LA SACRAMENTALITE DE L’EGLISE
L’expression
« Eglise de Dieu », utilisée par le Nouveau Testament, fait d’elle ou
la définit comme le nœud de la volonté salvifique de Dieu dès le moment où Dieu
a fait alliance avec l’homme ou mieux avec son peuple choisi Israël. Cela voir
même depuis que l’homme avait brisé son union à Dieu par la faute. Autrement
dit, depuis que Dieu intervient dans l’histoire de l’humanité,
d’ailleurs les pères de l’Eglise la situent
depuis Abel. En ce sens on peut comprendre que c’est depuis la création que
Dieu pose les actes de salut parmi son peuple. En ce sens, la
sacramentalité de l’Eglise se comprend bien du moment où elle est une
osmose d’une grâce accordée et reçue de
Dieu, et d’un engagement accepté
par l’humanité.
C’est bien sous cet angle que l’on peut comprendre les sacrements célébrés dans et
par l’Eglise. Dans le même ordre d’idées, le Concile Vatican II met en exergue
la sacramentalité de l’Eglise, en la
définissant ou en la présentant comme signe, instrument de l’union intime avec
Dieu et de l’unité de toute l’humanité.
Ici encore c’est la réalité du mystère de l’Alliance de Dieu avec son peuple
qui ressort. Cette conception récente nous dit l’auteur, mais elle rejoint
toutes fois celle de la plus ancienne tradition, c’est-à-dire celle de
l’alliance de Dieu et de son peuple comme souligné plus haut. Ainsi que le
stipule l’auteur, la sacramentalité apparaît comme un élément on ne peut plus
capital dans la mesure où c’est elle qui donne sens à l’être même du peuple
d’Israël, car il ne se comprend comme peuple de Dieu qu’en tant qu’il est en
alliance avec son Dieu. Comme tel, il est investi d’une double mission :
celle d’être le signe des manifestations de Yahvé, et celle d’être l’instrument
de la gloire de Yahvé. Pour cela, le peuple doit fidélité à ce Dieu, afin que
le salut dont il était bénéficiaire, atteigne les extrémités de la terre. On
voit bien que cela était une préfiguration de ce qui sera plus tard au centre
du mystère de l’Incarnation, puis de l’Eglise à partir de la Pentecôte. L’Eglise
est donc le signe et la manifestation de la grâce salvifique de Dieu par la
personne de Jésus et à travers sa mort et sa résurrection. L’Eglise, remplie du
don de l’Esprit Saint, devient véritablement le signe de cette union ou de
cette communion entre l’homme et Dieu. .
C’est ainsi que Israël guidé par sa propre expérience comprit qu’il
est le canal de salut de Dieu pour les autres peuples. Cette identité d’Israël
était déjà au dire de notre auteur une prophétie qui annonçait le véritable
Israël : Eglise Peuple de Dieu-Peuple d’Alliance et instrument efficace de
transmission du salut. De la sorte, Issue de la mort et de la résurrection du Christ, l’Eglise signifie
et transmet la grâce lui accordée par le même Christ-Jésus. C’est encore par
Lui que la communauté apostolique sortie de sa peur, et remplie de l’Esprit
Saint a lu et proclamé le mystère de sa grâce aux hommes, les appelant ainsi au salut. L’Eglise est de
ce fait, le signe de la communion avec Dieu, un peuple nouveau constitué autour
du Christ. Le Christ lui-même l’a voulu comme signe de sa présence au monde, et
cela à la manière d’Israël c’est ce qui
ressort de la prière appelée « prière sacerdotale » ; le
Seigneur prie pour l’Unité de
son peuple, et de l’Eglise de Dieu. Bien plus, l' Eglise comme peuple de Dieu,
est liée au dessein de Dieu entant qu’elle est bénéficiaire de son salut, mais
surtout entant que servante : Elle accueille le salut proposé par Dieu et
le transmet à son tour au monde. Donc, il y a comme une symphonie entre l’action divine et ecclésiale. De Dieu vient le salut et l’Eglise qui a reçu
ce don de Dieu, l’accueille, le livre et le transmet. C’est dans ce sens qu’elle
est dite sacrement.
Pour rendre effective son rôle de transmeteuse du salut, l’Eglise
utilise la parole et les gestes. Eclairée par la foi, elle peut donc faire une
lecture de la parole et des rites. De cette façon seulement, la parole peut
devenir parole de Dieu et les rites, les sacrements de la foi. La parole de
Dieu et sacrements de foi engagent l’Eglise en tant qu’elle a pour vocation : proclamer et célébrer.
En même temps en tant que par la
puissance de l’Esprit du Christ elle a la maitrise de ces deux réalités, étant donné que c’est à elle que cela a été
confié. Depuis l’ancienne alliance la parole a toujours été annoncée au milieu
du peuple de Dieu et l’expérience des Apôtres concernant la résurrection du
Christ leur a permis de lire sous
l’angle christique les actes posés par Dieu dans l’histoire de l’humanité. L’on
peut même dire que parole et sacrements se compénètrent dans ce sens que l’une
ne peut être comprise que par rapport à l’autre, car sans l’un, l’autre n’a pas
de sens ;et les sacrements incarnent toujours une parole.
Tout compte fait, l’Eglise « Peuple de Dieu », reste
espace historique où est proclamée la parole de Dieu et sont célébrés les
sacrements pour le salut des hommes depuis les origines jusqu’à nos jours en
passant par l’histoire et l’élection d’Israël comme peuple. De la sorte, guidée
par l’esprit du Christ, elle devient le lieu du salut, et sa sacramentalité est
ainsi liée à son être et sa mission. Elle est finalement le lieu où est
accueillie, interprétée, transmise la parole de Dieu, et le lieu où sont
célébrés les sacrements dans la foi.
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