1) Le symbolisme du cœur
Le cœur est souvent perçu comme l’organe
central de l’individu et il renvoie au centre vital de l’être humain où est
assuré la circulation du sang. Sans s’attarder sur les diverses significations
symboliques qu’il peut avoir, on retiendra que le cœur est le siège de tous les
sentiments.
Il évoque l’homme intérieur et sa vie
affective : amour, charité, amitié. C’est le bien caché et secret de la
conscience. La constitution pastorale Gandium et Spes dira que :
« La conscience est le centre le
plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est avec Dieu et où sa voix se fait
entendre » (Gs 16).
Le cœur étant synonyme de conscience, il
devient le trône de Dieu et le lieu de l’activité divine. Le double mouvement
(systole et diastole) du cœur fait penser à un mouvement d’expansion et de
résorption de l’univers. Quand on pense au cœur transpercé du Christ le cœur se
met en relation avec le saint Graal, réceptacle du sang du christ. A travers le
Graal apparaissent trois réalités du mystère du salut chrétien : la Cène,
la Crucifixion et l’Eucharistie.
En ce sens, le symbole du Graal
représente le symbole de la mort du Christ pour les hommes, la participation au
sacrifice du Christ et la quête de la plénitude intérieure.
2) La vision de Comboni
Comboni est tout tendu vers le cœur de
Jésus. Le cœur de Comboni bat au rythme du cœur de Jésus. Il cherche à avoir
les mêmes sentiments que le cœur du Christ (Ph 2, 5) et il lui fait confiance
parce qu’il peut tout ce qu’il veut. Ce qu’il veut avant tout c’est « le
salut de tous les hommes » (1Tm 2, 4). Ce cœur humano-divin se donne le
moyen du salut qu’il veut pour les hommes : faire la volonté du Père pour
sanctifier les hommes par l’oblation de son Corps (Hb 10, 8 – 10).
Dans sa confiance, Comboni sait qu’il
doit reconnaissance et gratitude au Cœur de Jésus et il engage le sien par une
vie spirituelle authentique dans une vraie relation personnelle avec le
Christ : il renonce à lui-même, recherche la volonté de Dieu (Rm 12, 2),
prend sa croix (Mt 16, 24) et dans la foi, l’espérance et la charité il se
tourne vers le Christ pour demeurer dans son amour (Jn 15, 9) afin de mieux
comprendre ce que signifie : « Dieu a tant aimé les hommes qu’il leur
a donné son propre Fils afin que quiconque croit en lui, ait la vie
éternelle » (Jn 3, 16).
Une fois entré dans le cœur du Christ
considéré comme le centre de la vie, Comboni peut dire avec Saint Paul :
« Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2,
20). Il ne lui reste alors qu’à imiter le Christ jusqu’au dernier soupir :
« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on
aime » (Jn 15, 13).
La confiance au cœur de Jésus bannit
tout découragement du cœur de Comboni et le fait vibrer devant la situation des
peuples qui ne sont pas encore évangélisés. La profonde communion de Comboni au
cœur du Christ enracine en son cœur l’esprit apostolique du cœur du
Christ : le sacrifice rédempteur, la Résurrection, le salut universel, la
mission des Apôtres et de l’Eglise.
La communion à l’esprit apostolique du
cœur du Christ est incompatible avec l’immobilisme de la médiocrité et avec
toute forme d’indifférentisme, de nonchalance et de paresse spirituelles. C’est
pourquoi, dans la fusion de sa volonté avec la volonté du Christ, Comboni
s’arme de vertus infuses et morales qu’il a vécues de façon ferme et héroïque
dans le sublime exercice de la charité, de la foi et de l’espérance, dans le
désir du martyre qui se traduit par une lutte contre et son moi propre et
le péché et le prince des ténèbres. Sa vertu héroïque lui a permis de voir en
tout homme un fils de Dieu.
C’est ainsi que grâce à une maturation
spirituelle, mystique et humaine progressive, il s’approprie la mission de
Jésus qui s’oppose à l’activisme, à la mission dominatrice. A la suite du
Maître il :
-
Partage la béatitude des pauvres
-
Fait de la mission une quête du sens de
la vie
-
Maintient pour tous la dignité humaine
-
Rencontre Dieu dans les pauvres, les
malheureux, les nécessiteux, les abandonnés
-
Emprunte un cheminement de kénose, de
service, de souffrance pour rendre l’Incarnation-Rédemption accessible à tous.
Comboni a aimé de tout son cœur humain
sur terre et aujourd’hui il aime avec tout son cœur de saint dans l’Eglise
céleste.
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