vendredi 3 octobre 2014

Missionnaires comboniens du cœur de Jésus (mccj)

             Daniel Comboni (1831-1881) en est le fondateur des Missionnaires Comboniens du Cœur de Jesus. Dans son plan de 1864, nous notons déjà l’idée centrale de sa mission :
        Ø  l’organisation des centres de formation pour les catéchistes. Il faut « sauver l’Afrique par l’Afrique ».
        Ø  la fondation d’Ecoles professionnelles en Europe, pour aider au recrutement des missionnaires.
        Ø  la fondation de Séminaires en Afrique, pour le recrutement d’un clergé indigène, tout en maintenant la présence de missionnaires étrangers tant que cela serait nécessaire.
        Ø  la fondation d’Ecoles professionnelles pour les jeunes Africains.
        Ø  la collaboration avec l’Europe dont les diocèses doivent fournir une aide matérielle et spirituelle, spécialement en envoyant des prêtres dans les missions : la mission doit être universelle.

1 Comboni Conformé au Bon Pasteur

     Ø  Le Cœur de Jésus et l’amour
            Daniel Comboni veut que ses missionnaires soient « saints et capables» E. 6655.
«Ah ! Ce Cœur béni, qui ne palpite que pour les âmes, qui est une victime éternelle et qui a été transpercé par une lance, sur la Croix (Jn 19, 31-39), est un grand secours pour moi. Je suis heureux, car le Sacré-Cœur de Jésus m'assiste puissamment» E.1732.
«Ce coup se répercutera aussi en Afrique» E.1733.
«Priez et faites prier pour la conversion des âmes les plus délaissées de la terre, les pauvres Noirs d'Afrique Centrale. Le Cœur de Jésus doit épancher davantage son amour dans ceux qui sont encore assis dans les ténèbres et à l'ombre de la mort» E.1736.
 «Nous-mêmes avec nos fidèles de tout le Vicariat Apostolique nous voulons nous recueillir sous l'égide du très aimable Sacré-Cœur de Jésus. Ce Cœur adorable n'a cessé depuis sa formation de battre du plus pur et du plus miséricordieux amour pour les hommes. Il partage son destin avec les pauvres et pardonne aux repentis ; mourant sur la Croix et plein de bonté et de patience, il prie pour ceux qui l'ont crucifié (Lc 23,34); il ressuscite glorieux et envoie les Apôtres prêcher le salut au monde entier» E.3323.
Il vit désormais sur nos autels, prisonnier d'amour et victime de propitiations envers le monde entier. (Jn 6, 34-56) ; E-3324.
 «Nous avons décidé de consacrer tout ce cher Vicariat Apostolique de l'Afrique Centrale au Sacré-Cœur de Jésus. » E.3325.
«Nous sommes profondément convaincu que de ce divin Cœur transpercé, jailliront des torrents de grâces et des fleuves de bénédictions célestes pour ce grand peuple d'Afrique Centrale qui nous est très cher» E.3330.

 

2 Devenir cénacle d’Apôtres, comme le veut Comboni

«Cet Institut devient donc comme un petit cénacle d’Apôtres pour l’Afrique, un point lumineux qui envoie en direction du centre de la Nigrizia autant de rayons qu'il compte de missionnaires zélés et vertueux qui sortent de son sein; ces rayons qui brillent et qui réchauffent à la fois, manifestent nécessairement la nature du Centre d'où ils sont issus. »       E. 2648 «Le missionnaire doit se considérer comme un individu inaperçu au milieu d'ouvriers qui attendent des résultats, non pas de leur travail personnel mais plutôt d’un ensemble et d’une continuité d’œuvres mystérieusement dirigées et utilisées par la Providence.» E. 2700. «Les Missionnaires doivent être saints et capables. Une de ces deux qualités, sans l’autre, a peu de valeur pour celui qui entreprend une carrière apostolique.
Le Missionnaire et la Missionnaire ne peuvent pas aller seuls au paradis. Seuls, ils iront en enfer. Le Missionnaire et la Missionnaire doivent aller au paradis avec les âmes qu’ils auront sauvées. Donc, avant tout il faut qu’ils soient saints, c’est-à-dire complètement étrangers aux péchés, et à l’offense faite à Dieu, et humbles; mais cela ne suffit pas, il faut la charité qui rend les sujets “capables.” Qui s’occupent comme il faut du salut et de la conversion des âmes.» E. 6655-6656.
 Je crois que nous pouvons considérer  «Le Cénacle d’Apôtres» dans notre vie actuelle comme :
     Ø  Une spiritualité.
L’icône de la cène : le «Cénacle» est un groupe de disciples unis entre eux en parfaite fraternité et tous unis au Christ. Le Christ est donc le centre de la fraternité du Cénacle : «Je vous donne un commandement nouveau: vous aimer les uns les autres; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l'amour les uns pour les autres.» (Jn 13, 34-35).
«Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez en mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez en mon amour, comme moi j'ai gardé les commandements de mon Père et je demeure en son amour. Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète. Nul n'a plus grand amour que celui-ci: donner sa vie pour ses amis» (Jn 15. 9-13).
«Vous n'avez qu'un Maître, et tous vous êtes des frères.» (Mt 23, 8…12).
Pendant la cène, Jésus promet l’Esprit  (Jn 14, 16-17.26 ; 16, 7-15), qui viendra le jour de Pentecôtes, quand les Apôtres se trouvent réunis au même lieu. La communauté réunie au Cénacle vient enrichie par le Don de l’Esprit Saint (Ac 2, 1ss) ; Rv. 37.
Lors de la cène, Jésus prie pour les Apôtres et pour tout le monde (Lc 22, 31 ; Jn 17).
     Ø  Un «style de vie».
Ce style de vie, cette façon d’être et d’agir devient un modèle pour notre société. Dans la société actuelle manque l’interaction. Chacun cherche à immerger individuellement pour acquérir sa place dans le monde, sans se soucier  des autres. Dans le cénacle, chacun s’efface pour faire émerger l’autre. C’est important l’esprit de service :
«Comprenez-vous ce que je vous ai fait? Vous m'appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Car c'est un exemple que je vous ai donné, pour que vous fassiez, vous aussi, comme moi j'ai fait pour vous. En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n'est pas plus grand que son maître, ni l'envoyé plus grand que celui qui l'a envoyé.  Sachant cela, heureux êtes-vous, si vous le faites. (Jn 13,12-17 ;  Mc 10, 35-40).
     Ø  Une méthodologie : Evangéliser comme communauté
            «Il appelle à lui les Douze et il se mit à les envoyer en mission deux à deux, en leur donnant pouvoir sur les esprits impurs… Etant partis, ils prêchèrent qu'on se repentît; et ils chassaient beaucoup de démons et faisaient des onctions d'huile à de nombreux infirmes et les guérissaient» Mc 6,13).
«Après cela, le Seigneur désigna 72 autres et les envoya deux par deux en avant de lui dans toute ville et tout endroit où lui-même devait aller» (Lc.10, 1).
C’est à partir de la communauté qu’on évangélise ; c’est au nom de la communauté que le disciple se présente pour annoncer l’évangile et promouvoir la libération intégrale de la personne humaine (RV. 36 ; 68 ; 70 ; 84 ; AC 1991, 28-33. Ac 13, 1-3).

3 «Régénération de l’Afrique par l’Afrique elle-même »

         Ø    Réalisation concrète :
 «Le nouveau Plan pour la Régénération de l’Afrique consiste à créer un nombre convenable d’établissements des deux sexes, que l’on placera sur tout le pourtour de l’Afrique, dans les endroits les plus convenables, aussi rapprochés que possible de l’intérieur, et dont le climat puisse convenir également aux Européens et aux indigènes, pourvu qu’on y jouisse d’une sécurité suffisante et qu’on y trouve quelques germes de civilisation» E.824.
     Ø  Pour un développement intégral :
 «La corporation des jeunes Africains, formée des individus que l’on aura jugés les plus capables de coopérer à la grande œuvre, comprendra :
1. Des catéchistes qui auront reçu une connaissance plus étendue des sciences sacrées.
2. Des maîtres instruits, autant que possible, dans les sciences de première nécessité, les plus appropriées aux habitants de l’intérieur de l’Afrique.
3. Des ouvriers et artisans à qui l’on donnera la connaissance pratique des arts et des métiers les plus utiles dans les régions du centre de la péninsule.
Ils formeront d’habiles et vertueux agriculteurs, des chirurgiens, des infirmiers, des menuisiers, des tailleurs, des tanneurs, des serruriers, des maçons, des cordonniers, etc.
Cette corporation des ouvriers formera en outre d’honnêtes marchands qui exerceront le commerce des articles nationaux et étrangers les plus nécessaires aux divers besoins de la vie, pour ouvrir peu à peu dans l’intérieur des terres une source de prospérité qui relève les peuples de la Nigrizia… jusqu’à la condition des peuples civilisés. Ces éléments de l’industrie indigène pourront, sans doute, fournir plus tard les moyens matériels propres à maintenir le développement des missions catholiques dans l’Afrique Centrale» E.833.
  Ø  Valorisation de la femme :
«La corporation des jeunes filles formée également des sujets les plus aptes à faire atteindre le but que l’on se propose, comprendra :
1. Des institutrices aussi instruites qu’il sera possible sur la religion et la morale chrétiennes, afin qu’elles puissent en répandre les principes et la pratique chez des femmes dont la position est si dégradée, et de qui dépend en grande partie, la régénération de la grande famille des Africains.
2. Des maîtresses de maison, de bonnes ménagères qui apprendront aux jeunes filles à lire, à écrire, à tenir les comptes, à filer, à coudre, à tisser, à soigner les malades, à exercer, tous les arts et les professions propres aux femmes, et les plus utiles aux habitants de la Nigrizia» E.834.
  Ø  Pour l’épanouissement du Christianisme :
«…catéchistes…le sacerdoce…Ordre religieux» E.836. «…Filles de la Charité… l’élite des femmes,… diriger les écoles de jeunes filles» E.837 «clergé indigène,… catéchistes,… maîtres,…artisans,…institutrices…ménagères, …familles catholiques, et ensuite des sociétés chrétiennes pleines d’avenir…» E.838.
«Dans la section des missionnaires indigènes,… des sujets intelligents,… mettre à profit leurs talents, fonder de petites universités théologiques et scientifiques » E.842 «écoles professionnelles,… instruction plus développée, tout en améliorant le sort matériel pour y introduire et enraciner solidement la Foi chrétienne» E.843 «petits séminaires» E.846.

4 Les Saints Apôtres et missionnaires

Dans les Écrits de Comboni reviennent avec beaucoup de fréquence les noms de certains saints, à la protection desquels le Fondateur confie l’institut et chez qui il voit incarnés les dimensions essentielles de sa spiritualité missionnaire.
Saint Pierre, Saint Paul et Saint François Xavier, modèles de zèle apostolique, d’audace et de dévouement total à la cause missionnaire ; Saint Pierre Claver, exemple de dévouement pour les «plus pauvres et abandonnés» ; les Saints Mages, les premiers convertis ; les martyres africains, indication d’un choix préférentielle pour la première évangélisation et pour le continent africain ; Sainte. Marguerite Marie Alacoque, expression de la dimension contemplative de la vie missionnaire» (RF.67).
La grâce du Seigneur Jésus Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint Esprit soient avec vous tous!(2Co.13, 13).
Les débuts des Missionnaires Comboniens du Cœur de Jésus sont essentiellement d’aspiration séculière. Daniel Comboni avait lui-même privilégié une société de vie apostolique. Mais il ne fit pas une œuvre personnelle; car l’œuvre doit être Catholique. Ses compagnons et autres collaborateurs détermineront après lui l’orientation religieuse de ses missionnaires. Si à l’origine, les Missionnaires Comboniens ont eu de la résistance par rapport à l’orientation  religieuse, c’est parce que Daniel Comboni lui – même ne l’a jamais voulu ; ce qui explique les oppositions historiques que l’on relève  entre les missionnaires Comboniens et les nouveaux religieux. Les Missionnaires Comboniens du Cœur de Jésus (MCCJ)  ont subi aussi une très grande influence  jésuite du point de vue  de leur formation spirituelle ; ce qui facilitera plus tard la forme religieuse prise par l’Institut.

Notons toutefois le caractère éclectique (mélangé) de la  spiritualité combonienne qui s’est élaborée au fil des années en puisant en plusieurs sources lui permet aujourd’hui de viser l’intégrité de la personne. De nos jours, peut-on observer encore chez les MCCJ un problème  d’identité ? Le problème d’identité semble obvie à la nature même de l’institut,  ses effets se ressentent moins au fil des années, une stabilisation progressive est observable de génération à génération et à mesure que l’institut s’implante dans les nouvelles aires culturelles, et le XVIe chapitre général de 2009, montre ce long chemin en passant « Du plan de Comboni au plan des Comboniens ». De nos jours, les Comboniens sont dans les continents comme de bon soldats du Christ.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire