INTRODUCTION
« Par le baptême, tous les
fidèles participent au sacerdoce du Christ ; c’est le sacerdoce commun des
fidèles. Sur la base de ce sacerdoce commun et pour son service existe une
autre participation à la mission du Christ : le sacerdoce ministériel. Il
est conféré par le sacrement de l’Ordre, dont la tâche est de servir au nom et
en la personne du Christ-Tête au milieu de la communauté »[1] .
Si par le baptême tous les fidèles accèdent au sacerdoce commun, il n’en est
pas le cas pour le sacerdoce ministériel. Ce denier n’est réservé qu’à une
catégorie de gens, les mis à part ; en plus aux hommes seuls.
Or, « l’univers ecclésial, on le sait n’est pas l’apanage des seuls
hommes. Partout à travers le monde entier, les femmes font du bénévolat dans
l’Eglise ; elles participent plus que les hommes et sont toujours
disponibles voire promptes au service. [Si tel est le cas], comment [alors]
opposer des réserves discutables pour l’ordination des femmes ? »[2].
Une telle question, est l’une
« parmi les nombreuses […] que soulève actuellement le féminisme […].
Plusieurs voix s’élèvent pour ou contre une telle réclamation »[3].
Notons par ailleurs que, cette
question avait déjà défrayé la chronique au cours de l’histoire de l’Eglise, et
a d’ailleurs déjà trouvé réponse. Laquelle alors ? En d’autres termes,
quelle est la position du magistère de l’Eglise à ce propos ? Telle est la
question qui nous préoccupe et à la quelle nous donnerons réponse dans les
lignes qui suivent. Et pour mener à bien notre travail, nous exposerons dans un
premier temps les raisons fondamentales qu’avance le magistère de l’Eglise a
propos de la non-admission des femmes au sacerdoce ministériel. Dans le
deuxième moment, nous démontrerons que cette exclusion est loin d’être une
discrimination, moins encore une méconnaissance de la dignité des femmes. Tel
s’annonce notre fil conducteur.
1. DE LA NON- ADMISSION DES FEMMES AU
SACERDOCE MINISTERIEL
La
Position de magistère de l’Eglise, en ce qui concerne le sacerdoce des femmes,
est belle et bien claire.
Le Pape Jean Paul II, dans sa lettre
apostolique, Ordinatio sacerdotalis
notait : « L’ordination sacerdotale, par laquelle est transmise la
charge, confiée par le Christ à ses Apôtres, d’enseigner, de sanctifier et de
gouverner les fidèles, a toujours été, dans l’Eglise catholique depuis
l’origine, exclusivement réservée à des hommes »[4].
Dire depuis l’origine, signifie que la tradition remonte à Jésus
lui-même qui est à l’origine de son
épouse chérie qu’est l’Eglise. En fait, L.G souligne que « le Christ, que
le Père a sanctifié et envoyé dans le monde (Cf. Jn 10, 36), a rendu
participants de sa consécration et de sa mission les Apôtres et, par eux, les
évêques, leurs successeurs : ceux-ci à leur tour ont légitimement transmis
dans l’Eglise, selon divers degrés et à des sujets différents, la charge
pastorale qui leur incombait »[5].
Bien plus, l’Ecriture Sainte qu’est l’âme même de toute la théologie et de la
tradition, montre que Jésus, en choisissant les douze Apôtres, l’a fait
librement et selon le dessein éternel de son Père, en union avec l’Esprit Saint[6].
Et Jean Paul II de renchérir dans Mulieris
dignitatem « en n’appelant que
des hommes à être ses Apôtres, le Christ a agi d’une manière totalement libre
et souveraine »[7].
Il ressort de ceci que, le choix de
seuls hommes au sacerdoce s’origine dans le choix de Jésus lui-même, des Apôtres.
Le Pape Paul VI dans sa réponse à la Lettre du Dr. Frederick Donald Coggan, sur
le ministère sacerdotal des femmes, notait : « [L’Eglise catholique]
tient que l’ordination sacerdotale des femmes ne saurait être acceptée, pour
des raisons fondamentales. Ces raisons sont notamment : l’exemple,
rapporté par la Sainte Ecriture, du Christ qui a choisi ses Apôtres uniquement
parmi les hommes ; la pratique constante de l’Eglise qui a imité le Christ
en ne choisissant que des hommes, et son magistère vivant qui, de manière continue,
a soutenu que l’exclusion des femmes du sacerdoce est en accord avec le plan de
Dieu sur l’Eglise »[8].
Cette affirmation est développée davantage dans la déclaration inter Insigniores de la congrégation
pour la doctrine de la foi.
Par ailleurs, si la Vierge Marie
elle-même, Mère de Dieu, n’avait jamais reçu de son vivant la mission
spécifique des Apôtres, ni du sacerdoce ministériel, à plus forte raison, les
autres femmes ?
Cependant, nous pouvons nous
demander, eu égard à cette exclusion radicale, si les femmes ne valent pas dans
l’Eglise ?
2.
DE LA SOUS ESTIMATION OU DE LA DEVALORISATION ?
Le Pape Jean Paul II répond à
cette question dans sa Lettre apostolique Ordinatio
Sacerdotalis. Il dit en effet, « […] la non-admission des femmes à l’ordination
sacerdotale ne peut pas signifier qu’elles auraient une dignité moindre ni
qu’elles seraient l’objet d’une discrimination ; mais c’est l’observance
fidèle d’une disposition qu’il faut attribuer à la sagesse du Seigneur de l’univers »[9].
En outre, la présence et le rôle que
jouent les femmes dans la vie de l’Eglise demeurent d’une importance capitale.
La déclaration Inter insingiores,
souligne que « l’Eglise souhaite que les femmes chrétiennes prennent pleinement
conscience de la grandeur de leur mission : leur rôle sera capital
aujourd’hui, aussi bien pour le renouvellement et l’humanisation de la société
que pour la découverte, parmi les
croyants, du vrai visage de l’Eglise »[10].
Bien
plus, la Sainte Ecriture, voire l’histoire entière de l’Eglise, soulignent
l’une et l’autre l’apport et l’engagement des femmes qui furent de véritables
disciples et témoins du Christ. Tant au niveau familial, professionnel que dans
la consécration totale au service de Dieu et de l’Evangile.
Il
revient donc à dire que cette exclusion ne supprime en rien l’apport, le rôle,
voire la dignité des femmes au sein de l’Eglise.
CONCLUSION
En
définitive, il était question pour nous de tirer au clair la position du
magistère de l’Eglise en ce qui concerne la non-admission des femmes au
sacerdoce ministériel.
En effet, nous sommes partis du
constat selon lequel, tout chrétien, tout baptisé, participe au sacerdoce commun.
Cependant, le sacerdoce ministériel n’est réservé qu’à une poignée de mis à
part, les hommes seuls en plus. Cette exclusion, avons-nous démontré, s’origine
en Jésus Christ lui-même, la Tête de l’Eglise. Celle-ci, au cours de
l’histoire, est restée fidèle à la pratique de son Maitre, Jésus Christ.
Parcourant quelques documents du Magistère portant sur ladite problématique,
nous résumons[11]
en ces termes, les raisons fondamentale de cette exclusion :
*De
son vivant, Jésus n’a pas choisi et désigné une seule femme parmi les Apôtres.
*Après
la résurrection du Christ, les douze n’ont pas coopté une femme parmi eux pour
remplacer Judas Iscariote.
*
La tradition n’a jamais accordé une quelconque prédilection aux femmes.
*
Jésus était un homme, or un prêtre est un alter
Christus.
*
La Vierge Marie, Mère de Jésus, n’a pas non plus appartenue au groupe des Apôtres,
moins encore Marie de Madeleine.
Bref, le sacerdoce ministériel est
et demeure l’apanage de seuls hommes. Le C.E.C note : « seul un
homme (vir) baptisé reçoit validement
l’ordination sacrée »[12].
BIBLIOGRAPHIE
Ø Bible
Bible
de Jérusalem, Nouvelle édition revue et augmentée, Cerf, 2001.
Ø Documents du Magistère
Catéchisme
de l’Eglise Catholique, Médiaspaul, Kinshasa, 1994, 676 p.
Constitution
dogmatique Lumen Gentium.
Déclaration
Inter insigniores, no 6 : AAS
69(1977).
JEAN-PAUL
II, Lettre apostolique Mulieris
dignitatem, 15 Aout 1988.
JEAN-PAUL
II, Lettre apostolique ordinatio
sacerdotalis, 22 Mai 1994.
PAUL
VI, Réponse à la Lettre de Sa grâce le Très Révérend Dr. Frederick Donald
Coggan, Archevêque de Cantorbery, sur le ministère sacerdotal des femmes, 30
Novembre 1975 : AAS 68(1976).
Ø Autres ouvrages
LUYEYE
LUBOLOKO François, Les sacrements dans
l’Eglise catholique. Approche théologique et pastorale, médiaspaul,
Kinshasa, 2OO2, 80 p.
MPIMPA
FIAMBA Nestor, La conception de la femme dans la pensée de JEAN-PAUL II, Cep,
Kinshasa, 2005, 37 p.
[1]
François LUYEYE LUBOLOKO, Les sacrements
dans l’Eglise catholique. Approche théologiques et pastorale, médiaspaul,
Kinshasa, 2OO2, p. 57.
[2]
Nestor MPIMPA FIAMBA, La conception de la femme dans la pensée de JEAN-PAUL II,
Cep, Kinshasa, 2005, p.29.
[3] Ibidem, p. 28.
[4] JEAN-PAUL
II, Lettre apostolique ordinatio
sacerdotalis, 22 Mai 1994, no
1.
[5] Cf. Constitution dogmatique Lumen Gentium, no
28.
[6] Cf. Mc.
3,13-14 : « Puis il gravit la montagne et il appelle à lui ceux qu’il
voulait. Ils vinrent à lui, et il en institua Douze pour être ses compagnons et
pour les envoyer prêcher ». Jn. 6,70 : « Jésus leur
répondu : n’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les douze ? ».
Ac. 1, 2 : « […] jusqu’au jour où, après avoir donné ses
instructions aux apôtres qu’il avait choisis sous l’action de l’Esprit
Saint,[…] ».
[7] JEAN-PAUL
II, Lettre apostolique Mulieris
dignitatem, 15 Aout 1988, no 26.
[8]
PAUL VI, Réponse à la Lettre de Sa grâce le Très Révérend Dr. Frederick Donald
Coggan, Archevêque de Cantorbery, sur le ministère sacerdotal des femmes, 30
Novembre 1975 : AAS 68(1976) pp.599-600.
[9] JEAN-PAUL
II, Ordinatio sacerdotalis, Op. Cit.
No 3.
[10]
Congrégation pour la doctrine de la foi, Déclaration Inter insigniores, no 6 : AAS 69(1977), pp.
115-116.
[11]
Cf. Nestor MPIMPA FIAMBA, La conception
de la femme dans la pensée de JEAN-PAUL II, Op. Cit. p. 30.
[12] Cf.
Catéchisme de l’Eglise Catholique, No 1577.
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