INTRODUCTION
Dans le cadre de notre cours de
théologie fondamentale/C, il nous a été demandé de lire un auteur théologien,
puis le présenté de manière brève, tout en parlant de sa vie, sa pensée ainsi
que ses œuvres. Quant à ce qui nous concerne, nous avons lu Gustavo GUTIERREZ
qui est l’un des protagonistes théologiens non-occidentaux qui s’intéressent à
la théologie qui autre fois, était le domaine « privé » des seuls
occidentaux. « Il s’agit donc
pour ces théologiens non-occidentaux, d’une déprivatisation de la théologique
en faveur de l’Europe ; il s’agit d’un élargissement du champ théologique »[1]
.
Ainsi, l’architecture de notre étude
se présente de la manière suivante : dans un premier temps, nous
présenterons la biographie de Gustavo Gutiérrez, dans un second moment, nous
parlerons de manière laconique de la pensée de l’auteur, enfin, nous
présenterons ses différentes publications.
Né à Lima au
Pérou le 8 juin
1928, Gustavo Gutiérrez Merino,
est un prêtre, philosophe et théologien. Il
est considéré comme le père de la théologie de la libération. Il
abandonne ses études de médecine pour étudier la philosophie et la psychologie à Louvain, en Belgique, puis la théologie à l'université catholique de Lyon, en France. En 1959, il est ordonné prêtre et devient en 1998 religieux dominicain. Disons que Par sa grand-mère, il a du sang indien dans les
veines. Cloué au lit de 12 à 18 ans par une grave maladie des os, il se
passionne pour toutes sortes de lectures et dévore ainsi les livres de Jules
Verne. Sensiblement mystique, après quelques années passées chez les Frères
maristes, il découvre la philosophie "intuitive et intellectuelle" de
Blaise Pascal.
Rentré au Pérou, il accepte la charge d'une paroisse ; il revoit
et reconstruit toute sa théologie à partir du peuple simple qu'il côtoie
quotidiennement. Ainsi se développe sa réflexion qui se structure et s'articule
dans un livre considéré comme la pierre de touche de la théologie de la libération: en 1971 il publie sa Teología
de la liberación qui sera rapidement traduit en une vingtaine de langues. Si
son livre est le premier grand 'traité' théologique sur le sujet, le mouvement
comme tel, sous son influence et avec le soutien de nombreux évêques
latino-américains imprégnés de l'esprit du concile VaticanII, progressera rapidement au point d'occuper largement
les débats de la Conférence épiscopale latino-américaine (CELAM) réunie à Medellin en 1968 pour
faire passer dans la vie de l'Église les décrets du concile récemment conclu.
Cette théologie de la libération (avec sa praxis), grâce surtout à la place
centrale qu'elle donne au peuple de Dieu, est perçue comme répondant aux
attentes du concile et est adoptée par le CELAM afin de lutter contre la
pauvreté, et revitaliser les communautés ecclésiales du vaste continent
sud-américain.
En effet, Gutiérrez est souvent
soupçonné de sympathies marxisantes. Certains de ses disciples allant beaucoup
plus loin dans l'adoption des méthodes marxistes d'analyses sociopolitiques qui
alimentent involontairement ce soupçon.
Cependant, il faut signaler que dans
les années 80, le Vatican reconnaît
finalement Gutierrez comme « non-marxiste ». Il dirige alors une paroisse à Lima, où
il enseigne également à l'université. Il est docteur honoris causa à la tradition spirituelle de la Faculté de théologie
de Fribourg.
Gustavo Gutiérrez reçoit un grand nombre de diplômes honoris causa et de
récompenses de la part d'institutions du monde entier. En 1993, il est décoré
de l'ordre de la Légion d'honneur. En 1995, il devient membre de l'Académie de
la langue du Pérou et, en 2002, de l'Académie américaine des arts et des
sciences
En 1998, il entre dans l'ordre des dominicains et effectue
son noviciat auprès des
dominicains français. Il retourne ensuite dans son pays. Et en 2003, il reçoit le prix Prince des Asturies.
L’on pourrait se demander alors quelle est la pensée
de cet homme considéré comme le père de la Théologie de la Libération ?
II. LA PENSEE
DE L’AUTEUR
Il sied de souligner que tout part
de cette question initiale que se pose Gutiérrez : « Comment dire aux pauvres
que Dieu les aime? »
Disons que c’est la question qui a fait naître la réflexion théologique de la
libération et de l’option préférentielle pour les pauvres chez Gustavo. Sa
pensée sera influencée par un certain nombre de philosophes et théologiens
qu’il a dû rencontrer durant ses années de formation ; il s’agit notamment
de l’allemand Romano GUARDINI qui a écrit sur le cheminement de la foi à
travers les doutes, les certitudes et les obscurités de l’existence humaine.
Aussi va-t-il rencontrer les dominicains comme Yves CONGAR et Marie-Dominique
CHENU avec qui il commencera à penser une théologie découlant de l’histoire et
non l’inverse. Notons enfin qu’il subira de façon particulière l’influence
d’Albert GELIN par son travail sur « les pauvres de Yahvé» Pour lui
donc :
« il ne
s’agit pas d’élaborer une idéologie pour justifier des positions déjà
prises ; il ne s’agit pas non plus d’une recherche fiévreuse de sécurité
devant les questions fondamentales qui se posent à la foi, ni de forger une
théologie d’où se déduirait une politique. Il s’agit [plutôt] de se laisser
juger par la parole du Seigneur, de penser notre foi, de rendre plus
authentique notre amour, de justifier notre espérance, à l’intérieur d’un
engagement qui se veut plus radical, plus total, plus efficace. Il s’agit
[enfin,] de penser les grands thèmes de la vie chrétienne au milieu du
changement radical de perspectives que nous vivons aujourd’hui et dans la
nouvelle problématique qu’entraine ce changement. »[3]
Dans le même ordre d’idées, il renchérit en disant : « comment
parler d’un Dieu qui se révèle à nous dans une réalité marquée par la pauvreté
et l’oppression ? Comment reconnaître le don gratuit de son amour et de sa
justice, à partir de la souffrance de l’innocent ? »[4] L’on
voit bien apparaître là, la toile de pensée du Péruvien Gustavo Gutiérrez.
Mais que dire des différents écrits qui font parler de Gustavo
Gutiérrez ?
III. ŒUVRES
Disons que Gustavo Gutiérrez a écrit
entre autres :* Théologie de la libération, C.E.P., Lima, 1971.
* Réinventer le visage de l’Eglise, Cerf, Paris, 1972.
* Essai pour une théologie de la libération, Profac, Paris, 1972.
* Théologie de la libération. Perspectives, Lumen Vitae, Bruxelles, 1974.
* Le Dieu de la vie, Cerf, Paris, 1983.
* La force historique des pauvres, Cerf, Paris, 1985.
* La libération par la foi, boire à son propre puits, Cerf, Paris, 1985.
* Job. Parler de Dieu à partir de la souffrance de l’innocent, Cerf, Paris, 1987.
* A la recherche des pauvres de Jésus-Christ, Cerf, Paris, 1992.
CONCLUSION
Somme toute, disons qu’il était
pour nous question de trouver un auteur théologien et de parler de sa
biographie, sa pensée et ses écrits. Comme dit plus haut, nous avons choisi
Gustavo Gutiérrez un latino-américain qui s’inscrit dans le cadre des nouvelles
approches et nouveaux protagonistes en théologie, qui pour objectif de
déprivatiser l’Europe de son pouvoir d’avoir le privilège de la théologie.
Cette nouvelle approche veut réfléchir sur l’homme dans situation concrète.
[1] Cfr. cours de Théologie
Fondamentale/C, présenté par le professeur Didier MAFUTA, année académique
2011-2012.
[2] Cfr. fr.wikipedia.org/wiki/Gustavo_Gutiérrez_Merino,
dernière consultation, le 29 Mai 2012 à 16H30.
[3] Gustavo GUTIERREZ, Théologie de la libération. Perspectives,
Bruxelles, Lumen Vitae 1974, (cfr. Introduction).
[4] Gustavo GUTIERREZ, Job. Parler
de Dieu à partir de la souffrance de l’innocent, Paris, Cerf, 1987.
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