Accueillir nos
différences pour mieux communiquer
Il est plus aisé de communiquer avec
les personnes avec qui je partage une même vision, une même conception du
monde. La communication devient difficile si l’autre ne partage pas mon point
de vue, si l’autre est différent de moi. La différence nous porte trop souvent
au jugement, nos différences nous éloignent les uns les autres au lieu de nous
attirer.
Comme communauté, nous sommes appelés
à relever le défi de la communication à travers nos différences. Car, en
paraphrasant Jésus, si nous nous contentons de communiquer avec les personnes
qui nous sont sympathiques dans la communauté, que faisons de spécial ?
Même les païens et les publicains en font autant.
Pour mieux communiquer il faut tenir
compte de nos différences ; pour créer un bon climat de communication au
sein de la communauté, il est nécessaire que nous cultivions en nous un certain
nombre de disposition pratique, à savoir : la confiance en l’autre, la
patience envers l’autre, la tolérance de l’autre et surtout le non jugement. A
travers les évangiles Jésus a su bien le faire :
Ø Jésus, un Juif, a exaucé la prière
d’un centurion romain, Mt 9, 18-26
Ø Jésus accueille le pharisien,
Nicodème, Jn 3, 1-15
Ø Jésus est accueilli par un pharisien,
Lc 11, 37-53
Ø Jésus, contre toute convenance,
aborde la Samaritaine, Jn 4, 5-42
Ø Jésus défie la Loi pour pardonner à
la femme adultère, Jn 8, 1-11
A la suite de Jésus, évitons
l’ethnocentrisme, c’est-à-dire ne pas juger l’autre en fonction de nos propres
normes, ne pas le comparer à ce que nous considérons comme « normal »
chez nous. Nous sommes invités à élargir nos champs de vision pour connaître
l’autre en tant qu’individu et abolir les clichés que nous nous sommes collés
l’un à l’autre. La qualité de la communication interpersonnelle dépendra donc
de l’implication personnelle et de l’empathie démontrée les uns envers les
autres. Au sujet de la différence, Antoine de saint Exupéry dans Citadelle dit ceci : « Si tu
diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis » (p. 45).
Certes, il n’est pas facile d’écouter
et de s’exprimer car, comme le souligne le professeur MVUEZOLO Mikembi Ignace, « entre ce que je pense, ce que je veux
dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous voulez entendre, ce que
vous entendez, ce que vous croyez comprendre, ce que vous voulez comprendre et
ce que vous comprenez, il y a beaucoup de possibilités de ne pas
s’entendre »[1].
Donc il n’est pas aisé de communiquer, mais essayons quand même, comme des
adultes de bonne volonté, en donnant à l’autre un préjugé favorable, qu’il parle
une autre langue ou qu’il soit d’une autre culture.
Demandons au Seigneur dans notre
prière de ce jour qu’Il éveille nos esprits à recevoir les idées des autres,
qu’Il provoque dans nos vies des occasions de sortir de nous-mêmes, de nous
enrichir, de grandir en accueillant nos différences
[1] Ignace
MVUEZOLO Mikembi, Les éthiques de
l’interaction communicationnelle, in MWEZE Chirhulwire Nkingi (dir) « Ethique de la communication et démocratie en
Afrique du XXIè siècle », Kinshas, FCK, 2001, p. 41
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