pour but : « Sauver l’Afrique par l’Afrique ». Fidele à sa devise « Ou l’Afrique ou la mort », il fonda en 1867 l’Institut des missionnaires Comboniens et en 1872 celui des sœurs missionnaires Comboniennes.
Il a dépensé toute son énergie pour la cause des Africains et s’est battu pour l’abolition de l’esclavage. Sacré évêque de l’Afrique centrale en 1877, il mourra le 10 Octobre 1881 à Khartoum, terrassé par la  maladie et accablé par  de multiples croix, alors qu’il venait d’avoir 50 ans.
Le 5 Octobre 2003 il a été canonisé par le pape Bx Jean-Paul II, à la place St Pierre à Rome (Vatican).

 II-Comboni et les Cœurs Sacré de Jésus et Immaculé de Marie  
C’est depuis son entrée dans l’Institut de  Don Mazza comme séminariste que Saint Daniel Comboni a absorbé la dévotion aux Cœurs Sacré de Jésus et Immaculé de Marie. En effet, Don Mazza avait introduit cette dévotion au Sacré-Cœur de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie à Vérone, respectivement en 1833 et en 1834 ; et en célébrait déjà la fête liturgique avant même son étendue dans l’Église universelle[1]. Dans la chapelle de son Institut, Don Mazza avait fait placer un tryptique qui représentait en son centre les Cœurs de Jésus et de Marie. C’est là donc que le futur apôtre de  l’Afrique centrale, subira l’influence et sera attiré vers ces deux Cœurs auxquels il aura toute sa vie une forte dévotion.
Cette dévotion de Comboni aux Cœurs sacré et Immaculé de Marie s’est manifestée par une confiance totale. Nous pouvons même le constater dans ses Ecrits où Chaque fois non seulement il se confie lui-même  à ces deux cœurs, mais aussi son œuvre. Comboni en fait ne faisait rien ou ne prenait aucune décision sans invoquer les Cœurs, Sacré de Jésus et Immaculé de Marie. Il trouvait en eux, en effet, sa force et sa puissance pour son œuvre de la régénération de l’Afrique, mais aussi pour sa propre vie spirituelle. « Voici l’ardent désir que je veux vous communiquer : faites une recommandation spéciale aux amis du Sacré-Cœur, et inciter-les à prier ardemment pour mon cher vicariat, pour moi, pour mes missionnaires, qui tous sont au service de l’Afrique centrale »[2], écrivait-il au père Henri RAMIRIERE  (responsable de la revue ’’ Messagers du Cœur de Jésus’’) le 12 Juillet 1878. Par ailleurs avait-il écrit en 1874 au Cardinal Barnabo (préfet de la Propaganda Fide) à propos de ce même Cœur Sacré de jésus et de celui Immaculé de Marie ce qui suit : « J’ai l’impression que le Sacré-Cœur de Jésus et le Cœur Immaculé de Marie sont avec nous et qu’ils m’aideront à vaincre les ennemis de la sainte œuvre »[3].C’est cette confiance qui le poussa à consacrer officiellement son vicariat apostolique de l’Afrique centrale au Cœur-Sacré de Jésus, dans une célébration solennelle à Khartoum le 14 Septembre 1873 et à El-Obeïd à la même date[4].
D’autre part remarque- t- on chez St Daniel Comboni un attachement personnel aux Cœurs, Sacré de Jésus et Immaculé de Marie. Il suffit de penser à la manière dont il signait souvent certaines de ses lettres adressée à ses amis, pour s’en rendre compte. «…Je reste pour la vie dans les Cœurs de Jésus et de Marie…. » Ou encore «.Je me signe dans les Cœurs de Jésus et de Marie »[5].
Comme héritage, il a transmis cette dévotion à ses missionnaires en faisant du Cœur Sacré de Jésus le centre de la spiritualité de son Institut masculin c'est-à-dire celui des missionnaires Comboniens[6] d’une part et du Cœur Immaculé de Marie le centre de la spiritualité de son Institut féminin c’est-a-dire celui des missionnaires Comboniennes, jusqu'à nos jours.
La dévotion aux Cœurs Sacré de Jésus et Immaculé de Marie a pour ainsi dire une place importante dans la spiritualité de St Daniel Comboni.

III-La place de la croix dans la vie de St Daniel Comboni : croix comme dévotion
Même si en général la croix présente une image négative aux yeux des hommes, pour Saint Daniel Comboni, elle a une figure positive : la croix pour lui est source non seulement du salut, mais elle est signe d’une bonne œuvre, œuvres de Dieu du fait qu’elle exprime l’amour du Cœur de Jésus, selon ses termes. « Les œuvres de Dieu naissent et grandissent au pied de la croix»[7], écrivait-il en 1878, au père HENRI RAMIERE. Voila pourquoi il en fait une dévotion. Pour St Daniel Comboni la croix est une épouse, il l’accueillait et la vivait sereinement, confiant qu’elle signe de purification de son œuvre.
Comboni a en effet, supporté, presque sa vie, des injustices et calomnies venant de ses plus stricts et proches collaborateurs. Ce fut le cas, par exemple, du père Cancererie, l’un de ses collaborateurs caméliens, en qui il avait beaucoup de confiance au point de le nommer son vicaire. Ce lui-ci non seulement voulait s’approprier  l’œuvre de Comboni, mais aussi convoitait sa nomination comme évêque de l’Afrique centrale, ce qui l’a conduit à forger des mensonges contre lui et à l’accuser injustement auprès du St siège[8].  Devant cette situation Comboni garda une sérénité malgré qu’il en souffrait énormément et s’en remit à Dieu, tout en pardonnant à son persécuteur. Il lui arrivait même de demander et de recommander la croix pour lui-même et pour ses missionnaires, étant convaincu qu’elle est nécessaire pour le maintien et le progrès de son œuvre. Il écrivait au père HENRI RAMIERE dans ce sens : « Nos suppliques ne doivent pas avoir pour but l’éloignement de croix, des souffrances et des privations extraordinaires que nous endurerons, nous et nos missionnaires ; en effet, la croix et les plus grandes tribulations sont nécessaires pour le maintien, la stabilité et le progrès des œuvres de dieu »[9]. Comboni trouvait sa joie, dans la croix pour le Christ et pour le salut des âmes. « Oh ! Qu’il est beau de souffrir autant pour Jésus et pour les âmes les plus délaissées qui nous sont confiées par le vicaire de Jésus-Christ » [10] disait-il dans sa lettres adressée en 1878 au père HENRI RAMIERE.
A la fin de sa vie, après avoir endure toute sortes de croix, avec une foi désormais inébranlable, une semaine avant son départ de cette terre, Saint Daniel Comboni dira avec une cofinance extrême : « Qu’il arrive tout ce que Dieu veut. Dieu n’abandonne jamais celui qui a confiance en Lui. (…). Je suis très heureux de la croix parce que si elle est portée volontiers pour l’amour de Dieu elle engendre le triomphe et la vie éternelle »[11].  
Autant dire que l’expérience de la croix a été vécue par Saint Daniel Comboni, non pas comme un malheur, mais plutôt comme un bonheur, avec un caractère dévotionnel et dans un climat d’accueil et de sérénité voire d’amour. La croix a pour ainsi dire, une place de choix dans sa spiritualité missionnaire, ce qu’il a laissé à ses successeurs (missionnaires) qui continuent à en faire l’expérience  jusqu’à nos jours[12].

CONCLUSION
Tout compte fait, nous pouvons comprendre d’après ce qui précède que Saint Daniel Comboni avait vécu une spiritualité dévotionnelle. Et cette dévotion était centrée essentiellement sur sa consécration ou son attachement aux Cœurs, Sacré de Jésus et Immaculé de Marie, mais aussi sur l’amour de la croix, en qui il trouvait la grâce et la force pour mener à bien son œuvre. Sa sainteté et la réussite de sa mission sont pour ainsi dire le fruit de cette dévotion comme lui-même le prévoyait dans sa lettre du 12 Juillet 1874 adressée au Cardinal Barnabo en ces termes : « Seule notre consécration au Cœur Sacré de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie, et l’amour de la croix nous feront garder notre sainteté et nous donneront assez de force pour accomplir notre devoir de sauver l’Afrique »[13].
  




 .






[1] P. Francesco, LE COEUR DU BON PASTEUR, Nihil obstat, Rome, 1989, p.17.





[2] E-5257
[3] E-3503
[4] E-3211
[5] Lettres  74,  95.
[6] Règle de vie MCCJ n0 3.1
[7] E-5258
[8] E-4200
[9] E-5258
[10] E-5258
[11] E-7246
[12] Règle de vie MCCJ n0 4.2
[13] E- 4825

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire