Dominus
Iesus est une déclaration de la congrégation pour la doctrine de la foi sur
l’unicité et l’universalité salvifique de Jésus-Christ et de l’Eglise. Dans
cette déclaration, l’Eglise veut proclamer et éclairer certaines vérités de la
foi vis-à-vis de quelques réflexions
erronées voir même relativistes des vérités de la foi. Elle attend remédier à
la mentalité relativiste toujours plus rependue. Cette déclaration n’entend pas
traiter organiquement la problématique de l’unicité et de l’universalité salvifique
du mystère de Jésus-Christ et de l’Eglise, ni offrir des solutions à des
questions théologiques librement disputées. Elle veut plutôt exposer une
nouvelle fois la doctrine de la foi catholique sur ce point. Cette déclaration
est composée de six chapitres.
La révélation de
Jésus-Christ complète et définitive
On
doit en effet croire fermement que la révélation de la plénitude de la vérité
divine est réalisée dans le mystère de Jésus, Fils de Dieu incarné, qui est le
chemin, la vérité et la vie. L’économie chrétienne étant l’alliance nouvelle et
définitive, aucune nouvelle révélation publiquement n’est dès lors à attendre
avant la manifestation glorieuse de notre Seigneur Jésus-Christ. Seule la
révélation de Jésus-Christ fait entrer dans notre histoire une vérité
universelle et ultime qui incite l’esprit de l’homme à ne jamais s’arrêter.
Cependant
les autres traditions apportent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous
les hommes. Parce qu’il veut appeler à Lui tous les peuples en Jésus Christ et
leur communiquer la plénitude de sa révélation et de son amour, Dieu ne manque
pas de se rendre présent de manière multiforme non seulement aux individus mais
encore aux peuples, par leurs richesses spirituelles dont les religions sont
une expression principale et essentielle, bien qu’elles comportent des lacunes,
des insuffisances et des erreurs. Par conséquent, les livres sacrés des autres
religions qui de fait nourrissent et dirigent l’existence de leurs adeptes,
reçoivent du mystère du Christ des éléments de bonté et de grâce qu’ils
contiennent. Ainsi l’Eglise à travers Redemptoris
missio nous rappelle que son devoir est d’annoncer la vérité que Jésus nous
a révélée. Une vérité qu’Il est Lui-même et qu’Il a reçu de Dieu. (Cf. D.I n°5)
La nature divine de
Jésus et sa médiation universelle
Réaction
contre la réflexion théologique contemporaine qui fait de Jésus une figure
historique
particulière, finie, révélatrice du divin mais sans exclusive, comme complément
d’autres présences révélatrices et salvifiques.
Cette conception fait de Jésus l’une des figures
La
déclaration réaffirme sa foi en Jésus Christ Vrai Dieu et Vrai homme, unique
médiateur. Le mystère du Christ a en effet une unité intrinsèque de l’élection
en Dieu jusqu’à la parousie. Et, c’est Jésus Christ qui est le médiateur et
rédempteur universel : le verbe de Dieu par qui tout a été fait, s’est
lui-même fait chair, afin que homme parfait, il sauve tous les hommes et récapitule
toute choses en lui. C’est lui que le Père a ressuscité d’entre les morts, a
exalté et à fait siéger à sa droite, le constituant juge des vivants et des
morts. Cette médiation salvifique implique aussi l’unicité du sacrifice
rédempteur du Christ, prêtre souverain et éternel. La déclaration stipule entre
autre, le rôle de l’Esprit Saint qui n’agit pas indépendamment du Père et du
Fils. Il n’y a qu’une seule économie salvifique du Dieu Un et Trine, réalisée
dans le mystère de l’incarnation, mort et résurrection du Fils de Dieu, mise en
œuvre avec la coopération du Saint Esprit et élargie dans sa portée salvifique
à l’humanité entière et à l’univers.
Unité et
universalité du Mystére salvifique de Dieu
La
déclaration stipule que le Christ est l’Unique sauveur du monde. Cette
affirmation est la conséquence de la volonté salvifique universelle de Dieu
reliée à la médiation du Christ. Plusieurs passages du Nouveau Testament
expliquent cette affirmation. Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et
parviennent à la connaissance de la vérité.
L’unique
médiateur du Christ n’exclut pas d’autres médiations, celles-ci tirent leur
sens et leur valeur uniquement de celle du Christ, et elles ne peuvent être
considérée comme parallèle ou complémentaire. C’est pourquoi les théologiens
sous la direction du magistère sont tenus de se questionner sur les autres
expériences religieuses afin d’aboutir à une coopération variée.
Unité et unicité de
l’Eglise
Le
Christ l’Unique médiateur a constitué l’Eglise comme mystère du salut. La
présence de son œuvre de Salut continue dans l’Eglise. Le Christ et l’Eglise ne
peuvent être ni confondus ni séparés et forment un seul « Christ
total ». Tout comme il existe en seul Christ, il n’y a qu’un seul corps,
une seule épouse : une seule Eglise Catholique et apostolique. Cette
unique Eglise est organisée et dirigée par le successeur de Pierre avec les
évêques qui sont en communion avec lui. Dominus Iesus reconnaît les divisions
entre chrétiens, l’Eglise continue à exister en plénitude dans la seule Eglise
catholique. Néanmoins, de nombreux éléments de sanctification et vérité
subsistent hors de ses structures, c’est-à-dire dans les églises et communautés
ecclésiales qui ne sont pas en pleine communion avec l’Eglise catholique. Mais
il faut affirmer de ses dernières que leur force dérive de la plénitude de
grâce qui été confiée à l’Eglise catholique.
Eglise
royaume de Dieu, royaume du Christ
En
effet, la mission de l’Eglise est d’annoncer le royaume du Christ et de Dieu
puis de l’instaurer dans toutes les nations, formant de ce royaume le germe te
le commencement sur la terre. L’Eglise est ainsi sacrement, elle est le signe
et le moyen de l’union intime avec Dieu et l’unicité du genre humain. Elle est
signe et instrument du royaume appelée à l’annoncer et à l’instaurer. L’Eglise
n’est pas elle-même sa propre fin, elle est ordonnée au Royaume de Dieu dont
elle est germe, signe et instrument. Mais, alors qu’elle est distincte du
Royaume l’Eglise est unie indissolublement à l’un et à l’autre. Cependant en
affirmant l’union inséparable entre l’Eglise et le Royaume ne veut pas dire que
le Royaume s’identifie à l’Eglise dans sa réalité visible et sociale
L’Eglise
et les religions face au Salut
Dans
le sixième chapitre Dominus Iesus présente l’Eglise comme signe de la médiation
du Christ. En effet, on doit avant tout croire que, l’Eglise en marche sur la
terre est nécessaire pour la Salut. Seul le Christ est médiateur et voie de
Salut : il nous est présent en son corps qui est l’Eglise. L’Eglise est
donc le sacrement universel de Salut, parce que, de manière mystérieuse et
subordonnée, toujours unie à Jésus sauveur, sa tête, elle a dans le sein de
Dieu un lien irremplaçable avec le salut de tout homme. Certes, la déclaration
reconnaît que, ceux qui ne sont pas formellement dans l’Eglise et visiblement
membres de l’Eglise, le salut du Christ est accessible en vertu d’une grâce
qui, tout en ayant une relation mystérieuse avec l’Eglise, ne les y introduit
pas formellement mais les éclaire d’une manière adaptée à leur cadre de vie.
Cette grâce c’est Dieu qui la donne des voies connues par lui.
Quant
aux différentes traditions religieuses, elles contiennent et proposent des
éléments de religiosité qui procèdent de Dieu et font partie de ce que l’Esprit
Saint fait dans leur cœur des hommes et dans l’histoire des peuples, dans les
cultures et les religions.
A
la fin de ce chapitre, Dominus Iesus donne le sens du dialogue avec les autres
traditions religieuses. Le dialogue est compris ici comme la dignité
personnelle des parties, non pas égalité des doctrines et encore moins égalité
entre Jésus Christ et les fondateurs des
autres religions.
En
somme, l’unique et vraie religion reste celle de l’Eglise catholique et apostolique.
Celle que tout homme est appelé à rechercher. Ainsi le Christ qui est Chemin, Vérité et Vie est le point de convergence des
différentes traditions pour l’unité de la famille des fils de Dieu.
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