ANALYSE DE L’HOMELIE IV ET V DE THEODORE DE MOPSUESTE
I. LA VIE ET LA SITUATION DE
L’HOMELIE
Nous
sommes dans le quatrième et le cinquième siècle de notre ère, ou l’Eglise se
heurte à la question christologique avec les hérétiques. Ces siècles sont décisifs
et ont marqué l’ère nouvelle pour la pensée, la liturgie et l’art de l’Eglise.
En effet, Libre des persécutions et de l’oppression externe, L’Eglise s’était battue pour faire
assoir ses principes de base. Il apert
qu’à cette époque, le développement de la science ecclésiastique allait à une vitesse de croisière grâce
aux efforts des pasteurs, exégètes et théologiens qui métrèrent leurs connaissances théologiques,
rhétoriques et leur culture hellénistique au service de l’Eglise. Cette période
est en plus caractérisée par des grands conciles œcuméniques, avec une activité
théologique qui résulte des querelles christologiques. Voilà pourquoi ces
auteurs consacrèrent leurs forces à la
pastorale, à l’exégèse et à la dogmatique, en vue d’une formation consciente et
solide du chrétien, basée sur la profession de foi et la connaissance de la
bible.
C’est
au cours de cette période que Théodore de Mopsueste est né vers 350 d’une
famille aristocratique de la métropole
Syrienne. Il ut compagnon de Jean Chrysostome. Apres avoir vécu comme
les jeunes de son temps dans les plaisirs profanes, il rebrousse chemin grâce à
l’invitation de Jean Chrysostome et reçoit le baptême à vingt ans et commença
une expérience d’une vie ascétique avec Diodore comme son maitre, puis fut
ordonné prêtre en 383 par Flavien à l’âge de trente trois ans, ou il se
consacra à l’activité pastorale et théologique. Mais vers 392, Théodore fut
élevé à l’épiscopat de Mopsueste. Ainsi va exercer une grande influence sur
l’Eglise de Perse qui fut à l’époque sous la juridiction de l’Eglise
d’Antioche. Ill fut un très célèbre et excellent écrivain et défenseur de la
foi orthodoxe, et il a laissé une œuvre considérable dont les seize homélies
catéchétiques redécouvert après sa mort. Il est à noter qu’il est
difficile de dire qu’il a écrit ses
homélies lorsqu’il était prêtre ou évêque.
Notre
travail s’articule sur les homélies IV et V de Théodore de Mopsueste. Après
avoir relevé les principaux thèmes de ces homélies, nous essayerons de les
commenter et enfin nous donnerons notre appréciation personnelle.
II. LES PRINCIPAUX THEMES
-La divinité du Christ
(Homélie IV)
-L’humanité du Christ
(Homélie V)
-L’union de la divinité
et de l’humanité dans le Christ
III. COMMENTAIRE SUR LES THEMES DE
L’HOMMELIE IV ET V DE THEODORE DE MOPSUESTE.
Le
4e et 5e siècles de notre ère sont marqués par la
question christologique dans l’histoire de l’Eglise. Ainsi Théodore de
Mopsueste dans ses homélies 4 et 5 va se tenir fermement à la tradition
orthodoxe. Tandis que les cappadociens et le concile de Constantinople (381)
avaient déjà trouvé la solution définitive pour la doctrine sur la trinité.
Cette solution va faire défaut pour la christologie à savoir la question du
mode d’union de la divinité et de
l’humanité dans le Christ, sans qu’elles se dissolvent l’une dans l’autre.
Théodore pour lutter contre la doctrine d’Apollinaire qui prétend que le logos
a substitué la nature rationnelle (schéma logos-sarx), va écrire les homélies 4
et 5 pour montrer la vraie nature du Christ.
En
effet, la quatrième homélie sur la foi de Théodore s’ouvre sur cette phrase qui
dit : « qui est né de son Père avant tous les siècles et non pas
fait » et ajoute « comme les hérétiques disent que c’est par un nom
d’emprunt qu’il est fils… » Théodore montre là que « l’unique fils de
Dieu est de la même nature que le Père ». Pour lui, si Dieu le Père de
toute éternité existe, le Fils de Dieu lui aussi de toute éternité existe.
Théodore continue de défendre la foi orthodoxe formulée durant les deux
premiers conciles œcuméniques. Pour s’attaquer à l’hérésie d’apollinaire,
Théodore s’appuyant sur l’Evangile, affirme avec Saint Jean « le Verbe
était auprès de Dieu et le Verbe est Dieu » (Jn 1, 1). On comprend que la
doctrine christologique que prône Théodore se heurte contre les monophysites
qui exaltaient la divinité du Christ au détriment de son humanité. C’est
pourquoi il se pose la question de savoir : étant donné chacune des
personnes trinitaires est Dieu par nature, comment peut on penser que l’une est
plus élevée que tel autre est plus inférieure puisqu’ils sont tous Dieu de par leur nature ? » Pour
Théodore, le Fils est connaturel au Père ainsi
le Christ dira« qui me voit, voit le Père et moi je suis en mon
Père et mon Père est en moi. » (Jn 14, 9-11). Ainsi donc pour terminer
cette quatrième homélie, loue le Père, Fils et le Saint Esprit pour des siècles
des siècles relevant la place grandeur de la trinité dans notre symbole de foi.
Concernant
la cinquième homélie, il veut montrer que dans le Christ, il y a une nature
humaine complète, car il a assumé pleinement une âme humaine pour que
s’accomplisse le mystère de la rédemption c’est pourquoi il
dit : « à cause de nous homme, et cause de notre salut, le
Christ prend notre nature humaine. Car « s’appliquant à nous instruire son
humanité, avant tout, il leur fallut dire la cause pour laquelle s’abaissa
tellement la nature divine : à cause de nous, en effet, et parce qu’elle avait
souci de notre salut ». Mais le Christ ne se contente pas seulement
montrer sa nature humaine, il montre aussi sa nature divine. Car dans le
Christ, selon Théodore, il faut mettre la distinction et la perfection des deux
natures : divine et humaine, mais qui se séparent. Ainsi, l’on pourrait se
demander « qui s’est incarné et devint homme ? ». Car pour les
marcionistes en effet, et pour les manichéens ainsi que les disciples de
Valentin et les autres hérétiques, affirment que notre Seigneur n’a pris aucune
nature humaine. Pour eux, il a fait semblant d’être homme « c’était un
semblant, qui paraissait aux yeux des hommes à la manière de notre père Abraham
qui vit trois hommes dont nul n’était de nature corporelle… » Quant aux
disciples d’Arius et d’Eunomeus, le Christ a prit corps mais pas une âme. Une
manière de dire que le Christ n’a pas assumé pleinement la nature humaine.
L’effort de Théodore est de montrer que cette union des deux natures dans le
Christ est un grand mystère, car il n’y a eu en définitive qu’un même Christ. Et en lui, chacune des deux natures conserve
ses propres caractéristiques. Théodore fait recourt à l’Evangile pour bien
expliquer l’incarnation du Verbe parmi nous (Jn 1,14) dans le « temple »
de l’humanité (Jn 2, 21).
Eu
égard, à tout ce qui précède, nous pouvons comprendre que Théodore apparait
comme un excellent défenseur de l’orthodoxie contre l’arianisme, le
pélagianisme…Notons que dans la ligne des écoles théologiques, il est du
courant de logos anthropos, tandis que ses adversaires sont du courant logos
sarx.
IV APPRECIATION PERSONNELLE
Théodore
de Mopsueste a le mérite de défendre l’orthodoxie de la foi catholique contre
les hérétiques de son temps. Pour Théodore, l’Eglise est apostolique d’où ses
enseignements prennent source non seulement dans la parole de Dieu mais aussi
de la tradition des pères. L’interprétation du mystère du Christ nous permet de
sauvegarder l’intégrité de la liberté humaine et sa possibilité d’être
pleinement unit à Dieu dans la personne sauveur.
Voila une très belle
occasion pour moi et pour tout chrétien, de savoir expliquer sa foi dans cette
année de foi que l’Eglise notre mère nous propose. Pour palier à cette crise en cette année de
la foi, les homélies catéchétiques de Théodore
de Mopsueste constituent une
source fiable pouvant nous aider à méditer et à réfléchir sur le comment parler de notre foi et le comment vivre de cette
foi aujourd’hui.
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