Résume
de « Evangeli gaudium »: chapitre III, 3eme partie : La préparation
de la prédication
Dans cette partie le
Pape François nous signale l’importance de La préparation de la prédication et
nous propose un itinéraire à suivre.
Pour le souverain pontife, il nous faut consacrer un temps prolongé
d’étude, de prière, de réflexion à la préparation de la prédication, voyant
l’importance que revêt cette dernière. Voilà pourquoi il recommande que chaque
semaine un temps personnel et communautaire suffisamment prolongé y soit consacré,
n’en déplaise l’existence d’autres engagements importants. Le pape nous invite pour ainsi
dire à accorder une priorité à la préparation de la prédication au cours de notre ministère comme agents
pastoraux. « Un prédicateur qui ne se prépare pas selon lui n’est pas
spirituel mais malhonnête et irresponsable envers les dons qu’il a reçus »,
disait-il. (145)
Ainsi dit, le premier
pas selon lui, après avoir invoqué le Saint-Esprit à qui nous devons nous
offrir comme instruments, est de prêter l’attention au texte biblique qui doit être
le fondement de la prédication, et de chercher à comprendre le message qu’il
véhicule. Ce faisant, nous exerçons « le culte de la vérité » affirme.
Ceci doit se faire dans un climat de patience, d’attention, de sérénité et
d’amour. Apres avoir découvert le message central, il faudra chercher à
connaitre aussi l’effet que l’auteur a voulu produire, pour situer la
prédication dans le contexte convenable. La compréhension adéquate du sens du
message centrale nécessite une mise en connexion avec l’enseignement de toute
la Bible, transmise par l’Eglise pour éviter les fausses interprétations et ou
partielles qui contredisent d’autres enseignements de la même Ecriture, mais il
faudra toujours garder l’accent propre et spécifique du texte sur lequel l’on
doit prêcher. (146-147)
Une grande familiarité
personnelle avec la parole de Dieu est aussi importante, car il ne suffit pas pour
le prédicateur d’en connaitre l’aspect linguistique ou exégétique mais aussi doit-il
l’accueillir avec un cœur docile et priant, pour qu’elle pénètre à fond ses
pensées et ses sentiments et engendrer en lui-même un esprit nouveau. Et ce
faisant il pourra bien prêcher ce qu’il vit dans son cœur en référence avec
l’Evangile qui nous enseigne que c’est du trop-plein du cœur que la bouche
parle (Mt 12,34). Autrement dit, le prédicateur selon le pape, en préparant sa
prédication doit se laisser toucher lui-même par la parole et la faire devenir
chaire dans son existence concrète de sorte que ce qu’il aura à prêcher soit
une transmission aux autres de ce qu’il a contemplé lui-même. Cela revêt une grande
importance car à notre époque, les gens préfèrent écouter les témoins. Le prédicateur
doit donc s’arrêter pour écouter lui-même la parole avec une ouverture sincère,
et faire de sorte que cela touche sa vie, le remette en question, l’exhorte et
le secoue. Il doit ensuite consacrer du temps pour prier avec la Parole, faute
de quoi il sera comme un faux prophète, un charlatan ou un escroc sans
consistance. En clair, le prédicateur doit personnaliser la Parole selon le
pape.
Mais par quel moyen
arriver à cette personnalisation de la Parole ?
Ici le pape propose la
« lectio divina » qui ne doit pas être séparée de l’étude que le
prédicateur doit accomplir pour identifier le message central du texte, mais à partir
de la quelle il doit partir pour arriver à la découverte de ce que dit le
message lui-même à sa vie.
En présence de Dieu,
dans une lecture calme du texte, le prédicateur pourra se demander par exemple
ce que ce texte lui dit, ce que le Seigneur veut changer dans sa vie avec ce
message, ce qui l’ennuie dans ce texte, pourquoi cela ne l’intéresse pas ;
ou ce qui lui plait, ce qui le stimule dans cette Parole, ce qui l’attire,
pourquoi cela l’attire.
Toutefois, peuvent
advenir des tentations auxquelles le prédicateur doit prêter attention :
Il peut se sentir gêné ou oppressé, il
peut être tenté de se fermer sur lui-même ou encore commencer à penser à ce que
le texte dit aux autres et éviter de l’appliquer à sa propre vie.
Apres cet exercice de
personnalisation de la parole à travers la lecture spirituelle notamment la
« lectio divina », le prédicateur est tenu à se mettre à l’écoute du
peuple pour découvrir ce que les fideles ont besoin de s’entendre dire. Il s’agit
ici selon le pape, de relier le message du texte biblique à une situation
humaine ou à quelque chose que vit le peuple ou encore à une expérience qui a
besoin de la lumière de la Parole. Il doit chercher à découvrir pour ainsi dire
ce que le Seigneur a à dire dans cette circonstance. La préparation de la
prédication doit se transformer ainsi en un exercice de discernement
évangélique, dans lequel l’on cherche à la lumière de l’Esprit un appel que
Dieu fait retentir dans la situation historique elle-même selon le pape.
Une autre chose importante
que souligne le pape est l’utilisation des instruments pédagogiques dans la
prédication. A titre d’exemple, il cite,
en premier lieu l’utilisation des images. Les images, en effet, pour le pape
aident à apprécier et à accepter le message qu’on veut transmettre. Elle fait
ressentir le message comme quelque chose de familier, de proche et de possible,
en lien avec sa propre vie ; elle peut, en outre porter à gouter le
message et réveiller voire motiver la volonté dans la direction de l’Evangile.
A cela, faut-il ajouter l’aspect de la simplicité de langage. Au dire du pape,
le langage à utiliser doit être un langage simple, accessible à tous, autrement
dit un langage que les destinataires peuvent comprendre facilement au risque de
parler dans le vide. Quelques fois, souligne le pape, le langage peut être
simple mais la prédication peut demeurer incompréhensible dû à un manque
d’ordre et de logique, ou encore parce qu’elle traite en même temps différents
thèmes. Le pape invite donc à s’assurer de l’unicité thématique, mais aussi à
veiller à ce qu’il y ait un ordre clair entre l’agencement de phrases, pour que
les personnes puissent suivre facilement la prédication et recueillir la
logique de ce que dit le prédicateur.
Pour finir, le pape
lance un appel au prêtre, diacres et laïques à se regrouper régulièrement pour
trouver ensemble les instruments qui rendent plus attrayantes la prédication.
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