Les formes de la célébration pénitentielle
1.0 La première forme de la
célébration pénitentielle
Réconciliation
individuelle des pénitents- constitue l’unique manière normale et ordinaire de
célébrer ce sacrement, et on ne peut ni ne doit la laisser tomber en désuétude
ou la négliger. La première forme permet
la valorisation des aspects personnels – et essentiels – que comporte
l’itinéraire pénitentiel. Le dialogue entre le pénitent et le confesseur,
l’ensemble des éléments utilisés (les textes bibliques, le choix des formes de
la « satisfaction », etc.) permet à la célébration sacramentelle de
mieux répondre à la situation concrète du pénitent. On voit bien la valeur de
ces éléments lorsqu’on pense aux
diverses raisons qui poussent un chrétien à la pénitence sacramentelle :
un besoin d’être personnellement réconcilié et d’être admis à nouveau dans l’amitié
de Dieu. Cette première forme permet d’exprimer clairement et de promouvoir la
décision et l’effort personnels. Çà se fait comme ci-dessous :
Préparation personnelle et après, il y a
l’accueil mutuel - Le prêtre et le pénitent font ensemble le signe de la
croix. Le pénitent peut dire : Bénissez-moi, mon père, parce que j’ai
péché. Et le prêtre le bénit au nom du seigneur, en l’invitant à la confiance.
La lecture de la parole de Dieu-l e
prêtre ou le fidèle lit un passage de l’écriture au moins que le prêtre
proclame de mémoire une parole du seigneur évoquant la miséricorde de Dieu
ou appelant l’homme pécheur à la
pénitence.
Confession des péchés - Le pénitent
peut commencer par une confession
globale de son état de pécheur, en disant : Je confesse à Dieu tout
puissant, je reconnais devant vous, mon
père, que j’ai péché, en pensée, en
parole…, Le pénitent fait ensuite l’accusation des ses fautes particulières.
Le prêtre
propose ensuite un signe de conversion et de pénitence : prière, partage,
effort pour sortir de soi-même, de ses habitudes et, surtout, service du
prochain. Il convient que le pénitent manifeste son acceptation ou qu’il
propose lui-même une autre expression concrète de sa volonté de renouveau dans
sa vie profonde.
Prière pour accueillir le pardon – Si
le prêtre et le pénitent sont assis, ils se lèvent et, dans la mesure du
possible, le fidèle se met à genoux ou, du moins, il s’incline profondément.
Chaque fois que c’est possible, le prêtre et le pénitent prient ensemble
quelques versets de psaumes. Le pénitent peut aussi exprimer son regret dans
une prière.
Absolution – Le pénitent écoute la
parole qui lui donne le pardon de Dieu. Le prêtre étend les mains sur la tête
du pénitent. Les mains «étendues, le
prêtre dit la prière de réconciliation. Le fidèle pardonné répond : Amen. Le prêtre invite à l’action de
grâce : souhait de joie et de confiance, mot d’encouragement adapté à
chaque personne. Il peut conclure ainsi : Allez dans la paix et la joie du
christ.
En cas de nécessité
Si les circonstances obligent à abréger la
célébration, on doit toujours sauvegarder au minimum, avec l’aveu des fautes et
la proposition d’un signe de pénitence, la demande de pardon du fidèle et
l’intégralité de la formule d’absolution. Mais, s’il ya danger de mort
imminente, le prêtre pourra s’en tenir aux paroles essentielles de
l’absolution : Au nom du père, + et du fils, et du Saint-Esprit, je vous
pardonne tous vos péchés.
2.0 La deuxième forme de la célébration pénitentielle
Réconciliation
de plusieurs pénitents avec confession et absolution individuelles- même si,
dans sa préparation, elle permet de souligner davantage les aspects
communautaires du sacrement, rejoint la première forme dans l’acte culminant du
sacrement, à savoir la confession et l’absolution individuelles des péchés, et
par conséquent elle peut être assimilée à la première forme en ce qui concerne
la normalité du rite. La deuxième forme de la célébration, précisément par son caractère
communautaire et la façon dont elle se déroule, met en relief quelques aspects de grande importance :
la Parole de Dieu, écoutée en commun, a un autre effet que la lecture faite individuellement,
et elle souligne mieux le caractère ecclésial de la conversion et de la
réconciliation. Elle revêt une signification particulière dans les devers
moments de l’année liturgique et à l’occasion des événements présentant un
intérêt pastoral spécial. Il faut avoir un nombre suffisant de confesseurs pour
sa célébration.
La célébration
communautaire de la réconciliation a l’avantage de rendre plus tangible le
caractère ecclésial du sacrement : ensemble nous entendons proclamer la
parole de Dieu, qui nous appelle à la conversion et nous dit la miséricorde du seigneur ;
ensemble nous confrontons nos vies à cette parole et nous prions les uns pour
les autres ; ensemble nous recevons le pardon de Dieu et nous reprenons
notre route.
3.0 La troisième forme de la célébration pénitentielle
Réconciliation
de plusieurs pénitents avec confession et absolution générales - Revêt un caractère d’exception ; elle
n’est donc pas laissée au libre choix, mais elle réglementée par une discipline
spéciale. S’il est vraie que, lorsque se
vérifient les conditions requises par la discipline canonique, on peut faire usage
de la troisième forme de célébration, on ne saurait pourtant oublier que cette
forme ne peut devenir une forme
ordinaire et qu’elle ne peut ni ne doit être employée si ce n’est « en cas
de grave nécessité », restant ferme
l’obligation général de confesser individuellement les péchés graves avant de
recourir de nouveau à une autre absolution générale.
La confession
individuelle et intégrale des péchés avec absolution également individuelle
constitue l’unique moyen ordinaire qui permet au fidèle, conscient de péché
grave, d’être réconcilié avec Dieu et avec l’église. Tout péché grave
doit être toujours avoué, dans une
confession individuelle.
4.0 Les célébrations pénitentielles non
sacramentelles
Il est très souhaitable que les chrétiens puissent participer à des
célébrations qui ne comportent pas le signe sacramentel de la réconciliation.
Les célébrations de la pénitence (On ne
les appelle pas « célébration de la réconciliation » parce que ce terme peut s’appliquer, en rigueur de
terme, qu’aux célébrations sacramentelles) ont valeur en elles-mêmes comme
révélant le caractère ecclésial de la pénitence. Elles peuvent permettre aux chrétiens
que leur situation publique prive de l’eucharistie (par exemple, les divorcés remariés),
de se joindre à une démarche communautaire ecclésiale. Elles trouvent aussi
leur place dans le cadre de l’initiation des enfants à une démarche
pénitentielle en Eglise. Dans le cas où l’on ne dispose pas de prêtres, elles
peuvent être organisées par un diacre, un catéchiste ou un autre membre de
l’assemblée chrétienne concernée.
Leur structure
est celle qui est observée habituellement dans les célébrations de la parole de
Dieu et qui est proposé dans le rituel pour la réconciliation de plusieurs
pénitents : après l’homélie et la méditation de la parole de Dieu
l’assemblée exprime son repentir et son désir de conversion par une prière
litanique ou par tout autre moyen capable de promouvoir la participation de
tous. Ces célébrations ne comporte ni aveu individuel, ni absolution. Cependant
elles peuvent constituer une utile préparation à la confession en aidant à
approfondir et exprimer de manière communautaire la résolution permanente de
conversion.
BIBLIOGRAPHIE
CHALET-TARDY,
Célébrer la pénitence et la Réconciliation, nouveau rituel, Paris, 1978, 95p.
JOUNEL Pierre,
(présentée par), La célebration des Sacrements, Desclée, 1983, 1279P.
JEAN Paul II, Exhortation apostolique, Réconciliatio et Paenitentia, paris,
1984, 117p.
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