LE RESUME
D’UN ARTICLE ENTITRE
« JESUS CHRIST DANS L’EVANGILE DE JEAN »
PRESENTE PAR JACQUES GUILLET
DANS LE CAHIERS EVANGILE N°31 FEVRIER
1980.
INTRODUCTION
Tous
les évangiles ont Jésus pour centre, et non seulement pour centre, mais pour
unique Objet. Tous sont écrits pour raconter ses gestes et pour reproduire ses
paroles en vue d’amener les gens à la foi en lui. C’est pour cela que d’autres personnages
dans le nouveau testament n’agissent et ne parlent qu’autour de lui et tournent vers lui. L’auteur de cet article
nous invite à trouver le visage authentique et la réalité profonde de Jésus
Christ à travers le témoignage Johannique.
LE
JESUS DE JEAN ET LE JESUS DES
SYNOPTIQUES.
Une
différence majeure entre le Jésus des synoptiques et celui de Jean selon
l’auteur est celle de la place de
« Je ». Chez Jean,
le « Je » reviens plusieurs fois par rapport aux synoptiques.
La question qui traverse tous les évangiles et qui est posée à tous les chrétiens,
ceux d’autre fois comme ceux d’aujourd’hui, c’est celle de savoir qui est Jésus ?
Selon les synoptiques, Jésus lui-même demande à ses disciples (Mt 8, 27-30), de
même tout l’évangile de Jean est construit sur ce thème, si même, sous sa forme
littérale la question est relativement rare. Mais elle est constamment supposée
par Jean comme réponses formulées. Celles-ci sont de trois types : il est, tu es, Je suis.
L‘évangile
de Jean nous montre plutôt réellement
la personne de Jésus, comment il était et, précisément de cette manière, il
nous montre Celui qui non seulement était, mais qui est ; celui qui peut
toujours dire au présent : “Je suis.” “Avant qu’Abraham ait existé, moi, JE
SUIS” (Jn 8, 58). L’Évangile nous montre le vrai Jésus, et nous pouvons
l’utiliser en toute confiance comme source sur Jésus. » Dans les synoptiques, la révélation s’arrête du
Royaume qui vient. Jésus est lui-même dans ce Royaume qui vient, mais il demeure catché et comme
passif. Avec Jean, la révélation s’achève ; Jésus est lui-même ce Royaume qui vient et qui va faire vivre
les hommes (Jn 6,51 : 8, 12 : 10, 9 : 15, 5 : 18, 37).
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Parmi
tous les titres que l’évangile de Jean donne à Jésus, il en est un auquel l’évangéliste
tien très spécialement, c’est celui de « verbe ». Il lui consacre la création
la plus personnelle de toute son œuvre, le prologue. Or, ce titre a ceci de
particulier que jamais Jésus ne le revendique. Il se proclame messie, Roi, Fils
de l’homme, La lumière mais pas une fois comme le verbe ou la parole de Dieu.
Alors, d’où vient ce silence de Jésus, et cette insistance étrange de l’évangéliste ?
Selon l’auteur, Jean donne à Jésus le nom de Verbe pour remonter jusqu’à son
origine. Selon l’auteur, tout l'évangile de Jean
ne fait que développer et mettre en œuvre l'affirmation du prologue :''Et le Verbe s’est fait chair et il a
habité parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire.''(Jn 1,14) .Jean
se sert du mot « logos » dans une double intention. D'une part, il veut montrer que la venue du Verbe est un évènement aussi important que la création du monde. D’autre part, il invite à savoir que
Jésus recrée le monde.
Le Jésus de Jean, est un Dieu invisible qui se révèle en sa vérité.
Selon l’auteur, il est vrai qu’en commençant par son prologue, Jean ouvre l’histoire
de Dieu sur la terre. Il est aussi vrai que cette histoire se situe entre un
avant et un âpres qui relèvent de la réalité divine. Il est encore vrai que la
passion de Jésus est la révélation suprême de sa gloire. L’auteur confirme
aussi que cet évangile est d’une fascination et qu’il est fait pour fixer le
regard des croyants sur la personne de Jésus et le rayonnement divin des
gestes.
Le « Verbe » en grec « logos », est un mot
typiquement johannique, « Fils » appartient au langage Commun de
l’Eglise naissante. Mais selon l’auteur, l’emploi de mot chez Jean est très
particulier parce qu’il n’emploie pas le mot
huios indistinctement et il met une différence entre le Fils, le Fils de
Dieu, le Fils unique. L’expression« Fils Unique » (monogenès)
appliqué à Jésus est exclusivement Johannique (Jn 1, 14-18 : 3,
16-18 : 1 Jn 4, 9). Luc emploie le mot pour désigner le fils unique de la
veuve de Naim (Lc 7, 12), la fille unique de Jaire (8, 42).
Le titre « Fils Unique » exprime ce qu’est Jésus
pour Dieu. Le Jésus de Jean est envoyé par le Père et il reconnait le lien
qu’il entretien avec lui. « Je vis par le Père » (Jn 6, 57). Il
ne fait rien que ce que dit le Père, et celui qui l’a vu a vu le Père. Mais son rapport au Père et aux hommes n’est pas
réellement différent de celui que présentent les synoptiques, et en particulier
le message du Discours sur la montagne et les Béatitudes. Les Jésus des
synoptiques n’a pas moins de pouvoir et de responsabilité divins que le Jésus
de Jean. C’est pourquoi, si différent que soit le langage et l’accent, on
reconnait le même visage, la même façon d’exister. Simplement, le Jésus des
synoptiques s’impose, par son ton et sa présence, par sa façon de parler et d’agir.
D’où venait à Jésus cette autorité qui stupéfiait ses auditeurs ? (Cf. Mc 1,22 ;
2, 12 ; 4, 41). Chez Jean au contraire, il ne cesse de le dire et de
l’expliquer : « mon Père et moi ». Il est clair que Jean développe
un procédé. Chez Jean, comme chez les synoptiques, tout vient du Père et c’est
vers le Père que tout doit remonter. Jésus ne vient pas s’introduire et
réclamer une place qui lui soit réservée. II est dans le monde, homme parmi les
hommes, pour être la présence du Père, et pour unir les hommes à son
obéissance, à son action de grâces, à son amour.
CONCLUSION.
Dans le quatrième évangile, la distance
des évènements parait avoir eu pour effet de laisser tomber beaucoup d’episodes
et d’enseignements, d’effacer un grand nombre de trait, pour centrer
l’attention sur la personne même de Jésus, sur celui qui parle plus encore que
sur ses paroles, et à travers ses gestes, sur le sens qu’il leur donne. La démarche que nous propose l’auteur est celle de
suivre et de confronter constamment ce que dit Jésus dans les Synoptiques et
celui de Jean. Il nous invite à voir
comment les uns et les autres parlent de lui et le font parler. Le but
n’est pas pour nous obliger à choisir ou
éliminer les uns ou les autres, mais pour nous faire comprendre leurs
différences et retenir le message propre de Jean sur Jésus.
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