0. Introduction
Dans les études de l’histoire des pères de l’Eglise sur les grandes
personnalités de l’Église antique, nous en avons cet éminent évêque africain du
IIIesiècle qu’était saint Cyprien, premier évêque à mériter la
couronne du martyre en Afrique. Sa renommée tient également - comme en témoigne
le diacre Pontius qui écrivit sa première biographie - à sa production
littéraire et à son activité pastorale pendant les treize ans qui s’écoulèrent
entre sa conversion et son martyre.
Dans cette travail pratique je vais présenter l’œuvre de Cyprien sur les
lapsi, en commençant par la personne lui-même, son environnent, l’œuvre il a réalisé
sur les lapsi et en fin, appréciation du terme.
1. L’auteur
Né à Carthage au sein d’une riche famille païenne, après une jeunesse
dissipée, Cyprien se convertit au christianisme à l’âge de 35 ans. Il raconte
lui-même son itinéraire spirituel. Immédiatement après sa conversion, Cyprien
est élu, non sans jalousies et résistances, au service sacerdotal et à la
dignité épiscopale. Pendant la brève période de son épiscopat, il doit
affronter les deux premières persécutions prescrites par édit impérial, celle
de Dèce (250) et celle de Valerius (257-258)[1].
Après la persécution, particulièrement cruelle, de Dèce, l’évêque eut à
s’engager courageusement pour le rétablissement de la discipline au sein de la
communauté chrétienne. De nombreux fidèles, en effet, avaient abjuré, ou au
moins n’avaient pas eu devant l’épreuve le comportement qui aurait convenu. Ils
constituaient ceux qu’on appelait les lapsi,
c’est-à-dire ceux qui étaient « tombés », et qui désiraient ardemment
réintégrer la communauté. Le débat sur leur réadmission en arriva à diviser les
chrétiens de Carthage, en laxistes et en rigoristes. À cette difficulté, il se
trouva s’en ajouter une autre : la grave peste qui frappa l’Afrique et
posa d’angoissantes questions théologiques aussi bien à l’intérieur de la
communauté que dans la confrontation avec les païens. Il faut rappeler enfin la
controverse entre Cyprien et l’évêque de Rome, Étienne, à propos de la validité
du baptême administré aux païens par des chrétiens hérétiques.
2. Le thème central
Tout individu suspect de ne pas honorer les dieux est
convoqué ou arrêté: on lui demande d'offrir une victime et de renier le Christ.
Cyprien estime qu'il aidera davantage son Église en se cachant un certain temps
et en soutenant son peuple à distance. Quand il revient à Carthage (vers
avril-mai 251), il doit régler la question des lapsi, c'est-à-dire des chrétiens "tombés" durant la
persécution.
Il écrivit son
livre des Lapsi[2].
Il a pris une attitude miséricordieuse en vers eux avec une pénitence très rigoriste.
Il disait: Qu'il ne faut pas enlever aux lapsi toute
espérance, pour ne pas les pousser, en les excluant de l'Église, à abandonner
la foi, à retomber dans la vie païenne; que cependant il faut leur imposer une
longue pénitence, et les punir proportionnellement à leur faute[3]. Ils ont sacrifié aux dieux
pour pouvoir sauver leurs familles, leurs maisons et leurs vies. Il existe trois
types de lapsi, chacun d’eux correspondant à une action que leurs persécuteurs
leur demandaient d’effectuer à leurs croyances. Ils sont turificati quand ils ont brulé l’encens pour honorer des dieux
pains, sacrificati quand ils ont fait
un sacrifice aux dieux païen, et lilbellalici ceux qui, sans faire acte
formel d'apostasie, avaient profité de la faiblesse des fonctionnaires romains,
les avaient séduits et s’étaient fait donner de fausses attestations[4].
3. Raison de la composition
Ceux qui ont apostasié sont nombreux: ils ne sont plus dans
la communion ecclésiale. Ils ne pourront participer à nouveau aux prières et à
l'eucharistie que s'ils sont réintégrés dans l'Église. Cela suppose qu'ils
fassent pénitence, confessent publiquement leur faute et soient relevés par
l'imposition des mains de l'évêque et du clergé. Mais ces prescriptions sont
loin d'être toujours respectées. L'évêque de Carthage multiplie ses
instructions et en informe Rome. Le pape Corneille, que Cyprien soutient énergiquement
contre le prêtre Novatien qui vient de créer un schisme en se faisant sacrer
évêque de Rome, adopte la même conduite à l'égard des lapsi. Par contre, l'évêque de Carthage va s'opposer au pape
Étienne au sujet du baptême des hérétiques. La question est de savoir si l'on
doit rebaptiser les hérétiques ou les schismatiques lorsqu'ils reviennent à la
vérité. Les pratiques sont différentes selon les Églises: ainsi à Rome et à
Alexandrie, on se contente d'une simple réconciliation; en Afrique et en Asie
Mineure, on exige qu'hérétiques et schismatiques soient rebaptisés. Cyprien
prend nettement position dans ce sens: les lapsi ne peuvent conférer les sacrements parce qu'ils sont
"dehors". Le baptême est "le baptême de l'Église"[5].
4. Appréciation personnelle
Cyprien aurait
poussé les choses à l’extrême et la position de l’Eglise est de mettre le juste
milieu entre les divergences de Cyprien et Etienne concernant de façon de
réconcilié les lapsi dans l’Eglise. Donc, les problèmes sont doctrinal
notamment la compréhension et la pratique des sacrements, celles du baptême et
réconciliation. S. Cyprien reprit cependant l'argumentation de Tertullien, sans
toutefois le nommer, et la résuma ainsi: De même qu'il n'y a qu'un Christ, il
n’y a aussi qu'une Église; elle seule est la médiatrice du salut, elle seule
peut administrer les sacrements, hors d'elle aucun sacrement ne peut être
validement conféré[6] .
Celui qui
baptise est un simple instrument, et le Christ peut se servir d'un instrument quelconque, pourvu que celui ici
fasse ce que le christ veut qu’il fasse. Cet instrument ne fait qu’exécuter
l’acte du baptême ; la grâce du baptême vient de Dieu.
Le baptême
conféré par un lapsi ou hérétique sera donc valide, s’il a été administré au nom du Père, du Fils et du
Saint-Esprit, et avec 1'intention de faire ce que fait l’Eglise. Celui qui a
été baptise vient-il, tombé, à reconnaitre son égarement et sa séparation de la
vérité, il doit, pourvoir être admis dans cette Eglise, se soumettre à une
pénitence mais il n’est pas nécessaire de le rebaptiser.
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