L’origine
du mot « FOI »
Le mot FOI est employé pour traduire un nom
grec féminin, πιστις ~ pistis,
qui apparaît 244 fois dans le Nouveau Testament et comporte aussi le sens de
fidélité et de croyance.
"
Pistis " vient du verbe grec πειθω ~
peitho qui signifie persuader
ou être persuadé.
Le verbe πιστευω ~ pisteuo est un dérivé
souvent traduit par croire.
C'est au travers de versets
bibliques traitant de la foi chrétienne que le Saint-Esprit parle mieux que
tout être humain de la foi.
*Nous lisons en 2 Timothée
3.16 :
2. Définition:
C'est quoi la Foi ?
* LA FOI dans l'Epître aux
Hébreux (11:1-3 )
« La
foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de
celles qu’on ne voit pas. » Hébreux 11 : 1.
*La foi a un contenu
(Jésus est le Christ), et cette foi produit la vie. Notre foi augmentera et se développera en fonction du
rapport que nous aurons avec les Ecritures. Comme l'a dit : « il faut que la
Parole du Christ demeure en nous dans toute sa richesse », Col 3 : 16.
3.
LES CARACTERISTIQUES DE LA FOI
*La foi est une grâce
La foi est un don de Dieu, une vertu
surnaturelle infuse par Lui. « Pour prêter cette foi, l’homme a besoin de
la grâce prévenante et aidante de Dieu, ainsi que des secours intérieurs du
Saint-Esprit. Celui-ci touche le cœur et le tourne vers Dieu, ouvre les yeux de
l’esprit et donne ‘à tous la douceur de consentir et de croire à la
vérité’ »[1].
( Dei Verbum, n° 5).
*La
foi est un acte humain
Croire n’est possible que par la grâce et
les secours intérieurs du Saint-Esprit. Il n’en est pas moins vrai que croire
est un acte authentiquement humain. Dès lors, il est encore moins contraire à
notre dignité de « présenter par la
foi la soumission plénière de notre intelligence et de notre volonté au Dieu
qui révèle »[2] et d’entrer ainsi en communion intime avec
Lui.
Dans la foi, l’intelligence et la volonté
humaines coopèrent avec la grâce divine. Saint Thomas d’Aquin disait dans sa
thèse 2-2, 2, 9 que: « Croire est un acte de l’intelligence adhérant
à la vérité divine sous le commandement de la volonté mue par Dieu au moyen de
la grâce »[3].
*La foi et
l’intelligence
Le motif de croire n’est pas le fait que
les vérités révélées apparaissent comme vraies et intelligibles à la lumière de
notre raison naturelle. Nous croyons « à cause de l’autorité de Dieu même
qui révèle et qui ne peut ni se tromper ni nous tromper ». « Néanmoins, pour que l’hommage de notre
foi fût conforme à la raison, Dieu a voulu que les secours intérieurs du
Saint-Esprit soient accompagnés des preuves extérieures de sa Révélation »[4] . C’est ainsi que les miracles du Christ et
des saints (cf. Mc 16, 20 ; He 2, 4), les prophéties, la propagation et la
sainteté de l’Église, sa fécondité et sa stabilité " « sont des
signes certains de la Révélation, adaptés à l’intelligence de tous ", des
"motifs de crédibilité " qui montrent que l’assentiment de la
foi n’est " nullement un mouvement aveugle de l’esprit »[5]
La foi est certaine, plus certaine que
toute connaissance humaine, parce qu’elle se fonde sur la Parole même de Dieu,
qui ne peut pas mentir. Certes, les vérités révélées peuvent paraître obscures
à la raison et à l’expérience humaine, mais
« la certitude que donne la lumière divine est plus grande que
celle que donne la lumière de la raison naturelle » (Cf. S. Thomas d’A., s. th. 2-2, 171, 5,
obj. 3). Ainsi nous dit Newman que «
Dix mille difficultés ne font pas un
seul doute ».
" La foi cherche à comprendre "(S. Anselme, prosl. proœm. : PL 153, 225A) : il est
inhérent à la foi que le croyant désire mieux connaître Celui en qui il a mis
sa foi, et mieux comprendre ce qu’Il a révélé ; une connaissance plus
pénétrante appellera à son tour une foi plus grande, de plus en plus embrasée
d’amour. La grâce de la foi ouvre "
les yeux du cœur " (Eph 1, 18) pour une intelligence vive des contenus
de la Révélation, c’est-à-dire de l’ensemble du dessein de Dieu et des mystères
de la foi, de leur lien entre eux et avec le Christ, centre du mystère révélé.
Or, pour « rendre toujours plus profonde l’intelligence de la Révélation,
l’Esprit Saint ne cesse, par ses dons, de rendre la foi plus parfaite »[6]. (Dei Verbum, n°
5). Ainsi, selon l’adage de S. Augustin
(serm. 43, 7, 9 : PL 38, 258), " je crois pour comprendre et je
comprends pour mieux croire ".
*La liberté de la foi
Pour être humaine, « la réponse de la
foi donnée par l’homme à Dieu doit être volontaire ; en conséquence,
personne ne doit être contraint à embrasser la foi malgré soi. Par sa nature
même, en effet, l’acte de foi a un caractère volontaire »[7]. Dignitatis
Humanae), n° 10 ; cf. ⇒ CIC, can. 748, § 2). « Dieu, certes, appelle l’homme à le servir en esprit et
vérité ; si cet appel oblige l’homme en conscience, il ne le contraint
pas. (...) Cela est apparu au plus haut point dans le Christ Jésus »[8]. En effet, le Christ a invité à la foi et à la
conversion, il n’y a nullement contraint. « Il a rendu témoignage à la
vérité, mais il n’a pas voulu l’imposer par la force à ses contradicteurs. Son
royaume (...) s’étend grâce à l’amour par lequel le Christ, élevé sur la croix,
attire à lui tous les hommes ».[9]
*La nécessité de la foi
Croire en Jésus-Christ et en Celui qui l’a
envoyé pour notre salut est nécessaire pour obtenir ce salut (cf. Mc 16,
16 ; Jn 3, 36 ; 6, 40). « Parce que ‘sans la foi (...) il est
impossible de plaire à Dieu’ (He 11, 6) et d’arriver à partager la condition de
ses fils, personne jamais ne se trouve justifié sans elle et personne à moins
qu’il n’ait ‘persévéré en elle jusqu’à la fin’ (Mt 10, 22. 24, 13), n’obtiendra
la vie éternelle »[10] Cf.
S. Basile).
*La persévérance dans la
foi
La foi est un don gratuit que Dieu fait à
l’homme. Ce don inestimable, nous pouvons le perdre ; S. Paul en avertit
Timothée : " Combats le bon combat, possédant foi et bonne
conscience ; pour s’en être affranchis, certains ont fait naufrage dans la
foi " (1 Tm 1, 18-19). Pour vivre,
croître et persévérer jusqu’à la fin dans la foi nous devons la nourrir par la
Parole de Dieu ; nous devons implorer le Seigneur de l’augmenter (cf. Mc
9, 24 ; Lc 17,5 ; 22, 32); elle doit " agir par la charité
" Ga 5, 6 ; cf. Jc 2, 14- 26), être portée par l’espérance (cf. Rm
15, 13) et être enracinée dans la foi de
l’Église.
*La foi - commencement
de la vie éternelle
La
foi nous fait goûter comme à l’avance, la joie et la lumière de la vision
béatifique, but de notre cheminement ici-bas. Nous verrons alors Dieu "
face à face " (1 Co 13, 12), " tel qu’Il est " (1 Jn 3, 2). La
foi est donc déjà le commencement de la vie éternelle :
« Tandis que dès maintenant nous contemplons les bénédictions de la
foi, comme un reflet dans un miroir, c’est comme si nous possédions déjà les
choses merveilleuses dont notre foi nous assure qu’un jour nous en
jouirons »[11] (cf. S. Thomas d’A., s. th. 2-2, 4, 1.).
Maintenant, « nous cheminons dans la
foi, non dans la claire vision » (2
Co 5, 7), et nous connaissons Dieu
« comme dans un miroir, d’une manière confuse, (...),
imparfaite » (1 Co 13, 12).
Lumineuse par Celui en qui elle croit, la foi est vécue souvent dans
l’obscurité. La foi peut être mise à l’épreuve. Le monde en lequel nous vivons
semble souvent bien loin de ce que la foi nous assure ; les expériences du
mal et de la souffrance, des injustices et de la mort paraissent contredire la
Bonne Nouvelle, elles peuvent ébranler la foi et devenir pour elle une
tentation.
C’est alors que nous devons nous tourner
vers les témoins de la foi : Abraham, qui crut, « espérant contre toute espérance »
(Rm 4, 18); la Vierge Marie qui, dans « le pèlerinage de la foi »[12], est allée jusque dans
la « nuit de la foi »[13] en communiant à la
souffrance de son Fils et à la nuit de son tombeau ; et tant d’autres
témoins de la foi :
« Enveloppés d’une si grande nuée de témoins, nous devons rejeter
tout fardeau et le péché qui nous assiège et courir avec constance l’épreuve qui
nous est proposée, fixant nos yeux sur le chef de notre foi, qui la mène à la
perfection, Jésus » (He 12,1-2).
[1] Cf. Cc.
Vatican II, Constitution dogmatique de Dvina
Revelatione ( Dei Verbum), n° 5.
[6] Cf. Cc. Vatican II, Constitution dogmatique de Dvina Revelatione ( Dei Verbum), n° 5.
[7] Cf. Cc.
Vatican II, Déclaration de Libertate religiosa
(Dignitatis Humanae), n° 10 ; cf. ⇒ CIC, can. 748, § 2.
[8] Cf. Cc.
Vatican II, Déclaration de Libertate religiosa
(Dignitatis Humanae), n° 11.
[9] Ibid,
[12] Cf. Cc.
Vatican II, Constitution dogmatique de Ecclesia (Lumen Gentium) n° 58.
[13] Cf.
JEAN PAUL II, Lettre encyclique Redemptoris
Missio,Limete-Kinshasa. Edition Saint Paul Afrique, 1979.
N° 18.
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