INTRODUCTION
La vocation missionnaire continue de
rendre heureux. Dieu n’a pas encore épuisé ses possibilités de rendre au
centuple dès ce monde ce qu’on aura
quitté pour lui. Et cela n’est pas en contradiction avec le fait que les activités
du missionnaire sont un chemin parsemé de difficultés, de souffrances,
d’incompréhensions et de tensions. La vie sur terre, fût-elle missionnaire,
n’est pas une promenade de détente dans un jardin fleuri. Car le premier jardin
a été perdu, et le l’autre n’est pas encore là. Mais entre les deux, il y a le
Christ ressuscité qui nous demande d’avancer dans le bon sens, il y a le
dynamisme de l’Esprit qui nous pousse.
La mission d’aujourd’hui nous
présente de nombreux défis à relever. Le missionnaire n’est plus celui qui a le
monopole de la Parole de Dieu, c’est-à-dire, le seul qui détient la Bible et
pouvait l’utiliser comme il veut. Il n’est plus le seul ingénieur, le seul
médecin, le seul technicien, le seul professeur de la localité. Il doit avoir à
faire avec des gens aussi compétents que
lui. Le temps de financier tel ou tel projet de construction est révolu, vu le
nombre des bienfaiteurs occidentaux qui ne cesse de diminuer. Dans cette situation de crise financière et de
compétition professionnelle, en tant que missionnaire, nous devions avoir un
plan d’action ou mieux un projet personnel de vie. Dans cette perspective, une
question nous est posée : Quel est
notre rêve missionnaire ? Quel type ou genre de missionnaire voulons-nous
être ?
A partir de quelques connaissances
que nous avons de notre cours de théologie de la spiritualité missionnaire, et surtout de notre propre
expérience, notre réponse ne serait autre que de dire que notre rêve, c’est
d’être visionnaire, un missionnaire qui
sait lire les signes du temps et prévenir ceux dont il a la charge.
Notre réflexion s’articule autour de
trois points : d’abord nous parlerons de notre rapport avec le Christ,
ensuite de la mission comme une tâche ou nu don de Dieu ; les
caractéristiques requises pour être bon missionnaire.
1.
Notre expérience avec l’amour du
Christ
La première motivation
pour évangéliser est l’amour de Jésus que nous avons reçu, l’expérience d’être
sauvés par lui qui nous pousse à l’aimer toujours plus. Cet amour ressent la
nécessité de parler de l’être aimé, de le montrer, de le faire connaitre. La
meilleure motivation pour se décider à communiquer l’évangile est de Contempler
Jésus avec amour, de s’attacher en ses pages et de le lire avec cœur. Ce n’est
qu’en l’abordons de cette manière que sa beauté peut nous surprendre et qu’à
notre tour, nous pouvons le proposer à nos frères et sœurs. Ici, il est urgent
de retrouver un esprit contemplatif, qui nous permet de redécouvrir chaque fois
que nous sommes les dépositaires d’un bien qui humanise, qui aide à mener une
vie nouvelle.
Partons de notre
expérience personnelle avec Jésus, nous devons être en mesure de montrer aux
gens que toute la vie de Jésus, sa manière d’agir avec les pauvres, ses gestes,
sa cohérence, sa générosité quotidienne et simple, et finalement son dévouement total, est précieux
et parle à notre propre vie. Chaque fois que quelqu’un se met à le découvrir,
il se convainc que c’est cela même dont les autres ont besoin, bien qu’ils ne
le reconnaissent pas. Car parfois nous perdons l’enthousiasme pour la mission
en oubliant que l’Évangile répond aux nécessités les plus profondes des
personnes .Il est de notre devoir, en tant missionnaire de proposer l’amitié
avec jésus et l’amour fraternel. Le missionnaire est convaincu qu’il existe
déjà, tant chez les individus que chez les peuples, grâce à l’action de
l’Esprit, une attente, même inconsciente, de connaitre la vérité sur Dieu, sur
l’homme, sur la voie qui mène à la libération du péché et de la mort.
L’enthousiasme d’annoncer le Christ vient de la conviction que l’on répond
cette attente.
Comme missionnaire, nous
avons le devoir de cultiver l’amour du prochain, cet amour qui découle de notre
relation avec le Christ. Le saint père dans son exhortation dit ceci : «L’amour pour les gens est une force
spirituelle qui permet la rencontre totale avec Dieu, à tel point que celui qui
n’aime pas son frère «marche dans les ténèbres »( 1Jean 3,14)»[1].
Le Christ n’a jamais
décrit la manière dont ses apôtres devaient remplir la mission qu’il leur
confiait. Il leur a laissé et il nous laisse le soin de les inventer, compte
tenu de nos aptitudes et de la situation des hommes. Par contre il décrit à
plusieurs reprises les qualités que doit avoir l’envoyé en mission : « N’ayez pas deux tuniques, ne vous arrêtez
pas en chemin à bavarder inutilement». Le Christ demande ici, la pauvreté,
la liberté, la disponibilité. Il donne le contenu essentiel en ces
termes : « Faites des disciples,
baptisez, apprenez –leur à observer ce que je vous ai enseigné».
Le Christ parle également
du témoignage. Ce mot signifie que le missionnaire ne peut se contenter de
transmettre un enseignement comme le ferait un professeur. Il témoigne d’une
parole qui l’a atteint t qui l’a converti. S’il annonce la Bonne Nouvelle aux
autres, c’est que cette Nouvelle est Bonne pour lui d’abord et qu’il en vit. Il
témoigne de sa foi au Christ. Il en témoigne par sa parole mais aussi et
surtout par sa manière de vivre. Nous trouvons ici le lien qui unit prière,
communion et mission. La parole que nous annonçons, en tant que missionnaire,
n’a, en effet, de crédit que si elle nous a atteints et transformés. Car toute
parole annoncée renvoie à celui qui l’annonce et renvoie également à la
communauté qui l’acrédite.
Ainsi la mission n’est ni
une partie de notre vie ni quelque chose que nous pouvons quitter, ni un
appendice ni un moment de l’existence. Elle est quelque chose que nous ne pouvons
pas arracher à notre être si nous ne voulons pas nous détruire. Nous devons
reconnaitre que nous sommes marqués par cette mission afin d’éclairer, de
bénir, de vivifier, de soulager, de guérir, de libérer. C’est en cela
qu’intervient la dimension d’infirmière dans l’âme, le professeur dans l’âme,
le politicien dans l’âme, ceux qui ont décidé d’être avec les autres et pour
les autres. Cependant, qu’en est-il de l’engagement missionnaire de
l’Eglise ?
La mission une œuvre ecclésiale.
Nous
voulons rappeler ici que c’est l’église qui est missionnaire et chaque chrétien
participe pour sa part à ce devoir qui incombe à toute l’Eglise. La mission
suppose un engagement personnel mais elle n’est pas une activité individuelle.
Comme messager de la parole de Dieu, notre devoir c’est de montrer aux gens que
l’Église est mystère de communion et de mission. L’Eglise est missionnaire par
toute sa vie. Elle est vivante par toutes ses activités missionnaires. Il n’ ya
pas une mission qui pour l’Eglise serait autre chose que le développement et la
promotion humaine.
La mission doit conduire
à la communion. Nous témoignons devant nos frères pour que, accueillant le
Christ dans l’Esprit, ils disent avec tous les chrétiens «Notre Père». Tout
acte missionnaire vise à faire de l’homme auquel s’adresse cet acte un membre
de l’Eglise du Christ vivant dans la communion du Père, du Fils et vivant dans
la communion ecclésiale. La communion ne pousse pas l’Eglise à se replier sur
elle-même, mais au contraire à s’ouvrir, à se répandre jusqu’aux extrémités de
la terre.
En outre, nous dirions qu'actuellement, un
prêtre, une équipe missionnaire, une Église ne peuvent annoncer correctement
l'Évangile sans être à l'écoute du monde, attentifs à la vie des personnes et
aux situations sociales. Si l'Évangile qu’on annonce n'est pas partie prenante
dans ce qui fait la vie des gens, il ne sera que vernis superficiel,
comme le dit Paul VI dans Evangelii nuntiandi, nº 20.
Le défaut que nous considérons le plus grand pour un
missionnaire (ou un prêtre), est celui de ne pas savoir écouter. Nous sommes
tellement pressés, nous avons tellement de choses importantes à dire que nous
n'avons pas le temps d'écouter. Et c'est très grave. Pour parler intelligemment
à quelqu'un, surtout de Dieu, il faut d'abord se taire et écouter. C'est aussi
la meilleure façon d'apprendre la langue. Et tout cela nous l’apprenons qu’en
étant membre intégrant de l’Eglise. Cette Eglise n’exclut pas des défis, d’où
le missionnaire doit avoir certaines dispositions pratiques pour faire face à
cela.
Les caractéristiques d’un
missionnaire visionnaire
Comme nous l’avons souligné ci haut, notre premier
devoir, en tant que missionnaire, c’est d’annoncer Jésus aux gens et non nous
annoncer nous-mêmes. Cette mission implique pour nous de bien connaitre la
culture du peuple auquel nous sommes envoyés, cela suppose pour nous de faire
cause commune, vivre avec ces gens pour pouvoir mieux les évangéliser.
Afin de bien réussir notre mission, nous avons intérêt
à soigner notre relation avec Dieu, en conjuguant les études, la prière et l’apostolat ensemble. Nous devons être
sensible aux besoins des gens. Car c’est sur ces attentes et besoins que nous
pouvons orienter notre message pour les atteindre dans leur fort intérieur.
En outre, nous ne devons pas perdre de vue la
dimension imaginative et prophétique de la mission. Le missionnaire que nous
somme, est celui qui sait lire les signes des temps. En vertu de notre
formation, nous avons la lourde tâche de prévenir nos fidèles sur les enjeux de
la sciences, comment se prendre ou se tenir face aux différents débats
médiatisés qui ne cessent de nous proposés certaines valeurs contre l’éthique
de l’Eglise et parfois contre la loi de la nature. Le cas du débat sur l’homosexualité par exemple. Notre
spiritualité n’est pas en dehors de l’homme, elle doit être en rapport avec la
réalité du milieu et des peuples parmi lesquels nous vivons. Nous savons que
nous sommes avons tout religieux missionnaire, notre action sera toujours en
conformité avec la volonté du Christ. Pour ce fait, il nous incombe le devoir
nous ouvrir à l’action de Dieu et d’en témoigner fidèlement dans un esprit
d’écoute et de dialogue continuel.
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