Avertissement
Le document que vous avez entre les
mains est bien loin d’être un traité de Marie ou un discours intellectualiste
sur Marie mais c’est la synthèse de ma culture personnelle et de mon expérience
personnelle, même si elle est si minime. L’objectif que je me fixe à travers
cette œuvre est de faire connaitre Marie à ceux qui ne l’ont pas encore connu,
notamment à mes frères et sœurs Légionnaires. Ainsi situer, mettons-nous
d’accord pour pouvoir commencer. Toutefois vos critiques et vos suggestions
seront les bienvenues pour l’amélioration du présent document.
Cotonou, le 24 janvier 2010
YEPOUSSA Fugain Dreyfus
Introduction générale
En parcourant les évangiles nous nous rendons compte que la Vierge Marie est très peu
mentionnée. Or si l’on supprime ces quelques présences mariales, l’évangile
tout entier sera incomplet et incompréhensible car si Dieu a fait participer
Marie à son œuvre de rédemption de l’humanité, Il veut que Celle-ci reste pour
toujours le signe de l’Amour donné et reçu dans la pure gratuité.
Aujourd’hui Marie est l’unique signe que Dieu
offre à l’humanité tout entière, en particulier l’Eglise. Elle est annoncée
comme le grand signe dans le ciel : « Une femme ! Le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et
douze étoiles couronnent sa tête [1]».Marie est Celle vers qui nous pouvons nous
tourner pour avoir l’accès facile au cœur de Jésus. Elle seule peut nous
comprendre, nous aider, nous guérir et nous arracher aux mains de Satan. Elle
est notre mère puisque nous ne pouvons avoir Dieu pour père et Jésus pour
frère, si nous n’acceptons pas Marie comme mère.
Nous sommes
les enfants de Marie ; nous sommes liés à Elle non par les liens de la
chair et du sang mais par ceux de l’Esprit[2]. Or nombreux sont les personnes qui ne
connaissent pas encore Marie ou qui ne la connaissent pas profondément.
Aujourd’hui tant de voix s’élèvent pour critiquer les chrétiens, notamment les
Légionnaires, qui s’adonnent à la Vierge Marie. Ces critiques se font même
entendre dans l’Eglise catholique ; un jour j’ai écouté à l’Eglise une
personne qui disait : « les
Légionnaires exagèrent avec la Vierge Marie ». Et je disais intérieurement si cette personne savait le don de
Dieu[3],
elle n’allait pas dire cela. Devant
ces situations, la critique et la méconnaissance de la Vierge Marie, nous ne
devons pas nous baisser les mains, mais au contraire user de notre énergie pour
aider ceux qui sont encore dans « l’obscurité » afin de sortir de ces
ténèbres et goûter les bienfaits que la Vierge Marie accorde à ceux qui se
donnent à Elle. Cela dit, nous devons nous donner davantage à l’apostolat
marial. Car « il n’y a pas lieu de
se laisser troubler par ces critiques qu’attirent parfois les activités de la
Légion [4]»
Marie est la
mère de tous les hommes et Dieu a mis un germe d’amour pour Elle dans le cœur
de tous, même de ceux qui la haïssent ou l’ignorent. Donc il est du devoir de
tous les chrétiens, mais particulièrement les Légionnaires, d’entretenir,
d’arroser, de prendre soin de ce germe que Dieu a mis dans le cœur de chacun
afin que ceci puisse croitre et donner de bons fruits.
Ainsi,
à travers ce document, nous voulons faire un peu de lumière sur la beauté et la
grandeur de la dévotion mariale. Autrement dit nous voulons à travers cette
œuvre aider nos frères et sœurs, Légionnaires, à savoir pourquoi ils doivent
avoir de la dévotion envers Marie. Car l’expérience montre que nombreuses sont
les personnes qui ne sont pas capables de justifier leur dévotion mariale.
Notre travail se subdivise en trois
chapitres. Dans le premier chapitre nous parlerons de la dévotion
mariale ; dans le deuxième chapitre nous aborderons le but de la dévotion
à la Vierge Marie. Enfin le troisième chapitre sera consacré aux pratiques de
la dévotion mariale.
Chapitre I : LA DEVOTION MARIALE
1.1 Dieu à l’origine de la dévotion mariale
Nous partons de cette question
fondamentale : quelle est l’origine de la dévotion mariale ? Une
question apparemment facile mais difficile à répondre. Car d’aucuns penseraient
que la dévotion mariale est une création proprement humaine ou pour plus de
précision une invention catholique. Il faut dire avec plus de clarté que la
dévotion mariale ne résulte pas d’une pure réflexion humaine ni de nos
sentiments ou de nos bons plaisirs ; elle a son fondement biblique. Cette
dépendance du chrétien envers Marie ou ce penchant que nous, Légionnaires,
avons envers notre chère maman, la Vierge Marie, provient de la volonté même de
Dieu.
D’abord Dieu est à l’origine de la
dévotion mariale. La vénération de la Vierge Marie nous est enseignée par Dieu
lui-même quand Il a envoyé un Ange lui demander son avis pour le mystère de l’Incarnation :
« le sixième mois, l’ange Gabriel
fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth, à une vierge
fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David ; et le nom de
la vierge était Marie [5]». Nous
voyons déjà à travers ce récit Dieu
qui se tourne vers Marie et l’associe à son projet de salut pour l’humanité.
Donc l’exemple suprême de la dévotion mariale nous le recevons de Dieu
lui-même. En effet Dieu a été celui qui, le premier s’est donné à Marie. Il
s’est donné à Elle de façon totale qu’Il est devenu son Fils. Cela revient à
dire que Jésus est le premier et souverain dévot de la Vierge Marie. Etes-vous
surpris ? C’est vraiment ainsi. Dieu nous a donné l’exemple suprême
d’infinie valeur et d’infinie beauté de cette dévotion.
Si Dieu lui-même a pris l’initiative de
la dévotion mariale, alors nous devons Le copier. Parce que nous devons être
« imitateur de Dieu [6]»
comme nous enseigne saint Paul. Si Dieu s’est donné à Marie jusqu’à devenir son
Fils, nous aussi nous devons nous donner à Marie jusqu’à devenir et demeurer
ses enfants.
Oui nous sommes enfants de
Marie : « voici ta mère [7]».
Avec ces mots, Jean, qui représente tous les hommes en général, reçoit des
grâces d’affections filiales. Cette donation est le fondement même de la
dévotion mariale, absolument essentielle à la vie chrétienne. La dévotion
mariale n’est pas en contradiction avec la dévotion à Jésus. En demandant à
Jean de considérer Marie comme Mère, Jésus à fonder le culte marial.
Ensuite la dévotion à la Vierge Marie
nous est enseignée par l’Ange Gabriel : « réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi [8]».
L’ange la salue avec tout le respect et la louange dus à une Reine. L’ange Gabriel vénérait Marie car il
savait qui était Marie. La salutation de l’ange est reprise par l’Eglise pour
composer la prière de « Je vous salue Marie » puisqu’elle reconnait
la richesse qui est contenue dans cette salutation.
Puis la dévotion mariale nous est
enseignée par Elisabeth qui va à la rencontre de Marie en
s’exclamant : « Bénie
est-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton sein ! Et comment m’est
il donné que vienne à moi la Mère de mon Seigneur[9] ? ».
Il est clair qu’Elisabeth vénérait déjà Marie car elle savait que la Vierge
Marie était la Mère du Seigneur. Parce que s’étaient des paroles de vénération
et de louange au même titre que celles de l’ange Gabriel. Jean Baptiste a pris
part aussi à ce témoignage : « L’enfant a tressailli d’allégresse en mon sein[10] ».
Dans la salutation d’Elisabeth tous les mots sont lourds de sens ; nous
avons aussi ces paroles dans la prière de « je vous salue Marie ».
Aussi la dévotion à la Vierge Marie
nous enseignée par la femme anonyme que saint Luc fait mention dans son
évangile : « Heureuses les
entrailles qui t’ont porté et les seins que tu as sucés [11]».Ces
paroles constituent une louange de Marie comme Mère de Jésus selon la chair.
Marie n’était peut-être pas connue personnellement de cette femme. « Toutes les générations me diront
bienheureuse [12]».
Nous pouvons dire que cette femme a été la première à confirmer sans le savoir
ce verset prophétique du Magnificat et inaugure, pour ainsi dire, le Magnificat
des siècles. Mais on peut nous demander quelle a été la réponse de Jésus à
cette femme anonyme ? La réponse de Jésus était « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole
de Dieu et l’observent[13] ».
Cela signifie que Jésus a méprisé sa Mère ? Non ! Pas du tout, au contraire
Jésus a beaucoup d’estimes pour sa Mère. Jésus a voulu dire à cette femme
anonyme qu’elle ne devait pas s’arrêter seulement sur l’aspect matériel,
charnel mais elle doit tenir compte de l’aspect spirituel et divin de
Jésus : Marie n’est pas seulement la Mère de Jésus-Homme mais Elle est la
Mère de Jésus-Homme et Dieu.
Enfin la dévotion mariale nous est
enseignée par l’Eglise qui a toujours parsemé l’année liturgique de fêtes
mariales : 25 mars, Annonciation du Seigneur ; 15 août,
Assomption ; 8 septembre, Nativité de Marie ; 8 décembre, Immaculée
Conception etc. De ce qui précède, nous nous rendons compte que la dévotion
mariale « n’est pas une création de
notre raison [14]»
mais une initiative divine et elle a des fondements bibliques. Si Dieu lui-même
nous donne l’exemple, alors nous devons aimer Marie et la faire connaitre.
1.2 Aimer Marie et la faire
connaitre
Un jour un fils spirituel de padre
Pio lui demande : « père, conseilles moi », padre Pio
répond : « aimer la Vierge Marie et fais la aimer. Récite
toujours le chapelet »
Oui, il est de notre devoir, nous,
chrétiens, et en particulier les Légionnaires, d’aimer la Vierge Marie et de la
faire aimer. Le cœur de la dévotion mariale c’est l’amour. S’il est vrai qu’il
ne peut y avoir une vraie dévotion mariale sans vénération, encore moins sans
amour. Se dévouer signifie se donner ; l’acte de se donner ne
peut-être qu’un acte d’amour. Le rapport le plus naturel existant entre mère et
fils est un rapport d’amour, duquel découlent les autres sentiments.
Nous devons aimer la Vierge Marie.
Mais qu’est-ce qu’aimer ? Nombreuses sont les personnes qui croient aimer
la Vierge Marie en oubliant qu’Elle est la Mère divine de Jésus. D’ailleurs
c’est la remarqu’avait faite Jésus à la femme anonyme que nous avons citée
ci-haut. Aussi il y a des faux chrétiens qui pensent honorer Marie en la
réduisant à la taille d’une petite femme misérable avec ses défauts, ses
faiblesses et pleine de doute comme nous le sommes. Seuls les mauvais fils
peuvent se réjouir de voir leur divine Maman traitée comme une quelconque
femme, sans grande valeur, en supprimant les privilèges que Dieu lui a
accordés.
Nous ne pouvons donner une définition
exhaustive de ce qu’est le verbe aimer. Puisque toute une vie n’y suffirait pas
pour le comprendre. Mais nous pouvons dire approximativement qu’aimer c’est se
donner et accueillir. Il est un geste humain qui traduit bien le verbe
aimer : le baiser, souffle de l’âme ! Se souffler dans l’autre, c’est
lui donner son âme. Accueillir en soit le souffle de l’autre, c’est accueillir
son amour. Donc cela revient à dire qu’aimer la Vierge Marie, c’est vivre pour
Marie. Puisque l’amour consiste à ne pas vivre pour soi et par soi, mais pour
l’autre et par l’autre. Si nous aimons Marie, nous ne devons vivre que pour
Elle et par Elle. Le vœu profond de l’amour, c’est d’être un avec la personne
aimée. Nous devons nous efforcer d’être un avec Marie. Parce que cette
rencontre est le moment important qui entraine l’âme vers l’amour, l’union avec
Marie. L’amour unit par sa propre nature. Dieu est Un parce qu’Il est Amour.
Dans une famille le père, la mère, les fils se sentent unis parce qu’ils
s’aiment : l’amour est leur union. Cela dit, il ne peut y avoir de
véritable amour sans union ; nous
ne pouvons prétendre aimer la Vierge Marie sans s’unir à Elle. Jésus nous aime
tous sans distinction c’est pourquoi Il veut se faire « Un » avec
nous et veut nous faire « Un[15] »
avec lui. L’un dans l’autre c’est la fusion de l’amour.
Aimer Marie en s’efforçant de vivre
toujours uni avec Elle, doit être un besoin spontané du Légionnaire, de même
que l’enfant qui a un besoin spontané d’être près de sa maman, souffre de son éloignement, ne sait
rien faire sans elle. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus disait vouloir « passer le cours de sa vie cachée avec Jésus
sous le voile de Marie ».
Toutefois nous ne pouvons aimer Marie
sans la connaitre profondément. Parce que l’amour exige avant tout la
connaissance de la personne aimée. Il est logique de ne parler rien que de ce
que nous savons ; il n’est pas gai d’enseigner ce que nous ne savons pas.
Cela revient à dire que nous devons nous instruire sur la Vierge Marie si nous
ne voulons pas lui porter un amour sentimental et aveugle. Plus notre
connaissance augmente, plus notre amour pour Elle grandit. Plus nous désirons
l’aimer, plus nous devons ressentir le besoin d’entrer dans son mystère, d’en
connaitre les merveilles, d’en découvrir les richesses.
Pour faire connaitre Marie, pour que
les chrétiens aient un amour éclairé, a de tout été la préoccupation de
l’Eglise. La connaissance de Marie s’acquiert, comme le dit saint Maximilien,
surtout « par les genoux ou par l’humble prière ». Car Marie
se révèle à qui Elle veut, comment Elle veut et quand Elle veut. Cela ne
signifie pas que nous devons croiser les bras et ne rien faire. Au contraire,
nous devons nous cultiver sur Marie ; nous devons consacrer quelques
minutes par jour pour la lecture et la méditation sur Marie. Sur cet aspect saint Gabriel
de Notre Dame des douleurs disait : «je n’échangerai pas un quart d’heure devant notre consolatrice,
protectrice et espérance Marie pour un an ou tout ce que vous voudrez devant
des spectacles ou divertissement du siècle ». Il est clair que le
modernisme nous offre tellement de choses que nous n’avons pas le temps de
réfléchir, de méditer la parole de Dieu et plus encore penser à notre très
chère Maman, la Vierge Marie. Peut-être, certains vont penser que nous
exagérons un peu ; oui c’est vrai mais combien de personnes se donnent la
peine de lire ne fut-ce qu’un verset biblique par jour ? Si beaucoup ne sont pas à mesure de lire ne
fut-ce qu’un verset biblique par jour, qu’en sera-t-il de la culture sur Marie.
L’enjeu est de taille, et il est temps que nous nous lancions.
Aussi il ne suffit pas seulement
d’aimer et connaitre Marie mais il est important de la faire aimer. Car
l’expérience montre que « Marie est
loin d’être assez connue et assez aimée au grand détriment des âmes : la
dévotion que les hommes ont pour Elle est faible, maigre et pauvre [16]». Cela
est vrai pour beaucoup de
Légionnaires ; ne cachons pas la vérité. Beaucoup ne connaissent pas assez
la Vierge Marie ou ne l’aiment pas assez. Est-ce que cela vous étonne ?
Mais nous voyons cela dans les vécus quotidiens des Légionnaires, dans leur
manière de réagir : combien d’officiers démissionnent pour des raisons
futiles, combien de membres ne fréquentent plus leur praesidium parce qu’ils ne
sont pas assistés par les autres quand ils sont soit malade, soit éprouvé,
soit…des raisons minables.
Celui qui aime réellement Marie doit
être constant dans son agir ou son engagement. Parce que la vraie dévotion est
constante ; elle affermit une personne dans le bien, et elle porte à ne
pas quitter facilement ses pratiques de dévotion ; elle rend courageuse
pour s’opposer au monde. Un vrai Légionnaire n’est pas changeant, chagrin,
scrupuleux ni craintif. La vraie dévotion à la Vierge est
« désintéressée ».
Aimer Marie et la faire aimer vont
ensemble comme le feu et la chaleur ; à partir du feu la chaleur se
répand. Ainsi, l’amour pour Marie doit se traduire en apostolat marial. Mais
qu’est-ce que l’apostolat marial ? Nous signalons que nous parlons de
l’apostolat marial et non légionnaire. L’apostolat marial consiste à savoir
garder et vivre le message du Christ ; il est essentiellement une fidélité
puis un enseignement par la conduite plus que par les paroles. Faire entrer la
vérité par les yeux était l’apostolat de Marie durant sa vie terrestre. Cela
dit, le Légionnaire doit être un témoin de Marie ; il doit être un homme
dont la vie parle du message qu’il doit transmettre. D’ailleurs Jésus lui-même
nous dit « vous serez mes témoins [17]».
Les vérités entrent plus par les yeux
que par les oreilles ; l’Apôtre Thomas nous donne une bonne leçon. Après
la Résurrection de Jésus, Il apparaît aux Apôtres et Thomas n’était pas
présent ; et les autres l’informent mais il était catégorique ; il
voulait voir Jésus avant de croire « Si
je ne vois pas ses mains…Je ne croirai pas[18] ».
La vie d’un Légionnaire a plus d’importance que ses paroles ; il doit
s’efforcer constamment de hausser sa vie à la hauteur de ce qu’il enseigne.
L’éduqué a besoin de sentir l’effort de son éducateur, de constater que celui
qui parle tend lui-même vers l’idéal proposé. Il faut dire avec Marcel Colin
que « L’apôtre n’est pas un
haut-parleur, c’est un poste émetteur [19]»
Reprenons le fil normal de notre
idée ; faire aimer la Vierge Marie. Sur ce point saint Pio disait : «Je voudrais avoir une voix assez forte pour
inviter tous les pécheurs du monde entier à aimer la Vierge Marie ». L’amour
pousse aussi à parler de la personne aimée. Le Légionnaire doit ressentir le
besoin de communiquer aussi aux autres son amour pour Marie. Le champ d’action
pour faire aimer Marie est vaste : il y-a de la place pour tous ;
nous pouvons agir n’ importe où et
par tous les moyens. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus disait : «si j’avais été prêtre comme j’aurais bien
parlé de la Vierge Marie ».
Ce désir de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus nous rappelle l’amour fervent que
doit animer les Légionnaires dans leur vocation de donner la Vierge Marie aux
âmes.
Parce que, quand Marie entre dans un
cœur, Elle amène toujours Jésus : Elle est celle qui
« engendre » Jésus dans les cœurs qui
la reçoivent. Pour cela, il est nécessaire, comme le disait saint
Maximilien de « faire entrer
l’Immaculée dans tous les cœurs afin qu’Elle puisse, en y entrant, en prendre
possession, amener Jésus et le faire grandir jusqu’à l’âge parfait ».Enfin
il est important d’aimer Marie, de la connaitre et de la faire aimer. Mais il
est surtout indispensable de l’imiter.
1.3 Imiter Marie
Nous avons montré ci-haut que les
Légionnaires doivent aimer Marie et la faire aimer. Toutefois l’indispensable
reste l’imitation de la Vierge Marie. Car qui aime, imite. L’imitation est
fille de l’amour et consiste dans la conformité entre ceux qui s’aiment.
L’amour ne peut demeurer sans imitation sinon il manquerait l’union de la
volonté dans la manière d’agir.
L’exemple palpable nous le voyons de
nos jours ; nombreux sont les jeunes qui aiment telle ou telle star et les
imitent. C’est le cas de notre frère NDOUBA Kevin qui se surnomme Shaggy :
si nous voyons Kevin, il imite vraiment Shaggy dans ses comportements ; sa manière de
s’habiller, les cheveux longs, sa façon de marcher… Cela signifie que là ou il
y-a l’amour, là il y-a imitation ; mais au contraire là ou il n y-a pas
d’imitation, l’amour manque. Et plus l’imitation est grande, plus l’amour est
grand.
La meilleure façon d’imiter les
vertus de Marie est de se demander en toute chose : que ferait la Vierge
Marie à ma place ? Chacun peut se poser cette question et les fruits ne se
feraient pas attendre. Il n’y a pas de preuve de vénération et d’amour plus
pure que l’imitation. Le disciple prouve qu’il aime son maître dans la mesure où
il cherche à devenir comme lui. En tant disciple de Marie, « Le Légionnaire doit s’unir à Marie dans
toute son activité, s’efforcer de s’identifier à Elle et tout
d’abord dans ses prières religieuses[20] »
A
propos de l’imitation de la Vierge Marie, saint Louis Marie Grignon de Montfort
écrit que : « La vraie dévotion
à Marie amène une âme à éviter le péché et imiter les vertus de Marie,
particulièrement sa profonde humilité, sa foi vive, son obéissance aveugle, sa
prière continue, sa mortification, sa patience héroïque, sa douceur angélique et sa sagesse divine [21]»
La première
vertu que les Légionnaires doivent imiter de notre chère Maman céleste est son
humilité : «Je suis la servante du Seigneur,
qu’il m’advienne selon ta parole[22] ».
Aujourd’hui nombreux sont les problèmes qui naissent au sein de la Légion,
notamment jeune, par manque d’humilité ; ce n’est pas une imagination,
nous faisons l’expérience quand nous étions encore officier. Beaucoup de
Légionnaires ne sont pas humbles. La preuve est que nous évoluons de problème
en problème ; tout le monde veut se montrer indispensable, incontournable,
si nous pouvons le dire ainsi ; chacun veut se faire voir ou se faire
entendre : le premier péché des Légionnaires, notamment jeunes, c’est
l’orgueil. Si chaque Légionnaire se comporte humblement, nous pensons que nous
aurions évité beaucoup de problèmes qui surgissent au sein de curiae et praesidia.
Nous devons
retenir ceci : dans la vie, personne n’est indispensable, mais nous sommes
complémentaires ; aucun homme ne peut tout connaitre et tout faire. La
nature est faite ainsi, qui sommes-nous pour bouleverser l’ordre divin ?
Nous pensons que si nous arrivons à mettre un terme au bras de fer, inutile,
qui existe entre les officiers des curiae et les officiers des praesidia d’une
part, et entre les officies des praesidia et les membres d’autre part, nous
aurions fait un pas décisif dans la résolution de crises qui minent nos curiae
et nos praesidia. Les officiers des praesidia doivent du respect aux officiers
des curiae et inversement ; de même les membres doivent l’obéissance aux
officiers des praesidia.
L’humilité
est le chemin qui conduit à la gloire ; Marie, Elle-même nous le dit dans
son Magnificat : «Il a déployé la
force de son bras, il a dispersé les hommes au cœur superbe. Il a renversé les
potentats de leurs trônes et élevé les humbles [23]».
Il est donc important que chaque Légionnaire se revêt du manteau d’humilité afin que Dieu puisse l’accueillir. Car
le Royaume de Dieu n’est pas destiné aux orgueilleux ni aux hommes hautains,
mais aux humbles : «Heureux ceux qui
ont une âme de pauvre car le Royaume des cieux est à eux [24]».
La deuxième
vertu que le Légionnaire doit imiter de Marie est sa mortification ou
sanctification. En parlant de la sanctification, nous nous souvenons que
pendant toute une année la principale directive de la curia était la
sanctification personnelle. A cette période, si notre souvenir est bon,
nombreux ne prenaient pas au sérieux cette directive ; cela ennuyait
beaucoup de Légionnaires d’entendre à chaque fois la directive de la
curia : sanctification personnelle ; nous banalisons même cette
directive.
Or, la
sanctification est un aspect très important que nous devions imiter de la
Vierge Marie. Elle-même nous donne l’exemple ; Elle se purifie après
l’accouchement de Jésus, même si Elle est l’immaculée Conception, « Et lorsque furent accomplis les jours de
leur purification, selon la loi de Moise, ils (Joseph et Marie) l’emmenèrent à
Jérusalem pour le présenter au Seigneur [25]».
Si Marie qui
le Mère de Dieu, celle qui est conçue sans péché se donne la peine de se
purifier, alors pourquoi nous ne devons pas l’imiter ? Aujourd’hui notre
monde est rempli de pratiques pécheresses ; personne n’est épargné du
péché. Chaque jour nous commettons au moins un péché. D’ailleurs, Jésus
lui-même a dit qu’aucune personne ne peut se dire juste : «Pourquoi m’appelles-tu bon ? Nul n’est
bon que Dieu seul[26] ».
Marie est l’ennemi numéro un du péché. Lors de son apparition à Bernadette à Lourdes, la Vierge Marie disait : «Pour pouvoir marcher sur mon chemin, on ne peut accepter le compromis
avec le mal ». Le péché est la seule chose qui détruit notre beauté
intérieure. A propos du péché le pape Pie X disait : « chacun doit être persuadé que si, la
dévotion qu’il professe à la Vierge Marie ne l’éloigne pas du péché ou ne lui
inspire pas de changer ses habitudes, c’est une dévotion artificielle et
fausse, car privé de son fruit naturel ». Alors, avant de conseiller
aux autres la sanctification, commençons d’abord par nous sanctifier.
La troisième
vertu que nous devons imiter de Marie est son silence. La Vierge Marie est la
personne la plus silencieuse qui existe au monde. Elle est tellement
silencieuse qu’Elle ne dit rien au hasard mais conservait tout dans son
cœur : « Sa Mère gardait
fidèlement toutes ces choses en son cœur[27] ».
Si on mène une enquête sur Marie, Elle ne sera pas condamnée pour des paroles
inutiles ; il y-a dans la vie de Marie un cachet de silence. Le silence de
Marie est très profond : c’est celui d’une âme à l’écoute de Dieu qui, lui
aussi, aime agir au milieu du silence.
Nous avons
dit lors de la récollection que nous avons prêchée à la paroisse Notre Dame
d’Afrique que le silence est la vertu des âmes fortes et des cœurs droits.
Marie est une âme forte : Elle savait se taire. Et nous ?
En réfléchissant sur les maux qui
minent la Légion de Marie, notamment des jeunes, nous en sommes arrivés à cette
conclusion : l’une des raisons est le manque de silence. Nombreux sont les
Légionnaires qui ne savent pas se taire ; comme ils ne peuvent garder le
silence, ils diffusent n’ importe où tout ce qui, normalement, doit-être gardé
en secret : le secret Légionnaire. L’une des trois lois légionnaires nous demande de
garder le secret de notre praesidium, notre curia ; mais combien de
Légionnaires respectent réellement cette loi ? Nous n’allons pas réfléchir
de six heures à douze heures pour comprendre les effets négatifs du manque de
silence au sein de notre groupe ; les conséquences négatives sont visibles
à l’œil nu.
Les paroles profondes se pèsent dans
le silence ; pour bien parler, il faut que nous commencions par nous
taire. Une personne silencieuse parle peu mais ce qu’elle dit porte, ce qu’elle
dit a grande valeur. D’ailleurs nous voyons cela lors des noces de Cana ;
Marie a dit seulement quelques
mots : « Ils n’ont pas de
vin…Tout ce qu’il vous dira, faites-le[28] »,
et nous savons quel effet positif ces quelques mots ont produit. Il convient de
dire que l’amour, l’apostolat, la sainteté ne dépendent pas de paroles, mais comme le dit Marcel
Colin : « Nous sommes plus
proches de Dieu par notre silence que
par nos paroles et notre influence apostolique dépend beaucoup plus de
notre puissance de silence que notre puissance de parole[29] »
ou encore disons avec Louis LAVELLE que « L’homme
frivole se contente de parler, sans que ses paroles mettent en jeu ni sa pensée
ni sa conduite. Le plus sérieux est celui qui parle le moins : il ne sait
que méditer ou agir ». Donc il faut dire que le silence est la vertu
des forts et sa source est la foi.
La quatrième vertu à imiter chez
Marie est sa foi. Marie avait beaucoup de foi en Dieu ; et cela se traduit
dans sa réponse : « qu’il
m’advienne selon ta parole[30] ».
A u moment de l’Annonciation Marie était vierge, et Elle demeure toujours
vierge, « Comment cela sera-t-il,
puisque je ne connais pas d’hommes [31]? »,
mais l’Ange lui dit qu’Elle sera enceinte sous l’action de l’Esprit
Saint ; paroles humainement incompréhensibles, mystère. Nous savons tous
que la fécondation ne peut se réaliser que si et seulement s’il y a
fusion entre le gamète mal et le gamète femelle ; mais ce n’est pas le cas de Marie ; toutefois Elle a
accepté l’incompréhensible, le mystère. Seule sa foi l’a amené à accepter ce
que la raison humaine ne peut expliquer. Par sa foi et « par son adhésion à la volonté du Père, à
l’œuvre rédemptrice de son Fils, à toute motion de l’Esprit Saint, la Vierge
Marie est pour l’Eglise le modèle de la foi [32]» ;
Le Légionnaire doit être un homme de
foi. Mais combien de Légionnaires ont vraiment la foi ? Certes, on ne peut
mesurer le degré de la foi ;
jusqu’à lors les scientifiques n’ont pas inventé un appareil qui permet de
mesurer le degré de la foi. Toutefois, nous pouvons avoir une certaine idée du
degré de la foi des hommes à travers leurs vécus quotidiens. En partant de ces
postulats de base, nous pensons que bon nombre de Légionnaires n’ont pas la foi ;
peut-être cela vous étonne ; nous parlons par expérience, car nous étions
officier et nous connaissons ce qui se passe : combien de Légionnaires
refusent de faire certains apostolats parce qu’ils disent que soit l’apostolat
est très difficile soit ils disent que c’est « infaisable » par peur.
« Pourquoi avez-vous peur, gens de
peu de foi [33]? ».
Si chaque Légionnaire a la foi, on ne va plus entendre que, tel ou tel
apostolat est difficile ou impossible à réaliser. Car l’apostolat est l’œuvre
de la grâce ; ce n’est pas par notre propre force ou notre intelligence que
nous le réalisons : c’est Dieu qui agit en nous, nous ne sommes que des
instruments que Dieu utilise pour
accomplir ses merveilles. Si nous avons la foi, Dieu se servira de nous pour
faire des choses extraordinaires ; Jésus lui-même le dit : « En vérité je vous le dis, si vous avez une
foi qui n’hésite pas, non seulement vous ferez ce que je viens de faire au
figuier, mais même si vous dites à cette montagne : soulève toi et jette
toi dans la mer, cela se fera[34] ».
Donc nous pouvons dire qu’avec la foi, il n’y a pas d’apostolat
impossible car « La Vierge Marie
nous apprend que la grande victoire est dans la foi, la foi sans peurs ni
faiblesses, la foi jusqu’à l’abandon total à Dieu[35] ».
Mais la foi doit nous aider à être patients.
Enfin la cinquième vertu que nous
devons imiter de notre chère Maman céleste, la Vierge Marie est sa patience.
Marie savait attendre. Cette patience de Marie nous la voyons après
l’Annonciation. Joseph, ne sachant comment Marie est devenue enceinte, voulait
la répudier ; face à cette situation douloureuse Marie ne disait rien pour
se justifier mais Elle attendait que Dieu puisse intervenir pour sa
cause : « Joseph, son mari, qui
était un homme juste et ne voulait pas la dénoncer publiquement, résolut de la
répudier sans bruit. Alors qu’il avait formé ce dessein, voici que l’Ange du
Seigneur lui apparut en songe et lui dit : Joseph, fils de David, ne
crains pas de prendre chez toi Marie ta femme ; car ce qui a été engendré
en Elle vient de l’Esprit Saint[36] ».
Ce passage nous montre combien Marie est patiente. Qu’en est-il de nous
Légionnaires ?
Nombreux sont les Légionnaires qui ne
savent pas attendre ; ils sont avides de résultats visibles, de recettes
sûres, de progrès rapides. Ils veulent avoir beaucoup et tout de suite. Or,
« l’amour véritable est patient,
discret[37] ».
Nous devons apprendre à être patients, marcher au pas de Dieu, ne pas le
devancer, ne pas prendre du retard non plus, ne rien précipiter, mais garder le
rythme divin. Dieu fait son travail, à son heure, il ne faut rien vouloir
devancer. Alors faisons nôtre le conseil de Michel HUBAUT : « En affaire, on peut précipiter ; en
sanctification et apostolat, on doit patienter[38] »
Chapitre II : LE BUT DE LA
DEVOTION MARIALE
2.1 De Marie à Jésus
Aujourd’hui nous vivons dans un monde
capitaliste ; tout est centré sur la recherche du profit. Nous,
Légionnaires, pouvons également nous demander quel est l’intérêt de la dévotion
mariale. Autrement dit, on peut se questionner
pourquoi on se donne à la Vierge Marie. Il est important de savoir que
la vraie dévotion à la Vierge Marie n’est pas une fin en soi, mais c’est un
moyen d’amour, une force d’amour qui nous porte au terme ultime de notre être
et notre existence : Jésus et son paradis. La finalité de la dévotion
mariale n’est pas la Vierge Marie, mais c’est Jésus. Jésus le début et la fin
de toute chose ; tout a été fait par lui[39],
même Marie : sans Jésus Marie n’aurait pas existé.
Aimer la Vierge Marie et se consacrer
à Elle, c’est se donner à celle qui appartient à Jésus, à celle qui s’est
donnée à Jésus depuis toute éternité, et qui se donne à Jésus avec tous ceux
qui se confie à Elle ; tel est le chemin de la dévotion mariale :
aller à Jésus avec Marie et en Marie. C’est dans cette même perspective que
saint Louis M.G. de Montfort disait : « La vraie dévotion à la Vierge Marie consiste essentiellement à se
donner à Marie et par son intermédiaire à Jésus [40] ».
Cela signifie que nous honorons Marie afin d’honorer plus
parfaitement Jésus, puisqu’on ne va à Elle que comme à la voix pour trouver le
terme ou l’on va, Jésus.
La foi chrétienne, notamment
catholique est christocentrique, c’est-à-dire elle est centrée sur le
Christ ; et cela l’Eglise nous le dit clairement : « ce que la foi catholique croit au sujet de
Marie se fonde sur ce qu’elle croit au sujet du Christ, mais ce qu’elle
enseigne sur Marie éclaire à son tour sa foi au Christ[41] ».
Cela signifie que la dévotion mariale ne constitue pas un obstacle à la foi
au Christ. Au contraire la vraie dévotion à Marie, loin d’enlever quelque chose
à Jésus, nous rapproche de lui. La dévotion pour sa Mère est une jouissance
suave pour son cœur de Fils. Puisqu’il est impossible qu’un fils se fâche ou
soit blessé s’il voit sa mère honorée et aimée ; au contraire il sera
fier.
D’ailleurs la Vierge Marie, lors de
son apparition à Don Stefano GOBBI, disait : « Ils (les prêtres) doivent, au contraire, vivre uniquement pour mon fils
Jésus, en réalisant l’Evangile à la lettre. C’est pourquoi ils ne doivent vivre
que pour moi, avec moi. C’est moi qui pourrait les former à une union d’esprit
et de cœur de plus en plus grande avec mon Fils Jésus ; je les ferai agir
uniquement pour lui, comme si je les conduisais par la main et sous la douce
influence de mon inspiration de maman [42]».
Donc nous passons par Marie pour avoir les directives qui nous permettent de
faire la volonté de Jésus : « Tout
ce qu’il vous dira, faites-le[43] ».
Marie devient ainsi la Médiatrice[44]
entre nous et Jésus. Cette fonction médiatrice Marie l’inaugure aux noces de
Cana. A Cana, certes, un seul aspect concret de la pauvreté humaine est montré,
apparemment minime : « Ils
n’ont pas de vin [45]».
Mais cela a une valeur symbolique : aller au devant des besoins de l’homme
veut dire en même temps, les introduire dans le rayonnement de la mission
messianique et de la puissance salvifique du Christ. Il y a donc une
médiation : Marie se situe entre son Fils et les hommes dans la réalité de
privation, de leur pauvreté et de leurs souffrances. Elle se place au milieu
c’est-à-dire à sa place de Mère, consciente, comme telle, de pouvoir montrer à
Jésus les besoins des hommes : « sa
médiation a donc un caractère d’intercession[46] »
disait le pape Jean Paul II.
A Don Stefano GOBBI, Marie
disait : « Je suis la Mère de
l’intercession et de réparation. Ma tâche maternelle est d’intercéder chaque
jour auprès de mon Fils Jésus. Comme une Maman attentive et préoccupée, je
demande pour tous les grâces qui vous sont nécessaires pour marcher sur le
chemin du bien, de l’amour et de la sainteté ». Marie est la Maman
aimante qui observe, pressent, prévient le danger et ne néglige rien pour les
écarter.
Au noviciat, après la messe chaque
jour je me rends à la grotte pour prier. Au réfectoire j’ai une place que je ne
change pas : le matin pour le petit déjeuné, à midi pour le déjeuné et le
soir pour le diner. Un jour, après la messe je me rends à la grotte comme
d’habitude pour prier ; et après avoir prié, je pars au réfectoire pour le
petit déjeuné. Ce jour là, pour la première fois, j’ai quitté la place que
j’occupe généralement au réfectoire pour me mettre sur une autre table. Deux
jours après, nous avons eu le conseil de communauté ; pendant ledit
conseil le père maître a pris une décision selon laquelle personne ne doit
rester stable au réfectoire car il a constaté que beaucoup ne changent pas de
place au réfectoire. A la fin de la réunion certains confrères sont venus pour
me demander si je savais que le père maître allait prendre cette décision ;
car ils ont constaté que j’ai quitté ma place habituelle au réfectoire et deux
jours après le père maître a pris la décision de ne pas rester stable au
réfectoire. Je leur ai répondu que c’est la Vierge Marie qui m’a prévenu ;
parce que en priant à la grotte ce jour là, Elle m’a dit de quitter ma place
habituelle au réfectoire.
Qu’est-ce que nous voulons
transmettre à travers ce témoignage ? Si nous nous abandonnons entièrement
entre les mains de notre Maman céleste, la Vierge Marie, Elle va toujours nous
prévenir d’un éventuel danger qui se dresserait devant nous.
La médiation de la Vierge Marie est
appelée « Médiation
maternelle » par le pape Jean Paul II ; et c’est une double
médiation : rédemptrice et dispensatrice. Elle est médiation rédemptrice
par la coopération de Marie à l’acquisition de la grâce rédemptrice. Au
Calvaire, Marie, près de Jésus le Rédempteur, a été la
« rédemptrice » coopérant par ses souffrances à la rédemption
universelle. Elle est médiation dispensatrice par l’activité de Marie dans la
distribution de la grâce rédemptrice pour chaque homme à sauver. C’est pour
cette raison qu’Elle est devenue la distributrice de toutes les grâces, appelée
familièrement Notre Dame de toutes grâces.
La Vierge Marie est la trésorière de
toutes les grâces. Saint Louis M.G de Montfort disait : « Les grâces sont la propriété de la Vierge
Marie, qu’Elle en dispose et en donne à qui Elle veut, comme Elle veut et quand
Elle veut [47]»
et saint Gaëtan disait aussi : « Nous
pouvons demander n’importe quelle grâce au Seigneur : mais nous ne pouvons
l’obtenir que par l’intercession de Marie ». Cela revient à dire que,
Marie, par son intercession obtient infailliblement de Jésus tout ce qu’Elle
lui demande de façon absolue en conformité avec les intentions divines qu’Elle
n’ignore pas. Jacques LACOURT dit à ce propos : « L’intercession efficace de Marie à Cana est
le signe et le prélude de son intercession au ciel [48]».
Si donc nous n’obtenons pas ce que nous demandons à la Vierge Marie, c’est que
nous ne l’avons pas suffisamment prié avec les dispositions voulues, ou bien
que nous demandons une chose qui n’a pas été jugée utile à notre bien
spirituel.
Toutefois il est important de dire
que nous ne pouvons pas prétendre obtenir des grâces de la part de notre chère
Maman céleste sans l’engagement de notre fidélité et de notre élévation dans la
vie chrétienne. Un jour les campagnes de sainte Bernadette SOUBIROUS lui posent
cette question : « Donc, si la
Vierge Marie t’a dit qu’Elle ne te rendrait pas heureuse sur cette terre, mais
au ciel, cela veut dire que tu es sûre d’aller au paradis ».Elle
répond : « Oui, si j’accomplis
complètement mon devoir ». Cela signifie que si nous voulons profiter
des grâces que Marie donne à ses enfants, nous devons d’abord être humbles,
c’est-à-dire vivre comme des enfant ; il est nécessaire d’être petit car
le petit ne se regarde jamais, mais il regarde si bien sa maman.
A Don Stefano GOBBI, Marie
disait : « Je révèle mon secret
uniquement aux cœurs des petits, des simples, des pauvres, parcequ’eux
l’accueillent et y croient ». Donc pour connaitre l’action de la
Vierge Marie, nous devons avoir des yeux de petit enfant, l’esprit de petit
enfant, un cœur de petit enfant. Nous devons redevenir simples, humbles,
recueillis, pauvres, purs. Nous devons redevenir ces petits auxquels seront révélés les desseins de Dieu,
les mystères du Royaume de Dieu[49].
Enfin l’Eglise a toujours enseigné
que l’union avec Marie non seulement « n’empêche
pas le contact immédiat avec le Christ, mais au contraire le facilite [50]».
Donc, plus on est uni à Marie, plus
on est uni à Jésus. La Vierge Marie a été « la voie royale du Sauveur ».Jésus est passé par Marie pour se
donner à nous ; alors nous ne pouvons pas prendre une autre voie pour
arriver à Jésus. Car la manière d’agir de Dieu est la perfection ; si nous
agissons différemment nous tombons forcément dans l’imperfection. Si la Vierge
Marie a été la voie de Jésus pour venir à nous, elle reste l’unique voie que
tout homme doit prendre pour aller à Jésus. Saint Bonaventure
disait : « comme par son
intermédiaire Dieu est descendu jusqu’à nous, ainsi il nécessaire que par son
intermédiaire nous montions jusqu’à Dieu ».
La vraie dévotion mariale est le
chemin facile, court, parfait et sûr pour arriver à l’union avec Jésus. Parce
que la Vierge Marie à l’art maternel de rendre douces les choses amères,
d’assouplir celles qui sont trop dures. C’est ce que disait le bienheureux
CONTARDO Ferini : « si la voie
qui conduit au cœur de Jésus est ardue et longue, un regard au cœur de cette
Mère, et courage ».La Vierge Marie devient, pour ainsi dire, le
« raccourci » qui mène à Jésus. Un jour un fils spirituel de padre
Pio lui demande : « père,
enseignez un raccourci pour arriver à Dieu » ; réponse :
« le raccourci c’est Marie ».
Alors, si la dévotion mariale est le raccourci pour la sanctification, pourquoi
s’aventurer sur des routes plus longues ? Nous devons plutôt rendre à Dieu
d’avoir mis à notre disposition ce parfait raccourci, que nous pouvons appeler
la voie directe vers le cœur de Jésus.
« Le salaire du péché c’est la mort[51] »,
mais le salaire de la rédemption c’est la Vie, Jésus : « Qui croit en moi, même s’il meurt, il vivra [52]».
La tâche de Marie est de nous conduire à Jésus, nous faire vivre de sa vie et
nous transmettre sa grâce, comme dans la maison d’Elisabeth. C’est Elle qui a
apporté Jésus et qui a transmis la grâce sanctifiante dans l’âme de Jean
Baptiste qui « a tressailli
d’allégresse dans le sein de sa mère [53]».Par
son « oui », Marie a accepté la mission d’unir Dieu et l’humanité.
C’est même ce que disait René Laurentin quand il affirme : «la mission fondamentale de Marie est donc de
rattacher le Sauveur à la race humaine [54]».
Enfin il faut dire que, qui trouve
Marie, trouve la Vie, Jésus, et recevra le salut de Dieu. Car la « vraie dévotion à Marie est pour chaque
chrétien pris isolement un canal de grâce[55] ».La
dévotion mariale est la route la plus parfaite, la plus noble et la plus belle
pour aller à Jésus. La dévotion à la Vierge Marie nous amène à la transformation
à Jésus, elle nous fait devenir « son
image et sa ressemblance [56]».
Cette conviction a amené de nombreuses personnes à s’adonner à la dévotion
mariale ; tel est le cas de saint Jean BERCHMAN qui disait : « je n’aurai point de paix tant que je n’aurai
la vraie dévotion à la Vierge Marie » ou encore citons la sainte
Thérèse de l’Enfant Jésus : « je
veux être, après Jésus, la personne la plus aimée par la Vierge Marie ».
2.2 Marie, Mère de tous les hommes
Un jour je parlais à un ami de la
Vierge Marie et je lui ai dit que Marie est la Mère de tous les hommes. Il
était étonné et il me disait que ce n’est pas vraie, Marie est la Mère de
Jésus. Pour lui faire comprendre pourquoi j’ai dit que Marie est la Mère de
tous les hommes, je lui ai posé la question de savoir s’il connait Abraham. Il
m’a répondu oui et il ajoutait qu’Abraham est le père des croyants :
« il crut et devint ainsi père d’une
multitude de peuples[57] ».
Je lui ai dit que c’est grâce à sa foi en Dieu qu’il est devenu père des
croyants ; Abraham, par sa foi est devenu une bénédiction pour « toutes les nations de la terre[58] ».
De même, Marie, par sa foi, parce qu’Elle a cru à l’accomplissement de la
parole de Dieu, est devenue la Mère des croyants grâce
à laquelle toutes les nations de la terre reçoivent celui qui est la
bénédiction même de Dieu : « Jésus
le fruit béni de tes entrailles ».
Nous pouvons établir une comparaison
entre la foi de Marie et celle d’Abraham que saint Paul appelle « notre père dans la foi [59]».
Dans l’économie du salut révélé par Dieu, la foi d’Abraham représente le
commencement de l’Ancienne Alliance ; la foi de Marie à l’Annonciation
inaugure la Nouvelle Alliance.
Dire que Marie est la Mère de Jésus,
cela est accepté par tous ; mais dire que Marie est la Mère de tous les
hommes, très peu accepte. Et pourtant c’est vraiment ainsi : Marie est la
Mère de Jésus et la Mère de tous les croyants. C’est même ce que disait le pape
Paul VI : « la Vierge Marie est
Mère du Christ, donc Mère de Dieu et notre Mère[60] ».
Marie n’est pas seulement la Mère de
Jésus-Homme, comme le pensent certains (les musulmans et les Témoins de Jehova,
pour eux Jésus n’est pas Dieu mais un grand prophète), mais Elle est aussi la
Mère de Jésus-Homme et Dieu. Sur cet aspect René Laurentin dit : « Bien que la personne de Jésus soit divine,
Marie est Mère de cette personne qui subsiste en la chair. Elle n’est pas
seulement Mère du corps de son Fils, mais Elle est, non moins qu’une autre, la
Mère de son Fils : Mère de Jésus qui est Dieu [61]».
L’un des buts de la dévotion à la
Vierge Marie est sa maternité. Nous devons être dévoués à la Vierge Marie parce
qu’Elle est notre Mère. Un jour lors de la catéchèse avec mes catéchumènes de
la paroisse saint Antoine de Padou de Cocotomey (Cotonou), je leur ai demandé :
qui est Marie ? Il y a eut beaucoup de réponses : « Marie est la Mère de Dieu, c’est la Reine du ciel, c’est l’Immaculée
Conception… ». Mais c’est une fillette qui a donné la réponse que
j’attendais ; elle disait : « Marie est notre Maman ».C’est très juste comme réponse. Nous
devons avoir de la dévotion envers Marie parce que nous sommes ses enfants. Le
seul nom de Marie faisait « tressaillir le cœur » de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Et saint
Bonaventure exprimait son amour envers Marie en ces termes : « Te dire que tu es ma mère est peu : ô
Marie, tu es tout mon amour ».
En devenant par son « oui »
Mère du Rédempteur Marie était pour ainsi dire déjà notre Mère. Mais, par son
éminente participation au sacrifice de la croix, Marie est devenue plus parfaitement
notre Mère. C’est d’ailleurs ce moment là que le Christ a choisi pour le
proclamer telle avant de mourir : « Femme, voici ton fils…voici ta mère[62] ».
Ce don de Marie comme Mère à Jean n’est pas seulement réservé à Jean ;
celui-ci représente tous les hommes. Marie est donnée par Jésus mourant pour
qu’Elle soit la Mère des rachetés. Toutefois en donnant à cette maternité une
forme individuelle, Jésus manifeste la volonté de faire de Marie non seulement
la Mère de l’ensemble des hommes, mais la Mère de chacun d’entre eux en
particulier, comme si chacun était son seul fils, prenant la place de son Fils
unique.
Tous les hommes rachetés sont fils de
Marie ; ils le sont en plein sens du mot ; même ceux qui sont loin de
Dieu, ceux qui le combattent, le haïssent. D’ailleurs pour la plupart de ceux
qui combattent ou haïssent Dieu, Marie est la seule Maman qu’ils aient, qui les
aiment vraiment. Parce que son cœur est toujours consumé pour ses enfants.
Marie nous aime tels que nous sommes ; même avec nos défauts, nos
faiblesses, si en nous il y a ce désir de les corriger et de nous
perfectionner.
Par notre baptême nous devenons des
fils de Dieu et de Marie, frère de Jésus. Nous sommes régénérés « dans l’eau et l’Esprit[63] »
par l’effusion de la grâce baptismale. Marie a conçu le Verbe par la foi comme
le baptême renaît, non de la chair ni de la volonté de l’homme, mais de la foi
et de l’Esprit Saint. Le pape Léon Grand disait que «chaque baptistère est le sein virginal de Marie ». Cela
signifie que chaque chrétien naît dans le baptême à la dévotion à la Vierge
Marie ; parce qu’il naît enfant de Marie, et pour l’enfant il est naturel
d’aimer sa maman. Près du berceau de chaque enfant baptisé, avec la maman
naturelle, il y a la Maman surnaturelle, car Elle est la génitrice de la vie
spirituelle ; tandis que la maman naturelle n’est que la génitrice de la vie corporelle.
La maman de saint Gaëtan a consacré
son enfant à sa naissance à la Vierge Marie et elle s’est considérée comme la
« nourrice » de son enfant qu’elle a appelé « Gaëtan de Marie ».En écrivant cette
page je pense à Magnificat, l’enfant de NGBANGA Séraphine, vice présidente de
la curia Marie Reine de la foi. J’espère que la vice présidente de ma curia a
consacré sa fille à Marie.
Tout enfant a confiance à sa
maman ; il sait que sa maman ne va jamais le décevoir quelque soit les
circonstances. Si Marie est notre Mère, alors nous devons avoir confiance en
Elle ; nous devons tout attendre d’Elle. Nous devons nous donner
totalement à Elle, et nous laisser guider par Elle. Car, pour tout enfant, il
ne peut jamais penser que sa mère va l’entrainer vers la perdition ; au
contraire, c’est toujours sur le bon chemin. A Don Stefano, Marie disait :
« Laisses-toi conduire par moi en
tout instant, mon fils et tu trouveras la paix, même dans la douleur, même dans
l’abandon, même dans la contradiction, même lorsqu’il te semble éprouver comme
une impuissance à faire le bien ».
Cela signifie qu’au milieu
d’inébranlables souffrances du moment
présent, au milieu de nombreuses inquiétudes, au milieu des menaces qui pèsent
sur notre avenir, nous devons nous tourner vers notre Maman céleste, comme vers
la fontaine de la divine miséricorde et vers un grand signe d’espérance.
2.3 Marie, refuge des pécheurs
Nous devons avoir de la dévotion à la
Vierge Marie parce qu’Elle est notre refuge, une garantie du salut éternel et
un signe de prédestination pour le paradis. Saint Bonaventure disait :
« quiconque est marqué de la
dévotion à Marie sera marqué dans le livre de vie ». Autrement dit,
qui aime Marie peut-être sûr du paradis que s’il s’y trouvait déjà.
Peut-être cette histoire peut nous
aider à comprendre le rôle de Marie vis-à-vis des pécheurs. Un jour, Jésus,
après avoir travaillé toute la matinée, le soir Il se promène au paradis et
rencontre plusieurs visages des pécheurs dignes de l’enfer et non du paradis.
Il appelle saint Pierre et lui recommande de faire attention à ne pas laisser
entrer au paradis ceux qui ne le méritent pas. Saint Pierre promet une plus
grande vigilance et essaie d’être plus attentif.
Le jour suivant, Jésus se promène
encore à nouveau, et rencontre de nouveaux pécheurs au paradis. Il appelle
saint Pierre cette fois le grande sévèrement. Saint Pierre se sent humilier, et
promet une surveillance maximale. Le jour suivant rien a changé : Jésus
croise de nouveaux pécheurs au paradis. Cette fois Il appelle saint Pierre,
décidé de le punir, en lui enlevant les clés du paradis. Mais Pierre peut se
défendre, car il a découvert comment les pécheurs entraient au paradis. Il
raconte à Jésus qu’en pleine nuit, pendant que tous dorment, la Vierge Marie
ouvre les portes du ciel et fait entré ces pécheurs. Or, conclut saint
Pierre, avec ta Mère, je ne peux rien
faire. Et Jésus d’ajouter : de même que moi.
La dévotion mariale est donc une
assurance du Règne des cieux. La Vierge Marie, nous pouvons l’appeler
« clé de la porte du ciel » et on ne peut entrer au paradis que si et
seulement si on la trouve. Saint Bonaventure disait : « personne ne
peut entrer au paradis sans passer par Marie qui en est la porte ». Il est
réconfortant de penser que tous nous pouvons être dévots de Marie et pour cette
raison être attachés à cette « clé de la porte du ciel ». Parce que
tout ce que Marie demande à son Fils, Il l’accomplit. Saint Grégoire le Grand
s’émerveillait en ces termes : « rien
ne résiste à votre pouvoir ; ô Marie, et il semble que votre Fils
accomplit une obligation, quand Il exauce vos prières ».
C’est ainsi, Jésus ne peut pas
résister à sa Mère. La meilleure confirmation de cette réconfortante vérité
nous la trouvons dans l’Evangile même, au récit des noces de Cana.
L’intervention de Marie en un moment qui n’était pas celui de Jésus :
« Mon heure n’est pas encore arrivée[64] ».
Et le fait qu’Elle obtient le miracle, nous assure que sa miséricorde est
vraiment omnipotente sur le cœur de Jésus,
au point de changer les projets divins.
Par ces paroles de Jésus :
« Mon heure n’est pas encore arrivée »,
saint Thomas d’Aquin écrivait que « Jésus
veut dire qu’Il n’aurait pas fait le miracle si d’autres que Marie, l’en
avaient demandé ; mais parce que la demande venait de sa Mère, Il le fait
à l’instant ». Ceci dit, Marie est la Médiatrice de quiconque veut se
sauver puisque qui trouve Marie, trouve la vie et obtient la faveur de Dieu.
Le cœur immaculé de Marie est notre
refuge le plus sûr et le moyen de salut qu’en ce moment, Dieu nous donne. Le
cœur de Marie est comparable à un palais ; à l’intérieur et au centre de
ce palais règne Jésus en souverain. Pour aller à Jésus nous devons entrer dans
ce palais. A Don Stefano, la Vierge Marie disait : « Mon cœur doit-être un refuge dans lequel tu
dois toujours vivre et d’où tu dois
contempler tous les événements de ce monde. Si tu vis chaque instant dans ce
refuge, tu seras réchauffé par mon amour
et celui de mon Fils ».
Le cœur de Marie est source
inépuisable de miséricorde et de pardon. Donc il est important que nous
devenions « mariaux », c’est-à-dire réaliser en Marie les mots de
saint Paul : « Ma vie c’est
Marie, ce n’est pas moi qui vis, c’est Marie qui vit en moi [65]».
Pourquoi cela ? Parce que devenir marial signifie pouvoir aimer Jésus,
satisfaire Jésus, lui réjouir en faisant ressentir dans notre cœur la
palpitation de l’amour pur et parfumé de sa Mère.
Chapitre III : LES PRATIQUES DE LA VENERATION MARIALE
3.1 Les pratiques mariales
« L’un des devoirs qui tient le plus à cœur la Légion de Marie, c’est de
manifester sa dévotion ardente envers la Mère de Dieu. Elle ne peut le faire
qu’à travers ses membres : chacun est tenu de répondre à son attente en la
développant par la médiation et en l’incarnant dans des pratiques concrètes[66] ».
Nous devons traduire l’amour que nous
avons de la Vierge Marie dans des actes concrets ; il ne suffit pas de
dire : j’aime Marie, mais il est important de mettre en pratique cet amour
par des actes de vénération de la Vierge Marie. Il y a plusieurs pratiques de
vénération de Marie. Puisque la dévotion mariale est comme un jardin parsemé de massifs fleuris. Chaque massif
possède de belles fleurs parfumées, aux couleurs et aux formes variées. Leur
beauté ravit le regard et l’ensemble forme un site enchanteur.
Chaque pratique représente une pieuse
pratique d’amour pour la Vierge Marie. Nous en avons beaucoup à notre
disposition. Les actes de vénération de Marie vont des plus grands et solennels
aux plus simple et communs. Si tous les Légionnaires ne peuvent offrir à Marie
les grandes œuvres de vénération, des actes ordinaires de vénération sont
cependant à notre portée ; comme la prière quotidienne à Marie, le culte
de ses images, la visite au sanctuaire marial ou la grotte, orner des fleurs
les images de Marie, l’image ou le tableau de Marie dans notre maison, d’un
chapelet mis dans la poche.
Sur le chapelet, nous tenons à faire cette
remarque : nous avons remarqué avec beaucoup d’amertumes que nombreux
aujourd’hui sont les jeunes qui portent le chapelet au coup non comme signe de vénération ou le signe de
leur attachement à Marie, mais comme un collier tout simplement ; ils banalisent
cet instrument, combien important pour la prière.
Nous
pouvons choisir, un ou plusieurs actes de vénération à la Vierge Marie.
Mais nous devons choisir ce que nous pouvons faire et efforçons-nous d’y être
fidèles. Car la générosité et la fidélité doivent aller de pair. Il serait
mauvais de se proposer de faire beaucoup et ensuite de ne pas être constant. Il
faut faire peu mais avec générosité. Toutefois nous mettons un accent sur la
vénération de la Vierge Marie, même par un petit signe. Parce que la
miséricorde de Marie est telle que, lui montrer une infime marque
d’attachement, peut-être suffisant pour qu’Elle sauve une âme de l’enfer .
Quand j’étais encore au grand
séminaire de Bangui-Bimbo, un jour j’étais rentré en famille pour rendre visite
à ma mère parce que c’était la fête des mères. Je n’avais rien à offrir à ma
mère ; je réfléchissais sur ce que nous, les enfants, devons faire pour
satisfaire notre maman ce jour là. A notre grande surprise, nous voyons notre
benjamin, YEPOUSSA Dieu-Merci Ulrich, qui sortait de la maison avec une très
jolie fleur, je ne savais où est-ce qu’il a trouvé, et il l’a offerte à notre
maman ; elle était toute contente du geste que notre benjamin a posé. Cela
m’avait beaucoup impressionné ; il n’a pas fait quelque chose
d’extraordinaire, mais le simple fait de donner une petite fleur, a fait
réjouir la maman.
En rentrant au séminaire le soir, je
me suis dit, si ma mère était contente de la fleur que lui avait donnée mon
petit frère, combien sera la joie de la Vierge Marie si je lui offre aussi une
fleur. Depuis ce jour, j’ai pris la résolution d’orner de fleurs l’image de
Marie que j’ai dans ma chambre.
Oui, à partir d’une petite résolution
à la Vierge Marie, on peut obtenir le salut éternel. Saint Jean BERCHMAN disait :
« pour mériter la protection de
Marie, il suffit de la plus petite chose, pour vue qu’elle soit faite avec
conscience ».
Offrir des fleurs à Marie a toujours
été un des actes de vénération les plus touchants et que les saints avaient
très à cœur. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, à cinq ans déjà, aimait orner de
fleurs le petit autel de Marie dans sa maison.
3.2 La consécration
Une des pratiques de la dévotion
mariale est la consécration. « La
vraie dévotion débute par un acte formel de consécration qui doit orienter
toute la vie. La consécration ne doit pas seulement être un acte transitoire,
mais introduire l’âme dans un état permanent[67] ».
La consécration est la dévotion
d’amour la plus belle et la plus complète.
C’est un engagement que nous ne pouvons
faire à la légère, sans réelle préparation et beaucoup de pratiques. La Légion
offre trois mois, minimum, de formation avant
la promesse. Cette formation n’est pas prise au sérieux le plus souvent
par certains candidats qui s’absentent comme ils le veulent. Les conséquences
négatives de cette méconnaissance de la Légion sont immédiates : nombreux
sont les Légionnaires qui se retrouvent au quartier après quelque mois
seulement de leur promesse.
Certains pensent que la promesse est
une fin en soi, ou le terme de leur parcours. Or, la promesse n’est que le début du cheminement avec Marie. Avec la
promesse, nous devons nous engager davantage dans notre mission mariale. Nous
constatons avec beaucoup de regrets que certains Légionnaires considèrent la promesse comme un trophée qu’ils viennent
de remporter, alors que c’est seulement une grâce que Dieu nous a faite.
De ce qui précède, nous interpelons
les officiers des curiae et des praesidia à ne pas être pressés pour envoyer
les candidats pour la formation de la promesse ; le mieux c’est de laisser
le temps aux nouveaux venus de découvrir eux-mêmes, d’abord à travers les réunions
hebdomadaires, les apostolats, comment fonctionne la Légion et quel est son
but. Et quand ils vont s’engager pour la promesse, ils seront des Légionnaires
dignes et fidèles. D’ailleurs le manuel de la Légion est clair sur cet
aspect : « Le praesidium a le
droit de retarder la promesse tant qu’il n’a pas acquis la certitude que le
candidat est apte. Il convient d’ailleurs de laisser au candidat le temps suffisant de mûrir sa décision[68]. ».
L’essentielle n’est pas la quantité mais
la qualité. Il ne suffit pas d’avoir un effectif pléthorique des membres qui ne
s’engagent pas réellement ou qui ne comprennent pas le but de la Légion, car
l’expérience montre qu’il y a des Légionnaires qui ont fait la promesse il y a
plusieurs années, mais ne savent pas le but de la Légion. Il vaut mieux avoir
un effectif restreint avec beaucoup de dévouements et de bonne volonté.
Nous tenons à remercier le vice
président BALESOU Michel et la vice présidente Gisèle qui se sont donnés sans réserve pour nous assurer une formation
équitable avant notre promesse.
Par la consécration, nous offrons
tout notre être à la Vierge Marie, nous dépondons d’Elle en tout et pour tout.
Faire correctement la consécration comporte l’abandon total de soi entre les mains de
Marie. A Don Stefano, Marie disait : « c’est à tout instant que tu attendras tout de moi. C’est ainsi que je
veux que soit vécu vraiment la consécration qui m’a été faite ».
Dès la consécration, Marie entre dans
la vie du consacré pour le rendre entièrement marial. Le consacré doit arriver
à vivre avec Marie, pour Marie, en Marie, comme l’enseigne saint Louis Marie de
Montfort. Il y a trois types de consécrations, elle va de la plus simple à la
plus ardue.
D’abord il y a la consécration simple
ou promesse. Elle est faite en privée ou dans quelques associations mariales
telles la Légion, la Médaille Miraculeuse, Mouvement Sacerdotal Marial etc.
Elle comporte une dédicace personnelle à la Vierge Marie, généreuse et fervente
de l’apostolat individuel.
Ensuite la consécration en tant qu’« esclave »
de Marie ou en tant que sa « propriété ». La consécration en tant qu’
« esclave » est enseignée par saint Louis Marie de Montfort ;
elle exprime surtout le sacrifice de sa liberté et l’offrande de sa vie, enchainée
et dominée par l’amour de Marie. La consécration en tant que
« propriété » est enseignée par saint Maximilien KOLBER ; elle
exprime la perte inconditionnelle de soi entre les mains de Marie comme son
« instrument » ou sa « chose ».
Enfin la consécration en tant que
« victime d’holocauste » de l’amour de Marie. Cette forme de
consécration s’inspire de l’offrande de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus comme
victime de l’amour miséricordieux de
Jésus ; elle exprime surtout l’immolation
de soi pour Dieu comme « holocauste » de l’amour miséricordieux de
Marie.
Chacune de ces formes de consécration
doit permettre la réalisation, de façon plus profonde et plus radicale. Le
consacré s’enracine dans le cœur de Marie avec la certitude béatifique que, qui
s’enracine en Marie est sanctifié.
3.3 Le Rosaire
Avant d’aborder cette partie, nous
tenons à montrer la différence qui existe entre ces deux termes : chapelet
et Rosaire. Car, le plus souvent on emploie l’un à la place de l’autre.
Le chapelet est un instrument qui
sert à la récitation du Rosaire. Le chapelet n’est pas le propre du
christianisme, notamment catholique ; toutes les religions ont leurs
chapelets. Les musulmans utilisent un chapelet, le sebhaa, de quatre vingt dix neuf grains correspondant aux
différents noms de Dieu dans le Coran. Il est composé de trois sections de
trente trois grains.
Dans l’hindouisme le chapelet, l’aksha-mâlâ ou aksha-sutrâ, est une guirlande de sutras ; les sutras étant
des chapitres sacrés. Dans le bouddhisme, l’aksha-sutra
correspond au mâlâ. C’est le chapelet que nous voyons au poignet du Dalaï-lama.
Enfin le chapelet orthodoxe, appelé tchotki par les Slaves et komvoskhinion, cordon à nœuds, par les
Grecs, est formé de nœuds en laine. Sa fonction principale est de rythmer la
récitation de la « prière de Jésus » sur le souffle, soit seul, soit
en communauté. Le chapelet le plus répandu a cent nœuds qui servent de support
de méditation sur les trente années de la vie terrestre de Jésus. Il forme une
sorte de bracelet. Cependant, qu’est-ce que le Rosaire ?
Rosaire signifie « couronne de
roses ». L’origine du Rosaire remonte au XIe et XIIe
siècles. Dans les monastères, le moine qui ne comprenait pas le Latin récitait
cent cinquante « Notre père » à la place des cent cinquante psaumes
de l’office liturgique. Le Rosaire est devenu une pratique commune après le
concile de Trente (1545-1563). C’est la prière des confréries que le pape Pie V
a attribué la victoire de Lapende sur
les Turcs en 1571.
Prier le Rosaire, c’est contempler
avec Marie les différents mystères de Jésus ; nous en avons quatre :
le mystère joyeux, le mystère douloureux, le mystère lumineux et le mystère
glorieux. Le Rosaire constitue, pour ainsi dire, le résumé de l’Evangile
c’est-à-dire la vie terrestre de Jésus ; même s’il a un caractère marial,
le Rosaire est une prière dont le centre est christologique. Dans la sobriété
de ses éléments, il concentre en lui la profondeur de tout le message
évangélique.
Cheminer avec Marie à travers les
scènes du Rosaire, c’est comme se mettre à l’école de Marie pour lire le
Christ, pour en pénétrer les secrets, pour en comprendre le message. Le Rosaire
devient ainsi un parcours d’annonce et d’approfondissement, au long duquel le
mystère du Christ est constamment représenté aux divers niveaux de l’expérience
chrétienne. Le Rosaire est à la fois une prière méditative et contemplative. Le
pape Jean Paul II disait : « Le
Rosaire, en tant que méditation sur le Christ avec Marie, est une contemplation
salutaire[69] ».
Il faut dire que sans la méditation et la contemplation, le Rosaire est un
corps sans âme, et sa récitation court le risque de devenir une répétition
mécanique de formules et d’agir à l’encontre de l’avertissement de Jésus :
« Quand vous priez, ne rabâchez pas
comme les païens ; ils s’imaginent qu’en parlant beaucoup, ils se feront
mieux écouter[70] ».
Par nature, la récitation du Rosaire
exige que le rythme soit calme et que l’on prenne son temps, afin que la
personne qui s’y livre puisse mieux méditer les mystères de la vie du Christ,
vu à travers le cœur de Marie. Parce que méditer le Rosaire consiste à confier
nos fardeaux aux cœurs miséricordieux du Christ et de sa Mère.
Par le Rosaire nous puisons
d’abondantes grâces, les recevant des mains de la Vierge Marie. Le pape Jean
Paul II disait : « Que de
grâces n’ai-je pas reçues de la Vierge sainte à travers le Rosaire au cours de
ces années : Magnificat anima mea Dominum ! Je désire faire monter
mon action de grâce vers le Seigneur avec les paroles de sa très sainte Mère,
sous la protection de laquelle j’ai placé mon ministère pétrinien : Totus
tuus [71]! ».
Le Rosaire est très efficace parce
qu’il est une prière simple, humble, et que, tandis qu’il est récité, il nous
forme spirituellement à la petitesse, à la douceur, à la simplicité du cœur.
C’est une prière que nous faisons avec Marie. Quand nous l’invitons à prier
pour nous, Elle exauce nos demandes et Elle associe sa voix à la nôtre. Le
Rosaire devient ainsi le lien le plus cher qui nous unit à Marie. Il nous tient
liés à Elle par la douce répétition des « Je vous salue Marie »,
pendant que nous contemplons notre Mère céleste avec Jésus à travers les quatre
mystères.
Le Rosaire est une véritable chaîne
d’amour ; en le récitant nous disons et redisons à Marie : « Je
t’aime, je t’aime ». Tenir le chapelet dans les mains équivaut à tenir la
main de Marie dans notre main ; c’est offrir, une à une, les roses d’un
bouquet à la douce Maman et Reine.
Le Rosaire peut-être récité par tous,
sans distinction d’âge ni de niveau social. On peut réciter le Rosaire à
n’importe quel moment et n’importe où : tous les lieux sont bons pour
réciter le Rosaire ; mais les endroits les plus conseillés sont :
près du Tabernacle, devant l’autel de Marie et devant la grotte.
Toutes les occasions, toutes les
circonstances, tous les motifs sont bons pour le Rosaire : dans la joie ou
dans la peine, pour le succès ou insuccès, pour la santé physique ou
spirituelle etc. A propos du Rosaire, la sœur Lucie disait : « Du moment que la Vierge Marie a donné de
l’importance au Rosaire, il n’y a pas de problème matériel ou spirituel,
national ou international que l’on ne puisse résoudre ». Et le pape
Jean Paul II disait aussi : « Le
Rosaire est ma prière préférée. C’est
une prière merveilleuse. Le Rosaire m’a accompagné dans les temps de joie et
dans les temps d’épreuve. Je lui ai confié de nombreuses préoccupations. En lui
j’ai toujours trouvé le réconfort[72] ».
La Vierge Marie est très sensible au
Rosaire ; car lors de son apparition
à la sœur Lucie, Elle disait : « Priez surtout le Rosaire. Qu’il soit, pour tous, l’arme puissante à
employer en ces temps. Le Rosaire vous conduit à la paix. Par cette prière,
vous pouvez obtenir du Seigneur la grande grâce du changement des cœurs, de la
conversion des âmes, du retour de toute l’humanité à Dieu ».
Alors les recommandations de Marie à
Lourdes et à Fatima, après les exemples de tant de saints, engageons-nous, nous
aussi, à trouver chaque jour au moins un quart d’heure pour notre âme.
3.4 Les mois et le jour dédiés à
Marie
Chaque Légionnaire est appelé à vivre
avec beaucoup d’intensité et de ferveur les mois et le jour dédié à Marie. Il
s’agit de mai et d’octobre. Tous les Légionnaires doivent s’associer à la
vénération spéciale que l’Eglise adresse à Marie à ces moments. Cette offrande
de deux mois entiers, prouve à Marie l’amour que nous lui portons, par la
continuité de prière dans le temps.
Nous devons nous efforcer de vivre
intensément en ces mois la promesse que nous avons faite à Marie ; ce
n’est qu’ainsi qu’Elle pourrait être vénérée par chacun de nous. Nous devons
lui offrir des petites fleurs formées par le silence et la docilité, la pleine
disponibilité, par notre renoncement aux commodités et aux bons plaisir des
sens.
Les mois de mai et d’octobre sont des
mois en « or » pour tous les dévots de Marie, en particulier les
Légionnaires ; ce sont des mois de grâce et de sanctification. La
Médiatrice de toutes les grâces est sollicitée par les nombreuses prières qui
montent vers Elle, et Elle ne peut rester indifférente à ceux qui se confient
en Elle, qui la supplient.
Nous regrettons que beaucoup de
Légionnaires, notamment les jeunes, considèrent ces deux mois comme un temps de
repos. S’ils savent combien de grâces ils perdent ! Personnellement, j’ai
reçu beaucoup de grâces durant ces deux mois ; j’ai confié à Marie pendant
le mois marial mon examen, le baccalauréat, et tant d’autres projets, le
résultat a été toujours positif.
Si nous sommes fidèles pendant ces
mois, nous pouvons obtenir de Marie des grâces, mêmes extraordinaires, pour soi,
pour sa famille et pour les autres. A propos de mois mariaux, padre Pio
écrivait à son père spirituel en disant : « Voici enfin revenu le mois de la belle petite Maman…Cette chère petite
Maman prête à m’accorder avec amour ses soins maternels, spécialement pendant
ce mois ». Oui, si nous vivons intensément ces mois, nous seront
comblés de grâces de la part de notre chère Maman céleste.
En ce qui concerne le jour, un jour
par semaine dédié à Marie répond au besoin d’offrir à la Vierge Marie quelque
chose de particulier, chaque semaine. L’Eglise a toujours ressenti ce besoin et
l’a satisfait, en donnant au samedi une place spéciale dans la liturgie, par la
célébration hebdomadaire de la messe et
de l’office en l’honneur de Marie.
Le culte de samedi à Marie a été
pratiqué par de nombreux saints tels : saint François de Sales, saint
Alfonse de Ligori, sainte Catherine de Sienne etc. Les expériences mystiques
des saints ont été vécues le samedi, de
façon plus intense.
Cela dit, nous devons aimer
particulièrement le samedi comme « jour de Marie », comme l’appelait
la sainte Catherine de Sienne. Nous devons sanctifier la journée de samedi par
des prières particulières, spécialement par la récitation du Rosaire. Nous
pouvons accomplir un acte de vénération ce jour : accomplir une action
importante, particulièrement des apostolats qui semblent difficiles, prendre
par exemple une décision, célébrer un évènement particulier, ou tout autre
chose toujours le samedi. Un fait est sûr : la Vierge Marie accorde des
spéciales en ce jour qui lui particulièrement consacré.
Conclusion
En conclusion nous disons ceci ;
Marie nous donne Jésus, Elle nous donne à Jésus. Marie nous porte Jésus et Elle
nous porte à Jésus.
Elle nous porte Jésus :
voyons-là à la crèche, au Temple, au Calvaire, où Elle reçoit son corps
inanimé. La raison d’être de son existence c’est de nous donner Jésus :
Elle est le canal de la grâce de son Fils, Elle porte l’auteur de la grâce.
Marie nous porte à Jésus : Elle
nous enseigne ses chemins, dispose nos âmes, arrange et embellit nos prières,
garde nos cœurs et les forme à aimer.
Bibliographie
-Catéchisme de l’Eglise catholique
-Documents du Vatican II. Constitutions, Décrets, Déclarations, Ed.
Saint Augustin Afrique, Lomé, 2000
-Jean Paul II, Lettre encyclique La bienheureuse Vierge
Marie dans la vie de l’Eglise en marche, 25 mars 1987
-Jean Paul II, Lettre apostolique Novo millenio ineute,
16 octobre 2002
-Louis M.G de Montfort, Traité de la vraie dévotion, œuvres complètes, Ed. Seuil, Paris, 1966
-HUBAUT Michel, Ne désespère jamais, Ed. Desclé de
Brouwer, Parie, 2008
-LACOURT Jacques, Dans la tendresse du Rédempteur, Ed.
Saint Paul, Paris, 1988
-LAUENTIN René, Cout traité de théologie sur Marie, Ed.
Letheilleux, Paris, 1967
-MACEL Colin, Je viens seulement, Mère pour vous regarder,
Ed. Marie-Médiatrice, Paris, 1966
-Manuel de la Légion de Marie, VIIIeme édition française,
publié par CONCILIUM LEGIONIS MARIAE, Montfort House, Dublin (Irlande), 1957
-Paul VI, Lettre encyclique Redemptoris Mater, Centurion, Paris, 26 octobre 1975
Table
des matières
[1] Ap 12, 1
[2] Jn 1,13
[3] Jn 4, 10
[4] Manuel en
français de la Légion, p232
[5] LCD 1, 26
[6] Ep 5, 1
[7] Jn 19, 27
[8] Lc 1, 28
[9] Lc 1, 42
[10] Lc 1, 44
[11] Lc 11, 27
[12] Lc 1, 48
[13] Lc 11, 28
[14] Manuel français
de la Légion, p238
[15] Jan 6, 56
[18] Jn 20, 25
[19] Marcel Colin, Je
viens seulement, Mère pour vous regarder, Ed. Marie-Médiatrice, Paris 1966,
p125
[20] Manuel en
français de la Légion, p105
[21] Louis M.G.Montfort, Traité de la vraie dévotion, n°335
[22] Lc 1, 37
[23] Lc 1, 51-52
[24] Mt 5, 3
[25] Lc 2, 27
[26] Mc 10, 17
[27] Lc 2, 51
[28] Jn 2, 3-5
[29] Marcel Colin, op.ct, p67
[30] Lc 1, 38
[31] Lc 1, 34
[32] Catéchisme de
l’Eglise Catholique, n° 967
[33] Mt 8, 26
[34] Mt 21, 21
[35] Marcel Colin, op.cit, p91
[36] Mt 1, 19-20
[37] Marcel Colin, op.cit, p9
[38] Michel HUBAUT, Ne
désespère jamais, Ed. Descl2 de Brouwer, Paris 2008, p145
[39] AP 21, 6
[40] Louis M.G de Montfort, Traité de la vraie dévotion, n°235
[41] Catéchisme de
l’Eglise Catholique, n° 487
[42] Lors du pèlerinage à Fatima le 8 mai 1972, la Vierge
Marie est apparue à Stefano GOBBI et lui donne les directives à suivre. Il est
le fondateur du Mouvement Sacerdotal Mariel
[43] Jn 2, 5
[44] Marie est la Médiatrice entre les hommes et Jésus,
mais le Christ est l’unique Médiateur entre les hommes et Dieu ; le pape
Jean Paul II qualifie la médiation de
Marie de « médiation maternelle »
[45] Jn 2, 3
[46] Jean Paul II, Lettre
encyclique, La Bienheureuse Vierge Marie dans la vie de l’Eglise en marche,
25 mars 1987, p45, n° 21
[47] Saint Louis M.G de Montfort, op cit, n° 105
[48] Jacques LACOURT, Dans
la tendresse du Rédempteur, Ed. Saint Paul, Paris 1988, p30
[50] Vatican II, LG n°60
[51] Rm 6, 23
[52] Jn 11, 25
[53] Lc 1, 44
[54] René LAURENTIN, Court
traité de théologie sur Marie, Ed. Letheilleux, Paris 1967, p119
[55] Manuel en
français de Légion, p13
[56] Gn 1, 26
[57] Rm 4, 18
[58] Gn 12, 3
[59] Rm 4, 12
[60] Paul VI, Lettre
encyclique, Mater, n° 56
[61] René LAURENTIN, op cit, p126
[62] Jn 19, 26
[63] Jn 3, 5
[64] Jn 2, 4
[66] Manuel en
français de la Légion, p13
[67] Manuel en
français de la Légion, p113
[68] Manuel en
français de la Légion, p42
[69] Jean Paul II, Lettre
apostolique Novo millennio ineute, 16 octobre 2002, p10
[70] Mt 6, 7
[71] Jean Paul II, op ct, p3
[72] Jean Paul II, op cit, p25
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