lundi 2 juillet 2012

L’origine du mot « FOI »


L’origine du mot « FOI »
 Le mot FOI est employé pour traduire un nom grec féminin, πιστις ~ pistis, qui apparaît 244 fois dans le Nouveau Testament et comporte aussi le sens de fidélité et de croyance.
" Pistis " vient du verbe grec πειθω ~ peitho qui signifie persuader ou être persuadé.
Le verbe πιστευω ~ pisteuo est un dérivé souvent traduit par croire.
C'est au travers de versets bibliques traitant de la foi chrétienne que le Saint-Esprit parle mieux que tout être humain de la foi.
*Nous lisons en 2 Timothée 3.16 :

2.      Définition: C'est quoi la Foi ?
* LA FOI dans l'Epître aux Hébreux (11:1-3 )
*La foi a un contenu (Jésus est le Christ), et cette foi produit la vie. Notre foi augmentera et se développera en fonction du rapport que nous aurons avec les Ecritures. Comme l'a dit : « il faut que la Parole du Christ demeure en nous dans toute sa richesse », Col 3 : 16.


3.       LES CARACTERISTIQUES DE LA FOI
*La foi est une grâce
La foi est un don de Dieu, une vertu surnaturelle infuse par Lui. «  Pour prêter cette foi, l’homme a besoin de la grâce prévenante et aidante de Dieu, ainsi que des secours intérieurs du Saint-Esprit. Celui-ci touche le cœur et le tourne vers Dieu, ouvre les yeux de l’esprit et donne ‘à tous la douceur de consentir et de croire à la vérité’ »[1]. ( Dei Verbum, n° 5).
  *La foi est un acte humain
Croire n’est possible que par la grâce et les secours intérieurs du Saint-Esprit. Il n’en est pas moins vrai que croire est un acte authentiquement humain. Dès lors, il est encore moins contraire à notre dignité de  « présenter par la foi la soumission plénière de notre intelligence et de notre volonté au Dieu qui révèle »[2]  et d’entrer ainsi en communion intime avec Lui.
 Dans la foi, l’intelligence et la volonté humaines coopèrent avec la grâce divine. Saint Thomas d’Aquin disait dans sa thèse 2-2, 2, 9 que: « Croire est un acte de l’intelligence adhérant à la vérité divine sous le commandement de la volonté mue par Dieu au moyen de la grâce »[3].
*La foi et l’intelligence
Le motif de croire n’est pas le fait que les vérités révélées apparaissent comme vraies et intelligibles à la lumière de notre raison naturelle. Nous croyons « à cause de l’autorité de Dieu même qui révèle et qui ne peut ni se tromper ni nous tromper ».  « Néanmoins, pour que l’hommage de notre foi fût conforme à la raison, Dieu a voulu que les secours intérieurs du Saint-Esprit soient accompagnés des preuves extérieures de sa Révélation »[4]  . C’est ainsi que les miracles du Christ et des saints (cf. Mc 16, 20 ; He 2, 4), les prophéties, la propagation et la sainteté de l’Église, sa fécondité et sa stabilité " « sont des signes certains de la Révélation, adaptés à l’intelligence de tous ", des "motifs de crédibilité " qui montrent que l’assentiment de la foi n’est " nullement un mouvement aveugle de l’esprit »[5]
La foi est certaine, plus certaine que toute connaissance humaine, parce qu’elle se fonde sur la Parole même de Dieu, qui ne peut pas mentir. Certes, les vérités révélées peuvent paraître obscures à la raison et à l’expérience humaine, mais  « la certitude que donne la lumière divine est plus grande que celle que donne la lumière de la raison naturelle » (Cf. S. Thomas d’A., s. th. 2-2, 171, 5, obj. 3). Ainsi nous dit Newman que  «  Dix mille difficultés ne font pas un seul doute ».
 " La foi cherche à comprendre "(S. Anselme, prosl. proœm. : PL 153, 225A) : il est inhérent à la foi que le croyant désire mieux connaître Celui en qui il a mis sa foi, et mieux comprendre ce qu’Il a révélé ; une connaissance plus pénétrante appellera à son tour une foi plus grande, de plus en plus embrasée d’amour. La grâce de la foi ouvre " les yeux du cœur " (Eph 1, 18) pour une intelligence vive des contenus de la Révélation, c’est-à-dire de l’ensemble du dessein de Dieu et des mystères de la foi, de leur lien entre eux et avec le Christ, centre du mystère révélé. Or, pour «  rendre toujours plus profonde l’intelligence de la Révélation, l’Esprit Saint ne cesse, par ses dons, de rendre la foi plus parfaite »[6]. (Dei Verbum, n° 5).  Ainsi, selon l’adage de S. Augustin (serm. 43, 7, 9 : PL 38, 258), " je crois pour comprendre et je comprends pour mieux croire ".
*La liberté de la foi
Pour être humaine, « la réponse de la foi donnée par l’homme à Dieu doit être volontaire ; en conséquence, personne ne doit être contraint à embrasser la foi malgré soi. Par sa nature même, en effet, l’acte de foi a un caractère volontaire »[7]. Dignitatis Humanae), n° 10 ; cf. CIC, can. 748, § 2). « Dieu, certes, appelle l’homme à le servir en esprit et vérité ; si cet appel oblige l’homme en conscience, il ne le contraint pas. (...) Cela est apparu au plus haut point dans le Christ Jésus »[8].  En effet, le Christ a invité à la foi et à la conversion, il n’y a nullement contraint. « Il a rendu témoignage à la vérité, mais il n’a pas voulu l’imposer par la force à ses contradicteurs. Son royaume (...) s’étend grâce à l’amour par lequel le Christ, élevé sur la croix, attire à lui tous les hommes ».[9] 
*La nécessité de la foi
Croire en Jésus-Christ et en Celui qui l’a envoyé pour notre salut est nécessaire pour obtenir ce salut (cf. Mc 16, 16 ; Jn 3, 36 ; 6, 40). « Parce que ‘sans la foi (...) il est impossible de plaire à Dieu’ (He 11, 6) et d’arriver à partager la condition de ses fils, personne jamais ne se trouve justifié sans elle et personne à moins qu’il n’ait ‘persévéré en elle jusqu’à la fin’ (Mt 10, 22. 24, 13), n’obtiendra la vie éternelle »[10] Cf.  S. Basile).
*La persévérance dans la foi
La foi est un don gratuit que Dieu fait à l’homme. Ce don inestimable, nous pouvons le perdre ; S. Paul en avertit Timothée : " Combats le bon combat, possédant foi et bonne conscience ; pour s’en être affranchis, certains ont fait naufrage dans la foi " (1 Tm 1, 18-19). Pour vivre, croître et persévérer jusqu’à la fin dans la foi nous devons la nourrir par la Parole de Dieu ; nous devons implorer le Seigneur de l’augmenter (cf. Mc 9, 24 ; Lc 17,5 ; 22, 32); elle doit " agir par la charité " Ga 5, 6 ; cf. Jc 2, 14- 26), être portée par l’espérance (cf. Rm 15, 13)  et être enracinée dans la foi de l’Église.
*La foi - commencement de la vie éternelle
 La foi nous fait goûter comme à l’avance, la joie et la lumière de la vision béatifique, but de notre cheminement ici-bas. Nous verrons alors Dieu " face à face " (1 Co 13, 12), " tel qu’Il est " (1 Jn 3, 2). La foi est donc déjà le commencement de la vie éternelle :
« Tandis que dès maintenant nous contemplons les bénédictions de la foi, comme un reflet dans un miroir, c’est comme si nous possédions déjà les choses merveilleuses dont notre foi nous assure qu’un jour nous en jouirons »[11] (cf. S. Thomas d’A., s. th. 2-2, 4, 1.).

Maintenant, « nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision »  (2 Co 5, 7), et nous connaissons Dieu  « comme dans un miroir, d’une manière confuse, (...), imparfaite »  (1 Co 13, 12). Lumineuse par Celui en qui elle croit, la foi est vécue souvent dans l’obscurité. La foi peut être mise à l’épreuve. Le monde en lequel nous vivons semble souvent bien loin de ce que la foi nous assure ; les expériences du mal et de la souffrance, des injustices et de la mort paraissent contredire la Bonne Nouvelle, elles peuvent ébranler la foi et devenir pour elle une tentation.
C’est alors que nous devons nous tourner vers les témoins de la foi : Abraham, qui crut,  « espérant contre toute espérance » (Rm 4, 18);  la Vierge Marie qui, dans  « le pèlerinage de la foi »[12], est allée jusque dans la  « nuit de la foi »[13] en communiant à la souffrance de son Fils et à la nuit de son tombeau ; et tant d’autres témoins de la foi :  « Enveloppés d’une si grande nuée de témoins, nous devons rejeter tout fardeau et le péché qui nous assiège et courir avec constance l’épreuve qui nous est proposée, fixant nos yeux sur le chef de notre foi, qui la mène à la perfection, Jésus » (He 12,1-2).




[1] Cf. Cc. Vatican II, Constitution dogmatique de Dvina Revelatione ( Dei Verbum), n° 5.
[2]  Cf. Cc. Vatican  I : DS 3008.
[3] cf. Cc. Vatican I : DS 3010.
[4] Cf. Cc Vatican I:  DS 3009.
[5] Cf. Cc. Vatican I: DS 3008-3010.
[6] Cf. Cc. Vatican II,  Constitution dogmatique de Dvina Revelatione ( Dei Verbum), n° 5.

[7] Cf. Cc. Vatican II, Déclaration de Libertate religiosa (Dignitatis Humanae), n° 10 ; cf. CIC, can. 748, § 2.
[8] Cf. Cc. Vatican II, Déclaration de Libertate religiosa (Dignitatis Humanae), n° 11.
[9] Ibid,
[10]Cf. Cc. Vatican I : DS 3012 ; cf. Cc. Trente : DS 1532.
[11]Cf.  S. Basile, Spir. 15, 36 : PG 32, 132 ; cf. S. Thomas d’A., s. th. 2-2, 4, 1.
[12] Cf. Cc. Vatican II, Constitution dogmatique de Ecclesia (Lumen Gentium) n° 58.
[13] Cf. JEAN PAUL II, Lettre encyclique Redemptoris Missio,Limete-Kinshasa. Edition Saint Paul Afrique, 1979.
 N° 18.

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