Ce livre écrit par l’Abbé LUYEYE
François sous l’intitulé " Cardinal Joseph Albert Malula, un Pasteur
prophétique", est une œuvre proéminente dans la mesure où elle retrace la figure
d’un brillant pasteur de l’Eglise congolaise. Il est composé de huit chapitres.
Selon l’auteur, son but c’est de rapprocher les lecteurs de la pensée profonde
et de l’originalité des œuvres du Cardinal Malula. La question de fond c’est
celle de savoir l’impact de l’héritage de Malula pour nous aujourd’hui, lui en
tant que pasteur, prophète et leader.
Joseph A. Malula est né à
Léopoldville le 17 décembre 1917 ; fut élevé à Boma. En 1931 entra au
petit Séminaire de Mbata Kiela, où il reçut une formation d’humaniste solide en
compagnie de ses compagnons dont Mgr Moke. En 1937 il commença les études
philosophiques au grand Séminaire de Kabwe et en 1940, la théologie, qu’il
termina en 1944 ; deux ans après il ordonné prêtre. Très tôt Malula
compris qui le sacerdoce était un honneur mais surtout une responsabilité, dira
–t-il dans une lettre à un bienfaiteur. En 1953 il voyage à Rome en transitant
par quatre capitales africaines. Il arrive aussi en Belgique et reste frappé par
le zèle pastoral, malgré l’individualisme. Ce voyage lui a permis de concevoir
des intuitions pastorales pour l’avenir de l’Église du Congo, autour desquelles
il s’engagea dans l’apostolat de la
jeunesse, de la famille et des laïcs en général. Grand compositeur et prédicateur
vigoureux, autodidacte.
Le 02 juillet 1959, le Pape Jean
XXIII le nomma vicaire apostolique et auxiliaire de Léopoldville ;
choisissant comme devise de son épiscopat « in caritate » il se
propose comme serviteur de la charité et apôtre de la communion fraternelle
dans le Congo ; il rêve avec une Église congolaise dans un Etat congolais,
fondé sur l’unité des croyants dans la foi en Jésus Christ ; cette formule
est devenue le moteur de toute la dynamique pastorale de sa vie. Malula a pris
part au Concile Vatican II comme membre de la commission liturgique.
Le 07 juillet 1964, Paul VI le
nomma archevêque et le 28 mars 1969 il est élevé au rang de cardinal ; à cette
occasion il exhorta les fidèles sur la nécessité de l’unité et de la collaboration.
Son courage prophétique l’a valu la haine, la persécution et l’exil durant le régime
mobutiste. A peine rentré de son exil à
Rome, il chercha à organiser son diocèse le divisant en trois régions
apostoliques confiées à chacun des ses évêques auxiliaires ; il définit les priorités pastorales telles
que la formation des prêtres, des religieux, des lais et la promotion de
l’inculturation. C’est lui le pionnier du rite zaïrois. En février 1989 il
convoqua un concile diocésain que fut l’expression du projet pastoral qui lui
habitait ; ce fut un testament légué à l’Eglise de Kinshasa. Il rêvait
aussi la célébration d’un concile africain, mais la mort l’a emporté de ce
monde le 14 juin 1989.
De son vivant le Cardinal Malula préconisait
l’africanisation du christianisme ; pour ce, il fallait opérer un
changement de mentalités, remettre en
question la pastorale traditionnelle, pour enfin, en définir les priorités
pastorales. Il s’engagea dans la promotion du clergé local, sensibilisant les
jeunes ; cette exhortation eut son retentissement progressivement dans les
années 80. En fait, pour Malula l’idéal sacerdotal se base sur l’unité du
presbyterium, le service et l’humilité, devenant l’homme de Dieu et des hommes,
en prenant part à leurs joies et leurs peines. C’est dans cette ligne qu’il
voulut une formation adaptée au clergé diocésain. Il s’intéressait
personnellement à rencontrer, accompagner et assister ses séminaristes.
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