Histoire de la vie RELIGIEUSE
Nous faisons
l’histoire de la vie religieuse à travers ses grandes figures. Car l’histoire
peut se faire de différentes manières :
L’histoire événementielle :
met l’accent sur les événements en y
chercher les faits et les contours. Cependant, il faut noter que le fait
historique est toujours reconstitué pour la seule raison, que l’historien ne
note pas les faits au moment de leur déroulement mais bien après.
L’histoire chronologique :
à la différence de l’histoire événementielle, elle se penche plus aux dates et
la succession des événements. C’est une histoire de sélection et cette sélection
est décidée par l’historien. C’est une de ses grandes limites parce que
l’historien décide en fonction de l’importance des événements. Bref nous nous
situons en un niveau subjectif du choix des événements.
L’histoire thématique :
elle étudie les thèmes bien précis. L’historien cherche à retrouver l’évolution du thème dans l’histoire, toutes
les périodes et contextes.
Pour
notre cours, nous l’aborderons avec l’approche de l’histoire thématique.
L’histoire de la vie religieuse, c’est une histoire
de la formation, de l’institution des interférences et de l’évolution de la vie
religieuse en fonction de contexte de l’histoire en générale. Mais nous pouvons
nous poser la question de savoir que ce que la vie religieuse ?
La vie religieuse est une forme de vie à travers
laquelle certains baptisés s’engagent dans leur imitation de Jésus à utiliser
les moyens évangéliques les plus avancés :(soient conseils évangéliques,
vœux, vertus évangéliques) en vue de parvenir à une meilleure conformation de
leur personne au Christ. En ce sens, l’histoire de la vie religieuse peut se
comprendre comme une théologie de la vie religieuse. Il s’agira pour nous de
lire à travers l’histoire comment Dieu a conduit les hommes progressivement à
instaurer cette forme de vie. Pour arriver à cet idéal, les baptisés se
regroupent pour produire un témoignage évangélique. Et la réussite de celui-ci
est en fonction du regroupement spirituel. Voilà pourquoi dans l’Eglise il y a
une multitude de spiritualités. Notons que la sensibilité spirituelle est le
courant de pensée et de vie issu de l’expérience originale d’un ou de plusieurs
pionniers que l’on appelle fondateur.
La vie religieuse, en somme, implique un
discernement approfondi de l’appel de Dieu comme don mûrit et soumis à une sélection
systématique par étape régulière et successive
en vue d’une orientation ou d’un engagement à partager et à vivre selon
une vocation donnée. Il faut prendre en compte l’appréciation des motivations
de la personne de sa capacité de joie dans la forme de vie choisie, dans son
effort constant à tolérer les frustrations inévitables liées dans cette forme
de vie.
On doit reconnaitre qu’entrer dans la vie
religieuse, ce ne pas seulement un renoncement au mariage mais aussi un effort
de sacrifier ses sentiments. L’histoire de l’Eglise, c’est l’histoire de la
spécialité qui n’admet pas le mensonge, il faut la vérité.
Les grandes figures.
Cette vie religieuse est construite à travers des
personnes qui ont marquées leur temps. Et leurs milieux. Mais aussi à travers
de groupe de personnes qui, à travers leur vie de tous les jours ont essayé de
transmettre quelque chose qu’ils ont reçu du mystère du royaume. Ce sont ces
grandes figures de l’histoire qui vont nous permettre de comprendre ce que la
vie religieuse est devenue aujourd’hui. En clair les propos de ce cours est
celui de retrouver les sources et les démembrements chronologiques qui se sont
opérés jusqu’au visage actuelle de la
vie religieuse. Cela s’opère à travers l’histoire de l’Eglise et du monde.
CHAPITRE I :
HISTOIRE DE LA VIE RELIGIEUSE
Le
contexte Ecclésial Général.
1.
L’Eglise naissante.
On
dispose ici beaucoup et peu de sources. Les informations sont abondantes mais
qui ne disent pas grand-chose de la vie
religieuse. Cette période est appelée Période des Pères. Cette période s’étant
de la mort du dernier Apôtre, Jean, jusqu’au VI-VII siècle. Certains auteurs considèrent
que la période des Pères s’achève avec le deuxième concile de Nicée
Constantinople. (747) C’est une position discutable. Officiellement dans les
archives vaticanes on considère la fin de la période des Pères comme correspondant
à la mort de Saint Jean DAMASEN en 750. L’Eglise considère qu’il ya deux
catégories de Pères.
a) Les Pères de l’Eglise
Ont
la plupart orientés et déterminés le
contenu doctrinal de la foi. Ils ont donc constitué la théologie. C’est la
vaine gouvernementale, institutionnelle et hiérarchique de la tradition chrétienne reçu du christ et
transmis par les Apôtres.
b) Les Pères du désert
Ont davantage instruit par leur vie et leur choix
radical de l’évangile à la suite du christ en se retirant du monde et en
s’implantant au désert. Ils tiennent de ce fait la fait que nous sommes
prophètes.
Au baptême, nous sommes prophètes, prêtres et roi.
Chaque chrétien promet une ou deux dimensions de ces trois. Dès le premier
siècle de l’Eglise ont surgi les Pères Apologiques dont les écrits nous restés.
Se sont des Pères qui, en contexte de persécution, ont écrit et prêché tout ce
qu’ils trouvèrent de bon dans la vie chrétienne. Saint Clément de Rome évêque
et Pape mort en 96 nous laisse une superbe lettre aux corinthiens.
Saint PAPIAS d’Hiérapolis nous laisse un commentaire
sur les sentences du seigneur dont il nous donne une idée assez précise de la
fois du premier siècle. La didachè dont l’l’auteur encore aujourd’hui
controversé et le pasteur d’hernas sont
alors deux documents importants qui nous livrent des traditions précises des
Eglises d’Asie et de judéo chrétiennes. Au deuxième siècle, siècle de Pères
apostoliques, les pères apologiques ont continué leur lutte contre les
hérésies. Les pères apostoliques ont toute fois donné un élan plus structuré et
moins lié aux contingences des oppositions aux hérésies à la pensée chrétienne.
Les pères apostoliques ont écrits en grec ils sont
caractérisés par leur proximité avec la période apostolique. Citons en quelques
uns : Saint Ignace d’Antioche (mort martyr en 180) d’origine syrienne et
auteur de nombreuses lettres adressées aux églises de son époque.
St Polycarpe de Smyrne originaire d’Asie mineur. Il
fut disciple de st Jean ou moins l’a connu il est mort martyrs en 175 ou 155 (selon les documents) il fut un pasteur
de grande envergure conseiller des rois et des papes, ayant résolu tous
conflits de son époque. (il a résolu le conflit entre les Johanniques et les
Pauliniens).
Les Apologistes du 2nd siècle : ce
sont des auteurs latins.
Le plus connu de tous c’est st Justin, un laïc philosophe,
venu de Palestine à Rome. Martyre vers 165, il nous laisse un recueil de
témoignage sur la qualité de vie évangélique des premiers chrétiens à la prise
avec la persécution et l’adversité de pouvoir de son époque.
St Irénée de Lyon d’origine grecque, premier évêque
de la Gaule antique, il a bien connu st Polycarpe, déclaré père des théologiens
par la postérité pour la simple raison qu’il a consacré toute sa vie à écrire et
à argumenter en vue de combattre définitivement tous les petits arguments avec
lesquels les hérétiques pouvaient s’infiltrer dans la doctrine de l’Eglise.
Il est auteur d’un ouvrage légendaire et volumineux
intitulé contre les hérésies.
Le troisième siècle comme le deuxième a développé
une pensée où se mêlaient les doctrines apologistes et non apologistes. La nouveauté
du troisième siècle c’est l’entrée en scène des Pères africains aux influences
déterminantes dans l’Eglise universelle. Les uns ont écrit en grec c’est le cas
de saint Clément d’Alexandrie, Evêque et théologien, ayant marqué de sa
profondeur la pensée d’Origène, exilé en Cappadoce et mort à son retour à
Alexandrie en 211.
Origène (ayant
écrit en grec) disciple de saint Clément, prêtre, théologien réputé, nommé à la
tête du centre catéchétique d’Alexandrie. C’était un prédicateur de grande
envergure ayant parfois une langue très polémique. Mais sa confession de fois
était très authentique. Il meurt en 251 à 26 ans.
Tertullien d’origine
africaine auteur latin, docteur, Prêtre et théologien de pensée très vive mais
polémique lui aussi. Il a manifesté une grande faiblesse dans la controverse au
sujet du donatisme et à propos de la condamnation officielle de la doctrine de
pureté basée sur le rejet de la relation charnelle. Il a donc été déclaré
hérétique.
Au delà de cette période l’Eglise a conne plusieurs
autres pères qui ont contribué à
préciser la doctrine , et à engager les
implications de ces doctrines pour la vie de foi des chrétiens et de leurs
communautés. On peut citer pèle
mêle : saints Athanase, Cyrille deb Jérusalem, Ealer de croitier,
Martin de Tours Basile de Césarée, Grégoire de Nazianze, Grégoire de Nice,
Ambroise de Milan, Chrysostome, Jérôme, Augustin d’Hippone, Cyrille d’Alexandrie,
Léon le grand, Césaire d’Arles, Grégoire de Tours et Jean d’Amaseil. Les
évènements marquants de l’Eglise durant cette période sont seulement des
persécutions des empereurs : Entonin,
Nerva, Tragan, Commode, Valerien le méchant,Gallien Constance, Julien,
Gracien,Théodose I et II, Marcien, Léon I, Justinien…
Parlons
un peu de conciles et de décisions officielles de l’Eglise :
Dates
|
Conciles
|
Décisions
|
325
|
Nicée
I
|
Christ
vrai Dieu et vrai homme, consubstantiel au Père.
|
381
|
Constantinople
I
|
Doctrine
d’Arius condamnée.
|
431
|
Ephèse
|
Théotokos :
Marie mère de Dieu.
|
451
|
Chalcédoine
|
L’unité
de la personne et dualité de la nature de la personne du christ.
|
553
|
Constantinople
II
|
Le
christ unique médiateur entre Dieu et les hommes.
|
680-681
|
Constantinople
III
|
Les
deux volontés du christ.
|
787
|
Nicée
|
Le
schisme entre l’Eglise d’orient et celle de l’occident.
|
CHAP II : Les origines de la
vie Religieuse avant Jésus Christ.
Il s’agit de la pré histoire de la vie religieuse,
de la recherche de perfection à toute vie humaine. L’être humain de tout temps
a désiré se consacrer entièrement à l’être divin. On privilégie une pratique
d’ascèse et d’élévation de l’âme pratique soit individuelle, soit collective
qui permette à l’homme de retrouver un état de bonheur et de paix profonde. Ces
pratiques sont présentes dans toutes les religions du monde.
I.
BOUDDHA ET LE BOUDDHISME
Les ancêtres du monde païen, renonce pour la
plupart aux biens et aux plaisirs. Dans
la contemplation et l’impassibilité, ils scrutent les profondeurs de l’homme et
de l’insondable. Les pythagoriciens (VI siècle avant Jésus christ) ont mis en
place une méthodologie initiatique ayant pour but le maximum de ses
potentialités. C’est le role des sages dans les cultures africaines et
asiatiques : capitaliser une somme d’énergie leur permettant de vivre
en communion plus au moins constante
avec l’être divin.
Bouddha est une figure marquante de cet effort d’ascension. Bouddha signifie
éveillé. Son vrai nom est Sittharta Gautama. Né vers 563 av jésus christ au
pied de l’Himalaya en inde. Il est d’une famille riche et noble. La légende
ranconte qu’il ne devait pas sortir de la clôture du chateau familial. Mais un jour le petit arrva à tromper
la vigilance de ses parents. La conclusion qu’il tira, ce que la légende
n’était pas fiable. C’est dans ce contexte que Bouddha fait quatre
rencontres :
1.
La rencontre d’un vieillard, alors il
comprend que nul ne peut échapper à la vieillesse et à la décheance.
Conséquence, il se libère de sa fierté d’être jeune et beau.
2.
La rencontre d’un malade, il prend
conscience que la maladie est une réalité qui s’impose à tout être humain.
Conséquence, bouddha se libère de son orgueil d’être en bonne santé et en
pleine forme physique.
3.
La rencontre d’une pompe funèbre, il est
mis en face de la réalité de mort,
incontournable. Conséquence bouddha
reconnait la fragilité d’une vie humaine.
4.
La rencontre d’un mendiant, il apprend
que l’effort est indispênsable et nécessaire pour tout metier, tout travail.
Conséquence, la seule manière de découvrir la vérité et d’atteindre son
objectif c’est de vivre en bonne entente avec les autres en faifsant violence
sur soi-même.
Bouddha
a eu un enfant, mais après les quatre rencontres, il abandonne tout, donne sa
richesse en échange avec la pauvreté des pauvres. Pendant six ans, il cherche
tour à tour les grands maîtres spirituels qui, tous lui commandaient une vie de
jeùne et de méditation. Insatisfait de leurs
réponses, sa vie lui attire quelques disciples, cependant. Il commance à
théoriser son expérience spirituelle et à constituer ce que devra être plus
tard la premiere communauté monastique de l’histoire. C’est dans ce contexte
que Bouddha va constituer sa doctrine consignée dans le sermon de Benares. Il y
recommande de rechercher l’équilibre de sa vie entre le désir et la
mortification extrème. Il y énumère quatre vérités essentielles.
1.
La souffrance est de l’être de l’homme.
2.
L’origine de la souffrance est le désir
3.
Pour s’en liberer il ne faut pas
éprouver le désir.
4.
Ce serait la seule manière de mener une
vie pure selon la justice.
Bouddha
parcourait de millier de kilomètres à pied et faisait des bdisciples pertout. A
sa mort, ses cendres ont été partagées par ses disciples qui ont pursuivi sa
recherche en s’appuyant sur l’essentiel de sa doctrine. Il a imposé à ses
disciples cinq règles.
1.
Soyez compatissant et respectez la vie
la plus infine.
2.
Donnez et recevez librement mais ne
recevez rien indumment.
3.
Ne mentez jamais.
4.
Evitez les drogues et les boissons
alcolisées.
5.
Respectez la femme et ne commettez aucun
acte charnel illégitime ou contre nature.
En faisant l’effort de respecter ces cinq règles, on
peut atteindre la perfection Nirvana c'est-à-dire l’état où prend fin la
succession de réincarnation lorsque l’homme arrive à la paix suprème. Pas de
référence à un Dieu, ni à un avenir. On
se fonde sur la raison, la logique, l’expérience. La perfection est centrée sur soi-même. Le bouddhisme est une croyance,
mieux, c’est une attitude morale envers la vie. De nos jours, plusieurs autres
courants spirituels s’inspirent de la tradition bouddhiste en Inde, Asie, USA,
Europe et même sur le continent Aficain.
Dans la relation avec le christianisme, le
bouddhisme partage l’usage de la clocle, l’habit religieux, la méditation, le
jeûne, l’ascese, la nécessité de se séparer du monde, les longues prières et
chants… mais tout cela selon une attitude intérieure différente. Le bouddhisme
ne connait pas le concept de péché, il ne peut donc pas développé la théologie
de la grâce. Il nourrit une tentation d’orgeuil parce qu’il ne connait pas le
Dieu Amour et gracieux chrétien. Toute fois nous avons beaucoup à apprendre de
l’exigence ascetique dans la grande tradition spirituelle inaugurée par
bouddha.
Les
traditions religieuses juives.
Israël
peuple élu et peuple de la Bible a développé une grande tradition spirituelle
dont quelques unes ont inspiré la vie
religieuse contemporaine.
1.
Les Nazoreens ou Nazireen ou Nazareens
Les
figures marquant de ce courant spirituel sont :Samson, Samuel et Jean
Baptiste. Se sont des hommes qui se consacrent à Dieu ou à une mission de salut
de Dieu pour son peuple. La forme extérieure de leur consécration est celle
d’un engagement à observer trois vœux qui régissent la rigueur de vie qui était
la leur.
·
Engagement radical de ne pas couper les cheveux.
Pour marquer l’intégrité de vie et un dévouement total à Dieu. Ainsi ils
peuvent acquérir les attitudes nécessaires pour accomplir la mission qui leur
est confiée.
·
Engagement à ne pas consommer la boisson
fermentée. Parce que la boisson fermentée est symbole de vie facile et
d’ivresse elle est susceptible de fragiliser le sens et de conduire aux
attitudes dénuantes. Cette consécration implique une maîtrise de soi.
·
Engagement à ne pas toucher un cadavre.
C’est leur manière de manifester l’entière consécration de leur vie en vie.
2. Le courant de prophète.
Les
prophètes se distinguent des prêtres en Israël. Seul le descendant de Lévi
pouvait être prêtre. La vocation du prophète est personnelle. Elle n’est ni
familiale ni héréditaire. Le prêtre quant à lui assure une fonction au près de
peuple de Dieu. Le prophète reçoit une fonction spéciale de Dieu en titre
personnelle. Dieu lui-même l’envoie et confirme ses œuvres parfois des discours
par des signes. Le prophète ne crée pas de structure ou des infrastructures. Il
ramène les cœurs des disciples à leur Dieu, les attire à une vie bonne pour
Dieu. Il dénonce ce qui les éloigne de Dieu. Il invite les fidèles à la
conversion, les incite à accueillir les promesses de Dieu. En Israël, les
prophètes ne vivaient pas en communauté, mais Elie vivait avec ses disciples.
3. Les Esséniens
La tradition d’Israël des nombreuses associations ou
communautés à but religieux. Certains se consacrent à l’étude des écritures ce
sont les pharisiens. D’autres affirment consacrer simplement leur vie à Dieu
les plus connus parmi ceux-ci sont les Esséniens. Une de leurs
bibliothèques les plus importantes avait
été découverte en 1947 à Qumran. Les manuscrits de Qumran ont permis de mieux
comprendre la forme de vie des Esséniens caractérisée par l’isolement du monde,
le regroupement en communauté, l’ascèse , la prière et le travail,
l’effort individualisé pour gagner sa vie. Les Esséniens mettaient tout en commun,
ils élisaient leur supérieurs, et ils étaient des célibataires la plupart. Mais
ceux d’entre eux qui étaient mariés constituaient leur communauté à part. Ils
avaient une spiritualité biblique fondée sur la torah. Mais ils abordaient
aussi d’autres ouvrages issus de communauté rabbiniques ou tradition
spirituelle.
Leur projet de vie communautaire est de vivre
l’amour de Dieu et des hommes en développant au quotidien l’honnêteté, la
douceur et la tempérance. pour devenir Essénien, l’on est soumis à une année de
Noviciat et à une profession solennelle qui oblige la personne à respecter le
secret sur la doctrine du groupe. Tout manquement est sanctionné sévèrement et
la sanction peut aller jusqu’à la mort du coupable par suicide ou par meurtre.
Conclusion
Les différentes formes de vie spirituelle juive ne représentent
pas la vie religieuse au sens où nous l’entendons. On y trouve cependant
plusieurs inspirations structurantes et fondatrices de la vie religieuse
contemporaine. Le désir de Dieu, la forme consécratoire, l’ascèse, la
personnalisation de l’appel, l’expérimentation de la parole de Dieu…sont des
pierres d’attentes sur lesquelles va se
construire les beaux édifices de la vie religieuse dont l’Eglise se pare pour
ses noces avec le Christ.
Chapitre
III : La formation de la vie Religieuse durant les trois premiers siècles.
Le contexte est
celui de la persécution de l’Eglise par le pouvoir public. L’empereur était
considéré comme Dieu, le peuple lui devait culte et révérence. C’est justement
contre cela que les chrétiens s’élèvent déclarant que Dieu seul est digne
d’adoration.
L’attitude des
chrétiens qui rejetaient le caractère exécutoire des décisions imperiales les
obligeait à mener une vie cachée à l’image de celle de catacombe à Rome. Mais
en dépit de cette persécution, l’Eglise poursuit son expansion sous l’action de
l’Esprit Saint au point de devenir difficilement contrôlable par ses
détracteurs.
Les Apotres
passaient de village en village, de ville en ville et proclamaient l’Evangile
de la foi. Ils créaient des nombreuses communautés de croyant. Nous disposons
de cette période le témoignage de la lettre à Diognète. Selon cette dernière,
les chrétiens ne sont pas extraordinaires, singulier, différents des autres.
Ils sont ne sont pas des champions d’une doctrine humaine. Ils se conforment
aux usages, sontn comme des étrangers domiciliés chez eux. Ils partagent la
même table mais pas la même couche, ils sont des citoyens du ciel sur la terre
et ils aiment qu’on les persécute. A cette époque donc, il y a eu diverse
manière de réalaser la vocation chrétienne entant que celle-ci recherche
constance et toujours plus grande de la perfection.
1.
Les Ascètes
Le
contexte est celui de trois premiers siècles. L’Eglise avait à faire à un monde
hostile à la foi chrétienne. Et dans ce contexte, la foi s’enracinait de plus
en plus dans les vertus chrétiennes et dans les conseils évangéliques. Il s’est
crée un peu partout des prédicateurs itinérants pour l’annonce de la bonne
nouvelle partout où ils passaient. C’étaient des hommes célibataires qui
menaient une vie très austère. Leur effort d’imitation de jésus attirait en eux
des nombreux disciples.
Certains
constituaient autour d’eux des communautés chrétiennes au sein desquelles des
pratiques ascétiques et l’observance des conseils évangéliques étaient considés
comme le chemin le plus éminent de conversion et de perfection. L’ascèse
permettait de lutter et de tenir en situation de persécution.
2.
Les vierges
La
vie ascétique était essentiellement masculine. Une forme de consécration à Dieu
par l’offrande de leur virginité apparait essentiellement pour les femmes.
Pratique inétite par le passé, la virginité apporte du neuf dans la morale
ambiante. Ce n’était pas une réaction vis-à-vis du monde païen, corrompu,
concupiscant du monde qui méprisait les femmes ; c’était aussi le moyen
par lequel les femmes célébraient leurs fiançailles mystiques avec le Christ en
se donnant entièrement à Dieu. Plusieurs auteurs de cette époque exaltent la
virginité comme la manière la plus sublime de réaliser la finalité Evangélique.
Nous
disposons aussi le témoignage concordant sur le martyre des vierges célèbres
comme Agnès, Agathe, Cécile…Elles ont manifesté leur attachement à l’époux,
christ, jusqu’au don de leur vie. Progressivement cette vocation des vierges
s’est rependue dans toutes les premières communautés chrétiennes et y a pris
une place importante en tant qu’elle est un charisme essentiel pour exprimer le
caractère évangélique et consécratoire d’une communauté chrétienne. Toute fois,
la consécration virginale à cette époque n’avait pas été institutionnalisée
elle devait son existence au combat pour la survie de la foi durant les grandes
persécutions.
3.
Les Martyrs
Sont
ceux qui, à l’image et à la suite du christ acceptent de donner leur vie par
amour et au nom de leur foi en Jésus christ. Ce don de vie est généralement
brutal. Il est l’expression visible du procès de l’Eglise. En contexte de
persécution de trois premiers siècles, la réalité du martyr était constante
dans la conscience de tous les chrétiens. Et le plus généreux parmi eux était
toujours prêt à aller jusqu’au bout en verser leur sang ou en se laissant
brûler sur le bûcher ou encore en se donnant en pâture aux bêtes. Un témoignage
de Saint Ignace d’Antioche de cette époque dit : « C’est de bon cœur
que je vais mourir pour Dieu…laissez-moi
être la pâture des bêtes… »
Mais le don volontiers de soi ne doit pas être identifié au désir de se suicider. Le martyre est une mort qui
s’impose à la personne lorsque celle-ci veut maintenir et vivre sa confession
de foi.
Conclusion
A
dire vrai, nous identifions durant les trois premiers siècles trois formes de
consécration dont une seule était institutionnelle : seul le prédicateur
portait le souci de la prédication, de l’annonce de la bonne nouvelle et de son
expansion. La communauté les envoyait officiellement, les mandatait pour
enseigner et constituer des nouvelles communautés. Les martyres et les vierges
quant à eux, sont des générations spontanées tributaires des aléas de la
circonstance, et de l’histoire. Ils sont des témoins de Dieu, des consacrés
inattendus dont la vie et la conformité avec les vertus et les conseils
évangéliques ne pouvaient laisser insensible l’institution ecclésiale. On déclarait
d’eux qu’ils ont le visage de Dieu au sein d’une société idolâtre et corrompue
et au sein d’une Eglise menacée d’uniformisation de ses pratiques. Les martyres
et vierges tiennent ici à la source la vaine prophétique et charismatique de la
foi et annonce l’avènement de la vie religieuse.
Chapitre
trois : Les Ancêtres du monarchisme chrétien
Introduction
A
cette étape, il faut croire que le christianisme tache de dépasser la pratique
des prédicateurs, vierges et des martyres fondée essentiellement sur le
témoignage dans le secret et la persécution. La société était marquée par des
guerres et les annexions de chefferies et des royaumes vaincus.
En
312, l’empereur Constantin se préparait à livrer bataille au pont Milvius il eu
alors une vision et une voix lui disait : « Par ce signe, tu vaincras. »
Il plaça donc le christ en tête de ses soldats. Et les choses se passèrent
comme la vision l’avait prévues. Il décida alors de se convertir. En 313, il
sort l’édit de Milan autorisant les pratiques chrétiennes sur tout l’étendue du
territoire de son empire, dès lors l’histoire bascule.
·
Les chrétiens qui jusque là étaient
considérés comme les citoyens de seconde classe et hors la loi, sont desormais
les citoyens à part entière.
·
Les chrétiens qui, jusque là n’avaient
aucun droit à une carrière administrative vont commencer à occuper des postes,
des responsabilités importantes.
·
Les chrétiens qui jusque là n’avaient
aucune facilité de pratiquer leur religion ont commencé à profiter de multiple
faveurs de la part de l’empereur et de tous les peuples.
Aussi
l’empereur Constantin va inaugurer et présider le concile de Nicée en 325. Ce
concile a été entierement pris en charge par lui du point de vue matériel. Les
chrétiens prenaient une telle importance qu’en 380 l’empereur Théodose déclare
le christianisme religion d’Etat. Du coup, la meilleure manière de faire
carrière politique et administrative était de devenir chrétien. Le nombre de
baptisés augmente considérablement. La conséquence de cette augmentation c’est
la perte de ferveur et de générosité, de dynamisme et la rage de martyre des
chrétiens. Ils sont devenaient de plus en plus timides peu accordés aux
exigences de valeurs évangéliques. C’est
à partir de ce moment que les chrétiens qui voulaient suivre le christ dans la
radicalité de son message sont poussés à décider de s’éloigner du monde où
l’argent, le pouvoir et le désir gagnaient de plus en plus leur relation à
Dieu. De là va naître ce qui est convenu d’appeler l’appel du désert pour une
vie de solitude dans la prière en observant les conseils évangéliques de
pauvreté, de chasteté et d’obéissance en étant tout donner à Dieu. Les premiers
parmi eux vivaient seuls. Mais très vite, des groupes se constituaient autour
d’un ancien et c’est le début de la vie religieuse dans sa forme actuelle.
I.
Saint Antoine du désert 270-356.
On
le reconnait comme le père du monachisme. En 360, saint Athanase a écrit une
histoire de sa vie où il nous apprend que saint Antoine est né en basse Egypte
d’une famille chrétienne de condition modeste. Il était un simple artisan
réputé honnête et devenu orphelin à 18 ans. Il nourrissait un désir profond de
conformer sa vie à l’évangile. Il fut interpeller par Mt. 19,21. Puis il vend
tous ses biens constitu une petite reserve pour sa soeur, qu’il va confier à
des vierges du coin, distribu le reste de ses biens aux pauvres et décide
d’aller en aventure, à la qutte de Dieu. Il commenca par mèner chez lui une
d’ascese faites des travaux manuels, d’étude de la parole de Dieu, de la Prière
et de jeûne. Il dormait à même le sol et se faisait accompagner par un ascète
de la région.
Il
se forçait de vivre les vertus chrétiennes dans leur radicalité et de se
conformer au commandement du christ, « aimez-vous les uns les
autres. » mais l’appel du christ se faisait de plus en plus insistant. Il
décide à 45 ans de commencer une vie d’ermite. Il a dû faire face à des
nombreuses épreuves et à des grandes tentations dont il sort vainqueur grâce à
la présence constante du christ dans sa vie.
Plus tard, il se retire dans un château fort abandonné pour y mèner une
vie de prière et de mortification pendant 25 ans. Il n’en sortira que pour mener
un autre combat de la foi contre les hérétiques d’Alexandrie. Par la suite,
Antoine le grand va s’installer au désert de la mer rouge et meurt en 356. On
lui attribut plusieurs et une phrase
célèbre « N’ayez pas peur du démon espérez toujours en christ, croyez en
lui et vivez chaque jour comme s’il était dernier de votre existence. »
II.
Les Anachorètes.
L’exemple
de saint Antoine lui a très vite attiré un grand nombre de personnes désireuses
comme lui de se retirer du monde où le pouvoir, l’argent et le plaisir ne
favirisent guerre une expérience chrétienne authentique. Tous prenaient le
chemin du désert. Ils y allaient seuls ou en compagnie. Le candidat à la vie
parfaite cherchait un ancien à l’école de qui, il s’exerce progressivement à
enter dans une intimité profonde et continue avec son seigneur. Arrivés au
désert il se construisait un abri de fortune où il vivait seul avec son Dieu.
Et non loin de son maître. Celui-ci l’aide par ses conseils à organiser sa vie
en alternant sommeil, prière mortification, jeûne et le travail. Il scrutait les écritures
gagnait sa vie par le travail de ses
mains et vivait comme les habitants de la région. Une fois par semaine il
sortait pour vendre ses produits et se ravitailler. Une fois par semaine aussi
chaque maître spirituel rassemblait ses dirigés pour une prière commune, les
louanges ou les conférences spirituelles ou encore pour l’eucharistie. Leur vie
solitaire était ainsi nuancée par ces moments de vie commune. Leur réputation
attirait un grand nombre de visiteurs auxquels ils réservaient une hospitalité,
courtoisie aux règles de leur milieu. On remarque par ailleurs que les
anachorètes étaient presque tous des hommes. La rudesse de leur vie n’en
faisait pas un genre de vie pour les
femmes, sauf exceptionnellement. Ce qui caractérise les anachorètes du point de
vue de leur relation à Dieu, ce qu’ils étaient tous donné à lui, dans une vie
individuelle guidée par l’Esprit.
Comment
devenait-on anachorète ?
Lorsque
quelqu’un désirait grandir dans le chemin de la vie parfaite, il allait se
présenter chez un ancien ou à un aîné qui a fait ses preuves dans une vie
profonde et qui est considéré comme sage. Il demande l’aide de l’ancien pour
grandir dans sa relation au seigneur. L’ancien lui en présente les exigences et
les difficultés et exige de lui une obéissance stricte à ses directives. Il
n’avait pas des vœux prononcés, pas d’engagement non plus. La personne est
libre de partir du désert quand elle veut, si celui-ci lui devient trop pesant.
Seule la qualité de relation interpersonnelle maître-disciple compte. Cette
forme de vie exige une pauvreté complètement détachée de tous les biens
matériels libérée de l’instinct de propriété pour se concentrer du minimum
vital.
Notons
pour terminer que la spiritualité des anachorètes fait d’eux des familiers de
la parole de Dieu qu’ils écoutent, méditent et chantent. Certains d’entre eux
se livraient à des exercices de piété très durs ainsi observe t on des
déviations. Par exemple les dentrites
qui passaient leur vie au creux de l’arbre. Les hypèthres qui délimitaient un
espace précis sans dépasser le périmètre défini. Et enfin les stylistes qui
passaient toute leur vie au dessus de colonnes. Tous ceux là étaient considérés
comme des grands saints à cause de leur communion profonde avec Dieu et leur
capacité de pénitence. Ils avaient l’estime de l’entourage, ils étaient des
conseillers très appréciés, arbitre de certains conflits des gens du peuple.
Leur sagesse était reconnue de tous parce qu’ils rayonnaient de la sagesse de
Dieu et du Christ.
III.
Les Cénobites
Le
succès de l’expérience de saint Antoine lui a valu les nombreux disciples et
admirateurs mais cette vie ne pouvait continuer ainsi car l’anachorétisme
comporte de grands risques de paraisse, de nonchalance, de découragement,
d’orgueil, d’extravagance… c’est alors que va naître la communauté des
anachorètes sous la direction d’un maître spirituel mais chacun gardait
l’autonomie de son existence. Toujours pour supporter les rigueurs attachées à
la vie érémitique, les groupes d’anachorètes ont commencé à mener une vie en
commun soutenue par une règle commune. Ainsi apparaissent les premières formes
de la vie religieuse dans sa forme actuelle.
Ø Les
cénobites de saint Pacôme (286-346)
Au
milieu du troisième siècle, il y a intensification du courant érémitique
sur les traces de saint Antoine, nombreux sont des chrétiens qui ont pris le
chemin du désert. Les anciens parmi eux deviennent les grands maîtres
spirituels qui rassemblaient autour d’eux plusieurs chercheurs de Dieu. Pour
éviter les dérapages, ces communautés ont commencé à se structurer et à se
doter des règles. Saint Pacôme est un des premiers cénobites à avoir donné des
règles à sa communauté. Né d’une famille païenne en haute Egypte, convertit et
baptisé à 20 ans, Pacôme voulait être anachorète avec quelques compagnons ils
se mettent sous une même Règle et se fut la première dans l’histoire de
l’Eglise. Mais Pacôme sera vite déçu car ses compagnons étaient attirés par les
biens matériels que par la rudesse de la recherche de Dieu à la sequela
christi. Il se retire alors et entreprend une nouvelle expérience communautaire
son succès cette fois –ci l’amène à multiplier le nombre de ses monastères. Il
y en avait à sa mort 8 pour les hommes et 2 pour les femmes. Un témoignage de
Jean Cassien confirme qu’en l’an 400 il y avait plus de 5.000 cénobites.
Les
cénobites étaient très différents des anachorètes tandis que ces derniers
s’installaient dans les habitats très discrets dans le désert, les cénobites
créent des monastères et ont une visibilité imposante avec de très hautes
clôtures et ont une vie très organisée à l’intérieure. On y trouvait l’Eglise,
dortoir, atelier, différent corps du métier. Une messe dominicale, un
enseignement spirituel quotidien donné par l’ancien. L’autorité d’un chef de
maison ou d’un monastère est à la fois spirituelle et matérielle. Saint Pacôme
a refondu sa règle chaque fois qu’il la jugeait nécessaire. La tradition nous
laisse quatre versions différentes de sa Règle. Le chef de la maison est appelé
aussi père de la communion. Les éléments essentiels de la vie sont : la
cloche, la haute clôture monastique qui symbolise le retrait du monde, la
consécration et le retrait de sa famille et de ses amis, la chasteté, aucune
personne de sexe opposé n’a le droit de pénétrer à l’intérieure de la clôture.
On invite le prêtre pour la célébration eucharistique. Ils ne sont ni des
moines, ni les membres de la communauté. Ils n’ont aucune autorité sur les moines
qui restent autonomes et indépendants vis-à-vis des structures de l’Eglise et
de l’Evêque.
Ø Saint
Basile (329-379)
D’une
famille chrétienne de Césarée de Cappadoce. Il a étudié à Césarée, en Constantinople
et à Athènes. Son père était avocat, il a reçu une très bonne éducation au près
de grands maîtres de l’époque. Nommé recteur de l’école de théologie de Césarée
en 355. Il a étudié avec Grégoire de Nazianze qui l’a baptisé plus tard. Il a
senti très vite un attrait d’une vie monastique et érémitique. En 356, il
entreprit un voyage aux sources de la vie monastique cénobitique. De retour
dans sa patrie, Basile vendit tous ses biens et, avec quelques amis, compagnons
d'étude et de prière, il rejoignit un groupe d'ascètes qui vivaient, de façon
plutôt anarchique, à Annési, près de Sébaste. Il devint bien vite leur chef
incontesté, les forma et écrivit pour eux de nombreux textes (on les appelle
Règles). Il fut ainsi à l'origine de ce que l'on appelle aujourd'hui le
cénobitisme basilien. Il mourut évêque de Césarée de Cappadoce, en 379. Vers
358 il fonde un monastère d’Iris et fut ordonné prêtre en 362 par Eusèbe,
l’Evêque de Césarée, en qui il succéda. L’histoire raconte qu’à un moment
donné, Eusèbe était devenu jaloux de Basile qu’il persécuta et obligea à
l’exil.
En
364, basile retourne à Césarée au monastère et rédige la première règle
monastique cénobite avec saint Grégoire de Nazianze. Un an plus tard, 365, Grégoire
préside à la réconciliation de Basile et son Evêque. Alors Basile revient dans
la ville de Césarée où il déploie son zèle apostolique au service d’Eusèbe, il
combat les hérétiques ariens en défendant la foi des fidèles puis il sera
ordonné Evêque en 370, une charge qu’il exerce pendant neuf ans. Sa mémoire est
célébrée avec celle de son ami Saint Grégoire de Nazianze le 02/01 dans
l’Eglise romaine tandis que l’Eglise grecque privilégie son lien avec saint Jean
Chrysostome et le célèbre le 30/01.
Le cénobitisme basilien
Tout
d'abord, notons que Basile ne veut pas des grands monastères de Pacôme qui
ressemblent trop à des casernes. Son idéal est un petit monastère de 30 à 40
moines, à taille humaine, une 'fraternité', où les moines se connaissent,
prient et travaillent ensemble, ont entre eux des rapports personnels et
amicaux : c'est une 'famille' religieuse. Les commandements du Seigneur sont
pour tous, tout aussi bien pour les moines que pour les chrétiens vivant dans
le monde. La vie monastique n'est pas une institution à part dans î 'Eglise, où
les moines et moniales vivraient un mode de vie supérieur à celui des chrétiens
ordinaires, ce que les Pacômiens avaient tendance à croire. Il n'y a donc pas
de privilèges ou de loi particulière pour les religieux : ce sont des chrétiens
comme les autres, mais qui ont décidé de vivre en communauté pour mieux 'suivre
le Christ', pauvre, obéissant et chaste.
Obéissance.
Pour Basile, il y a danger à vouloir se gouverner soi-même : on risque trop
d'être victime d'illusions. L'obéissance à un supérieur est donc absolument
nécessaire. Basile commente souvent le passage de saint Paul parlant de
l'unicité du corps et de la diversité des membres (I Co 12). Pour lui, dans une
communauté religieuse, le supérieur c'est l'œil qui doit juger, estimer,
prévoir et mettre en garde. Les membres du corps doivent obéir aux directives
données par l'œil, sinon ils en souffrent eux-mêmes et tout le corps en
souffre. Il est aussi souhaitable qu'ils demandent à l'œil ce qu'il convient de
faire pour le bien du corps entier : l'obéissance doit partir de la base. Nous
sommes très loin ici de l'obéissance aveugle et passive des anachorètes et des
disciples de Pacôme.
Chasteté.
Basile insiste beaucoup sur la chasteté.
La profession pour lui, tourne autour de ce vœu : c’est par lui que l’on
s’engage vraiment. Il demande que le
candidat réfléchisse longuement avant de s’engager et qu’il soit éprouvé.
Les
principaux Ecrits de Basile :
La Règle monastique
La reforme de la liturgie
Les Neuf homélies sur le hexaméron
Les treize homélies sur les psaumes.
Cotre un Eunome
Ouvrages pour réfuter les hérétiques et
leurs thèses
Beaucoup de lettres.
La
vie monastique est perçue par Basile comme un
état de veille c'est-à-dire qu’il s’agit en fait de la vie chrétienne
tout court. Basile nous apprend qu’ « il ne suffit pas de bien
commencer à l’amener mais il faut aller jusqu’au bout dans la configuration du
christ Jésus. Sur le chemin, il ya de danger de quitter sa solitude à cause des
sollicitations extérieures ou de l’intérêt qu’on a pour les choses du monde. Le
moine est aussi menacé dans le désir de s’installer dans la méditation et à ce moment, il peut
s’installer dans l’oisiveté. Le moine est enfin menacé par la médiocrité. Saint
Basile souligne pour qu’un moine arrive jusqu’au bout de sa course, il doit
s’accrocher dans sa vie de solitude vécue en fraternité. Il ne doit pas perdre
de vue son Dieu et son Evangile. Les points forts d’insistance sur
l’enseignement de Basile sur la vie religieuse nous met devant le problème de
la non persévérance dans la solitude. Ce manque de persévérance constitue un
obstacle pour celui qui veut se conformer au christ. Parce que c’est la fin qui
permet d’apprécier le travail du chemin parcouru.
o
L’amour
de la solitude
L’amour
de la solitude implique le renoncement du moine au monde, l’expression la plus
claire de ce renoncement est son détachement absolu des choses matérielles et
toute affaire mondaine. Le but est de vider son cœur et d’y faire place à la
parole de Dieu. De même cet amour est favorisé par une bonne contemplation de
Dieu où l’âme pénétrée, de la lumière
divine, oublie tout le reste et éprouve le bien fait des cantiques. Les
cantiques établissent l’âme dans une sorte de béatitude, mais celle-ci n’est
pas définitive car l’esprit continue à soupirer aux biens éternels en
s’appliquant à l’acquisition des vertus. L’amour de la solitude ne permet
d’atteindre la tranquillité de l’âme qu’avec la maîtrise du corps. Ace sujet,
Basile donne aux religieux de tous les siècles des conseils de vie pour éduquer
et dompter son corps en vue d’acquérir
la juste mesure en toute chose. Il donne alors ces conseils :
-
Soyez doux et complaisants dans le
commerce ne cherchez point à plaire par des plaisanteries outrées. L’œil doit
être triste et modeste pur se conformer aux sentiments d’humilité qu’on doit avoir...que
la robe soit seine et serrée prêt du corps...que les habits et les cheveux
soient négligés…que la démarche ne soit pas lâche ni trop précipitée….que la
chaussure soit commode mais à prix médiocre. Que dans la nourriture les pains
suffisent pour apaiser la faim et l’eau pour étancher la soif d’un homme qui se
comporte bien… on doit point manger avec avidité ni témoigner de dégout en
s’appliquant aux choses divines…. Ainsi donc, la vraie solitude n’est pas pour Basile le fait de vivre seul ou de
s’isoler en esprit tout en vivant au milieu de la foule, elle est plutôt une
véritable ascèse à l’égard de tout ce qui est crée et toute nos passions. La
solitude rend l’homme à lui-même et basile a conscience que cette ascèse n’est
possible qu’avec la grâce de Dieu. Car se sont les chants de louange et la
méditation constante de la parole de Dieu qui, par la prière se prolonge dans
le travail, qui purifie le cœur et le libère de toutes les forces qui sont
contraire. Ainsi unis à Dieu, le vrai religieux habite avec lui-même et est
renvoyé aux autres pour vivre une véritable communion avec eux.
o
Une
juste relation avec tous.
L’expérience
montre que toutes les relations ne construisent pas l’homme. Il y a des
relations qui conduisent la personne à la mort de tout son être physique et
spirituel. Saint Basile instruit à ce sujet sur la bonne relation que le
religieux doit entretenir avec le monde, les hérétiques et avec les consacrés
eux-mêmes (religieux-religieuses).
a.
Relation avec le monde
Saint
Basile ne se contente pas de vivre dans un monastère, il en a fondé plusieurs et il circulait l’un à
l’autre de village en village pour réveiller chez les populations l’amour des
choses de Dieu et l’œuvre de salut de leurs âmes. Avec lui, les populations
comprennent qu’il ya des avantages à aimer la vie religieuse et encourageait
les personnes qui prenaient le chemin de la vie religieuse. Dans les vies des
pères du désert de l’orient on lit à ce sujet : « Nous ne savons
rien de ces établissements monastiques mais nous ne pouvons douter qu’il ait eu
les mêmes règles que dans son monastère d’uris. Il les visitait de temps à
temps même devenu Evêque de Césarée. Il les raffermissait par les messages et
lettres qu’il écrivait à tout moment. »
b.
Relation avec les hérétiques
Apollinaire
et Eunome avaient du mal à faire accepter leurs idées aux habitants de la Syrie
et Cappadoce. Ces peuples étaient fortement attachés à la doctrine du concile
de Nicée. Ils étaient séduits par la vertu et les zèles des moines solitaires. En
effet, la vie des solitaires rappelle au peuple la sainteté à la quelle il est
appelé. Dans ce sens, par leur fidélité, le religieux entraine le peuple à être
fidèle au christ et à s’éloigner de fausses doctrines.
c.
Relation entre religieux et religieuses
Ici
aussi saint Basile se maintient dans sa doctrine de la juste relation quand il
s’agit des relations entre religieux et les femmes. Car pour lui, ces relations
doivent refléter toute la sainteté. Dans la rencontre du religieux et une
femme, Saint Basile invite à user une grande sagesse dans les questions et
réponses mutuelles afin d’être édifiant pour les biens des âmes.
o
La
vigilance
Le
modèle de saint Basile ici est celui de l’homme sage qui veille à tout moment
pour ne pas laisser le voleur percer le mur de sa maison et s’emparer de son
trésor. Ainsi se présente la vie du moine. Il doit veiller constamment à
cultiver les vertus chrétiennes, à pratiquer le discernement et à cultiver les
vertus chrétiennes, à pratiquer le discernement et à vivre à la perfection des
exigences de la vie religieuse.
La culture des vertus
Pour
saint Basile les vertus incitent l’homme à la vigilance et le dispose à être
fidèle à sa profession jusqu’à la mort. Il insiste sur la louange qui élève
l’âme quand celle-ci proclame les biens faits de Dieu. L’homme religieux n’a
pas d’inquiétudes quand aux choses temporelles. Il aspire aux choses éternelles
« voilà pourquoi il s’applique tout entier à acquérir la vertu de force
et patience, de prudence et de justice
et les autres qui rendent l’homme vigilant et qui le dispose à remplir
parfaitement son devoir … la méditation des saintes écritures est le meilleur moyen pour connaitre la vérité et
son devoir. Cette lumière de la vérité permet au religieux de ne pas quitter le
bon chemin de la perfection.
L’accueil des nouveaux venus :
discernement et formation.
La
vigilance est aussi vécu dans l’accueil des nouveaux venus car le but visé est
qu’ils deviennent des bons religieux et qu’ils soient en mesure de travailler
jusqu’à la pour la défense de la vérité et pour se conformer à Jésus christ.
Lorsqu’un homme renonce aux vanités de ce monde pour embrasser la vie sainte
avant de le recevoir en compagnie des frères, on l’examine, on regarde si son
cœur est, véritablement pénétrée de l’amour de Dieu, s’il aime le seigneur de
tout son cœur de toute son âme et de toute sa force, s’il en est ainsi on prend
soin de l’instruire de difficultés et les peines qu’il aura à surmonter dans
l’état qu’il veut embrasser. Mais on le fortifie en même temps par l’espérance
des biens invisibles que Dieu réserve à ceux qui sont dignes de leur fidélité.
Un bon discernement est essentiel ; une droite est nécessaire car
lorsqu’un frère n’est pas sérieusement formé, il entrainera la chute de
plusieurs autres. Mais saint Basile demande de ne point opposer le refus au
postulant avant son entrée au monastère.
Vivre la perfection dans le
monastère.
«
La vie monastique ne consiste pas à avoir bien commencé mais à faire des
efforts au commencement pour arriver au but qu’on s’est proposé d’atteindre en
compagnie des autres ». Ainsi saint Basile tient débouts à la fois :
Nécessité de l’effort dans la vie
religieuse et la confiance en Dieu qui justifie. Par ses efforts personnels, le
religieux lutte pour ne pas tomber dans la tentation et faire mourir peu à peu
ses mauvaises habitudes en usant à la fois les louanges la psalmodie et en
créant l’argent et en affectionnant particulièrement sa solutide.
L’enseignement
de saint Basile peutb être classé en trois points :
-
Le rapport du chrétien à Dieu
-
Le rapport du chrétien à ses frères
-
Le rapport du chrétien à lui –même.
Le premier rapport constitue pour
le rapport privilégié car nul ne peut discuter à la place de Dieu dans le cœur
de l’homme aucune inquiétude ne doit empêcher le religieux à obéir à Dieu. Le
rapport aux hommes gène l’art de vivre ensemble. Le chrétien est appelé dans le
rapport de vivre plus de perfection que des lois son amour doit être parfait.
Il classe en cinq points les actes du chrétien, du religieux.
ü La
patience et l’endurance devant l’imperfection d’autrui.
ü Le
respect de charge d’autrui et la
délicatesse du service.
ü La
maitrise de soi et le calme.
ü L’humilité
et l’obéissance au supérieur
ü Le
pardon.
Saint
Basile insiste sur la maitrise de son corps et la nécessité de se contenter de
peu. Précisons pour conclure que les moines de Saint Basile prenaient les
engagements fermes et parfois même définitifs. Tandis que ceux de saint Pacôme
ne prenaient aucun engagement et pouvaient retourner chez eux quand ils les
voulaient. Saint Basile demandait à ses religieux de s’engager à demeurer
fidèle à la forme de vie qui est la leur. Ils étaient tenus d’émettre les vœux
entre les mains de l’Evêque ou de son délégué. La formule de profession qui
leur était proposée est celle qui est convenue d’appeler aujourd’hui la
profession monastique. De nos jours, les moines de saint Pacôme ont disparut,
ceux de saint Basile subsistent encore principalement en orient et leur moines
continuent de vivre sur les règles deb Saint Basile.
Chapitre
IV : La période du monarchisme chrétien.
Grâce
au témoignage des pèlerins, l’expérience des anachorètes, de cénobites d’Egypte
et du moyen orient a commencé à être connue en occident. Progressivement, les
monastères ont commencés à accueillir les pèlerins, mais souvent les monastères
de cette époque disparaissaient avec la mort de leur fondateur.
Saint
Martin de Tour 316-397
Il
est le saint le plus connu de France. Né en Hongrie, son père y était en
garnison ; à 15 ans, Martin décide de devenir militaire, il était
catéchumène, lorsqu’ayant rencontré un pauvre souffrant de froid, Martin lui
cède son manteau ; son entourage n’apprécia guère son geste y compris sa
mère, le Christ lui apparut alors en rêve, vêtu d’un demi manteau et lui
dit : « martin bien encore catéchumène m’a couvert de son
vêtement ». a 40 ans, il se consacre à Dieu et rejoint Hilaire,
l’Evêque de Poitier. Il manifeste un véritable zèle apostolique et
commence le premier monastère de France en territoire païen ; exprimant
ainsi clairement sa préférence pour
l’évangélisation rurale. Quelques années après, il avait déjà fondé plusieurs
monastères en occident le tout sur le modèle de celui de libougé. En 370,
l’Evêque de Tours meurt, les Tourangeaux sont venus chercher Martin de force
pour faire de lui leur évêque, malgré l’opposition des évêques des diocèses
voisins. Aussitôt âpres son élection comme évêque, Martin décide tout en
gardant son genre de vie pauvre et dépouillée, de fonder le grand monastère de
Marmoutier où il vit avec ses prêtres. La plupart des évangélisateurs de
l’Europe sont de Marmoutier.
Saint
Augustin
Né
à Thagaste (actuellement Souk-Ahras en Algérie, près de la frontière
tunisienne), il a étudié à milan où il s’est converti au christianisme. Après
son baptême par saint Ambroise en 385, il il retourne à Thagaste où il s’intéresse
de la vie des anachorètes. Il lit la vie de saint Antoine et commence à nourrir
le désir d’une vie monastique. Il commence l’expérience dans sa maison
familiale avec quelques amis où il s’occupait à partager, à prier, à jeûner, à
étudier la bible et la théologie. Il se
documente en faisant venir d’Egypte plusieurs documents sur la vie monastique,
il les traduisait et les adaptait. C’est à la suite de tout ce travail, qu’il
décide d’écrire sa lettre.
En
391, le vieil évêque Valérien d’Hippone fait venir saint Augustin au près de
lui, il l’ordonne prêtre et lui confie le ministère de la parole qui était
alors réservé aux religieux. Quatre années plus tard Valérien meurt, les
clergés d’Hippone et nombreux fidèles font naturellement d’Augustin leur Evêque
à l’âge de 41 ans. Le ministère de saint Augustin comme évêque a été marqué par
une intense activité de prédication particulièrement contre les hérétiques. Il
a aussi beaucoup travaillé à l’organisation de son diocèse, il a exigé à tous
ses prêtres de tout mettre en commun avec lui et de mener une vie
monastique. C’est ce qui lui a attiré
beaucoup de difficultés, mais il reste tenace leur imposant une règle de vie qui l’a écrite. Malheureusement à sa mort à
430, l’invasion vandale de l’Afrique du nord a dissipé tout ce qu’il a eu à
faire ; toute fois, quelques groupes de chrétiens subsiste encore
aujourd’hui en Afrique du nord et ceux-ci
continuent à réadapter la règle de saint Augustin dont ils s’inspirent
et c’set d’eux que saint Benoit va hériter la version de ces règles pour créer
le leur et beaucoup d’autres en ont profité. Il faut attendre en 1215 pour que
le concile de Latran IV, face au désordre et à la multiplication des règles,
proscrive la reconnaissance des nouvelles règles et prescrive à toutes les
nouvelles fondations de choisir entre les trois règles de Saint Basile, de
saint Augustin et de saint Benoit. C’est ainsi que l’évolution ultérieure de la
vie religieuse s’est consacrée autour de ces trois siècles.
Jean
Cassien (360-435)
Il
a été avec saint Benoit, et il a eu plus d’influence sur la vie monastique en
occident. Né en Roumanie, d’une famille aisée, il a fait de très sérieuses études, s’est établi à
Bethleem à 20 ans comme moine probablement au cours d’un pèlerinage en terre
sainte. Il était désireux de connaitre la vie de saint Antoine et le lieu où il
avait vécu. Avec son compagnon Germain, il prend donc la route de l’Egypte, au
terme de ce voyage Jean Cassien s’installe dans le monastère de scété. Les
moines de scété étaient en ce moment en difficulté avec le successeur de saint
Athanase, l’évêque Théophile. Théophile fait appelle à l’armée impériale pour
discipliner les moines, Germain et Jean Cassien sont condamnés en exile, à
partir de ce moment nous perdons leurs traces. En 402, on retrouve Jean Cassien
à Constantinople sous le patriarcat de saint Jean Chrysostome, qui l’ordonne
diacre. Chrysostome critique l’empereur et il sera condamné en exil. Le nouveau
patriarche est contesté, Jean Cassien est senti comme patriarche mais informé
de la nouvelle il fuit à Antioche, et là, il devient Prêtre.
De
415-418, on le retrouve à, Marseille ; on raconte qu’il a fondé un
monastère d’homme et de femme. Il était en contact avec les moines d’Erin et
c’est en ce moment qu’il a commencé à écrire son mémoire pour partager son
expérience personnelle et celle de ceux qu’il a rencontré dans sa vie. Ce
mémoire était destiné aux moines et moniales seulement. Jean Cassien nous laisse une grande et abondante littérature en
deux ouvrages :
ü Les
institutions Cénobitiques
ü Les
conférences des pères du désert.
Saint Benoit (480- 547) :
Avec Benoît, la vie religieuse se
construit sur trois valeurs : la prière, le travail et le monde. La vie de Benoît de Nursie (480-547) nous
est très mal connue. Grégoire le Grand, ancien moine du mont Cassin, qui
écrivit sa vie 50 ans après sa mort, donne peu de renseignements biographiques
et raconte surtout des faits édifiants et des miracles. Benoît naquit dans la
province de Nursie, dans une famille aisée qui l'envoya faire des études à
Rome. Est-ce le spectacle de l'effondrement de l'empire ou celui de la vie
corrompue de ses camarades étudiants qui le dégoûta du monde ? Il se retire
d'abord, avec une vieille servante, dans le petit bourg d'Enfide et y mène une
vie ascétique et de prière. Bientôt il veut vivre seul et se réfugie dans la
montagne ; il y reçoit l'habit monastique (symbole de l'engagement à une vie de
renoncement) des mains d'un autre solitaire, un certain Romain, puis va se
cacher dans une grotte très difficile d'accès, dans la vallée de l'Anio. Près
de Subiaco. Pendant trois ans il y mène la vie d'ermite, à l'épreuve des
redoutables tentations de la solitude.
Benoit
n'est pourtant pas inconnu : un groupe de moines installés dans le voisinage, à
Vicovaro, lui demande d'être leur abbé. Il accepte, mais ces moines furent vite
exaspérés par son intransigeance dans l'observation de la discipline monastique
et décidèrent de se débarrasser de lui en l'empoisonnant. La légende raconte
que la coupe fatale se brisa au signe de la croix fait par Benoît. Celui-ci
regagne alors sa grotte.
Quelques
disciples se joignent cependant à lui et c'est bientôt douze communautés de
moines qui s'installent autour de Subiaco, sous la direction de Benoît qui
devient célèbre. Cette renommée aurait suscité la jalousie du clergé du
voisinage et poussé Benoît à changer de Résidence. Sans doute aussi se
sentait-il appelé à une tâche plus importante qui ne pourrait se réaliser et se
développer dans les gorges retirées de l'Anio.
Un
patricien romain lui offre alors une propriété au Mont-Cassin, en Campanie, une
ancienne forteresse. Benoît s'y installe, en 529, avec un petit groupe de
moines, fait disparaître des lieux tout vestige de paganisme et commence à y
construire son monastère : oratoire, réfectoire, dortoir, hôtellerie, etc. Il
se montre un remarquable organisateur, évangélise les populations avoisinantes
et, ses disciples étant nombreux, fonde de nouveaux monastères. Avec ses
compagnons, il vit selon ce que l'on appelait alors la Règle des monastères.
C'est au mont Cassin qu'il mourut, vers 547. Saint Benoît, dans sa vie, a connu
les expériences des anachorètes, l'isolement total dans la grotte de Subiaco,
bien plus sévère que celui des disciples de saint Antoine en Egypte qui se
retrouvaient chaque semaine autour d'un Ancien. Progressivement il est passé au
cénobitisme, devenant père spirituel de nombreux moines ; il s'est alors révélé
un Maître incomparable. C'est son propre portrait qu'il a brossé lui-même, en
exposant, dans les chapitres 2 et 64 de sa Règle, ce que doit être l'abbé.
La Règle de saint
Benoît
Saint Benoît et ses
frères vivaient au mont Cassin sous la Règle des monastères, écrits par Benoît
lui-même en s'inspirant, bien sûr, des Règles déjà existantes. La moitié de son
texte, en particulier, reproduit des extraits de la Règle du Maître. Longtemps
pourtant, les fils de saint Benoît ont cru que l'auteur anonyme de la Règle du
Maître avait copié Benoît : c'était sans doute, disait-on, '"un moine
hypocondriaque et malheureux qui..., mécontent de la façon dont son Abbé le
faisait vivre, avait imaginairement reconstitué ce qu'aurait dû être, pour
vivre selon ses idées, le monastère idéal."* Ce fut la
Théorie
universellement admise jusqu'en 1940, année où le père. Genestout, bénédictin,
osa prétendre que c'était Benoît qui avait copié le Maître. Ce fut un scandale
! Cependant, les travaux postérieurs de deux autres bénédictins, les pères de
Vogué et Neufviiïe, prouvèrent incontestablement que la Règle du
CHAP. VI : EVOLUTION DU
MONACHISME DU Vème au XIIIème SIECLE
Entre Vème au XIIIème
siècle, l’Europe continentale a connu de
grands bouleversements et de mutations importantes :
-
Invasions barbares dans plusieurs régions en
prenant la fragilisation de l’empire et le renforcement des pouvoirs féodaux.
-
Prise
d’initiative dans le domaine de l’évangélisation et dans le vécu de l’idéal évangélique par des
moines qui jusque là redoutaient le
monde.
SAINT
PATRICK (389 – 461)
Est
un Breton, amené comme esclave en
Irlande, après son invasion, il retourne chez lui et devient moine, on le
connaît comme évangélisateur de l’Irlande où il fondé de nombreux
monastères et assura la formation de
plusieurs missionnaires.
SAINT
AUGUSTIN DE CANTORBERY (+604)
Prieur de monastère
Saint André de Rome, il est connu
comme apôtre et l’évangélisateur
de l’Angleterre, il fonda aussi plusieurs monastères.
SAINT
COLOMBA (540 – 615)
Moine Irlandais qui s’est embarqué
en 590 avec quelques compagnons
dans un navire sans gouvernail,
laissa la Providence le conduire là où
le Seigneur voulait qu’il annonce l’Evangile en s’avançant vers l’Est. Partout où il passait, il fondait
de nouveaux monastères, mais ses monastères gardaient les pratiques et les rites irlandais.
Cela provoque un conflit avec les
évêques de la région qui l’obligent à
rembarquer dans son navire pour échouer sur les côtes françaises du Sud – Ouest
où il recommença à annoncer l’évangile
en avançant vers le lac de Constance de
Milan, c’est là qu’il fonde le célèbre
monastère de Guidio.
SAINT
BONIFACE (675 – 754)
Moine d’un
monastère d’Angleterre, il a essayé d’évangéliser la Frise sans succès, il
refusa la charge d’Abbé de son
monastère afin de s’adonner pleinement à
la mission d’évangélisation. Il
avait l’appuie du Pape Grégoire II, il
circule en Frise, en Hesse et à Toring,
annonça l’évangile. Il devient Evêque chargé d’établir la hiérarchie en Allemagne, dans cette
charge, il se fait aider par ses frères Anglo – saxons ; il en nomme
plusieurs évêques, il est retourné en Frise
pour poursuivre
l’évangélisation de la
région ; il sera massacré avec 52 de ses compagnons, il a fondé partout où
il passait des monastères et en 770, le monastère de Florida comptait déjà plus de 770, tous consacrés à l’évangélisation delisaxe.
LA
POSTERITE DE BENOIT
On connait deux principaux
disciples de St Benoit :Saint
Augustin de Cantorbéry et Saint
Boniface ; et puisque la plupart de
monastères d’Europe ont été fondé par ex presque tous suivaient la tradition de
Saint Benoit.
Leur recherche
principale était de trouver un cadre
favorable à la recherche de Dieu,
mais comme nous l’avons dit, le besoin de l’évangélisation les oppressait et ils étaient acculés à se consacrer à l’annonce de l’Evangile. Partout où ils
étaient, les gens venaient à eux, s’installaient prêt d’eux, solliciter leur appuie (matériel, spirituel) demandé
leur protection et leur sécurité contre les bandes armées d’envahisseurs,…
Les monastères
étaient dans ce contexte obligés de modifier
légèrement leur architecture et
de construire de grands édifices complexes
et imposants, mais apte à répondre
au besoin de leur temps. On y trouvait
des infirmeries, des dispensaires, des hôtelleries, des
laboratoires, des écoles, des ateliers
de couture, des ateliers de
transformation de toute sorte.
Avec toutes ces œuvres,
le monastère devient un centre de
développement avec une administration
générale dont l’efficacité est garantie, la rigueur et la discipline de la règle. Les moines ont commencé aussi à se donner
aux activités intellectuelles, ils créent
des grandes bibliothèques bien nourries
de manuscrits religieux profanes du coup leur influence sur les dirigeants devient
de plus en plus importante, ce qui a commencé à avoir la répercussion
sur la vie commune et la vie de prière à
l’intérieur du monastère. On
relativise l’essentiel au profit du succès immédiat.
C’est en 817 que
les fils de Charlemagne, François le Pieux va imposer à tous les monastères la
règle de Saint Benoit. En ce moment, les
monastères des pays Anglo – saxons et de s pays du Nord utilisaient pour la
plupart la règle de Saint Colomba. En fait, les pays latins
supportaient mal les exigences et les
services corporels que contenait la règle de Saint Colomba, Louis le va alléger
ces exigences en demandant au Pape une copie authentique de la règle de Saint
Benoit, il s’est chargé de multiplier et
de diffuser dans les monastères de son
empire. Ainsi, la règle de Saint Benoit s’est imposé d’abord en Occident, puis
progressivement dans les pays du Nord et de l’Anglo – Saxon.
LE DEBUT DE CLUNY
Malgré le fait que nous assistons à une
extension extraordinaire des monastères, le monastère a connu des situations de déviances regrettables par
la vie religieuse, par exemple on en est arrivé à affirmer que la pauvreté du moine n’implique plus
nécessairement celle des monastères, qui pouvaient s’enrichir
arrogamment , de tenir de grandes
propriétés terrières , hériter de grands seigneurs , qui pouvaient toujours
constituer des réserves de trésor et d’or, créer de fondations…Les
monastères commencent à s’embourgeoiser ; ainsi apparaît un grand besoin de réforme afin de retrouver l’humilité et la
pauvreté inhérentes à l’esprit de Saint
Benoit.
Benoit DONIANE (750 – 821)
Comme abbé du monastère Sainte Seine de Boulogne, a
tenté d’opérer la réforme de son
monastère de son monastère, plutard il
s’est retiré dans son pays natal à Narbonne pour faire une nouvelle expérience
monastique dont le succès rapide
entraîne aussi rapidement son embourgeoisement. L’exemple de sa vie et son zèle n’ont pas suffit à
donner du succès à sa réforme. Plus tard en 910, douze moines tentent une nouvelle expérience à Cluny, celle –
ci a été un véritable succès en raison
de la personnalité et de la sagesse de
son premier abbé Berrot et de ses
successeurs, ce fut le début le mouvement de réforme du monachisme bénédictin qu’on
appelle la réforme cistercienne.
Quelques nouveautés de Cluny apportée à la règle de Saint Benoit
-
L’indépendance de chaque abbaye tout en
étant maintenu est relativisé et les
relations entre l’abbaye mère de Cluny et ses différentes fondations sont
maintenus
-
Le réseau ou l’ordre de Cluny se crée au
sein de la famille bénédictine
-
La coutume impose que tous les novices
fassent nécessairement profession à Cluny
-
Tout moine de Cluny est obligé de vivre au moins 3 ans
dans l’abbaye mère au cours de sa
formation.
L’ordre de
Cluny s’est très vite répandu en
Europe, au début du 12ème siècle et il y avait déjà mille
moines de Cluny. Les points forts de la
réforme de Cluny sont :la liturgie communautaire, la qualité du lieu du
culte, les objets sacrés, les chants, les prières. Le déclin de Cluny a commencé en 1518 parce que les moines ont
perdu le droit de désigner eux – mêmes leur abbé qui est désormais nommé par le
concorda (l’empereur) Quelques années plus tard, l’abbé renonce à
l’exemption en vertu de laquelle l’ordre
de Cluny était indépendant dans les décisions. Les intrusions royales et
papales ont fini par décimer l’ordre de Cluny dont il ne restait plus que de
vestiges pendant la révolution française, les moines sont chassés et leur
magnifique église détruite et encadrée.
CITEAUX ET SAINT
BERNARD
a)
Robert
de Molesme ( 1028 – 1110)
Il est le vrai fondateur de Cîteaux, Bernard de Clervaux est le
réformateur de Cîteaux. Son envergure et
sa prestance ont occulté la figure de
Robert, et il convient de réhabiliter ce
dernier.
Robert est issu d’une famille noble, à 15 ans, il
prend l’habit bénédictin à l’abbaye de Montier – la Seve, il a été très vite nommé prieur de son monastère, ses grandes qualités lui
ont valu d’être élu abbé de Saint Michel de tonnerre en 1068. Ses efforts pour
réformer son monastère ont connu de
sérieuses résistances de la part de ses moines. Après 4 années, il se retire et
un groupe d’ermites lui demande d’être
leur supérieur. Il refuse et retourne dans son monastère. Quelques années
plutard, il est encore sollicité pour être à la tête d’un groupe d’ermites de la forêt de Copon. C’est de là qu’il va
s’installer à la recherche d’une vie
plus austère dans la forêt de
Molesme. Il fonde avec ces ermites l’abbaye de Molesme qui décide de suivre la tradition de Cluny sans
s’affilier à cette abbaye.
L’expérience attire un grand nombre de vocations mais leur succès affaiblit leur ardeur à la pauvreté ; ce
qui n’a pas stabilisé Robert qui a du se retirer à plusieurs reprises pour
aller se recueillir dans les forêts environnantes. Robert sera élu abbé de
Molesme en 1095. Elberi était son prieur. Avec quelques autres moines, il
entreprend de reformer son abbaye, ceci avait suscité des nombreuses
oppositions jusqu’à l’empoisonnement
d’Albéric, mais les réformateurs persistent et quittent Molesme le 21 mars 1098
pour aller s’installer à Cîteaux où ils fondent une nouvelle abbaye selon la
règle stricte de Saint Benoit. Ils étaient alors 21 compagnons, dont Bernard.
Au début de Cîteaux, de nombreuses difficultés surgissent : une
incendie ravage la forêt, les
bâtiments en bois partent en fumée, une
partie des moines décide de retourner à
Molesme, les épreuves étaient tellement
grandes que même Robert décide de
retourner à Molesme laissant à Cîteaux 16 ou 18 moines sous la direction
d’Alberic.
Ils y menèrent une vie de pénitence, de travail, de
prière et l’austérité de cette abbaye n’était pas de nature à tirer de nouvelles vocations ou d’autres
moines. E, 1108, Alberic meurt, Robert était partagé par son leadership de réformateur et son profond désir de contemplation. UN siècle
après sa mort, la mémoire de Robert était encore vivante dans le milieu ……. et
cistercien, il fut canonisé en 1821.
b)
Bernard
DE CLERVEAUX (1091 – 1153)
De son vrai nom Bernard de Fontaine, on estime
que le perse Bernard s’est présenté à la porte
de Cîteaux en 1111 alors que le monastère traversait de moment très difficiles et que
son avenir n’était absolument pas garanti. On raconte beaucoup de légendes à propos de Bernard, par exemple
on dit qu’il s’est présenté à la porte de Cîteaux avec 34 compagnons (amis et
parents). A vrai dire, ils étaient à peine deux ou trois, mais la présence de
Bernard à Cîteaux a suscité de nombreuses vocations et on peut lui prêter
d’être le porteur de chance. A vrai
dire, Bernard a sauvé Cîteaux de nombreuses crises, sa prédication
attirait des foules, le noviciat
débordait au point que de nouveau monastère naissait d’année en année. Aussitôt
après son ordination en 1115, Bernard
est envoyé à Clervaux comme abbé et il y est resté jusqu’à sa mort.
Bernard a fait de belles études en littérature. Intelligent, volontariste,
dévot de Marie, tout donner à Dieu, de santé fragile, mais infatigable dans le
travail, sensible et passionné, Bernard était mêlé à tout le grand dossier de
son temps, il a défendu Cîteaux contre Cluny et on raconte que Pierre le vénérable, abbé de Cluny, a procédé à la réforme de son
abbaye envoyant Bernard à l’œuvre. Bernard nous laisse une abondante œuvre de textes des homélies, de commentaires.
Il a beaucoup voyagé,
il est intervenu da ns
l’apaisement de grands conflits de
l’Eglise et de l’empire et à sa mort en 1153, l’ordre de Cîteaux avait 353 abbayes et monastères dont 888 religieux
avaient fait profession entre les mains
de Bernard à Clervaux.
Selon cette
règle, en effet, l’abbé est le seul maitre de son monastère. Du coup, Bernard
pris sur lui avec quelques moines de rédiger un texte où il propose le pacte de la charité
fraternelle (pacta caritatis) en 1119. Ce texte a été approuvé par le pape
Calixte II.
Tandis que les
clunisiens cherchent à s’intégrer dans le monde de leur temps compromettant
ainsi leur attachement à la pauvreté,
les cisterciens optaient davantage pour se retirer du monde et s’installaient dans les régions
reculées ; ils reprennent les travaux manuels austères et le régime de vie
et l’alimentation sévère selon la règle
de Saint Benoit
L’évolution
ultérieure de la vie religieuse montrera
que la tension entre la recherche de la solitude et les sollicitations du monde ne sera jamais résorbées et que les
deux demeurant …. Pour une vie religieuse saine.
CHAP VII : LA VIE
RELIGIEUSE ENTRE XIIème et XIIIème SIECLE
Le
chapitre précédent manifeste une instabilité de plus en plus grande et
croissante de la vie religieuse. On commençait à manipuler l’esprit de saint
Benoit. La stabilité , l’obéissance ou le renoncement en soi-même ou la
conversion représentaient les trois vœux qui caractérisaient la vie religieuse.
L’histoire va connaitre le tournant lorsque pour la première fois un bénédictin
sera élu pape au nom de Grégoire premier, la règle de saint Augustin et son
importance dans la vie du clergé, pasteur. Il favorise l’ordination des frères
moines. Le déclin de Cluny au Xème et XIème siècle en
raison de son embourgeoisement va attirer à tous, le vif désir de retourner à
la vie des premiers moines. C’set ainsi qu’il faut comprendre l’œuvre de saint
Bernard. Cette période est marquée par un esprit de retour à l’austérité dans
l’abstinence complète. Dès lors, la vie religieuse va connaitre un tournant
parce que fortement marquée par les problèmes sociaux, politiques et économiques, par la
fragilisation de l’institution religieuse elle-même. Ainsi au XII eme siecle
naissent les ordres militaires chargés d’assurer la sécurité des pèlerins en
route vers le lieu saint. Ils seront aussi chargés avec le soutien de pouvoir
publique d’arreter la progression de l’invasion musulmane.
L’ordre
des templiers, fondé en 1118 est un ordre militaire lié à l’ordre cistercien.
L’ordre
des hospitaliers ou les ordres hospitaliers émergent durant la même période
pour prendre soin des malades, citons en quelques uns :
-
L’ordre de saint jean de
Jérusalem : fondé sur la règle de saint Augustin
-
L’ordre de Tétonie veut encrer le vie
monastique dans la vie quotidienne du coup la vie religieuse va apporter un
renouveau à l’Eglise et au recentrement de l’Eglise à l’essentiel. Ce renouveau
va amener au synode des évêques à recommander aux clercs de se constituer en
communauté, ainsi naîtrons les ordres des chanoines de saint Augustin dont les
prémontrés de saint Norbert sont les
plus connus ( 1120)
A
la fin du 12ème siècle et au début du 13ème, l’Europe a traversé une nouvelle
époque de son histoire. Les reformes successives essayées n’ont pas rétablies
une morale chrétienne au sein de la société, l’enrichissement des moines
poursuivait son cours. Cette situation crée un boulevard pour les sectes qui
surgissent en grand nombre et menacent la tradition chrétienne officielle.
Cette situation va amener les moines à sortir de leurs monastères pour aller à
la rencontre du peuple. Cette époque correspond aussi à l’émergence des villes.
L’Eglise n’y était pas préparée et ne s’y est pas adaptée. Là où la culture
ambiante prône l’indépendance la liberté de pensée, le sens critique, l’Eglise
continue d’enseigner la soumission, l’obéissance la dépendance… Certains moines
s’installent en ville et en général, l’esprit missionnaire prend les pas sur la
recherche personnelle de Dieu. On désigne les ambassadeurs parmi les religieux,
moines. On assiste à un éclatement face auquel toutes les solutions sont vouées
à l’échec. C’est ici qu’apparaissent les ordres mandiants dans un contexte
chaotique et leur projet de vie veut simplement, chrétiennement, dans une
société en décadence. La seule ambition était donc de vivre en vrai chrétien
dans leur milieu de vie.
LE Xème ET LE XIème SIECLE
Le
10ème et les 11ème Siècle correspondent à la naissance
des chartreux, les chanoines réguliers, des ordres hospitaliers et des ordres
chevaliers. On assiste à un premier éclatement de la vie religieuse, chose
étonnante. Les religieux étaient trop présents dans les réalités du monde. Et
plusieurs assument les responsabilités mondaines.
1. Saint Bruno et les chartreux
(1030-1101)
Les
chartreux sont la forme de vie religieuse du 10ème siècle qui
renvoie à un intérêt de ce siècle à la vie érémitique, certains voulaient
encore s’y consacrer. Mais les difficultés
contenues dans cette vie ont amenées plusieurs ermites à se regrouper
malheureusement la quasi-totalité des expériences ont échoué. On retiendra que
celle de Saint Bruno est l’une des rares à avoir été une réussite totale. Cette
forme de vie continue encore aujourd’hui. Né à Cologne, Bruno fut ses études
dans sa ville natale et à Reims. Il fut ordonné prêtre à Cologne il servit à
Rems à la chaire de Théologie pendant plus de vingt ans. Sollicité par les
habitants de Rems, pour devenir leur évêque, Bruno refuse et va s’installer
avec cinq de ses compagnons à Seche-fontaine, non loin de Molesme. Pour y mener une vie érémitique (1083) mais
très vite les difficultés de la vie érémitique le rattrape : comment se
nourrir sans quitter sa cellule ? Comment se nourrir sans accepter
d’accueillir les autres, sans les soutiens des gens des environs ?
L’évêque
de Glinoble offre à Bruno et à ses frères le désert de Chartreux dans le massif
des albes. Bruno s’y installe avec six compagnons en 1084, il t déploya une vie
érémitique originale, ils mènent à la fois la vie commune et l’indépendance de
l’isolement indispensable au retrait du monde. C’est la naissance de l’ordre
des Chartreux. En 1090, Bruno quitte la Chartreuse à la demande du Pape Urbain
II pour assumer le responsabilité de l’Eglise Saint Syriaque. Ce fut une dure
épreuve pour ses compagnons et pour lui-même. Les chartreux n’ont pas connu une
grande expansion. Au 12ème Siècle on comptait 32 fondations
chartreuses, au 13ème Siècle, il n’y avait que 34. La Chartreuse a
eu une évolution lente et maîtrisée.
2. Les chanoines réguliers.
Le
désir des moines était de vivre séparés du monde, mais ils devaient se rendre
en évidence que le monde existe et leur résiste. L’Eglise doit prendre cela en
compte et lui annoncer l’évangile, tache qui incombre d’abord aux évêques et
aux prêtres. Plusieurs se mettaient ensemble en communauté, pour une plus
grande efficacité apostolique.
CHRODEDANG,
évêque de Metz a demandé à tous ses prêtres de mener une vie commune selon la
règle de Saint Augustin. Plusieurs expériences de ce titre ont surgi ça et là. Et
progressivement une forme de vie calomniale des prêtres regroupés autour d’un
évêque dans sa cathédrale ou dans une église paroissiale fait son apparition.
On les appelait les chanoines réguliers. Ils ne font aucun vœu mais ils
renoncent à faire usage personnel de leurs biens comme les membres du clergé
séculier. Ils ne sont donc pas des religieux au sens strict du terme mais leur
forme de vie en est proche : vie commune, office commun, obéissance au
prévôt, renoncement aux biens personnels…Ils ne sont pas soumis à la règle de
la clôture et ont à la charge des paroisses, écoles, centres d’éducation,
centres de santé…
Ces
formes de communauté ont surgit dans plusieurs diocèses à la fois mais
l’expérience disparaît très rapidement puisque ces communautés commencent très
vite à s’embourgeoiser. Aujourd’hui les prémontrés de saint Norbert, de Saint
Augustin sont l’un de rares instituts des chanoines réguliers qui existent
encore et qui ce soit constitué en ordre religieux.
3. Les ordres hospitaliers
L’Eglise
à l’image du Christ est sensible aux pauvres et aux marginaux, aux malades, aux
infirmes… Déjà au 4ème siècle elle était au chevet de ceux qui étaient
dans des besoins. Au 10ème Siècle, les services sociaux de l’Eglise
se sont intensifiés. A la fin du 11ème Siècle, l’association des
frères hospitaliers de Saint Antoine va naître dans les dauphinés en France.
C’est la première fois qu’un institut religieux se réclame d’un service social
précis.
Ils
ont été reconnus comme un ordre religieux et se sont rependu dans toute
l’Europe. Ils s’occupaient des malades, des infirmes et des lépreux. Il avaient
jusqu’à 369 hôpitaux. Ils associaient à leur service l’accueil des pauvres et
des pèlerins. Ils créent de nombreux centres hospitaliers dont il s appelaient
« hôtels Dieu » Le modèle parfait de l’hôtel Dieu est celui d’une
communauté religieuse chargée de l’accueil des services des soins dans l’esprit
du Christ.
4. Les ordres chevaliers
C’est
une forme de vie religieuse apparue dans le contexte des croisades. Il y en a
une multitude, ce sont généralement des laïcs dévoués à la cause de l’Eglise,
soutenus par le pape ou les évêques, prêts à donner leurs vies pour défendre
l’Eglise contre ses adversaires, qui peuvent être malfrats qui attaquent les pèlerins
sur la route de Jérusalem, qui peuvent être des maures qui envahissent
l’Espagne ou encore les Turcs qui dessinent le balcans.
Voici
quelques ordres chevaliers et hospitaliers de l’époque :
.
Ordre des chevaliers de Saint Jean de Jérusalem encore appelé « ordre de
Malte ».
.Ordre
des templiers fondé en 1118 par Hugues de Payens.
.Ordre
de la Calatrava supprimé en
1835
.Ordre
pour le rachat des captifs ou encore ordre de la très sainte Trinité de Mata
fondé en 1198.
.Ordre
de la Merci fondé par Saint Pierre Nolasque 1218.
La
plupart de ces ordres chevaliers vont disparaître progressivement dans le
contexte de la séparation de l’Eglise et de l’Etat.
II. Les ordres mendiants
Avec
les ordres mendiants nous sommes en pleins moyen-âge. La fin du moyen-âge,
l’Eglise était marquée par la construction de grandes cathédrales, d’immenses
et superbes monastères, en pleine campagne. L’appartenance religieuse devient
un capital précieux même pour négocier les droits, résistances car les évêques
et les abbés exécraient une grande influence sur le fort externe et interne des
dirigeants. C’est une époque de grande réussite économique et d’ouverture du
commerce au monde. Du coup, plusieurs abbés et leurs monastères se lancent dans
les opérations commerciales, peu morales et dans les acquisitions illégitimes
des biens. Les évêques aussi étaient accusés d’enrichissements illégitimes.
Certains fidèles étaient horrifiés par cette situation, ils dénonçaient la
simonie, embourgeoisement, l’enrichissement arrogant des structures
d’Eglise ; ils s’opposent au mode de vie des évêques et de ceux qui, dans
l’Eglise, sont chargés d’annoncer l’Evangile. Aussi naîtrons une multitude
d’hérésies dont plusieurs se proclament pures et constitués de pures. Ce sera
l’attention favorable à l’émergence des ordres mendiants.
Ces
ordres n’ont aucun autre projet que de vivre l’évangile dans sa radicalité.
Pour cela, ils essaient de se restituer par rapport à la pauvreté du Christ, à
l’exercice de la charité, à la simplicité de leur maison religieuse et de leur
mode de vie…
Les
ordres mendiants ont connu une rapide expansion à ce moment, la pauvreté n’était
pas une injustice à combattre, les chrétiens reconnaissaient la grandeur de la
béatitude de la pauvreté. On estimait que la pauvreté était un don de Dieu, une
vertu à rechercher et à vivre.
C’est
donc au 13ème siècle que les ordres mendiants vont naître et
connaître une rapide expansion. L’histoire de l’Eglise en a connu beaucoup,
plusieurs ont disparus. Les principaux demeurent et sont :
Ø Les
dominicains ou ordre des frères majeurs ;
Ø Les
franciscains ou ordre des frères mineurs ;
Ø Les
carmes ou ordre du carmel ;
Ø Les
ermites de Saint Augustin ;
Ø Les
servites.
La
plupart de ces mouvements ont disparu après avoir connu la grande expansion,
plusieurs ont été ravagés par le mouvement secteur. De nos jours, on observe
une résurgence des ermites de Saint Augustin qui fleurissent dans les pays
anglo-saxons.
1. François d’Assise et son ordre.
François
est né en 1180, son père Pierre
Bernardone et sa mère d’origine française s’appelait Pica. François était
baptisé sous le nom de jean. A sa naissance il y avait un conflit des
leaderships qui opposait le pape et l’empereur. Les évêques étaient insolemment
riches, les prêtres de campagne vivaient dans une pauvreté scandaleuse. Dans
ces campagnes les hérésies affaiblissaient considérablement l’Eglise. François
ne manquait de rien, argent, vêtements, biens divers. Il passait de fête en
fête avec ses amis. IL voulait devenir jongleur et chevalier. En 1202, il est
fait prisonnier durant la batail contre pérouse, il fera une année de
prison ; et sa santé devient précaire. C’est à ce moment qu’il commence à
voir la vie autrement. Et une voix insistait de changer de vie.
A
partir de ce moment, François avait un dégout de tout. La fortune de ses
parents ne lui disait absolument rien et ses proches s’inquiétaient de son
comportement. Il s’occupe désormais à prier et à se mettre au service des
pauvres. C’est dans ce contexte qu’il vivra le premier choc de sa vie. Il
rencontre un lépreux, il lui fait une aumône et l’embrasse ; ce geste lui
fait retrouver une paix profonde en lui-même et une grande joie, ce qui change
toute sa vie.
François
entre dans l’Eglise saint Damien, se mit à prier et entend une voix lui
dire : « va, répare ma maison qui coule. ». Il comprend à
travers cette expérience que le Christ lui demandait de réparer l’Eglise Saint
Damien dont les murs étaient en très mauvais état. Comme son père était
drapier, François entre dans le magasin de son père, récupère quelques pièces
de tissus, va les vendre et constitue une bourse qu’il amène au curé de
l’Eglise saint Damien. Ce fut le deuxième choc de sa vie.
C’est
après ce deuxième choc que François a regroupé autour de lui un groupe des
pénitents qui priaient ensemble, travaillait ensemble, vivaient pauvrement,
s’habillaient de la manière des pauvres paysans et mendiaient leur nourriture.
Après quelques années d’expérience de vie partagée avec le groupe des
pénitents, François entend une parole de l’évangile : « allez
enseigner toutes les nations » Il disperse alors les pénitents en petits
groupes pour aller prêcher à tous les peuples et il les dote d’une règle qu’il
a appelée la règle primitive ce
texte présente le style de vie des premiers frères franciscains.
En 1209, François et son petit groupe se rendent à
Rome, pour faire reconnaître leur œuvre. Le Pape Innocent III, surpris par ce
groupe d’hommes bizarres ; mais ne voulant pas les décourager dans leur
dynamique d’évangélisation, les bénit, les encourage à poursuivre leur
expérience mais ne leur accorde aucune approbation écrite.
Les franciscains eux-mêmes considèrent cette année
comme l’année du démarrage de leur ordre mais leur approbation officielle dans
les anales vaticanes interviendra plus tard. Le petit groupe augmentait en
nombre, le nouveau style de vie inauguré par Saint François attirait les
pauvres vénus des régions rurales et des conditions modestes. Leur crédo était
d’imiter le Christ pauvre, de vivre en petit groupe, de se nourrir des produits
de leur mendicité et d’annoncer la bonne nouvelle de l’Evangile.
Quelques femmes intéressées par le style de vie de
François, décident de les rejoindre. Claire était une fille issue d’une riche
famille d’assise, elle décide de rejoindre François, avec sa cousine Pacifique.
Elles ont fuit leu maison familiale et ont fait profession d’obéissance entre
les mains de François qui les installe chez les bénédictines de Saint Paul. La
famille de Claire a tout mis en œuvre pour dissuader leur fille de continuer
une telle expérience mais Claire s’obstine et sa sœur Agnès le rejoint ainsi
que d’autres filles et leur nombre augmentant, François reçoit pour elles un
don des bénédictines, l’église et le bâtiment de Saint Damien. Ainsi va naître
l’ordre se Sainte Claire que l’on a appélé en
ses débuts les pauvres dames d’assisses. François écrit pour elles une
règle tandis que ses frères devenaient de plus en plus nombreux en toute
l’Italie et Europe.
En vue d’une meilleure organisation, François
convoque en 1217 la première assemblé, chapitre qui réunissait déjà plus de
cinq mille frères. C’est ce chapitre qui pris le nom de Chapitre de Natte. Il a été nécessairement question de
l’organisation de nouvels ordres. A ce chapitre, option fut prise pour la
constitution des provinces, mais tous dévaient rester rattachés à François,
reconnu comme fondateur et père spirituel. A vrai dire, malgré toutes les
précautions, le contrôle du nouvel ordre échappe à François, surtout à raison
d’indiscipline des prêtres. François nomme des vicaires généraux en 1219.
Lui-même décide d’aller en terre sainte pour l’évangélisation et la conversion
des musulmans. C’était son rêve. E il était prêt à accepter le martyr, si cela
était nécessaire. Mais il rencontre énormement des difficultés dans sa
progression vers la terre sainte.
Entre temps, ses vicaires ont instauré de nouvelles
pratiques et coutumes contraires à l’esprit de pauvreté qui lui était cher.
François décide de revenir pour y mettre de l’ordre. Sa déception fut grande et
amorce sa retraite progressive ; il désigne le Frère Eli comme son
successeur. Il était un bon administrateur, partisan d’une pauvreté
intelligente et ordonné à l’efficacité apostolique. C’est alors que François se
retire dans un ermitage pour rédiger une nouvelle règle apellée Première règle ou règle de 1221. Cette
nouvelle règle reste stricte sur la pauvreté, et le chapitre de la même année
l’acueille timidement et les frères démandent à François de réviser sa copie
avent de la présenter à l’approbation du pape. François se soumet à la demande
de ses frères et a revu son texte et l’a confié au Frère Eli pour la
lecture ; et le Frère Eli a égaré le texte. François a rédigé une
troisième règle appellée règle définitive.
C’est celle-ci que le chapitre a adopté avec beaucoup de discutions et il
l’a présenté au Pape Honorius III en 1223 par la bulle Solet annuere. C’est à partir de ce moment que François a confié l’entière
gestion de son ordre au Frère Eli. A quarante ans, François était totalement
épuisé. De tensions ont surgi parmi les frères de François. Et dès 1229 on
assiste déjà à la première dissidence, celle de courent spirituel ou des
observants. Le Pape Grégoire IX finit par reconnaitre cette dissidence en1229.
Et plus tard on assiste à d’autres éclatements.
La
scission capucine remonte à 1528. A la suite de cette scission plusieurs autres
courants vont naître. C’est le cas de : Frère Dechaut, Frère Dereformé,
Frère Derecollets… le nom franciscain est ordinairement donné aux observant. Ce
sont les OFM, mais par extension de la famille franciscaine, les autres
branches dissidentes de l’histoire franciscaine partagent aussi des avantages
de cet ordre à sa fondation. Malheureusement, de nos jours, de nombreux groupes
se réclament de Saint François, en tant qu’il est un patrimoine d’Eglise sans
aucune appartenance à sa famille religieuse qui est garante de l’authenticité
de son œuvre religieuse. Il convient d’exercer ici un discernement avec
prudence et discipline, pour profiter le plus possible du trésor spirituel
intarissable de cte homme généreux, simple et enthousiaste dans sa marche à la
suite du Christ.
2.
Dominique et son Ordre.
Dominique
est né en 1171 à Caleruega, un village d’Espagne, d’une famille noble. Son vrai
nom Dominique de Guzma, à ne pas confondre avec Dominique Savio, studieux, de
bon cœur par nature, hypersensible aux pauvres, Dominique a étudié à Palencia
auprès de son oncle prêtre. Il est ordonné à vingt cinq ans par Mgr Diego,
intégré dans la communauté des chanoines d’Osma. Pour ses qualités humaines et
spirituelles, son évêque le nomme prieur de sa communauté à trente ans.
En
1203, Dominique accompagne son évêque Diego au Danemark, afin d’obtenir la
fille du roi de Danemark en mariage avec le fils du roi d’Espagne Ferdinand. Sur
leur chemin, ils rencontrent un foyer d’albigeois et le soir à l’auberge
Dominique passa toute la nuit en discussion avec l’aubergiste qu’il parvint à
ramener à la foi. Au retour de leur mission au Danemark, Dominique et Diego
devaient y retourner à nouveau pour ramener la nouvelle princesse ; mais
coup de théâtre, la princesse était entrée au couvent et il fallait pour son
mariage se rendre à Rome pour l’annulation de son engagement religieux, et le
pape refuse. Diego et Dominique décident alors de retourner directement en
Espagne. Ils s’arrêtent à Cîteaux où Diego prit symboliquement l’habit
cistercien. A Montpelier, ils rencontrent légats pontificaux et douze abbés
cisterciens chargés par le Pape pour lutter contre l’éresie albigeoise. Ils
sont sollicités pour aider les légats pontificaux à faire l’évaluation de leur
mission. Les deux constatent tout simplement que les missionnaires Qatar
allaient pieds nus de village en village comme écrit dans les évangiles à
propos des disciples de Jésus. Les prélats pontificaux, quant à eux, se
déplaçaient avec immense cortège de hauts dignitaires et tiennent des cours
spéculatifs qui n’avaient aucun impact sur les petits peuples.
Diego
et Dominique les conseillent alors de changer des stratégies missionnaires et
et d’adopter un style de vie plus évangélique. Ils décident alors de renvoyer
leur suite et se mettre à prêcher à pied en mendiant leur nourriture. Au vu du
succès de cette expérience, les prélats pontificaux leur emboitent les pas et
les nombreuses conversions se firent.
Cette expérience les convint que la meilleure méthode de combattre les
Qatar est celle qui adopte le mode de pauvreté évangélique.
Mais
il s’agissait là d’une mission improvisée qui ne pouvait durer indéfiniment.
Les abbés devaient retourner dans leurs
monastères les prélats dans leurs diocèses, Diego retourne à Osma et sera
rejoint plus tard par Dominique. Tous deux avaient formulé le vœu de retourner
à Toulouse pour lutter contre l’hérésie qatar. Mais en 1207 Diego meurt,
Dominique devient dès lors, seul maitre à bord dans la mission albigeoise. Il
obtient de retourner dans le diocèse de Toulouse pour organiser cette mission
d’une manière ingénieuse et mettre en œuvre son sens ecclésial au service de ce
nouveau champ apostolique.
Il
crée un premier couvent à Prouilhe où il accueille des femmes qatares
converties et rejettées par leurs familles. Il leur propose un mode de vie
traditionnellement reservé aux moniales. Plus tard, il leur confiera la mission
de prier pour leurs autres frères et sœurs chargés d’annoncer l’évangile et
ramener les enfants de Dieu dispersés dans l’Eglise. De nombreux jeunes,
séduits par les nouveaux types de prédications ambulantes, inaugurées par
Dominique, les rejoignent. Dominique décide de créer quelque chose de nouveau,
avec le soutien de l’évêque Foulque de Toulouse qui signe en 1215 la charte
d’institution des prêcheurs. En même temps, il offre à Dominique et à son ordre
le revenu de l’Eglise Saint Etienne de Toulouse. Le succès de l’entreprise de
Dominique et de ses compagnons dans le milieu des albigeaois l’a améné à
dépasser les limites de Toulouse et de l’horizon albigeoise. Il profite du
Concile de Latran en 1215 où il accompagnait l’évêque Foulque pour faire
reconnaitre son ordre à Rome, au delà des limites du diocèse de Toulouse. Mais
le Concile venait de décider la limitation du nombre des ordres religieux, en
exigeant que tout nouveau groupe choisisse une règle déjà approuvée.
La
charte d’institution des prêcheurs ne peut donc pas être approuvée en état.
L’expérience des chanoines de Dominique lui a fait pensé spontanément choisir
la règle de Saint Augustin à la quelle il avait été soumis en y apportant
quelques modifications pour prendre en compte à la fois l’idéal benedictin pour
lequel il avait un attrait particulier et la nouvelle initiative de la mission
albigeoise. C’est ainsi que le Pape Honorius III, le 22 décembre 1216 va signer
le décret d’erection canonique de la communauté canoniale saint Romain de
Toulouse. En ce moment, les frères prêcheurs n’étaient qu’au nombre de seize.
Ils occupaient le couvent Saint Romain de Toulouse. De nombreux jeunes
affluaient et étaient prêts à déployer leur énergie pour la prédication d’un évangile
dont la parole est en même temps une vie. Dominique s’installe à Rome, il
disperse ses frères dans les grandes villes et centres culturels de son époque.
Il obtient toutes les exemptions, privilèges, pour ses frères, en vue de faciliter
leur mission de prédication. De plus, le décret d’approbation du Pape Honorius
III déclare que Dominique et ses frères avaient un droit étendu de prédication
en tant que collaborateurs des évêques. Dominique voyageait beaucoup, et
fondait des communautés où il passait : Bologne, Paris,…Il comprit très
vite l’importances des universités et l’enjeux intellectuel de cette nouveauté
pour l’Eglise. Il décide d’envoyer ses frères étudier dans ces milieux et dans
les mêmes conditions que les gens de ce temps. Il était convaincu que les
frères ne pourront apporter l’évangile à ces gens qu’en vivant les mêmes
conditions de vie qu’eux. Il veillait personnellement au respect de la pauvreté
évangélique en insistant que les frères mendient leur nourriture de chaque
jour. Il renonce au revenu accordé par l’évêque Foulque et fut adopter au
chapitre de 1220 que l’ordre ne vivra que d’aumône et n’aura aucun revenu ou
possession en évitant au maximum de scandaliser les plus pauvres. Dominique
meurt en 1221. L’ordre comptait environ cinq cents frères. Il était tombé
malade de fatigue sur la route mais il meurt au milieu de ses frères à Toulouse
et il leur promettait qu’il prierait et sera toujours avec eux.
Au
point de vue de son organisation, l’ordre de saint Dominique se veut un ordre
démocratique à la différence du système monarchique mis en exécution par Saint
Bénoît. Il refusa de se faire appeler Père ou Abbé, et décida que le supérieur
doit être le premier parmi les frères c’est-à-dire celui qui répond et
récapitule en lui toutes les aspirations de la communauté, il est le premier
parmi les égaux et la seule fois que les frères ont donné à Dominique le nom du
père c’était sur le lit de sa mort.
Mais
à vrai dire, la démocratie dominicaine est une Théocratie. Elle est différente
de la démocratie politique qui ordinairement n’est qu’une démon cratie.
L’autorité en contexte dominicain est le Christ lui-même en tant que Fils de
Dieu.
Pour
tout dire, la vie dominicaine veut réunir la vie monastique traditionnelle avec
toutes ses exigences et la nécessité d’une prédication solide
intellectuellement éprouvée, surtout en milieu urbain et auprès des décideurs.
CHAP
VIII : LA VIE RELIGIEUSE PENDANT LA RENAISSANCE
Les
ordres mendiants ont émergés dans le souci de répondre aux problèmes qui ont
surgi entre 10ème et 11ème Siècle. Les solutions
apportées ont permis à l’Eglise de traverser ses moments difficiles. Mais dès
le 13ème Siècle il faut encore faire face à de nouveaux
problèmes :
v Le
grand schisme de trois papes (1378-1417)
v La
guerre de cent ans (1345-1445)
v La
peste noire qui a ravagé des régions entières en quelques jours (1348)
Ce
contexte a favorisé un rapide développement des ordres mendiants. Aussi
avait-on dans chaque ville un couvent dominicain et un couvent
franciscain. Ils étaient dans des charges apostoliques et grâce à
l’exemption, on les voyait assumer des responsabilités réservées aux évêques.
Ils sont impliqués dans l’inquisition, ils sont responsable des tribunaux
ecclésiastiques. A dire vrai, la situation difficile de cette époque,
impliquait une solution économique. Or, l’effectif des moines commençait à
diminuer. Malgré les nombreuses reformes, les ordres monastiques ne parvenaient
pas à se relever de la crise. Alors des groupes des moines commençaient à
réaliser des fusions, union, intégration… afin d’être plus fort.
Ce
qui a permis le renforcement du pôle bénédictin au détriment des autres courants
monastiques. A la fin du 14ème Siècle, un nouveau mouvement
spirituel né au Pays bas. C’est le mouvement de la dévotion moderne qui se
répand très vite en France et en Allemagne. C’est un mouvement laïc dont les
membres ne veulent pas créer une congrégation religieuse mais vivent seulement
une vie évangélique en toute liberté sans la contrainte des institutions
ecclésiastiques. Un de ces courants le plus connu est celui de Gérard Rood
(1340-1384). Né en Allemagne de famille aisée, il fut ses études de droit à
Paris. Il voulait mener une vie chrétienne moderne, débarrassé des lourdeurs du
passé de l’Eglise, et se renouveler constamment à la lumière de l’évangile.
On
connait Une autre initiative de ce même courant de la dévotion moderne sous le
nom de Frères et Sœurs de la vie commune. C’est un groupe des prêtres et des
laïcs qui ne prononcent pas des vœux mais vivent en communauté et abandonnent
la clôture extérieure qu’ils qualifient d’hypocrisie religieuse. Ils sont
obligés toutes fois à la chasteté et à la mise en commun de leurs biens, capacité et de leur travail. A la tête de
leur communauté se trouve un recteur qui a un pouvoir légal, contrebalancé à
celui du maître spirituel. Leur objectif est de discerner et de faire une
expérience profonde de Dieu.
Nous
connaissons également pour cette période l’émergence des chanoines réguliers de
Windeshein qui voulaient opérer l’évolution moderne en s’inspirant de la règle
de Saint augustin. Plusieurs expériences de ce type se sont suivies. Mais il
faut attendre le Concile de Bal (1431-1437) pour voir légitimer la forme de vie
de la dévotion moderne. Malheureusement, quelques décennies après, les mesures
contraignantes et normatives prises à leur sujet ont conduit à leur
disparition. Toutes les recherches convergent pour attribuer à ces courants de
la dévotion moderne le petit opuscule de spiritualité instituée.
Remarquons
que la quasi-totalité des initiatives des fondations religieuses de cette
période était l’œuvre des hommes qui entrainent à leur suite les femmes qui le
soumettent à eux. Ainsi la cloture était strictement imposée aux femmes, tandis
que les hommes beneficiaient d’une grande souplesse à ce niveau. Par ailleurs,
c’est durant cette période que les fondations monastiques feminines ont
sensiblement baissé. Quelques femmes se sont illustrées pendant cette
période : sainte Gértride Mechtilde, Hildegardes…
Au
15ème Siècle apparaissent les carmélites, les chartreuses, les
communautés religieuses hospitalières, qui étaient considérées comme des
sponsors des pauvres et des démunis ; tandis que ces congrégations
dépendaient de leur évêque et leur bienfaiteur. Au 13ème Siècle, on
comptait déjà 150 monastères dominicains en Europe. De la même manière
l’initiative de François et Claire a connu une explosion à tel point que la
plupart des abbayes bénédictines pour survivre à la crise ont du s’intégrer à
la famille franciscaine. En quelques décennies le nombre des clarisses a
sensiblement augmenté et l’on commence à assister à une nouvelle instabilité de
la vie religieuse. C’est cette instabilité qui va marquer la période de la
renaissance car il y a avait un besoin d’identité caractérisée par des réformes
consécutives conduites par Pie V et par la naissance de la société des prêtres
et des clercs réguliers.
1. Vers le Concile de Trente
Entre
la fin du 13ème et 14ème Siècles, les bouleversements
sociaux ont provoqué une déstabilisation profonde de la vie du monde au plan
politique et socio-économique. Cette période floue et délicate prépare ce qu’il
est convenu d’appeler la renaissance, époque de renaître son identité propre
c’est-à-dire de retrouver son identité afin de reprendre une vie normale. Au
sens de la moitié du 16ème Siècle, c’est une période de
transformation profonde de la cité européenne. On passe de la barbarie
médiévale à une vie sociale structurée et plus civilisée. C’est aussi la
période de l’imprimerie, de l’humanisme où l’homme devient le centre et le
maître du monde. Dans ce contexte, la vie religieuse apparait désarticulée à
l’exception de quelques expériences. Il n’y avait plus de ferveurs religieuses
et même les mendiants sont tombés dans le commun, et le message de l’évangile a
perdu sa saveur aux yeux du peuple. On a abandonné la pauvreté évangélique. Les
couvents sont devenus un refuge pour les gens qui avaient faim. On y observait
de nombreux vices chez un grand nombre d’oisifs devenus des pensionnaires des
maisons religieuses.
L’autorité
politique a repris le dessus dans l’administration des monastères et des
couvents. La chasteté religieuse était vécue d’une manière débudée et manquait
de cohérence ; les religieux laissaient libre cours à leurs tendances
naturelles à rechercher les plaisirs de ce monde. Jean Trithème, dans un
ouvrage publié en 1496, donne une liste de douze chutes ou ruines d’observances
régulières :
v On
reçoit trop facilement les candidats
v On
néglige trop la formation des novices
v On
a un recrutement trop limité
v Les
postulants n’ont pas une intention droite avant d’entrer, ils cherchent plus à
se caser qu’entrer au service de Dieu.
v On
néglige dans les monastères l’étude et la dévotion
v On
pratique trop fréquemment les voyages
v Les
supérieurs manifestent trop de faiblesses
v Le
monastère est trop riche
v On
ne pratique pas la correction fraternelle
v Est
tombé en désuétude la pratique de la visite canonique
v La
perversion de temps, l’oisiveté, perte de temps, ennoui des religieux à
l’intérieur de leur couvent.
v L’expansion
trop grande des congrégations et des chapitres généraux
Durant
cette période, l’autorité pontificale était sérieusement atteinte par la
recherche effrénée d’argent et de pouvoir. La débauche et la simonie regnaient
à maître. On vendait les indulgences. Le Pape était tellement préoccupé par
l’administration de ses biens que l’expansion du royaume de Dieu en faisait des
freins. Les évêques étaient des Seigneurs et les prêtres constituaient la cours
des évêques. Toutes fois, quelques papes ont porté le souci de la reforme de
l’Eglise. Le pape Adrien VI s’est préoccupé d’intégrer les idées de Luther et
de Melanchthon pour une meilleure
articulation entre la parole de Dieu proclamée et la parole de Dieu vécue.
Ce
souhait du pape Adrien VI sera réalisé par le Pape Paul III qui institue le
conseil pour corriger, rectifier et purifier l’Eglise. C’est ce conseil qui a
proposé l’interdiction de tous les ordres conventuels non reformés d’accueillir
les novices. Cette décision devait être confirmée au Concile de Trente à 1543
mais les conflits et guerres en Europe n’ont nullement permis au concile de
travailler sur le cahier de charge qui lui était proposé.
le concile a toute fois demandé aux ordres religieux d’opérer une reforme profonde dans le respect des caractéristiques d’origine de leur consécration à Dieu dans la pauvreté, la chasteté, l’obéissance, la vie consacrée, le chapitre, la visite canonique et la fidélité à leur institution. Le concile insiste aussi sur la nécessité pour les femmes de respecter la clôture. Ce concile a condamné un moine Jyrogirevague. Ce concile interdit aussi de passer d’un ordre reformé à un ordre non reformé.
le concile a toute fois demandé aux ordres religieux d’opérer une reforme profonde dans le respect des caractéristiques d’origine de leur consécration à Dieu dans la pauvreté, la chasteté, l’obéissance, la vie consacrée, le chapitre, la visite canonique et la fidélité à leur institution. Le concile insiste aussi sur la nécessité pour les femmes de respecter la clôture. Ce concile a condamné un moine Jyrogirevague. Ce concile interdit aussi de passer d’un ordre reformé à un ordre non reformé.
2. Les constitutions de Pie V
L’œuvre
de Pie V est une œuvre de reforme s’il est vrai qu’aujourd’hui la messe de Pie
V est considérée comme une messe traditionnaliste. Pie V avait réalisé à son
époque une grande avancée dans la reforme de le liturgie mais aussi en ce qui
concerne la structure et le fonctionnement dans son ensemble. Ordinairement,
quand une loi est promulguée, elle est accompagnée par des décrets de mise en
application. Le parlement vote des lois, l’executif promulgue les décrets
d’application. Dans le cadre de l’Eglise, les lois sont du réssors du concile,
ainsi le Concile de Trente a rattiffié et promulgué par les soins du pape Pie
III les conclusions de leurs travaux qui ont forcé des lois. Il faut attendre
l’election du pape Pie V (1566-1572) pour la promulgation des décrets
d’application du Concile de Trente.
Qui
est-il Pie V ? Entré chez les dominicains à l’age de quinze ans, il est un
homme très ascétique, à la pensée vigoureuse, en raison de ses origines
personnlles. Il a connu une carrière marquante dans l’administration vaticane.
Sous sa papauté, il a publié quatre grandes ouvrages orientant la mise en œuvre
des décisions du Concile de Trente.
le catéchisme du concile de trente
le Bréviaire
le missel romain
La somme.
Par
ailleurs, Pie V a profondément désiré la reforme de la vie religieuse, ceci dès
1566. Il publie la constitution intitulée : les Instituts religieux masculins. Deux ans plus tard, il va
publier un second documents aux instituts de vie religieuse feminines. Ce
second document a été pris au serieux par des congrégations rligieuses
feminines. Le premier quant à lui, a donné lieu à un accueil diversifié et
controversé ; ce mauvais accueil des instituts masculins a entrainé leurs
déclins progressif et l’emmergence des sociétés de vie apostolique, qui elles,
vont mettre l’accent sur la vie commune autour du ministère sacerdotal et des
clercs reguliers qui existaient déjà mais qui n’ont plus vraiment s’imposer à
l’Eglise au Concile de Trente.
3°) LES SOCIETES DE
PRETRES
Ce sont des
associations de prêtres désireuses de
répondre à un besoin de l’Eglise ou à
une grande efficacité apostolique ; ils veulent mener une certaine vie
commune sans aucun engagement par vœu n ce ne sont donc pas des religieux et d’ailleurs
leur vie commune est relative , car elle définit un rapport minimal pour chacun
des membres qui gardent l’autonomie de gestion du reste de ses biens. Ils y en
a eu un certain nombre dans l’Eglise : S.M.A (Société des
Missions Africaines), Institution de Saint Jean Eude, Oratoire de Saint
Philippe Neri (Oratoriens), plusieurs sociétés des prêtres se sont constituées
en congrégations religieuses après quelques années d’expérience, la vérité
c’est que le statut des sociétés de prêtres confère à leurs membres une certaine liberté tout en leur donnant un
cadre institutionnel qui constitue un véritable appui dans l’exercice de leur
mission. Généralement, toutes les sociétés des prêtres ont une forme de coordination a plusieurs
paliers à l’image de l’organisation de plusieurs congrégations religieuses.
4°) LES CLERCS
REGULIERS
Les clercs réguliers sont de vrais religieux. Ils sont apparus au 16ème et distinguent des formes traditionnelles de moines, de
chanoines réguliers, des mendiants,… du fait qu’ils développent une vie
religieuse apostolique (Traditionnellement, la vie religieuse est apostolique
sans affirmer que son apostolicité constitue un élément essentiel de sa vocation). Les clercs réguliers eux refusent de se retirer du monde, abandonnent l’office à cœur,
la clôture , les habits religieux
spéciaux,… Les premiers clercs réguliers à être apparus dans l’histoire de
l’Eglise sont les Théatins de Saint Gaétan de Sienne. Saint Gaétan de Sienne a été ordonné prêtre en 1616 et fut déçu par le manque de
ferveur du clergé. Avec des prêtres
et des laïcs qui partageaient le même souci que lui, il crée l’Oratoire
du Divin Amour. Devant le succès de cette œuvre, il envisage de créer un institut religieux ; il s’associe
pour cela à Pierre Carafa, Archevêque de Brendisin. Ensemble, ils créent
l’institut de Théatin approuvé par le pape Benoit VII en………Pierre Carafa en fut le premier supérieur, ils
choisissent la règle de Saint Augustin comme la base de leur règle de vie. Les points d’accent de Théatin sont la pauvreté, la
prière et la pénitence. Citons pèle – mêle quelques instituts de clercs
réguliers qui ont fait émergence après les Théatins : -
Les Somasques de Saint Jérôme ( 1481 – 1591) : Ils
s’occupent des enfants délaissés de la couche populaire.
Les Barnabites de Saint Antoine Marie
Zaccharia : ils sont chargés de prêcher
des missions populaires (1502 – 1539)
Les Clercs Réguliers de la Mère de Dieu de Saint Jean Leonardi (1543
– 1609) : ils sont chargés de donner des soins aux pauvres et les aider
spirituellement
Les Clercs Réguliers Mineurs d’Augustin Adorno
(1551 – 1591) : cet institut a commencé laïc, mais tous sont devenus
prêtres par la suite et ils sont reconnus officiellement sous le nom de
Caraccioli.
Les piaristes de Saint Joseph Calasanz (1550 – 1614) : ils sont fondés
pour assurer l’éducation des enfants pauvres
Les camilliens de Saint Camille de Lelis
(1550 – 1614) : Après les soins mal pratiqué dans un hôpital, suite à une blessure de
combat, Camille décide de se faire infirmer,
puis il se fait prêtre et crée son institut pour soigner les malades
la Compagnie de Jésus de IGNACE DE LOYOLA (1491 – 1556) : Les
clercs réguliers sont restés toujours fondés pour répondre à un projet bien
déterminé ou pour combler un vide constaté par les fondateurs qui sont souvent des laïcs ou des hommes ayant vécu une
expérience particulière dans leur vie, mais presque tous ces instituts
réguliers sont passés au sacerdoce, ils
considèrent le sacerdoce comme un moyen plus efficace pour atteindre leur objectif. De nos jours, parmi les nombreux
instituts de clercs réguliers fondés,
seuls les camilliens et les jésuites continuent d’être florissants et de
marquer l’histoire de l’Eglise. Les autres sont réduits à une vie très sobre et
à des effectifs très limités.
5°) IGNACE DE LOYOLA et la
Compagnie de Jésus
Ignace de Loyola
est né dans le manoir de Loyola, en Pays Basse en Espagne. Il est né
d’un Seigneur et d’une famille très chrétienne. Ayant un passé militaire, il
est le treizième enfant et le benjamin de sa famille. Devenu très vite orphelin
de mère, son père le confie à 15 ans au
ministre des Finances du Royaume d’Espagne.
En 1517, une
incompréhension surgit entre le duc et la famille royale d’Espagne. Ce fut le
début d’une descente aux enfers qui
progressivement conduit Ignece sous la garde du duc du Nagera ; il
avait 26 ans C’est dans cet état
qu’Ignace va défendre PAMPELINE attaqué par les troupes françaises. Dans ce
combat, Ignace lutte vaillamment et grièvement blessé à la jambe, les troupes françaises ayant gagné le combat, ce sont les soldats français qui soignent Ignace et le renvoient à Loyola
pour sa convalescence. Mais l’opération a été mal faite. Ne voulant pas devenir
boiteux, il exige d’être réopéré. Il était alors obligé de rester au lire et pour ne pas
s’ennuyer, il demande à lire quelques ouvrages, particulièrement sur la vie du Christ, la vie des saints.
Après ces lectures, Ignace se surprend en train de
s’interroger : « Que serait – ce si je faisais ce qu’a fait Saint
François et ce qu’a fait Saint Dominique ? ». Mais en même temps,
Ignace rêvait d’avoir passé de bons
moments avec sa dame à qui il
réservait de beaux poèmes, de pièces des vers et de belles histoires d’armes. C’est
alors qu’il fit sa première expérience de discernement des esprits. Il décide dès lors d’imiter les
saints et de ne vivre que pour Dieu. Il quitte Loyola et se rend au Monastère
de Montserrat. Il fait une confession générale et passe une nuit d’adoration
devant l’autel de la très Sainte Vierge Marie où il dépose son arme et c’est
cette nuit qu’il se désarme.
Ignace, après
cette expérience, fait don aux moines,
de tous ses vêtements pour les pauvres et s’habille en mendiants et se dirige
mers Manresa où il arrive le 25 mars 1522. Il commence sa vie de pèlerin où il
y avait une cathédrale, un couvent dominicain et un hôpital. Ses habitants ont
fait un bon accueil au pauvre de Jésus en la personne d’Ignace. On lui offre un
habit dans la grotte et il y reste une année , consacrant son temps à la
prière, à la méditation et à la prédication. Ce fut une période assez difficile
pour Ignace ; donc qu’il a consigné dans on carnet les grâces
reçues , les difficultés, les consolations et les désolations. Ces notes
constituent la base de ce qu’on appellera plus tard les Exercices spirituels de
Saint Ignace. Son souci était de répondre à l’amour du Christ, de le connaître,
de l’aimer et de le suivre.
Dans ses
projets, Ignace va décider d’aller en pèlerinage à Jérusalem en mendiant. Il
était désireux de rester en Terre Sainte, mais il se voit obligé de renter en Espagne
en raison des résistances farouches des franciscains. Retourné à Barcelone,
Ignace décide de relever le défi, parce qu’il se rend compte que pour
être utile âmes, il fallait être prêtre. A 33 ans , il se met à étudier le
latin au milieu des enfants. Ensuite, il s’inscrit à l’Université de l’Alcala.
Quelques compagnons le rejoignent pour
profiter de ses enseignements spirituels, très vite leur assemblée éveille des
soupçons ; ils fuient et se rendent à Salamanque. Là, les inquisiteurs les
retrouvent ; on l’emprisonne. Il sera reconnu innocent plus tard relâché, mais il était interdit d’enseignement
spirituel avant d’avoir terminé ses études théologiques et philosophiques. Pour
échapper à cette sanction, il va à Paris où il reste pendant 7 ans en vivant
pauvrement, étudiant et mendiant sa nourriture. Il communiquait à ses amis
étudiants, surtout ceux qui partageaient la même chambre que lui, Pierre Favre et François Xavier, ses richesses spirituelles
et surtout son expérience de Manresa. Ainsi, va naître le groupe des 7 premiers compagnons qui
partageaient l’idéal d’Ignace et qui veulent consacrer leur vie à Dieu et au
salut des âmes. C’est le 15/08/1534 que les 7 se réunissent à la Chapelle dédiée à la Vierge Marie à Mont Marthe, avec
un seul prêtre Pierre Favre. Ils célébrèrent une messe d’ensemble et font vœu
de chasteté et de pauvreté. Ils se décident ainsi de se rendre à Jérusalem, et
cela était possible de se rendre à la
disposition du Pape pour tout service.
Un an plus tard, Ignace retourne en Espagne,
s’installe à Venise où ses compagnons le rejoignent à 1537. Tous seront
ordonnés prêtres cette année là. Ne parvenant pas à mettre en place leur projet
de voyage en Palestine, ils s’adonnaient à la prière et diverses activités
apostoliques. On les appelait à ce moment « Maîtres parisiens ». Eux
– mêmes se disaient « amis de Jésus ». Quand éclate la guerre en
Turquie, tous les voyages en Terre Sainte sont suspendus. Ignace et ses
compagnons se rendent à Rome en vue de réaliser leurs vœux de se mettre à la disposition du Pape. Les autres
compagnons , les y rejoignent et les groupe se constitue au nombre de 10 le
Pape Paul III les accueille très positivement ; il leur accorde le titre
de Prédicateurs apostoliques , les
charge d’enseigner à la Sapiens à Rome.
Ignace prêche à travers Rome et dans toute l’Italie.
Toutefois, un problème se posait : comment maintenir le lien juridique ?
Leur projet en venant à Rome était de fonder un ordre religieux. Ils se
retrouvent en train de mener une vie
correspondant à celle du clergé séculier. Après une longue discussion, ils
décident de rester unis et obéissant à un supérieur unique qui assurerait la
cohésion du groupe. Ils rédigent ensemble un texte et le présentent au Pape. Il
l’approuve le 25 septembre 1540. Ainsi fut fondé la Compagnie de Jésus. Ignace
fut élu en tête et chargé d’écrire les premières constitutions. Son courage,
son zèle , ont été mis au service de la Compagnie qui connut très rapide succès.
Il meurt le 31 juillet 1556.
LA
SPIRITUALITE IGNACIENNE
Elle est caractérisée par :
-
Un travail de découverte personnelle du
Christ
-
Que l’on apprend à connaître comme une
personne un ami, un compagnon
-
Pour entretenir avec lui des relations d’intimité personnelle ;
-
Afin d’aider les âmes à connaître à leur tour le Christ, à vivre de son amour et
à se mettre au service de Dieu.
Ignace
insiste beaucoup sur la générosité envers Dieu et envers soi – même de demande que les compagnons fassent pour la plus grande gloire de Dieu, car il ne
devait avoir aucune limite au dévouement du jésuite pour le royaume et pour
l’Eglise. A l’occasion de l’une des toutes premières congrégations générales :
Les compagnons capitulaires ont résumé les caractéristiques de la compagnie de Jésus en huit points :
1.
UN profond amour personnel de Jésus
2.
Une profonde contemplation dans l’action
3.
Un corps apostolique constitué dans
l’Eglise
4.
Une solidarité profonde avec les plus défavorisés
5.
Un partenariat sérieux et durable entre
d’autres laïcs hommes et femmes, religieux, clercs et séculiers et membres
d’autres confessions religieuses ;
6.
Un ministère nourri du savoir dans la
prudence et l’humilité à l’image du Christ ;
7.
Un corps humain toujours disponible à
être envoyé pour de nouvelles missions
8.
Un corps d’homme toujours à la recherche
du meilleur et de la gloire de Dieu.
CHAP
IX : LA REVOLUTION FRANCAISE ET LES CONGREGATIONS MISSIONNAIRES
Depuis la renaissance, la vie religieuse est
balkanisée, elle connait l’émergence de clerc
régulier, et à partir de ce moment elle évolue d’une manière très
diversifiée avec difficultés d’identité et d’orientation et même des
difficultés par rapport au charisme propre
des différents instituts.
Depuis cette époque de l’histoire est celle d’une
société instable dont les difficultés économiques entraînent une disparité de
niveau de vie ( de plus en plus grande) et c’est dans cette situation
inconfortable que la vie religieuse va aborder le siècle de lumière et la révolution française.
1. LA REVOLUTION FRANCAISE
Le 18ème siècle
est connu comme étant le siècle de lumière. La vie religieuse y a connu
les plus fortes oppositions de son histoire. Les différents pouvoirs publics et
ecclésiastiques (curés et évêques)
n’appréciaient guère le fait que
la plupart des religieux relevaient de
la juridiction directe du pape.
Dans
plusieurs pays, les souverains cherchent
à exterminer les religieux. En Allemagne par exemple, l’empereur Joseph II
supprime les ordres contemplatifs et interdit
aux autres tout recrutement et toute expansion. Clément IV supprime
quant à lui la Compagnie de Jésus, en traitant
les moines de fainéants et de
personnes inutiles à la société ; les monastères et les abbayes étaient
vidés, la ruine attaquait plusieurs, mais ces structures étaient immensément
fortunées et représentaient une forte
tentation par la population.
L’insécurité
était totale, les riches cherchaient à s’emparer des biens des religieux et les
pauvres cherchaient à y entrer pour trouver abri et sécurité. Le contexte
religieux était encore bon, mais la désaffection pour la vie
religieuse était évidente ; on
était loin du succès qu’avait Saint
Bernard, Saint Dominique, Saint François,… De nouvelles congrégations
émergeaient pour répondre aux nouveaux
besoins. Malheureusement, ces congrégations ne connaissent pas beaucoup de
succès et leurs effectifs augmentaient très lentement.
L’Eglise va
connaître une farouche opposition en
Europe dans le contexte de la révolution française et les instituts religieux seront les
premières victimes. Ce qui est étonnant, c’est que la révolution française a
commencé grâce à la complicité de l’Eglise et de la nation. Certains auteurs
affirment que la révolution française n’aurait même pas été possible sans cet
accord des autorités ecclésiastiques et le pouvoir public.
Le 5/5/1789 commençaient les états
généraux au cours desquels de nombreuses doléances ont été présentées
presque toutes identiques et provenant
d’une part du tiers état et d’autre part
du bas – clergé (religieux). Tous réclament la disparition des abus. La
Devise de la Révolution Française (LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE) est de toute
évidence d’une teneur évangélique. La crise met en présence 3
groupes sociaux :
-
La noblesse c’est le groupe des riches et de
ceux qui détiennent le pouvoir
-
Le clergé (moins les religieux) c’est le
groupe des autorités ecclésiastiques alliés de la noblesse dont s’étaient
désolidarisés quelques clercs de Campagne quotidienne confrontés à la misère
des pauvres.
-
Le tiers – état : qui est une
corporation ou un syndicat des pauvres
révoltés d e subir la dictature des pauvres.
Chaque groupe social se réunissait séparément et préparait
ses armes contre l’autre , ce qui est
étonnant , c’est que le clergé qui , par
le biais des religieux , a pris la première initiative du tiers – état pour commencer
à constituer l’assemblée
commune ; ils seront rejoints quelques temps après par la noblesse
. C’est le 4 août 1789 que l’assemblée nationale ainsi constituée va proclamer
la rémission de tous les privilèges
féodaux. La réunion s’est prolongée jusqu’au 5/8 à 2h du matin. Ce
jour, tous proclament d’une voix forte
qui retentit et résonne en échos sur
tout l’empire : « Vive Louis XIV, le restaurateur de la liberté
française »
A la fin de
cette assemblée, tous se sont rendus à la chapelle royale pour chanter le « Te Deum ». la
Déclaration des Droits de l’Homme,
ratifiée par le clergé proclame à son
article 10 « Nul ne peut être inquiété pour ses opinions
religieuses ». L’Eglise comme Religion – Etat est ainsi morte. Il est bien
entendu qu’une partie du clergé s’y opposait, mais celle – ci y était favorable
à un très fort pourcentage. De même, le clergé va approuver sa grande
opposition comme décision essentielle pour venir au secours de l’Etat qui a
besoin de ressources pour élever le
niveau de vie des pauvres, la vente des
biens ecclésiastiques au profit de la nation.
Cette décision concernait surtout les religieux qui étaient
de grands propriétaires des biens
ecclésiastiques : écoles, hôpitaux, centres sociaux,… seulement, une telle
décision devait entraîner la disparition des instituts religieux et la
sécularisation de leur membres. Tel était d’ailleurs le souhait du clergé
séculier qui n’a pas manqué de faire enfermer quelques vieux religieux qui sont
contre les droits de l’homme. D’ailleurs, pour le clergé séculier, les vœux de
religion sont contre les droits de l’homme ; aussi a – t – il obtenu de l’assemblée nationale, la décision
d’interdire les vœux de religion. Elle déclare aussi libre de tous engagements ceux qui avaient déjà fait les vœux, chaque
citoyen était désormais libre et il pouvait quitter son couvent et son institut
qui n’avait plus désormais aucun lieu
social propre, car tout avait été supprimé. Leurs membres devaient choisir entre aller s’installer à
leur propre compte en bénéficiant d’une bourse d’installation, soit de rester
dans leur couvent jusqu’à leur mort.
Ce qui étonne, c’est que ces décisions n’ont
provoqué aucune réaction négative dans
le peuple. Les quelques protestants ont été contenus. Ainsi n le 12/7/1789, la constitution civile du clergé a été adoptée et approuvée
par le roi, le 24/8. L’assemblée déclare ne pas légitimer sur la loi chrétienne
par respect pour le catholicisme comme religion traditionnelle de la France. Mais elle veut réglementer tout
ce qui relève de l’organisation et de la
discipline. Ainsi, les diocèses doivent correspondre au département, une
paroisse correspond à une communauté de 6000 personnes, un évêque est élu par
les citoyens engagés et déclaré
libre et souverain dans on diocèse ;
il n’a donc plus besoin de l’autorité du pape ; les évêques et les prêtres
sont obligés de prêter serment sur la constitution. C’est alors qu’après
beaucoup d’hésitations, le Pape Pie VI condamne cette dernière décision le
10/3/1791. Dans cette histoire, seuls 7 évêques ont prêté serment
sur les 1620 qu’ils avaient dans le territoire de l’empire. Plus de la moitié
de prêtres s’oppose également à cette
décision. Le clergé est ainsi divisé en deux : les asservis et les
réfractaires.
Cette fracture marque la grande complicité entre
l’Eglise et la révolution. Et dans ce contexte, les religieux étaient condamnés
à la clandestinité ; leurs effectifs avaient considérablement baissé. De
1775 – 1850, les franciscains sont passés de 77000 à 27 000 dans le
monde ; les dominicains, de 20000 à 7 000 ; les bénédictins, de
15000 à 2700. Les religieux au total sont passés de 335 000 à 83 000. La révolution française a nourris dans le
monde de cette époque un profond désir de liberté, de progrès et de
développement social.
C’est Napoléon qui mettra fin à ce moment et il estime et soutien que l’Eglise et ses
autorités étaient utiles à la nation tout
entière, car ils avaient à maintenir le peuple dans l’obéissance, les
ordres religieux lui paraissaient toutefois rétrogrades et inutiles. Seules les
congrégations féminines hospitalières et enseignantes étaient intégrées au progrès de la nation. La
séparation de l’Eglise et de l’Etat ou
encore la puissance de l’Etat laïc a ceci de positif qu’il considère tous les citoyens
comme égaux, y compris les ecclésiastiques et les religieux ; tous
ayant également des droits et des
devoirs. Il fallait attendre le 19ème siècle pour voir surgir beaucoup d’autres
congrégations religieuses cherchant à répondre aux besoins nouveaux consécutifs
à la grande crise du siècle de lumière.
Quoique
douloureuse pour les religieux, la confiscation de leurs biens a entraîné chez
eux un réveil nouveau et un intérêt
évangélique pour la pauvreté religieuse. C’est un retour au bénéfique, aux
sources qui a inventé une nouvelle
manière de témoigner de la pauvreté
évangélique. « Tout est grâce », car plutôt que d’entraîner l’extermination des
différents instituts, la révolution française a favorisé leur implantation dans d’autres milieux et pays ou sur d’autres continents en Europe et en
Amérique (Espagne, Mexique, Pologne, Lituanie, Portugal, France, Suisse,
Hollande, Allemagne, Cologne,…)
2. LA VIE RELIGIEUSE ET LES INSTITUTS
MISSIONNAIRES
La
vie missionnaire n’est pas un trait caractéristique de la vie religieuse. On
n’entre pas en religion pour être missionnaire. S’il est vrai que le
Christ a confié à ses disciples la
mission d’annoncer la Bonne Nouvelle, il
faut donc affirmer qu’être missionnaire est d’abord la tâche de tout chrétien. C’est
à ce titre qu’un religieux ou une
religieuse ayant reçu un appel radical à suivre le Christ par la pratique
radicale des conseils évangéliques, est
appelé lui aussi ou peut être appelé à s’engager dans une activité d’annonce missionnaire de
l’évangile, soit auprès des siens, soit loin en milieu x*chrétien ou non
chrétien. Il s’agit donc dans ce chapitre de parcourir les 20 siècles de l’histoire de l’Eglise et de repérer la part
missionnaire des religieux et moines afin d’identifier la place spécifique du religieux
dit missionnaire.
DU 1er
SIECLE : LA MISSION DES RELIGIEUX DANS L’EMPIRE ROMAIN
Dans la Rome Antique, la recherche des biens
matériels et du plaisir sexuel étaient
devenues pratiques courantes et normales. Mais le peuple et ses dirigeants accueillaient le christianisme
parce que cette forme de recherche de bonheur au plan purement
humain ne peut pas satisfaire le
désir le plus profond de l’homme. La société était divisée en deux
groupes : d’un côté les riches et c’est la majorité des hommes et de l’autre côté les pauvres, dans leur
misère, dans leur pauvreté et dans leur insatisfaction ont accueilli l’évangile
comme ……………………Les missionnaires
itinérants comme Paul et Timothée et
l’on peut penser ici aux prédicateurs du 1er siècle de l’Eglise. Les
missionnaires itinérants n’ont pas assuré la diffusion de la foi ; ils
étaient préoccupés d’observer les conseils évangéliques, de se dépouiller des richesses de ce monde, de les donner aux
pauvres, de quitter les leurs et d’aller
au loin pour annoncer l’évangile ; ils créaient de petites
communautés chrétiennes et constituaient des clergés locaux et mettaient
à leurs têtes de presbytres , c’est – à – dire des anciens investis des
pouvoirs pastoraux nécessaires à la conduite
de la communauté chrétienne, puis ils allaient plus loin pour semer de nouveau la bonne nouvelle, c’est ainsi que se répand la foi chrétienne durant le 1er de
l’Eglise.
Les auteurs de l’expansion de la bonne nouvelle ne sont donc pas
de religieux, mais des hommes de foi,
investi s et envoyés en mission itinérante, cette pratique de la mission s’est
répandue très vite dans la plupart des
communautés chrétiennes et c’est elle
qui a permis l’expansion de l’Eglise pendant les 4 premiers siècles.
2°)
DU 5ème au 10ème SIECLE : LA MISSION EN EUROPE
Nous sommes ici
au lendemain de la promulgation du christianisme comme religion de l’Etat
(313). L’on voit surgir un peut partout
des sièges épiscopaux et des diocèses, dans certaines villes
on arrivait même à multiplier le
nombre d’évêques. Le besoin de l’évangélisation du monde rural qui , à l’époque, était moins
christianisé que les zones urbaines. Ces besoins ont amené les évêques à faire appel aux moines
pour mieux quadriller leurs territoires et atteindre leur objectif : Saint
Martin de Tour, Saint Patrick, Saint Benoit en Italie ; Saint Augustin de
Cantorbéry en Angleterre, Saint Boniface en Allemagne, Saint Cyrille et Méthode
dans les pays slave…
A vrai dire, ce
sont les moines qui ont évangélisé l’Europe. Durant cette période, l’ouvre
d’évangélisation était encouragée et
soutenue par le pouvoir public. Des masses populaires y ont adhéré parce que
les princes et les souverains avaient la faveur du petit peuple et parce qu’ils
étaient favorables à l’activité missionnaire des moines. Par ailleurs, les religieux ont fortement les communautés
des prêtres autour de leurs évêques
(Saints Augustin, Basile, Martin). Ce modèle est souvent influencé par les institutions et la pratique
de Saint Augustin d’Hippone)
3°)
11ème et 15ème SIECLES : LA MISSION AU BAS MOYEN -
AGE
C’est la période du système féodal , l’Eglise s’y inclut et l’a même exploité au
niveau spirituel. Le monde chrétien était entouré de barbares et de religions
asiatiques mal connues de l’Islam. Les grandes figures ont émergé, profondément
désireuses d’annoncer l’évangile en ces
lieux. Saint François d’Assise ciblait les musulmans et les païens. Il
inscrivit dans sa règle pour la première fois dans l’histoire de la vie
religieuse que ses frères avaient un devoir d’être missionnaires. Lui-même s’est
soumis à ce passage en entreprenant deux grand s voyages missionnaires,
plusieurs de ses compagnons et de ses frères firent de même. Certains ont été
même massacrés en Afrique du Nord.
Saint Dominique
était quant à lui tourné vers la Scandinavie, vers les barbares de l’Europe du
Nord. Il était préoccupé même d’aller
évangéliser les Cumants. ET très vite,
ses premiers frères s’étaient orientés vers les mongols. La mission musulmane
et Nord – Afrique dominicaine a occasionné beaucoup de massacres. C’est dans ce
contexte qu’il faut comprendre les croisades qui sont les campagnes
missionnaires contre la poussée de l’Islam
particulier, mais d’une nature trop « zélite » dans laquelle franciscains, dominicains et d’autres
religieux ont pris part très importante
et qui malheureusement s’est soldé par l’échec missionnaire du christianisme.
C’est durant cette période que les
religieux bénédictins, franciscains, dominicains, cisterciens ont commencé à s’intéresser à la connaissance de
l’Islam et des musulmans, aussi à l’étude du Coran et la pensée musulmane arabe
afin de mieux affiner l’organisation de la mission d’évangélisation dans ces milieux. Toutefois,
les tentatives missionnaires de cette époque étaient de nature individuelle,
soit à la demande explicite de l’autorité pontificale ou épiscopale d’une
mission particulière. ON ne peut accorder à ces stratégies missionnaires aucune
garantie de succès ; au contraire, la décadence progressive de ces
instituts durant la période de la pré – renaissance en a programmé l’échec.
4°)DU
15ème au 16ème SIECLES : LA MISSION DURANT LA
RENAISSANCE
C’est la période
de grandes découvertes des expéditions missionnaires aux côtes de l’Afrique,
Extrême Orient et en Amérique. Les Conquiscadors ont envahi l’Amérique Latine au prix des cruautés et des pillages. Ils se sont
enrichis en massacrant et en tuant les populations le Pape à ce moment avait opté, pour encourager la
conquête chrétienne et implanter partout l’Eglise. Le soutien du pouvoir public
était incontournable. Les prêtres et les
religieux étaient sollicités. Les premiers jésuites ont été affectés pour cette
cause. Ainsi commence la grande aventure missionnaire en Chine, en Inde et même
sur les côtes africaines. L’expérience de la compagnie de Jésus sera marquante
dans la sollicitation ultérieure des religieux par les Papes, Evêques et les
notables publics, et cela pour l’évangélisation des peuples.
5°)
16ème au 18ème SIECLE : L’ORGANISATION ECCLESIALE DE LA
MISSION
Le nouveau
monde, après sa découverte était perçu comme un vaste champ à évangéliser. Pour
cela, le patronnât espagnole a fait appel aux différents clergés : OFM
(1502), OP (1510), le Mercédaires (1519) les Augustins (1533) et plus tard les jésuites (1568). Très vite,
chaque congrégation religieuse qui s’implante crée des structures
propres : Noviciat, couvents, collèges, universités, hôpitaux. L’on
assiste à de nombreuses conversions. Le patronnât portugais de sa part
s’oriente vers le peuple d’Afrique, d’Asie. Il utilise la même stratégie que
les espagnoles, mais ne connaît pas le même succès que ces derniers. Ce fut la
période d’implantation de plusieurs
communautés chrétiennes au Congo, en Inde et au Vietnam. L’évangélisation était
liée au pouvoir colonial ; les évêques étaient nommés par le gouverneur et
ils étaient plus au service de leur pays
que de l’Eglise.
Toutefois,
quelques uns parmi eux, observant les dérapages
de cette patte entre le clergé et
les colons ont mené des actions isolées qui les opposaient parfois même à
l’institution ecclésiale. Plusieurs congrégations sont issues de cette période,
mais aucune faut les missions étrangères
de Pans n’a eu de véritable
succès de congrégation précédentes. Au niveau universel, nous sommes aux
alentours du Concile de Trente ; le Pape Pie V nomme 4 cardinaux
membres d’une commission chargée de
promouvoir la foi catholique et de trouver une solution aux problèmes posés à
l’Eglise par l’interférence et l’intervention intempestive du patronnât
dans le processus d’évangélisation
du nouveau peuple (1568).
En 1622, alors que cette commission était suffisamment
étouffée par le pape successif, le Pape
Grégoire XV crée le dicastère ou la congrégation de la propagande ou la
congrégation pour l’évangélisation des peuples, dont les 13 cardinaux membres
ont activement travaillé à la publication de la Bible et de la catéchèse en
langues vernaculaires et en la formation
missionnaire.
Leur 1er
rapport a été rendu public en 1625 ; il souligne des conflits entre les
missionnaires, les réguliers et les séculiers,
les jésuites et les autres religieux,… le rapport propose d’affecter des
territoires à des groupes missionnaires et dénonce les démarches
des commerces de certains missionnaires. Par ailleurs, ce rapport fait
remarquer que les évêques proches du
patronnât n’encouragent nullement
l’émergence des clergés
autochtones. D’autres rapports suivront, les uns plus sévères que les
autres ; ainsi, en 1628 on dénonce les abus et les …………………. ; en
1644, on dénonce l’ingérence du patronnât
dans les affaires religieuses.
Dans les pays
concordataires (Eglise en accord avec l’Etat), la Propaganda Fide a accordé des
pouvoirs spéciaux aux missionnaires. De plus en plus, des problèmes nouveaux
surgissent dans les territoires propres
du patronnât. la congrégation de la Propagande publie des instructions qui
pourraient être appliquées, devaient recevoir l’approbation du pouvoir
public. Dans la pratique, les gouvernements espagnol et portugais ne s’engageaient véritablement que lorsque
les instructions les avantageaient. Au fur et à mesure de la décolonisation,
Rome nommait de nouveaux évêques et en grand nombre.
En 1822, l’œuvre de la Propagation
de la Foi naît à Lyon pour aider financièrement à la nécessité de l’œuvre
missionnaire et des nombreuses
congrégations missionnaires ont surgi avec comme projet de travailler à
établir et à développer le clergé
indigène.
6.
19ème et 20ème SIECLES : MISSIONS EN AFRIQUE
Nous arrivons
ici à la période de grands mouvements missionnaires. Les
anciennes congrégations étaient impliquées à la mission, grâce à la dispersion
issue de la révolution française, et les
expéditions coloniales renforcées par les missionnaires associés. Plusieurs
instituts religieux ont été fondés durant cette période ; nous nous
intéressons ici à ceux qui se sont concentrés à l’Afrique.
1.
La Société des Missions Africaines
(S.M.A)
Son
fondateur Melchior de MARIONBRESIAC
(1813 – 1859). Il était un prêtre du Diocèse de Carcassonne, membres des
missions étrangères de Paris. Il fut
missionnaire en Inde, Vicaire épiscopal de …………………..jusqu’en 1845. Il soutenait
le développement du clergé indigène,
mais rencontrait d’incompréhensions et
d’oppositions parmi les évêques et les clergés missionnaires. Il démissionne et
rentre en France. C’est en 1856, avec quelques amis, ils fondent la S.M.A. pour
l’évangélisation des peuples les plus
abandonnés d’Afrique. La propaganda Fide leur confie la Sierra Léone où les 5
premiers compagnons arrivent en 1859 et où Mgr BRASIAC trouve la mort ainsi que
ses 4 compagnons à la suite de la fièvre
jaune.
Les Spiritains reprendront la Sierra Léone.
Après la mort de BRESIAC, le Père
Augustin PLANQUE prend la succession à la tête de la société (1859 – 1907).
C’est la période du grand essor de la
SMA avec l’ouverture des missions du
Dahomey, Liberia, Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria, Niger, Egypte, Zaïre,
Centrafrique, Zambie,… les missions rencontrèrent d’énormes difficultés. En Côte d’Ivoire, par
exemple, l’expérience de vie d’un missionnaire était de 3 ans. Au début, ils étaient tous français. En 1912, les
origines se diversifient avec la création de nouvelles provinces
(Irlande, Hollande, Strasbourg, Lyon, USA et grande Bretagne).
C’est en 1900
que le Père Planque a obtenu l’approbation
définitive de la SMA reconnue comme Société de vie apostolique, c’est –
à – dire constitué des prêtres, des frères et des laïcs réunis en communauté
pour la mission en vue d’instaurer l’Eglise en Afrique et de promouvoir un clergé indigène ; ces membres ne sont
donc pas des religieux.
Les Sœurs
Missionnaires de Notre Dame des Apôtres, fondées en 1876 par le Père Planque,
pour assurer aux côtés des Pères SMA l’évangélisation des femmes africaines à
travers les œuvres comme des dispensaires, des écoles, des centres féminins,…
Elles sont à l’origine notamment des Sœurs de Notre Dame de la paix de Côte
d’Ivoire.
2.
Les Pères Blancs ou la Société des
Missionnaires d’Afrique
Leur fondateur,
le cardinal Lavigerie (1825 – 1892),
évêque de Nacy en France. Il est transféré en Algérie en 1867, à Alger ;
il œuvre au service des enfants
orphelins, des enfants issues des familles musulmanes, des enfants abandonnés,…
Il était très préoccupé par l’éducation à la foi chrétienne. Il a orienté son
action vers l’évangélisation des Africains. La société des
Missionnaires de Notre Dame d’Afrique
est née en 1868. C’est cette société qui
devient l’Institut des Pères Blancs. Il est constitué des prêtres, des frères vivant en communauté
et ayant un style de vie en tout proche
de la population au niveau duquel ils sont. Ils sont tenus à étudier les
langues de ces populations, leurs mœurs,
leur mentalité. Plus tard, Mgr Lavigerie a tenté 2 autres fondations :
L’institut pour l’évangélisation de
l’Afrique :
- Frères Agricole et Hospitaliers
- Sœurs Agricoles et Hospitalières
Son projet
était de faire de ceux – ci des
évangélisateurs de l’Afrique à l’image de ce que furent les moines en Europe.
C’est en 1872 qu’il fonda la Société des Missionnaires d’Afrique qui va réunir
les 3 instituts. Les pères blancs pour la branche masculine ne prononcent pas de vœux de religion, mais font un
serment de stabilité, d’obéissance, de
pauvreté et de célibat. Les femmes, quant à elles, sont tenues par la décision
de leur fondateur de prononcer les vœux simples
de religion auxquels elles
ajoutent le vœu de mission africaine. La propaganda Fide assigne aux Pères
Blancs 17 pays africains. A la mort du cardinal Lavigerie, on comptait 163
prêtres et 70 frères ; en 2000, les Pères Blancs étaient au nombre de
2.177 dont 351 frères.
3.
Les Spiritains ou la congrégation du Saint
Esprit
Les ravins de Saverne, Jacob se convertit à la foi
chrétienne. Il prend le nom de François
Libermann. Il fit le séminaire Saint Sulpice, mais il ne fut pas ordonné prêtre
parce qu’il était épileptique. Il va à Rome pour présenter son projet ; il travaille avec quelques
amis eudistes et Sulpiciens ; il forme le projet de travailler au milieu
des esclaves noirs. A Rome on lui impose
pour cela d’être prêtre. Il
reprend donc ses études et il sera ordonné en 1841. C’est alors que la
congrégation du Saint Esprit en 1703 fondé
par un laïc, traversait des
moments difficiles. La Congrégation du Saint Cœur de Marie fusionne avec elle
dans le souci d’aider les pauvres désireux de devenir prêtres au service des pauvres en France et dans les missions
lointaines.
Le Père
Libermann sera le 1er supérieur Général de l’œuvre et on orientera
la nouvelle congrégation vers
l’évangélisation de l’Afrique. On a vu
les Spiritains se déployer au Sénégal,
en Guinée, au mali, au Bénin, au Cameroun,
au Congo, au Gabon,… En 2000, on comptait 3108 Spiritains dont
2 168 prêtres. Leur règle de vie
rédigée en 1840 et réaménagée en 1849 par le Père Libermann a connu de
nombreuses réadaptations.
Sous le
généralat de Mgr Lefèvre (1959 – 1968),
la règle de vie des Spiritains a été marquée par le traditionalisme de l’ancien
archevêque de Dakar ; elle sera révisée en 1987 pour réaffirmer leur fidélité à l’inspiration des deux instituts fusionnés pour donner la
congrégation du Saint Esprit.
De nos jours,
les Spiritains ont beaucoup de travail pour se conformer aux orientations du
Concile Vatican II.
4.
Les Missionnaires Comboniens du
Cœur de Jésus
· Les
débuts des Missionnaires comboniens du Cœur de Jésus sont essentiellement
d’aspiration séculière. Daniel Comboni avait lui – même privilégié une société
de vie apostolique. Mais il ne fit pas une œuvre personnelle. Ses compagnons et
autres collaborateurs détermineront après lui l’orientation religieuse de ses
missionnaires
· Durant
les 25 premières années de l’institut, les politiques de formation ont été fortement influencées
par des supérieurs évêques (formation dans les séminaires)
· Si
à l’origine, les Missionnaires Comboniens ont eu de la résistance par rapport à
l’orientation religieuse, c’est parce
que Daniel Comboni lui – même ne l’a jamais voulu ; ce qui explique les
oppositions historiques que l’on relève
entre les missionnaires comboniens et les nouveaux religieux.
· Les
MCCJ ont subi une très grande
influence jésuite du point de vue de leur formation spirituelle ; ce qui
facilitera plus tard la forme religieuse prise par l’Institut.
· Notons
toutefois le caractère éclectique (mélangé) de la spiritualité combonienne qui s’est élaborée
au fil des années en buvant en plusieurs sources
· De
nos jours, on peut observer encore chez les MCCJ un problème d’identité essentielle due aux difficultés
connues dans la détermination de la forme religieuse même de l’institut. Le
problème d’identité semble obvie à la nature même de l’institut, ses effets se ressentent moins au fils des
années, une stabilisation progressive est observable de génération à génération
et à mesure que l’institut s’implante dans les nouvelles ailes culturelles.
5.
La floraison de nouvelles
congrégations aux 19 ème et 20 ème siècles
-
LES
OBLATS DE MARIE : fondés en 1816 dans le siège de la révolution française par Charles
Eugène de MAZNOD (1782 – 1861). Il fut
évêque de Marseille, son objectif,
reévangéliser la France et l’Europe en christianisant les pauvres. Il a fondé d’abord l’institut
des missionnaires de Province, ses compagnons
se consacrent à la mission rurale
dans le diocèse de Marseille. Ils ont reçu l’approbation pontificale en
1826. Devenue une congrégation missionnaire, ils ont pris le nom de OBLATS DE
MARIE IMMACULEE
-
LES
MARISTES : Il ya 3 branches maristes : les Pères maristes, les
frères maristes et les sœurs maristes.
Ils sont issus du projet de société de Marie conçu au Séminaire de Lyon en 1815 – 1816. C’est le Père Jean –
Claude COLIN qui organise un petit groupe de jeunes prêtres encouragés par le
Pape Pie VII et fonde les Pères Maristes approuvés par le Pape Grégoire XV en
1836. Ils se consacrent à l’éducation des adolescents et des enfants.
Les
Frères Maristes des écoles, fondés par Champagnat, avec l’appui du Père COLIN
partage la même spiritualité que les
pères maristes, mais sont approuvés comme
une congrégation autonome en 1863. Ils se consacrent à l’enseignement au niveau primaire et secondaire.
Les
Sœurs Maristes appelés
Sœurs Missionnaires de la Société
de Marie fondés en 1867 par les Pères
maristes, assurent une
collaboration féminine et sont
devenues un institut religieux en
1881 ; elles n’ont reçu l’approbation pontificale qu’en 1931. Ce sont des
collaboratrices féminines des pères et frères maristes dans leurs œuvres et
dans leur mission
-
LES
MARIANISTES : fondés par le Père CHAMINADE Joseph
(1761 – 1850). Il a beaucoup voyagé en 1800, il s’inspire de la congrégation mariale fondée par les
jésuites au 17ème siècle. Il crée 2 associations pour jeunes
filles et jeunes hommes et ces 2
associations ont évolué jusqu’à devenir deux congrégations influentes dans le
milieu de Bordeaux. Ces congrégations sont à l’origine de deux congrégations
religieuses masculines et féminines : Les Filles de Marie Immaculée (FMI)
fondées en 1816 et la Société de Marie ou les Marianistes fondée en 1817. Ils sont tous tenus de prononcer les 3 vœux de religion auxquels ils ajoutent le vœu de
stabilité. Ils travaillent dans des
milieux très divers : enseignement, maisons de retraite, paroisses, etc…
-
Les
Dames du sacré Cœur fondées
par Madeleine BARAT
-
Les
Filles du Cœur Immaculé de Marie d’inspiration
ignacienne, approuvées en 1773 grâce au travail concentré du Père Pierre
Clavière, jésuite (1735 – 1820) et Marie
Adelait Champion de Sicé.
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Les
Petites Sœurs des Pauvres fondées par Jeanne Goga ( 1792 –
1879) en 1839 pour s’occuper des
personnes agées.
-
Les
Augustins de l’Assomption ou
Assomptionnistes et les religieux de l’Assomption , tous fondés par Emmanuel d’Alzon.
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Les
Petites Sœurs de l’Assomption
-
Les
Salésiens de Don Bosco
-
Les
Sœurs de l’œuvre de Saint Paul
-
La
Société de Saint Paul
-
Les
Filles de la Charité
-
Les Xavières (d’inspiration
ignacienne) de leur vrai nom « Missionnaires de Jésus – Christ »
-
Les Missionnaires de la Charité de Mère Thérèse de Calcutta
CONCLUSION GENERALE
Au-delà de ces nombreux instituts dont nous avons
parlé, et qui ont presque commencé comme instituts de droit diocésain avant
d’obtenir une reconnaissance pontificale, il faut ajouter tous les instituts de droit diocésain issus
de cette époque et qui ont des missions étrangères
faisant d’eux des instituts diocésains internationaux.
Dans la plus
part de pays africains, les évêques ont
créé des instituts de vie apostolique et des instituts religieux pour soutenir
leurs efforts apostoliques. A vrai dire, chaque fois que ces instituts fondés
par les évêques africains pour leur apostolat, sont fondés comme des instituts
féminins, seule la forme religieuse s’offrait à eux puisqu’il n’existe pas de société de vie apostolique féminine.
De nos jours, le code de Droit Canon prévoit une
procédure de reconnaissance des
instituts religieux depuis leur fondation sous forme d’une association jusqu’à leur reconnaissance comme instituts
religieux en passant par l’étape des
UNIONS PIEUSES. Ainsi, nous avons une
diversité de mouvements aujourd’hui qui
s’apparentent à la forme de la vie religieuse particulièrement par le
port de l’habit religieux et par la vie
sous un même toit sans en être et qu’ils sont issus des courants spirituels
très différents et parfois contraires
(traditionnalistes – traditionnels et charismatiques – progressistes).
La vie religieuse en Afrique a quelques défis à
relever :
-
Les Africains ont à s’approprier le charisme
de la vie religieuse et à prendre le témoin des mains des religieux
expatriés ;
-
La pauvreté : comment peut – on
être pauvre sur un continent pauvre et de misère ? Le peuple vit plus
pauvrement que celui qui fait vœu de
pauvreté. C’est une contradiction à résoudre au quotidien
-
Le vœu de chasteté : les cultures
africaines supportent mal qu’une femme ou qu’un homme ne laisse aucune postérité. Les sociétés africaines ont des moyens détournés pour pourvoir au besoin de laisser les héritiers et d’assumer la perpétuation de la famille
même par les fils religieux. Les religieux
doivent- ils se présenter
dans ce contexte comme des eunuques (castrés) ? Comment déjouer les
pièges de la culture locale ?
-
La féodalité et la chefferie : le
droit d’ainesse et le droit de chef
semble profondément enraciné dans la
mentalité africaine. Comment assumer une obéissance religieuse responsable et
une vie communautaire fraternelle respectueuse des différences, capable de
promouvoir une égalité et une équité entre ses membres.
-
Inculturation dans les réalités religieuses et des observances
régulières. Ainsi par exemple, la forme d’expression de la vie de prière, les
formes extérieures d’identification des
religieux (habit, signe,…), l’organisation et la structurale du processus de
formation et son adaptation aux modèles éducatifs ancestraux…
-
Les religieux africains aujourd’hui sont
en Afrique dans la position des Pères de l’Eglise et des Pères du désert dans le processus
historique de formation de la vie religieuse et même de la naissance de l’Eglise.
La vie religieuse en Afrique demain sera ce que les religieux en Afrique en font aujourd’hui.
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