mardi 10 mars 2015

Dominus Iesus

Dominus Iesus est une déclaration de la congrégation pour la doctrine de la foi sur l’unicité et l’universalité salvifique de Jésus-Christ et de l’Eglise. Dans cette déclaration, l’Eglise veut proclamer et éclairer certaines vérités de la foi vis-à-vis  de quelques réflexions erronées voir même relativistes des vérités de la foi. Elle attend remédier à la mentalité relativiste toujours plus rependue. Cette déclaration n’entend pas traiter organiquement la problématique de l’unicité et de l’universalité salvifique du mystère de Jésus-Christ et de l’Eglise, ni offrir des solutions à des questions théologiques librement disputées. Elle veut plutôt exposer une nouvelle fois la doctrine de la foi catholique sur ce point. Cette déclaration est composée de six chapitres.
La révélation de Jésus-Christ complète et définitive
On doit en effet croire fermement que la révélation de la plénitude de la vérité divine est réalisée dans le mystère de Jésus, Fils de Dieu incarné, qui est le chemin, la vérité et la vie. L’économie chrétienne étant l’alliance nouvelle et définitive, aucune nouvelle révélation publiquement n’est dès lors à attendre avant la manifestation glorieuse de notre Seigneur Jésus-Christ. Seule la révélation de Jésus-Christ fait entrer dans notre histoire une vérité universelle et ultime qui incite l’esprit de l’homme à ne jamais s’arrêter.
Cependant les autres traditions apportent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes. Parce qu’il veut appeler à Lui tous les peuples en Jésus Christ et leur communiquer la plénitude de sa révélation et de son amour, Dieu ne manque pas de se rendre présent de manière multiforme non seulement aux individus mais encore aux peuples, par leurs richesses spirituelles dont les religions sont une expression principale et essentielle, bien qu’elles comportent des lacunes, des insuffisances et des erreurs. Par conséquent, les livres sacrés des autres religions qui de fait nourrissent et dirigent l’existence de leurs adeptes, reçoivent du mystère du Christ des éléments de bonté et de grâce qu’ils contiennent. Ainsi l’Eglise à travers Redemptoris missio nous rappelle que son devoir est d’annoncer la vérité que Jésus nous a révélée. Une vérité qu’Il est Lui-même et qu’Il a reçu de Dieu. (Cf. D.I n°5)
La nature divine de Jésus et sa médiation universelle
Réaction contre la réflexion théologique contemporaine qui fait de Jésus une figure
historique particulière, finie, révélatrice du divin mais sans exclusive, comme complément d’autres présences révélatrices et salvifiques.  Cette conception fait de Jésus l’une des figures
La déclaration réaffirme sa foi en Jésus Christ Vrai Dieu et Vrai homme, unique médiateur. Le mystère du Christ a en effet une unité intrinsèque de l’élection en Dieu jusqu’à la parousie. Et, c’est Jésus Christ qui est le médiateur et rédempteur universel : le verbe de Dieu par qui tout a été fait, s’est lui-même fait chair, afin que homme parfait, il sauve tous les hommes et récapitule toute choses en lui. C’est lui que le Père a ressuscité d’entre les morts, a exalté et à fait siéger à sa droite, le constituant juge des vivants et des morts. Cette médiation salvifique implique aussi l’unicité du sacrifice rédempteur du Christ, prêtre souverain et éternel. La déclaration stipule entre autre, le rôle de l’Esprit Saint qui n’agit pas indépendamment du Père et du Fils. Il n’y a qu’une seule économie salvifique du Dieu Un et Trine, réalisée dans le mystère de l’incarnation, mort et résurrection du Fils de Dieu, mise en œuvre avec la coopération du Saint Esprit et élargie dans sa portée salvifique à l’humanité entière et à l’univers.
 Unité et universalité du Mystére salvifique de Dieu
La déclaration stipule que le Christ est l’Unique sauveur du monde. Cette affirmation est la conséquence de la volonté salvifique universelle de Dieu reliée à la médiation du Christ. Plusieurs passages du Nouveau Testament expliquent cette affirmation. Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité.
L’unique médiateur du Christ n’exclut pas d’autres médiations, celles-ci tirent leur sens et leur valeur uniquement de celle du Christ, et elles ne peuvent être considérée comme parallèle ou complémentaire. C’est pourquoi les théologiens sous la direction du magistère sont tenus de se questionner sur les autres expériences religieuses afin d’aboutir à une coopération variée.
Unité et unicité de l’Eglise
Le Christ l’Unique médiateur a constitué l’Eglise comme mystère du salut. La présence de son œuvre de Salut continue dans l’Eglise. Le Christ et l’Eglise ne peuvent être ni confondus ni séparés et forment un seul « Christ total ». Tout comme il existe en seul Christ, il n’y a qu’un seul corps, une seule épouse : une seule Eglise Catholique et apostolique. Cette unique Eglise est organisée et dirigée par le successeur de Pierre avec les évêques qui sont en communion avec lui. Dominus Iesus reconnaît les divisions entre chrétiens, l’Eglise continue à exister en plénitude dans la seule Eglise catholique. Néanmoins, de nombreux éléments de sanctification et vérité subsistent hors de ses structures, c’est-à-dire dans les églises et communautés ecclésiales qui ne sont pas en pleine communion avec l’Eglise catholique. Mais il faut affirmer de ses dernières que leur force dérive de la plénitude de grâce qui été confiée à l’Eglise catholique.
Eglise royaume de Dieu, royaume du Christ
En effet, la mission de l’Eglise est d’annoncer le royaume du Christ et de Dieu puis de l’instaurer dans toutes les nations, formant de ce royaume le germe te le commencement sur la terre. L’Eglise est ainsi sacrement, elle est le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et l’unicité du genre humain. Elle est signe et instrument du royaume appelée à l’annoncer et à l’instaurer. L’Eglise n’est pas elle-même sa propre fin, elle est ordonnée au Royaume de Dieu dont elle est germe, signe et instrument. Mais, alors qu’elle est distincte du Royaume l’Eglise est unie indissolublement à l’un et à l’autre. Cependant en affirmant l’union inséparable entre l’Eglise et le Royaume ne veut pas dire que le Royaume s’identifie à l’Eglise dans sa réalité visible et sociale

L’Eglise et les religions face au Salut
Dans le sixième chapitre Dominus Iesus présente l’Eglise comme signe de la médiation du Christ. En effet, on doit avant tout croire que, l’Eglise en marche sur la terre est nécessaire pour la Salut. Seul le Christ est médiateur et voie de Salut : il nous est présent en son corps qui est l’Eglise. L’Eglise est donc le sacrement universel de Salut, parce que, de manière mystérieuse et subordonnée, toujours unie à Jésus sauveur, sa tête, elle a dans le sein de Dieu un lien irremplaçable avec le salut de tout homme. Certes, la déclaration reconnaît que, ceux qui ne sont pas formellement dans l’Eglise et visiblement membres de l’Eglise, le salut du Christ est accessible en vertu d’une grâce qui, tout en ayant une relation mystérieuse avec l’Eglise, ne les y introduit pas formellement mais les éclaire d’une manière adaptée à leur cadre de vie. Cette grâce c’est Dieu qui la donne des voies connues par lui.
Quant aux différentes traditions religieuses, elles contiennent et proposent des éléments de religiosité qui procèdent de Dieu et font partie de ce que l’Esprit Saint fait dans leur cœur des hommes et dans l’histoire des peuples, dans les cultures et les religions.
A la fin de ce chapitre, Dominus Iesus donne le sens du dialogue avec les autres traditions religieuses. Le dialogue est compris ici comme la dignité personnelle des parties, non pas égalité des doctrines et encore moins égalité entre  Jésus Christ et les fondateurs des autres religions.

En somme, l’unique et vraie religion reste celle de l’Eglise catholique et apostolique. Celle que tout homme est appelé à rechercher. Ainsi le Christ qui est Chemin, Vérité et Vie est le point de convergence des différentes traditions pour l’unité de la famille des fils de Dieu.





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