Sous le souffle de l’Esprit Saint
Redéfinir l’évangélisation
ne veut pas dire réfuter ou discréditer la manière dont l’évangile est annoncée
depuis la nuit des temps jusqu’à nos jours ; autrement dit l’œuvre de Dieu
ne se juxtapose pas à l’œuvre du Christ ou de l’Esprit Saint, ce n’est pas une
action nouvelle qui s’ajoute à l’action du Christ. Le Saint Esprit est la
puissance de la Parole, son efficacité pour nous et en nous. Voilà pourquoi le Saint
Père Paul VI dans son Exhortation Apostolique annoncer l’évangile nous rappelle que grâce
aux charismes de l’ Esprit et au mandat de l’église que nous
sommes appelés à
rendre cette évangélisation non seulement possible mais active et fructueuse ,nous
pouvons comprendre que la nouvelle évangélisation doit entrer dans la réalité
de notre époque ( A.E., n°74), c’est-à-dire
« se tourner vers ce qu’il y’a à vivre au présent, s’engager dans le
présent avec sa liberté concrète pour y faire aujourd’hui l’expérience de la
puissance de l’évangile… »1.
L’esprit de l’évangélisateur renvoie à sa capacité d’accueillir le don de
Dieu et de le témoigner aux hommes d’aujourd’hui.
Témoins
authentiques
La
nouvelle évangélisation n’est pas une restauration d’une évangélisation
ancienne échouée. Elle est la rencontre entre la nouveauté de l’évangile et
l’homme aujourd’hui. Autrement dit inculturer
l’évangile dans la culture humaine de notre temps. C’est ce que le
Bienheureux Pape Jean Paul II voudrait appeler en ce
terme : « nouvelle synthèse créatrice entre l’évangile et la
vie » (cf. Documentation Catholique 1906, p. 1083, Symposium des évêques, 1985)[2].
C’est aussi dans ce sens que nous
pouvons lire dans l’annoncer l’évangile au n°76 que notre siècle a
soif d’authenticité. Des jeunes ont horreur du factice, du falsifié et
recherchent par dessus tout la vérité et la transparence. Autrement dit une
seule chose est nécessaire : « Que Dieu soit reconnu et adoré,
qu’il règne et qu’il triomphe sur cette terre comme au Ciel, qu’il soit donc
connu, aimé, servi par tous les hommes et non, comme de nos jours, seulement
par un petit nombre de privilégiés »[3].
Aujourd’hui, pour
enraciner la foi parmi les peuples lointains, il faut nécessairement
« sauver ces peuples par eux –mêmes »comme le conçois Saint Daniel
Comboni, c’est-à-dire partir de ces peuples mêmes dans leur réalité concrète
afin que l’évangile soit inculturé. C’est dans cette optique que le Professeur
Leonard Santedi Kinkupu voudrait
souligner : « il s’agit d’une évangélisation dont la mission
principale est d’inventer et d’appeler à inventer pour l’homme
aujourd’hui »[4].
Dans ce sens, parler de la nouvelle évangélisation nous permettra de rédécrire
le visage de la nouvelle évangélisation, pour cela il faut pour le missionnaire
d’aujourd’hui une nouveauté :
-en son ardeur :
Jésus Christ nous appelle à renouveler notre ardeur missionnaire jour après
jours. C’est ce que le Pape Paul VI dans annoncer
l’évangile formule en ces termes : « l’œuvre
de l’évangélisation suppose, dans l’évangélisateur, un amour fraternel toujours
grandissant envers ceux qu’il évangélise » (A.E n°79). A cette fin,
l’évangélisateur doit s’enflammer d’un zèle apostolique renouvelé.
-en ses méthodes :
De nouvelles situations exigent de nouveaux chemins pour une évangélisation de
notre temps. Il est nécessaire d’utiliser, et « non d’une manière décorative,
comme un vernis superficiel » (annoncer
l’évangile, n°20) ces moyens qui
permettent à l’évangile d’arriver au cœur de la personne et de sa culture.
-en ses
expressions : Proclamons l’évangile dans un langage qui rende plus proche
des réalités culturelles nouvelles aujourd’hui, l’évangile de
toujours. C’est à partir de la richesse inépuisable
du Christ que doivent être recherchées les nouvelles expressions permettant
d’évangéliser les milieux marqués par la culture urbaine et d’inculturer
l’évangile dans les formes nouvelles de
la culture naissante[5].
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