SE RECONCILIER
AVEC SOI-MEME
EN VUE D’UNE RELATION
AUTHENTIQUE D’AMITIÉ
AVEC DIEU ET AVEC
LES AUTRES
I – BLESSURES – RUPTURES – PECHES - REVOLTES
Introduction
Si on parle de réconciliation, veut dire qu’il y a eu une rupture avec
quelqu’un qui nous a blessé ou révoltés et qui exige le pardon donné par une
personne et reçu par l’autre.
1)
Ruptures ou blessures au niveau d’une ou plus des quatre dimensions de la
personne (voir schéma : les quatre
dimensions de la personne humaine) :
Ä
La personne épanouieest en grade d’établir uneamitié profonde avec Dieu et avec
les autres ;elle aperçut aussi la paix intérieur et l’harmonie avec la
création (cf Gen 1,26-27 ; 2,19-20.25 ; 3,8 ; 1 Th 5,23).
Ä
L’être détruit vit en rupture avec Dieu, les autres, soi-même et la
création. Elle est en proie de la peur; se cache, accuse Dieu, les autres et la
création; n’admette pas son tort(Gen 3,6-13).
2)
«Nous sommes tous blessés de
quelque manière, mais pas tous de la même manière et avec la même intensité. De
même, nous portons ces blessures de manière différente. La profondeur et la
perception de ces blessures peuvent être différentes, ainsi que la manière dont
nous en sommes conscients et comment elles nous conditionnent» (P. Siro, mccj).
«Ce qui ne vient pas à la lumière ne
peut pas être reconnu et arriver à connaître le pardon et la réconciliation,
mais cela continue à nous conditionner et à exercer sa force destructrice qui
engendre aussi des divisions parmi nous»(P. Alberto
Pelucchi, mccj).
Pour analyser nos ruptures et blessures et les révoltes, que nous portons
en nous, afin de pouvoir arriver à une réconciliation et éliminer les possibles
divisions et conditionnements, nous pouvons nos servir du schéma : «La personne humaine est un être physique,
psychique, spirituel et relationnel».
1.
Les blessures du cœur (au
sens biblique)= le moi profond= le roc de l’être = le siège des émotions et des
sentiments (joie, peur, effroi, bien-être, malaise, timidité)= le siège de
l’affectivité et de l’amour ; de la haine, de la colère et de la jalousie=
le centre des rapports humains et transcendants. Ce sont des différentes façons
de parler du «cœur» (cf Col 3,9-12).
Les blessures à ce niveau proviennent de la façon dont les autres se
rapportent avec nous et la perception que nous avons de leur comportement. Ici
joue beaucoup notre sensibilité.
2.
Les blessures qui proviennent de notreêtre spirituel = l’âme immortelle, principe de la vie morale, l’esprit
humain par lequel nous pouvons établir des rapports personnels et une vraie
amitié avec Dieu (Père, Fils et Saint-Esprit), la Vierge Marie, les Saints…
Les blessures dans cette dimension se manifestent
normalement dans la révolte contre Dieu, pour n’être pas exaucé par Lui, lors
de la prière ; par la mort de quelqu’un, etc.
3.
Les blessures qui proviennent
de notreêtre psychique :
«A» = Affectivité :Il y a une relation profonde avec le cœur :
l’affectivité estla capacité d’aimer et d’être aimé (Jn 13, 34-35 ; 15,
17) ; l’ensemble des phénomènes de la vie affective (cf l’amour agapè et l’amour éros. in «Dieu est
amour», de Benoit XVI)
Dans ce domaine, les blessures proviennent normalement du manque de
correspondance dans l’amour ; l’affectivité blessée ; la trahison
d’une amieou d’un ami ; les jalousies…
«R» = Raison = l’être rationnel,
volitif, opérationnel et libre :
Ø
La raison : La capacité pensante et son fonctionnement qui permet à la personne
humaine de connaître et discerner, juger et agir, conformément à des principes
(cf Rm 7,14-33 ; 12,2).
Ø
La volonté, les capacités volitives ; capacité d’appliquer le jugement à
l’action ; la disposition (bonne ou mauvaise) à vouloir et à agir dans un
cas déterminé ou à l’égard de quelqu’un.
Les
blessures proviennent du mauvais usage de la volonté.
Ø
La liberté : la capacité d’opérations, de choix et de décisions libres (Jn 8,
31-36).
Les blessures proviennent souvent de nos échecs qui provoquent une révolte
intérieure contre nous-mêmes : on commence à se demander : «pourquoi
ai-.je fais cela ?»…
«C» = Capacités cognitives, intellectives = l’être cognitif, intellectif.
ü
La
connaissance – l’intelligence et la mémoire
ü Toutes les facultés ou fonctions cognitives,
intellectuelles et mentales.
ü
La capacité
d’étude et de réflexion.
A notre niveau de personnes consacrées, souvent il y a un tiraillement pour
les études, dont une révolte ou blessure intérieure si la personne n’a pas pu
faire ce qu’elle voulait.
4.
Blessures qui proviennent de notreêtre Physique
«D» = l’être dynamique
Ä
Les forces
et les énergies physiques
Ä
les
capacités de mouvement, de travail ou activités physique
Dans ce domaine, nous trouvons beaucoup de de blessures et ruptures
intérieures, quand les supérieurs limitent notre activité matérielle
(constructions, organisations, etc.) : ou quand on est affecté à une
communauté, à un type de travail ou apostolat qu’on n’aime pas.
«G» = L’être génital = le sexe
·
les organes
de la reproduction, inclusive les seins.
·
les organes
génitaux externes et internes ; la vie sexuelle
Il peut avoir beaucoup de blessures intérieures et révoltes contre
nous-mêmes ou autrui à cause de l’usage du sexe (rapports sexuels ;
masturbation ; recherche d’érotisme, avortements, etc.)Aussi à cause de
non acceptation de notre être sexuel physique (ex. Une femme qui n’aime pas ses
propres seins ; ou qui vit révolté à cause du malaise des règles).
«V» = L´être végétatif :
®
L’appareil
respiratoire, le système respiratoire, les vois respiratoires, les poumons…
® L’appareil circulatoire : système cardiovasculaire,
le cœur …
® l’appareil digestif : le gosier, l’œsophage,
l’estomac, les intestins…
®
l’appareil urinaire :
les reins, la vessie, l’urètre
Les
blessures peuvent venir surtout du fait de manger et boire ou de la
non-acceptation d’une maladie physique ou limitations dues à une opération,
comme l’imputation d’un sein, etc.
«S» = L’être sensitif, sensoriel,
les organes des sens : la vue, l’ouïe, le gout, l’odorat, le tact.
Les blessures peuvent venir de quelqu’un des sens ; révolte parce que
j’ai vue des images ou j’ai écouté des
choses qui m’ont dérangé.
5. Blessures qui proviennent de
notre être relationnel
«N» = La nature = l’ambiance naturelle qui nous entoure : animaux,
plantes, soleil, pluie, objets…
La révolte contre les phénomènes naturels comme la pluie, le soleil, le
froid, la chaleur ; contre les animaux (chats, chiens, oiseaux…) ;
contre les plantes, les fleurs ; contre les objets…
«S» =Toutes les personnes avec lesquelles nous sommes en contact : la
communauté, la famille, le groupe
apostolique, les collègues de
travail, de l’école, etc.
Dans nos relations
avec les membres de la communauté, nos collaborateurs, les gens qui nous visitent,
les pauvres, nous pouvons blesser ou être blessés par quelqu’un, dont le
malaise.
«T» = Dieu, la Vierge Marie, les Anges et
les Saints, nos ancêtres, les démons, les fétiches…
Il peut y avoir des révoltes contre Dieu à cause de ne pas être exhaussées
dans nos prières : du malaise provenant du comportement de nos ancêtres,
qui ont laissé des marques profondes ; la peur des démons et de
l’occultisme, l’adhésion à des fétiches, faire la sorcellerie, etc.
6.
Blessures qui peuvent venir de notre Sensibilité
La sensibilité :
Ä
la propriété
d’être informé des modifications du milieu et d’y réagir par des sensations
agréables ou désagréables.
Ä La capacité de perception et de réagir rapidement à un
contact physique
Ä
Capacité de
recevoir des émotions et des stimules qui proviennent du propre être ou de
l’extérieur et d’en réagir positivement ou négativement.
Puis que la sensibilité atteint tout notre être, dans ce domaine y peut
avoir beaucoup de blessures, qui créent malaise dans la communauté. Il y a des
personnes très sensibles à la façon dont quelqu’un la regarde, à la façon de
parler de l’autre ; aux gestes d’amour ou de colère de l’autre etc. (ex.
Il y a des personnes toujours attentives aux autres…mais elles attendent une
reconnaissance pour ce qu’elles font. Si cela manque, c’est un désastre).
Donc, chaque
membred’une communautédoit être attentif à la sensibilité de l’autre, à des
petites choses dont l’autre est sensible : un baiser, l’embrassement, une
fleur, le féliciter pour son habillement ; les dates importantes, comme
l’anniversaire de naissance, de profession religieuse…
Le manque d’attention à l’autre
peut être cause de beaucoup de blessures intérieures. Dans ce cas il faut la
réparation, la demande de pardon, etc.
Conclusion
A partir de tout ce qu’on vient
de dire, je crois qu’il est très facile de comprendre comme la guérison d’une
ou plusieurs blessures ou ruptures intérieures portent le bienêtre, la joie, la
paix, l’amitié, l’unité profonde entre les membres de la communauté.En effet, après
la réconciliation,les membres de la communauté sont heureux et joyeux ;
ils se sentent à l’aise entre eux et ils irradient la lumière du bienêtre
autour d’eux. Dieu bénira aussi les gens qui visitent la communauté. C’est cela
que nous allons voir dans la rencontre prochaine.
II – LA GUÉRISON DES BLESSURES
OU RUPTURES INTÉRIEURES
PERMET A CHAQUE SŒUR DE SE RECONCILIER AVEC SOI-MÊME
ET D’ETABLIR UNE RELATION D’AMITIE AUTHENTIQUE
AVEC DIEU ET AVEC LES AUTRES
1.
La nécessité du pardon
«Tout ce que vous
demandez en priant, croyez que vous l'avez déjà reçu, et cela vous sera accordé… si vous avez quelque chose contre
quelqu'un, remettez-lui, afin que votre Père qui est aux cieux vous remette
aussi vos offenses» (Mc 11, 20-25).
Dans ce texte de l’Evangile, Jésus nous révèle deux grands secrets :
Ä Primo : si
nous voulons être exaucés dans nos prières, il faut que nous ayons la foi :
Ä Secundo : Pour être exaucés, nous devons
aussi pardonner
Le pardon est
un don qui se demande, qui s'offre et qui s’accepte.
Quand Jésus nous a enseigné le «Notre-Père», Il nous a appris à demander :
«Remets-nous nos dettes comme
nous-mêmes avons remis à nos débiteurs… Oui, si vous remettez aux hommes leurs
manquements, votre Père céleste vous remettra aussi…» (Mt6, 9-15).
Jésus fait continuellement allusion à la nécessité du pardon. Voyons
quelques exemples:
2.
Combien de fois dois-je pardonner ?
«Alors
Pierre, s'avançant, lui dit: "Seigneur, combien de fois mon frère(ma sœur)pourra-t-il (elle) pécher contre moi et devrai-je lui pardonner? Irai-je
jusqu'à sept fois?" Jésus lui dit: "Je ne te dis pas jusqu'à sept
fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois.» (cfMt 18, 21-35). C’est-à-dire,
pardonne toujours.
« Si ton frère (ta sœur) vient à pécher, réprimande-le et, s'il se
repent, remets-lui. Et si sept fois le jour il pèche contre toi et que sept
fois il revienne à toi, en disant: Je me repens, tu lui remettras» (Lc 17, 3-4).
«Si ton frère (ta
sœur) vient à pécher, va le (la) trouver et reprends-le (la), seul à seul. S'il
t'écoute, tu auras gagné ton frère (ta sœur). S'il (s’elle) n'écoute pas,
prends encore avec toi un ou deux autres, pour que toute affaire soit décidée
sur la parole de deux ou trois témoins. Que s'il (s’elle) refuse de les
écouter, dis-le à la communauté» (Mt 18, 15-18).
3.
Jésus nous a donné l’exemple : Il va à la recherche
de qui l'a offensé
Lui-même va à la recherche du pécheur, pour lui pardonner et le porter,
plein de joie,à lamaison du Père
(cf Lc 15, 1-10).
Jésus prend l’initiative de donner le pardon. Voyant la foi
d'un paralytique, Il lui a dit : « Homme, tes péchés sont
pardonnés ». Et pour justifier le pardon donnée, Il le guérit de sa
paralysie (cf Lc 5, 17-26). C’est aussi le cas de l’enfant prodigue accueilli,
pardonné et fêté joyeusement, sans punition ni blâme, (cf Lc 15, 11-32).
4.
A la suite du Christ, Saint Paul nous recommande
aussi le pardon réciproque
«Que le soleil ne se couche pas sur votre colère; il ne
faut pas donner prise au diable. Ne contristez pas l'Esprit Saint de Dieu.
Montrez-vous bons et compatissants, pardonnant mutuellement, comme Dieu vous a
pardonné dans le Christ» (Ep 4, 17-32).
« Vous donc, pardonnez-vous mutuellement, le Seigneur vous
a pardonné, faites de même à votre tour. Enfin vivez dans l'action de grâces!»(Col 3, 12-15).
5.
Pardonner et oublier ? Ou pardonner sans oublier ?
‘Pardonner’ c'est un acte de la volonté, qui part de la raison et du cœur.
‘Oublier’ ne dépend pas de notre volonté, mais de la mémoire.
6.
La valeur thérapeutique du Sacrement de la
Réconciliation
« Bénis le Seigneur, mon âme, Lui qui pardonne toutes tes offenses, qui te
guérit de toute maladie» (Ps. 103.1-2). A travers le Sacrement
de la Réconciliation ou Confession, Il pardonne tous nos péchés et
guérit nos maladies.
Le premier
«Sacrement de guérison» est «le Sacrement de la Pénitence ou de la
Réconciliation » (cf CEC 1420-1498). Cela mette en relief «la dimension thérapeutique du Sacrement de la Réconciliation ».
Après vient l'«Onction des Malades ».
1 - Jésus a
institué le Sacrement de la Réconciliation
Le jour de sa Résurrection, il en
a confié l’exercice à ses Apôtres, en leur disant :
«Recevez l'Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ceux à
qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.»(Jn. 20,
21-23 ;
Les deux premiers dons, que le
Christ Ressuscité a offerts à son Église, sont donc le Saint-Esprit et le
Sacrement de la réconciliation.
2- Dieu nous a
créés à Son image et ressemblance (Gen 1,26-28). Pour que nous
vivions en amitié filiale avec Lui ; en amitié fraternelle entre
nous ; en relation harmonieuse avec les créatures et en harmonie
intérieure.Le péché est venue détruire la personne humaine (Gen 3, 1-15)(voir le schéma).Il a créé la rupture à
l’intérieur de la personne, avec les autres, avec Dieu et la création.
3 - Le
Sacrement de la réconciliation est venu restituer l’intégrité à la personne
Ce Sacrement rétablit la
réconciliation avec Dieu, avec les autres, avec nous-mêmes et avec les
créatures. Le Christ, par sa Croix, nous a réconcilié avec Dieu et entre nous
(cf Ep 2, 14-18)
«Si quelqu'un est dans le Christ, c'est une création nouvelle: l'être ancien a
disparu, un être nouveau est là. Et le tout vient de Dieu, qui nous a
réconciliés avec Lui par le Christ et nous a confié le ministère de la
réconciliation» (2 Cor. 5.17-21; cf. Rom. 5,1-11).
Il restitué l’harmonie intérieure et avec toutes les créatures, la relation
fraternelle avec les autres et filiale avec Dieu (cf schéma : les quatre dimensions de la personne humaine).
6 – Pratique de la
Confession
1º. La confession de louange et action de grâce à Dieu
pour toutes ses merveilles
2º. La confession de la vie : les situations qui ne
nous laissent pas en paix
3º. La confession des péchés, c.à.d. des actes concrets
que nous avons pratiqués.
7 – Les fruits du
Sacrement de la Réconciliation
1º. Le pardon des péchés et la récupération de la grâce
que nous avions perdue.
2º. Recevons l’Esprit Saint, si nous l’avions perdu par
le péché mortel et les dons de
L’Esprit dont nous avons besoin pour lutter contre le
péché.
3º. La guérison intérieure de toutes les maladies
psychosomatiques, causées par le péché
4º. Souvent la guérison physique de certains maladies,
d’origine spirituelle.