Introduction
A
la question de savoir, si l’on peut
établir un rapport entre Catholiques et les autres chrétiens, le constat est
que l’on s’est plus donné aux débats œcuméniques, alors qu’il faut penser
autrement les autres religions. C’est dans cette optique que la déclaration Nostra Aetate préconise une nouvelle
attitude de l’Eglise vis-à-vis des autres croyants. En bref, on peut affirmer
qu’on ne peut pas nier la pluralité religieuse.
1- Les religions dans la Bible et
selon les Pères de l’Eglise
a
– Dans l’Ancien Testament, on note un monothéisme, c'est-à-dire que les Juifs
adorent le vrai Dieu selon eux, sans toutefois ignorer que les autres peuples
ont leurs propres dieux. Ainsi dans l’Ancien Testament, nous avons deux
positions. D’une part, nous avons des textes qui invitent à l’ouverture au
monde païen en considérant que ce monde fait partie de la révélation divine, et
d’autre part, les textes dénoncent l’idolâtrie des païens (cf. Is 41, 29 ;
45, 21…).
b
– Dans le Nouveau Testament, nous notons dans Ac 17, 22, Paul qui fait un discours positif sur le
monde païen, et dans 1Cor 8, 10.27-30, Paul montre que les religions païennes
sont considérer comme des idolâtries.
c
– Dans la période des Pères, on constate que ces derniers ont méconnu le défi
de la pluralité religieuse. Selon eux, le Christianisme s’impose comme l’unique
religion qui est l’achèvement du Judaïsme. Ainsi, St. Augustin reconnait
l’élection d’Israël comme le peuple far, le peuple témoin pour toute
l’humanité. Mais il relativise ce rôle par rapport à l’évènement Jésus-Christ.
En bref, les Pères de l’Eglise nous suggèrent des méthodes pour approcher les
autres. Toutefois, le Christianisme demeure la religion cosmique et totale.
2 – Les religions dans
l’enseignement du Magistère (Concile Vatican II)
Notons
que la perspective du Concile Vatican II est avant tout pastorale que
doctrinale. Son souci est de résoudre la question juive avant d’aborder toutes
les autres religions du monde. Ainsi, dans Dignitatis
Hominis n°1, l’Eglise reconnait la dignité de conscience, le droit de la
personne d’agir en vertu de ses propres options et en toute responsabilité.
Aucune personne ne peut être contrainte dans sa dimension religieuse. De plus,
pour les Pères conciliaires, il y a une Vraie et Unique Religion qui subside
dans l’Eglise Catholique et Apostolique à laquelle le Seigneur à confié le
mandat (cf. D.H 1§ 1).
a
– Dans Nostra Aetate, on note une origine commune et un destin commun de tous
les hommes, les différentes religions non chrétiennes, les musulmans, les juifs
et la fraternité universelle et dans Gaudium
et Spes no 22, par 5, on constate que l’Eglise reconnaît et
admet la possibilité du salut des fidèles appartenant aux autres traditions
religieuses.
b
– Les Papes et le défi de l’altérité
*Le
Pape Paul VI s’inscrit dans le Concile Vatican II pour promouvoir le dialogue
inter-religieux (lettre encyclique Ecclesiam Suam, Exhortation apostolique
Evangeli Nutiandi). Pour lui, les religions ne sont pas d’égale valeur. Il
affirme que le Christianisme est la vraie et unique religion, mais cela ne
signifie pas que les autres traditions religieuses n’ont pas de valeur morale
et spirituelle (E.S 112).
*Le
Pape Jean Paul II est considéré comme le Pape du dialogue. Le Pape insiste sur
la présence active de l’Esprit Saint dans la vie de l’Eglise des non chrétiens
(Redemptor Hominis), et que les
autres religions ne sont pas sans Dieu (Dominum
Vivificantem). Enfin, le Pape nous rappelle que ce n’est pas seulement les
chrétiens qui vont dialoguer avec les autres religions, mais que ces derniers
dialoguent entre eux-mêmes.
*Le
Pape Benoit XVI inscrit la réflexion au cœur de la rencontre entre les
religions. Son apport est de restituer la place de la raison dans la foi.
*Le
Pape François milite pour le dialogue dans la simplicité et dans l’humilité.
3 – Nécessité et urgence du
dialogue inter religieux.
a
- Le fondement théologique du dialogue :Le mystère de l’unité : Nostra Aetate affirme l’unité de la
communauté humaine, l’action et la présence universelle de l’Esprit Saint :
l’autre n’est pas un déficit spirituel ou religieux et l’universalité du règne
de Dieu : l’autre est aussi citoyen et membre du règne de Dieu.
b
- les conditions du dialogue : Respect mutuel, parité des partenaires, humilité,
ne pas renoncer à sa propre identité religieuse, ne pas occulter les
différences.
c
- les lieux ou formes du dialogue : Le dialogue dans la vie (vivre
ensemble), le dialogue des œuvres (les défis du temps et de la société: Moi
Charlie), le dialogue spirituel :
partage de l’expérience spirituelle, le dialogue des experts :
connaissances mutuelles de nos patrimoines religieux.
d
- Les fruits du dialogue : Une meilleure connaissance de soi, l’appel à la
conversion, enrichissement réciproque
Conclusion
Le
débat sur les religions demeure un thème majeur de nos jours. Ainsi, le vrai
missionnaire, l’authentique, c’est le témoin. Dupuis aura raison de nous
rappeler que : « être chrétien n’est pas un privilège mais une
responsabilité ». Enfin, ce cours a le mérite de me donner les bases pour
comprendre ma religion et ma relation avec les autres religions.
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