lundi 10 décembre 2012

Gustavo GUTIERREZ, la théologie de la libération


INTRODUCTION
Dans le cadre de notre cours de théologie fondamentale/C, il nous a été demandé de lire un auteur théologien, puis le présenté de manière brève, tout en parlant de sa vie, sa pensée ainsi que ses œuvres. Quant à ce qui nous concerne, nous avons lu Gustavo GUTIERREZ qui est l’un des protagonistes théologiens non-occidentaux qui s’intéressent à la théologie qui autre fois, était le domaine « privé » des seuls occidentaux. «  Il s’agit donc pour ces théologiens non-occidentaux, d’une déprivatisation de la théologique en faveur de l’Europe ; il s’agit d’un élargissement du champ théologique »[1] .
Ainsi, l’architecture de notre étude se présente de la manière suivante : dans un premier temps, nous présenterons la biographie de Gustavo Gutiérrez, dans un second moment, nous parlerons de manière laconique de la pensée de l’auteur, enfin, nous présenterons ses différentes publications.
I. BIOGRAPHIE[2]
Né à Lima au Pérou le 8 juin 1928, Gustavo Gutiérrez Merino, est un prêtre, philosophe et théologien. Il est considéré comme le père de la théologie de la libération. Il abandonne ses études de médecine pour étudier la philosophie et la psychologie à Louvain, en Belgique, puis la théologie à l'université catholique de Lyon, en France. En 1959, il est ordonné prêtre et devient en 1998 religieux dominicain. Disons que Par sa grand-mère, il a du sang indien dans les veines. Cloué au lit de 12 à 18 ans par une grave maladie des os, il se passionne pour toutes sortes de lectures et dévore ainsi les livres de Jules Verne. Sensiblement mystique, après quelques années passées chez les Frères maristes, il découvre la philosophie "intuitive et intellectuelle" de Blaise Pascal.
Rentré au Pérou,  il accepte la charge d'une paroisse ; il revoit et reconstruit toute sa théologie à partir du peuple simple qu'il côtoie quotidiennement. Ainsi se développe sa réflexion qui se structure et s'articule dans un livre considéré comme la pierre de touche de la théologie de la libération: en 1971 il publie sa Teología de la liberación qui sera rapidement traduit en une vingtaine de langues. Si son livre est le premier grand 'traité' théologique sur le sujet, le mouvement comme tel, sous son influence et avec le soutien de nombreux évêques latino-américains imprégnés de l'esprit du concile VaticanII, progressera rapidement au point d'occuper largement les débats de la Conférence épiscopale latino-américaine (CELAM) réunie à Medellin en 1968 pour faire passer dans la vie de l'Église les décrets du concile récemment conclu. Cette théologie de la libération (avec sa praxis), grâce surtout à la place centrale qu'elle donne au peuple de Dieu, est perçue comme répondant aux attentes du concile et est adoptée par le CELAM afin de lutter contre la pauvreté, et revitaliser les communautés ecclésiales du vaste continent sud-américain.
En effet, Gutiérrez est souvent soupçonné de sympathies marxisantes. Certains de ses disciples allant beaucoup plus loin dans l'adoption des méthodes marxistes d'analyses sociopolitiques qui alimentent involontairement ce soupçon.
Cependant, il faut signaler que dans les années 80, le Vatican reconnaît finalement Gutierrez comme « non-marxiste ». Il dirige alors une paroisse à Lima, où il enseigne également à l'université. Il est docteur honoris causa à la tradition spirituelle de la Faculté de théologie de Fribourg. Gustavo Gutiérrez reçoit un grand nombre de diplômes honoris causa et de récompenses de la part d'institutions du monde entier. En 1993, il est décoré de l'ordre de la Légion d'honneur. En 1995, il devient membre de l'Académie de la langue du Pérou et, en 2002, de l'Académie américaine des arts et des sciences
En 1998, il entre dans l'ordre des dominicains et effectue son noviciat auprès des dominicains français. Il retourne ensuite dans son pays. Et en 2003, il reçoit le prix Prince des Asturies.
L’on pourrait se demander alors quelle est la pensée de cet homme considéré comme le père de la Théologie de la Libération ?


II. LA PENSEE DE L’AUTEUR
Il sied de souligner que tout part de cette question initiale que se pose Gutiérrez : «  Comment dire aux pauvres que Dieu les aime? »
Disons que c’est la question qui a fait naître la réflexion théologique de la libération et de l’option préférentielle pour les pauvres chez Gustavo. Sa pensée sera influencée par un certain nombre de philosophes et théologiens qu’il a dû rencontrer durant ses années de formation ; il s’agit notamment de l’allemand Romano GUARDINI qui a écrit sur le cheminement de la foi à travers les doutes, les certitudes et les obscurités de l’existence humaine. Aussi va-t-il rencontrer les dominicains comme Yves CONGAR et Marie-Dominique CHENU avec qui il commencera à penser une théologie découlant de l’histoire et non l’inverse. Notons enfin qu’il subira de façon particulière l’influence d’Albert GELIN par son travail sur « les pauvres de Yahvé» Pour lui donc : 
« il ne s’agit pas d’élaborer une idéologie pour justifier des positions déjà prises ; il ne s’agit pas non plus d’une recherche fiévreuse de sécurité devant les questions fondamentales qui se posent à la foi, ni de forger une théologie d’où se déduirait une politique. Il s’agit [plutôt] de se laisser juger par la parole du Seigneur, de penser notre foi, de rendre plus authentique notre amour, de justifier notre espérance, à l’intérieur d’un engagement qui se veut plus radical, plus total, plus efficace. Il s’agit [enfin,] de penser les grands thèmes de la vie chrétienne au milieu du changement radical de perspectives que nous vivons aujourd’hui et dans la nouvelle problématique qu’entraine ce changement. »[3] Dans le même ordre d’idées, il renchérit en disant : « comment parler d’un Dieu qui se révèle à nous dans une réalité marquée par la pauvreté et l’oppression ? Comment reconnaître le don gratuit de son amour et de sa justice, à partir de la souffrance de l’innocent ? »[4] L’on voit bien apparaître là, la toile de pensée du Péruvien Gustavo Gutiérrez.
Mais que dire des différents écrits qui font parler de Gustavo Gutiérrez ?

III. ŒUVRES
 Disons que Gustavo Gutiérrez a écrit entre autres :
* Théologie de la libération, C.E.P., Lima, 1971.
* Réinventer le visage de l’Eglise, Cerf, Paris, 1972.
* Essai pour une théologie de la libération, Profac, Paris, 1972.
* Théologie de la libération. Perspectives, Lumen Vitae, Bruxelles, 1974.
 * Le Dieu de la vie, Cerf, Paris, 1983.
* La force historique des pauvres, Cerf, Paris, 1985.
* La libération par la foi, boire à son propre puits, Cerf, Paris, 1985.
*  Job. Parler de Dieu à partir de la souffrance de l’innocent, Cerf, Paris, 1987.
* A la recherche des pauvres de Jésus-Christ, Cerf, Paris, 1992.

CONCLUSION

             Somme toute, disons qu’il était pour nous question de trouver un auteur théologien et de parler de sa biographie, sa pensée et ses écrits. Comme dit plus haut, nous avons choisi Gustavo Gutiérrez un latino-américain qui s’inscrit dans le cadre des nouvelles approches et nouveaux protagonistes en théologie, qui pour objectif de déprivatiser l’Europe de son pouvoir d’avoir le privilège de la théologie. Cette nouvelle approche veut réfléchir sur l’homme dans situation concrète.




















[1] Cfr. cours de Théologie Fondamentale/C, présenté par le professeur Didier MAFUTA, année académique 2011-2012.
[2]  Cfr. fr.wikipedia.org/wiki/Gustavo_Gutiérrez_Merino, dernière consultation, le 29 Mai 2012 à 16H30.
[3] Gustavo GUTIERREZ, Théologie de la libération. Perspectives, Bruxelles, Lumen Vitae 1974, (cfr. Introduction).
[4] Gustavo GUTIERREZ, Job. Parler de Dieu à partir de la souffrance de l’innocent, Paris, Cerf, 1987.

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