samedi 9 juin 2012


INTRODUCTION
            « Par le baptême, tous les fidèles participent au sacerdoce du Christ ; c’est le sacerdoce commun des fidèles. Sur la base de ce sacerdoce commun et pour son service existe une autre participation à la mission du Christ : le sacerdoce ministériel. Il est conféré par le sacrement de l’Ordre, dont la tâche est de servir au nom et en la personne du Christ-Tête au milieu de la communauté »[1] . Si par le baptême tous les fidèles accèdent au sacerdoce commun, il n’en est pas le cas pour le sacerdoce ministériel. Ce denier n’est réservé qu’à une catégorie de gens, les mis à part ; en plus aux hommes seuls. Or, «  l’univers ecclésial, on le sait n’est pas l’apanage des seuls hommes. Partout à travers le monde entier, les femmes font du bénévolat dans l’Eglise ; elles participent plus que les hommes et sont toujours disponibles voire promptes au service. [Si tel est le cas], comment [alors] opposer des réserves discutables pour l’ordination des femmes ? »[2].
            Une telle question, est l’une « parmi les nombreuses […] que soulève actuellement le féminisme […]. Plusieurs voix s’élèvent pour ou contre une telle réclamation »[3].
            Notons par ailleurs que, cette question avait déjà défrayé la chronique au cours de l’histoire de l’Eglise, et a d’ailleurs déjà trouvé réponse. Laquelle alors ? En d’autres termes, quelle est la position du magistère de l’Eglise à ce propos ? Telle est la question qui nous préoccupe et à la quelle nous donnerons réponse dans les lignes qui suivent. Et pour mener à bien notre travail, nous exposerons dans un premier temps les raisons fondamentales qu’avance le magistère de l’Eglise a propos de la non-admission des femmes au sacerdoce ministériel. Dans le deuxième moment, nous démontrerons que cette exclusion est loin d’être une discrimination, moins encore une méconnaissance de la dignité des femmes. Tel s’annonce notre fil conducteur.
1. DE LA NON- ADMISSION DES FEMMES AU SACERDOCE MINISTERIEL
            La Position de magistère de l’Eglise, en ce qui concerne le sacerdoce des femmes, est belle et bien claire.
            Le Pape Jean Paul II, dans sa lettre apostolique, Ordinatio sacerdotalis notait : «  L’ordination sacerdotale, par laquelle est transmise la charge, confiée par le Christ à ses Apôtres, d’enseigner, de sanctifier et de gouverner les fidèles, a toujours été, dans l’Eglise catholique depuis l’origine, exclusivement réservée à des hommes »[4].
            Dire depuis l’origine, signifie que la tradition remonte à Jésus lui-même qui est à l’origine de  son épouse chérie qu’est l’Eglise. En fait, L.G souligne que «  le Christ, que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde (Cf. Jn 10, 36), a rendu participants de sa consécration et de sa mission les Apôtres et, par eux, les évêques, leurs successeurs : ceux-ci à leur tour ont légitimement transmis dans l’Eglise, selon divers degrés et à des sujets différents, la charge pastorale qui leur incombait »[5]. Bien plus, l’Ecriture Sainte qu’est l’âme même de toute la théologie et de la tradition, montre que Jésus, en choisissant les douze Apôtres, l’a fait librement et selon le dessein éternel de son Père, en union avec l’Esprit Saint[6]. Et Jean Paul II de renchérir dans Mulieris dignitatem « en  n’appelant que des hommes à être ses Apôtres, le Christ a agi d’une manière totalement libre et souveraine »[7].
            Il ressort de ceci que, le choix de seuls hommes au sacerdoce s’origine dans le choix de Jésus lui-même, des Apôtres. Le Pape Paul VI dans sa réponse à la Lettre du Dr. Frederick Donald Coggan, sur le ministère sacerdotal des femmes, notait : « [L’Eglise catholique] tient que l’ordination sacerdotale des femmes ne saurait être acceptée, pour des raisons fondamentales. Ces raisons sont notamment : l’exemple, rapporté par la Sainte Ecriture, du Christ qui a choisi ses Apôtres uniquement parmi les hommes ; la pratique constante de l’Eglise qui a imité le Christ en ne choisissant que des hommes, et son magistère vivant qui, de manière continue, a soutenu que l’exclusion des femmes du sacerdoce est en accord avec le plan de Dieu sur l’Eglise »[8]. Cette affirmation est développée davantage dans la déclaration inter Insigniores de la congrégation pour la doctrine de la foi.
            Par ailleurs, si la Vierge Marie elle-même, Mère de Dieu, n’avait jamais reçu de son vivant la mission spécifique des Apôtres, ni du sacerdoce ministériel, à plus forte raison, les autres femmes ?
            Cependant, nous pouvons nous demander, eu égard à cette exclusion radicale, si les femmes ne valent pas dans l’Eglise ?
2. DE LA SOUS ESTIMATION OU DE LA DEVALORISATION ? 
            Le Pape Jean Paul II  répond à cette question dans sa Lettre apostolique Ordinatio Sacerdotalis. Il dit en effet, « […] la  non-admission des femmes à l’ordination sacerdotale ne peut pas signifier qu’elles auraient une dignité moindre ni qu’elles seraient l’objet d’une discrimination ; mais c’est l’observance fidèle d’une disposition qu’il faut attribuer à la sagesse du Seigneur de l’univers »[9].
            En outre, la présence et le rôle que jouent les femmes dans la vie de l’Eglise demeurent d’une importance capitale. La déclaration Inter insingiores, souligne que « l’Eglise souhaite que les femmes chrétiennes prennent pleinement conscience de la grandeur de leur mission : leur rôle sera capital aujourd’hui, aussi bien pour le renouvellement et l’humanisation de la société que pour  la découverte, parmi les croyants, du vrai visage de l’Eglise »[10].
Bien plus, la Sainte Ecriture, voire l’histoire entière de l’Eglise, soulignent l’une et l’autre l’apport et l’engagement des femmes qui furent de véritables disciples et témoins du Christ. Tant au niveau familial, professionnel que dans la consécration totale au service de Dieu et de l’Evangile.
Il revient donc à dire que cette exclusion ne supprime en rien l’apport, le rôle, voire la dignité des femmes au sein de l’Eglise.



CONCLUSION                                              
En définitive, il était question pour nous de tirer au clair la position du magistère de l’Eglise en ce qui concerne la non-admission des femmes au sacerdoce ministériel.
            En effet, nous sommes partis du constat selon lequel, tout chrétien, tout baptisé, participe au sacerdoce commun. Cependant, le sacerdoce ministériel n’est réservé qu’à une poignée de mis à part, les hommes seuls en plus. Cette exclusion, avons-nous démontré, s’origine en Jésus Christ lui-même, la Tête de l’Eglise. Celle-ci, au cours de l’histoire, est restée fidèle à la pratique de son Maitre, Jésus Christ. Parcourant quelques documents du Magistère portant sur ladite problématique, nous résumons[11] en ces termes, les raisons fondamentale de cette exclusion :
*De son vivant, Jésus n’a pas choisi et désigné une seule femme parmi les Apôtres.
*Après la résurrection du Christ, les douze n’ont pas coopté une femme parmi eux pour remplacer Judas Iscariote.
* La tradition n’a jamais accordé une quelconque prédilection aux femmes.
* Jésus était un homme, or un prêtre est un alter Christus.
* La Vierge Marie, Mère de Jésus, n’a pas non plus appartenue au groupe des Apôtres, moins encore Marie de  Madeleine.
            Bref, le sacerdoce ministériel est et demeure l’apanage de seuls hommes. Le C.E.C note : «  seul un homme (vir) baptisé reçoit validement l’ordination sacrée »[12].



BIBLIOGRAPHIE
Ø  Bible

Bible de Jérusalem, Nouvelle édition revue et augmentée, Cerf, 2001.

Ø  Documents du Magistère

Catéchisme de l’Eglise Catholique, Médiaspaul, Kinshasa, 1994, 676 p.

Constitution dogmatique Lumen Gentium.

Déclaration Inter insigniores, no 6 : AAS 69(1977).

JEAN-PAUL II, Lettre apostolique Mulieris dignitatem, 15 Aout 1988.

JEAN-PAUL II, Lettre apostolique ordinatio sacerdotalis, 22 Mai 1994.

PAUL VI, Réponse à la Lettre de Sa grâce le Très Révérend Dr. Frederick Donald Coggan, Archevêque de Cantorbery, sur le ministère sacerdotal des femmes, 30 Novembre 1975 : AAS 68(1976).

Ø  Autres ouvrages

LUYEYE LUBOLOKO François, Les sacrements dans l’Eglise catholique. Approche théologique et pastorale, médiaspaul, Kinshasa, 2OO2, 80 p.
MPIMPA FIAMBA Nestor, La conception de la femme dans la pensée de JEAN-PAUL II, Cep, Kinshasa, 2005, 37 p.




[1] François LUYEYE LUBOLOKO, Les sacrements dans l’Eglise catholique. Approche théologiques et pastorale, médiaspaul, Kinshasa, 2OO2, p. 57.
[2] Nestor MPIMPA FIAMBA, La conception de la femme dans la pensée de JEAN-PAUL II, Cep, Kinshasa, 2005, p.29.
[3] Ibidem, p. 28.
[4] JEAN-PAUL II, Lettre apostolique ordinatio sacerdotalis, 22 Mai 1994, n 1.
[5] Cf.  Constitution dogmatique Lumen Gentium, no 28.
[6] Cf. Mc. 3,13-14 : « Puis il gravit la montagne et il appelle à lui ceux qu’il voulait. Ils vinrent à lui, et il en institua Douze pour être ses compagnons et pour les envoyer prêcher ». Jn. 6,70 : « Jésus leur répondu : n’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les douze ? ». Ac. 1, 2 : « […] jusqu’au jour où, après avoir donné ses instructions aux apôtres qu’il avait choisis sous l’action de l’Esprit Saint,[…] ».
[7] JEAN-PAUL II, Lettre apostolique Mulieris dignitatem, 15 Aout 1988, no 26.
[8] PAUL VI, Réponse à la Lettre de Sa grâce le Très Révérend Dr. Frederick Donald Coggan, Archevêque de Cantorbery, sur le ministère sacerdotal des femmes, 30 Novembre 1975 : AAS 68(1976) pp.599-600.
[9] JEAN-PAUL II, Ordinatio sacerdotalis, Op. Cit. No 3.
[10] Congrégation pour la doctrine de la foi, Déclaration Inter insigniores, no 6 : AAS 69(1977), pp. 115-116.
[11] Cf. Nestor MPIMPA FIAMBA, La conception de la femme dans la pensée de JEAN-PAUL II, Op. Cit. p. 30.
[12] Cf. Catéchisme de l’Eglise Catholique, No 1577.

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