LA CROIX :
TRIOMPHE DU MISSIONNAIRE
Notre monde
d’aujourd’hui a besoin de modèles
authentiques et dignes de foi, des héros pour l’annonce de l’Evangile, de
bon pasteurs et pères des plus pauvres
et abandonnés. Car les hommes de Dieu ne meurent jamais, ils sont toujours
présents dans le cœur et la pensé des peuples dans lesquels ils ont travaillé
et ils sont vénérés par ces peuples à cause du Message de l’Evangile
qu’ils ont transmis et qui continue à fleurir tous les jours dans la vie de ces
peuples. Ceci est le cas de chacun de nos fondateurs et fondatrices.
Dans la spiritualité de notre fondateur Saint
Daniel Comboni, nous découvrons beaucoup d’éléments qui font de nous des
religieux missionnaires (comboniens). Ces éléments ont été pour Saint Daniel Comboni
la force ou la nourriture spirituelle qui le soutenait dans ses moments forts.
Saint Daniel Comboni nous propose ces éléments suivants : l’espérance, la
charité, la confiance en Dieu, l’esprit de sacrifice, l’amour de la croix, etc.
Tous ces éléments font parti des aspects de notre spiritualité missionnaire (combonienne).
Mais aujourd’hui, je voudrais partager avec vous un aspect qui, pour moi (combonien) renferme
tous les autres ; c’est l’aspect de l’amour de la croix ; un aspect
que saint Daniel Comboni a développé tout au long de sa vie jusqu’à sa
mort. Saint Daniel Comboni lui-même l’a
dit: « Toutes les œuvres de Dieu, et
surtout celles de l’Apostolat Catholique… doivent naître et croître au pied du Calvaire et doivent être marquées
par la Croix. »[1]
C’est pourquoi la solennité de la croix
glorieuse (14 septembre) est une occasion pour tout religieux (combonien
surtout) de réaffirmer son amour infini de vivre plus profondément les
engagements de son baptême. Si quelqu’un veut marcher à la suite du Christ,
qu’il porte sa croix derrière lui. La vie religieuse ne peut nullement larguer
la croix dans l’oubli. Elle est une vie de perpétuel sacrifice pour le Christ.
Saint Daniel Comboni revient souvent sur la croix comme dimension importante de
la vie du missionnaire. Tentons de faire quelque rapprochement entre la croix
et les conseils évangéliques (de pauvreté, chasteté et obéissance) dans la
pensée de Daniel Comboni.
Il faut tout de suite dire qu’à la suite de leurs fondateurs, les
membres des familles religieuses, en vertu des vœux qu’ils professent,
choisissent de suivre le destin du Christ[2] ;
qui s’est humilié lui-même jusqu’à accepter la croix (Ph 2, 8). Ils cheminent
avec lui et avec le peuple qu’ils évangélisent, prenant chaque jour la croix,
faisant l’expérience et donnant le témoignage de la présence du seigneur
ressuscité (Ac 2, 32). Daniel Comboni vit une spiritualité de la croix
tellement profonde qu’il ne cessa de dire : «
La voie que Dieu m’a tracée est la croix (…). Je suis heureux avec la croix :
portée de bon cœur pour l’amour de Dieu, elle engendre le triomphe et la vie
éternelle. »[3]
Dans sa pratique aujourd’hui, l’obéissance comme croix peut être
comprise comme renoncement et limitation
de l’initiative personnelle. Celui qui s’engage, en acceptant dans la
foi des événements souvent douloureux, s’identifie avec le Christ et fait
l’expérience d’une manière singulière du mystère de la vie qui naît de la mort.
Somme toute, dans son articulation avec la croix, l’obéissance d’après
Daniel Comboni doit être comprise comme un « renoncement à soi-même pour se jeter dans les bras de l’obéissance et
de Dieu, qui ne peut s’obtenir sans l’aide extraordinaire de la grâce »[4].
Et tout missionnaire en mission, caractérisé par cette obéissance filiale par
amour de Dieu[5],
travaille confiant dans la Parole de Dieu et en celle de ses représentants
comme « un instrument docile de sa
volonté adorable »[6].
La sequela Christi demande aussi une chasteté. L’articulation de la
croix et du vœu de chasteté est plus manifeste dans l’acceptation de la
solitude qui dérive de la vie de chasteté. Renoncer à la vie conjugale peut
déjà être une croix supportée pour un amour plus grand: le don de soi-même qui
découle d’un choix fait par amour du Christ. Certes la solitude pèse
«douloureusement sur le missionnaire, mais il ne regrette pas de l’avoir
généreusement choisi », notait le pape Paul VI. En effet, on est un homme seul,
une femme seule mais sa solitude n’est pas un vide, car elle est remplie de
Dieu et de la richesse surabondante de son Règne.
Que dire de la pauvreté ? Le rapport entre le vœu de pauvreté et la
croix peut se comprendre plus facilement si l’on regarde le vécu quotidien des
missionnaires ; vivre la pauvreté dans une dimension de dépendance totale
de la communauté et dans le partage des biens. Dans ce sens, on insiste sur une
culture de la communion, qui est fruit d’une ouverture à l’interculturalité et
sur l’éducation à la sobriété, à la simplicité volontaire, à l’éthique de la
limite, qui est un signe visible de l’option pour la radicalité et l’austérité.
Faire cause commune avec les plus pauvres et les plus abandonnés : l’accepter
c’est accepter la croix.
C’est en fonction de cette option préférentielle pour les pauvres et
pour vivre concrètement l’articulation de la croix et du vœu de pauvreté que, à
la suite de nos fondateurs, nous menons
nos pastorales dans les milieux défavorisés (les périphéries), parmi les plus
pauvres et les plus abandonnés (comme les pygmées, les enfants de la rue, les
immigrés, les hôpitaux, etc.). C’est là une façon de répondre à l’amour du
Christ, la vivre envers les autres humains. C’est pourquoi Comboni veut que ses
missionnaires soient «enflammés de
charité, d’une charité qui ait sa source en Dieu, et dans l’amour du Christ…»[7].
Ainsi :« Les vœux deviennent pour nous
l’unique expression adéquate en réponse à tant d’amour. Une réponse
personnelle, unique et totale à un appel unique et total, donc moins expression
des liens juridiques, lois, devoirs moraux, et plus conscience joyeuse d’être
admis par grâce à participer au dynamisme de l’amour du Cœur de Dieu pour le
monde. On devrait bannir de notre pensée pour toujours l’idée que la
consécration religieuse est une limitation, une source de conflit ou que c’est
simplement un instrument efficace ajouté à la mission. La consécration se situe
au cœur même de la mission, parce que c’est dans la consécration que les
missionnaires sont constitués par grâce expression personnelle du don, le plus
gratuit, libre, désintéressé, tenace, dans la mesure où il prend la forme et
l’être du Cœur du Christ et de la croix. C’est dans les motivations les plus
profondes de la personne qu’il y a le don qui sauve et donc c’est dans les
trois vœux que tout est reconduit à l’unicité de la personne »[8].
Chacun de nous a sa croix
personnelle: ses propres limites physiques, morales et spirituelles qui
l’accompagnent, la maladie ou la vieillesse qui nous empêche d’agir, le péché
qui exige une lutte et une conversion continuelle. Le missionnaire porte cela
chaque jour et, en plus, le poids de trois vœux pour le perfectionnement
desquels il faut toujours lutter. Ce qui pèse le plus à l’un, c’est la
solitude, à l’autre le partage des biens. Pour un autre la dépendance absolue
brime ce qui lui semble le meilleur de lui-même et le maintient dans une sorte
d’inaction. Chaque missionnaire rencontre une de ces croix ou une autre encore
et doit la porter seul avec Dieu. En tout cela, il apprend davantage à renoncer
à soi-même pour l’amour du christ, pour lui être configuré et ressembler à son
saint fondateur. En effet, pour Daniel Comboni, «une mission ardue et
laborieuse (…) ne peut pas vivre d’apparence, ni avec des bigots remplis
d’égoïsme et imbus d’eux-mêmes»[9].
Une autre dimension est
celle de la croix communautaire. Les confrères et consœurs sont notre joie et notre tourment.
Les différences d’âge, de condition sociale, de nationalité et de culture sont
des richesses. Nul n’en doute. Dans les faits, ces différences peuvent
constituer autant de lances qui nous déchirent le cœur. La vie communautaire ne
va pas de soi. Elle exige un grand esprit d’adaptation et de partage, une lutte
sans merci contre l’individualisme et une capacité illimitée de pardonner et de
recevoir le pardon d’autrui. Cette exigence de l’amour reste la condition sine
qua non de vivre la solidarité et de goûter la communion fraternelle.
Une dernière dimension
est liée au caractère provisoire des Missionnaires qui sont comme des «
serviteurs inutiles » (Lc 17,10). En effet, leur vie est caractérisée aussi par
l’exode et la kénose. Etre toujours prête à partir. Souffrir à cause du
détachement de famille, qui devient problématique dans certaines cultures quand
les parents vieillissent ou si l’on est enfant unique. La mission est non
seulement ad gentes, mais aussi ad extra, ad intra, ad pauperes et ad vitam.
Quelle difficulté n’éprouve-t-on pas de sortir de son milieu socioculturel et
ecclésial pour s’établir dans une terre inconnue où il est impérieux, selon
Jean-Paul II, de « changer de
mentalité et de dépasser les
conditionnements d’origine »[10].
L’exode n’est-il pas toujours une croix ? Il l’a été pour les Israélites qui
passaient pourtant de la servitude à la liberté. Combien de missionnaires n’ont
pas été tentés de regretter les poissons, les oignons, ou les vins de leurs
pays?
Dans cette même
perspective, il faut oublier bien de fois l’expérience acquise ailleurs et
redevenir un petit enfant qui balbutie pour apprendre une langue autre que la
sienne. Dans l’ecclésialité, il faut même « dépendre des autorités locales, qui
peut-être dans notre domaine précis, savent moins que nous »[11].
Sans amour vrai, sans accepter la croix
comme le Fils de l’Homme, cette kénose paraît impossible. En ce sens, que nous
pouvons estimer, le sens combonien de la croix a encore un long chemin à
parcourir à travers tâtonnements et faisant tomber les craintes et les doutes.
De ce fait, on croit que
« la mission chrétienne est encore à ses débuts ». Le Vénérable Jean-Paul II le
disait déjà en ces termes : «La mission
ad gentes a devant elle une tâche immense qui n’est certes pas près d’arrivé à
son terme. Au contraire, tant du point de vue numérique, avec l’accroissement
démographique, que du point de vue socioculturel, avec l’apparition de nouveaux
types de relations et de nouveaux contacts comme avec les changements de
situations, elle semble destinée à avoir des horizons encore plus étendus»[12].
A ce stade, cette
spiritualité de la croix glorieuse demeure une interpellation pour nous
aujourd’hui. Quel sens accorder à tant de souffrances, tant de fatigues dont la
majeure partie de l’humanité porte encore le lourd fardeau ? Comment la
proposer à l’Afrique, bénéficiaire du premier amour de nos fondateurs? C’est
toute la question de l’actualité du sens missionnaire de la croix qui est ainsi
posée. En faisant les vœux, c’est cette croix que nous acceptons de vivre et de témoigner de l’amour
du Christ pour son corps qui est l’Eglise et surtout pour les plus pauvres et
les plus abandonnés.
Pour pouvoir vivre tout
cela, il faut que le missionnaire soit un homme ou une femme de prière. Saint Daniel Comboni insiste beaucoup sur ce
point à ses candidats :
« Le missionnaire qui n'aurait pas un fort sentiment de Dieu ... manquerait
d'aptitude pour son ministère, il finira par se trouver dans une espèce de vide
et d’isolement intolérable ... Quand le missionnaire d’Afrique noire a le
cœur réchauffé par le pur amour de Dieu ... en tout évènement il répète avec
une conviction profonde et une vive joie : nous sommes des serviteurs
inutiles ; nous n’avons fait que notre devoir»[13].
Daniel
Comboni a vécu une spiritualité de la croix tellement profonde qu’il ne cessa
de dire : « La voie que Dieu m’a tracée est la Croix. Mais le Christ qui par
l’humaine injustice est mort en Croix, avait la tête haute ; c’est signe
que la croix est une belle chose et une chose juste. Donc, portons-la et en
avant ! »[14].
Dans
un rapport à la Propagande de la Foi de Lyon, Daniel Comboni précise :
« Toutes les œuvres
de Dieu, et surtout celles de l’Apostolat Catholique… doivent naître et
croître au pied du Calvaire et doivent
être marquées par la Croix ».[15]
Nos fondateurs ont vu juste. Leurs œuvres ne sont pas mortes; au contraire, comme toutes les
grandes œuvres qui «naissent aux pieds de la croix»[16], elles continuent à vivre
grâce au don de leur propre vie que tant d'hommes et de femmes vivent, eux qui
ont décidé de suivre leurs fondateurs et fondatrices sur le chemin de la
mission ardue et enthousiasmante parmi les peuples qui n’ont pas encore reçu la
foi chrétienne et catholique.
Message du Pape
pour la Journée Mondiale des Missions 2011
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« Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie» (Jn 20, 21).
La recommandation christique « Allez dans le
monde entier, faites des disciples… » (Mt 28, 19), est d’une
actualité telle qu’elle recèle toute la richesse et la complexité de
l’activité missionnaire dans l’Eglise.
En effet, l’annonce incessante de l’évangile
vivifie l’Église, mais aussi sa ferveur, son esprit apostolique, renouvelle
ses méthodes pastorales afin qu’elles soient toujours plus adaptées aux
situations nouvelles – celles qui demandent aussi une nouvelle évangélisation
– et animées de l’élan missionnaire : « En effet, la mission renouvelle
l’Eglise, renforce la foi et l’identité chrétienne, donne un regain
d’enthousiasme et des motivations nouvelles. La foi s’affermit lorsqu’on la
donne ! La nouvelle évangélisation des peuples chrétiens trouvera inspiration
et soutien dans l’engagement pour la mission universelle (JEAN-PAULII,
Redemptoris missio,2).
Allez donc et annoncez
Cet objectif est
continuellement ravivé par la célébration de la liturgie, spécialement de
l’eucharistie, qui se termine toujours par l’évocation du mandat de Jésus
ressuscité aux apôtres : « Allez donc… » (Mt 28,19). La liturgie est toujours
un appel « du monde’ et un nouvel envoi ‘dans le monde’ pour rendre
témoignage de ce que l’on a expérimenté : la puissance salvifique de la
parole de Dieu, la puissance salvifique du mystère pascal du Christ. Tous
ceux qui ont rencontré le Seigneur ressuscité ont ressenti le besoin d’en
donner l’annonce aux autres, comme le firent les deux disciples d’Emmaüs.
Après avoir reconnu le Seigneur à la fraction du pain, « à cette heure même,
ils partirent et s’en retournèrent à Jérusalem. Ils trouvèrent réunis les
Onze et leurs compagnons » et racontèrent ce qui était arrivé en chemin (Lc
24, 33-34)...
A tous
Tous les peuples sont destinataires de l’annonce de l’évangile. L’Église, « par nature est missionnaire, puisqu’elle-même tire son origine de la mission du Fils et de la mission du Saint-Esprit, selon le dessein de Dieu le Père (Concile Vatican II, Ad Gentes, 2). Telle est « la grâce et la vocation de l’Église, son identité la plus profonde. Elle existe pour évangéliser » (Paul VI, Exhortation apostolique Evangelii nuntiandi, 14).
La coresponsabilité de tous
La mission
universelle implique toutes les personnes, tout et toujours. L’évangile n’est
pas un bien exclusif de celui qui l’a reçu, mais est un don à partager, une
bonne nouvelle à communiquer. Et ce don-engagement est confié non seulement à
certains, mais à tous les baptisés, qui sont « une race élue, …une nation
sainte, un peuple acquis (par Dieu) » (1 P 2,9), afin de proclamer ses œuvres
merveilleuses...
Évangélisation globale = évangéliser l’homme
dans sa totalité (évangélisation intégrale).
L’évangélisation est un processus complexe, qui comprend différents éléments : l’animation missionnaire, qui a toujours accordé une attention particulière à la solidarité (soutenir l’Église par les catéchistes, les séminaires, les prêtres, etc).
Le Serviteur de
Dieu, Paul VI, affirmait que dans l’évangélisation, il n’était pas acceptable
que l’on néglige les thèmes concernant la promotion humaine, la justice, la
libération de toute forme d’oppression, tout en respectant, évidemment,
l’autonomie de la sphère politique. Se désintéresser des problèmes temporels
de l’humanité reviendrait à « oublier la leçon qui vient de l’évangile sur
l’amour du prochain souffrant et nécessiteux » (Exhortation apostolique
Evangelii nuntiandi, 31.34),
Ainsi, par la participation coresponsable à la mission de l’Église, le chrétien devient constructeur de la communion, de la paix, de la solidarité que le Christ nous a donnée et collabore à la réalisation du plan salvifique de Dieu pour toute l’humanité. Les défis à relever appellent les chrétiens à cheminer avec les autres et la mission est une partie intégrante de ce cheminement avec tous... |
[1] COMBONI Daniel, Les lettres et les écrits, (traduit en
français de Delphine Burrato, Rome, Direction Générale des Missionnaires
Comboniens, 2000, n. 5448. Cf. MDC, n. 238.
[2] Cf. Perfectae Caritatis, n. 1.
[3] COMBONI Daniel, Op., Cit., n. 6519.
[4] Cf. EDC, n. 3392.
[5] COMBONI Daniel, Les lettres et les écrits, (traduit en
français de Delphine Burrato, Rome, Direction Générale des Missionnaires
Comboniens, 2000, n. 1860.
[6] COMBONI
Daniel, Op., Cit., n. 2702.
[7] COMBONI Daniel, Les lettres et les écrits, (traduit en
français de Delphine Burrato, Rome, Direction Générale des Missionnaires
Comboniens, 2000, n. 6656.
[8] LETTRE
de canonisation de Daniel Comboni, n. 35.
[9] COMBONI Daniel, Les lettres et les écrits, (traduit en
français de Delphine Burrato, Rome, Direction Générale des Missionnaires Comboniens,
2000, n. 6656.
[10]JEAN-PAUL
II, Lettre
encyclique Redemptoris Missio
,
Limete-Kinshasa, Edition Saint Paul
Afrique, 1991, n. 49 ; 53.
[11] PIERLI
Francesco, Nous les héritiers. Spiritualité missionnaire combonienne,
Bibliotheca Comboniana, Rome, 1995, p.136
[12] JEAN-
PAUL II, Op., Cit., n.35
[14]
Cf. MDC, n. 242.
[15] COMBONI Daniel, Op., Cit., n. 5448. Cf. MDC,
n. 238.
[16]COMBONI
Daniel, Op., Cit., n. 5181; 2474.
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